Miklos
« Je donne mon avis non comme bon mais comme mien. » — Michel de Montaigne

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13 octobre 2014

Animaux de Paris. Le gentil petit canard et les deux poussins.

Classé dans : Nature, Peinture, dessin, Photographie — Miklos @ 9:25


Street art.
Autres photos ici.
À propos de l’artiste.

«Des canetons. Ils sont trente-un jours à éclore, soit qu’on laisse à la cane le soin de couver ses œufs, soit qu’on les ait confiés à la poule ou à la poule-d’Inde. On doit avoir pour les canetons les mêmes soins que pour les poussins et les dindonneaux ; mais ils peuvent, comme on l’a dit, se passer de mère aussitôt qu’ils sont nés. Leur meilleure nourriture, dans les premiers jours, est du pain émietté, imbibé de lait, d’eau, d’un peu de vin ou de cidre. Quelques jours après, on leur prépare une pâte faite avec une pincée de feuilles d’orties tendres, cuites, hachées bien menu, et d’un tiers de farine de blé de Turquie, de sarrazin ou d’orge ; on y ajoute les œufs de rebut préa­lablement cuits. Dès qu’ils ont acquis un peu de force, on leur jette beaucoup d’herbes potagères, crues et hachées, mêlées avec un peu de son détrempé dans l’eau ; l’orge, le gland, les pommes de terre cuites, de petits poissons, quand on en trouve, conviennent également à ces oiseaux, qui se jettent sur les différentes substances qu’ils rencontrent, et montrent, dès leur plus tendre enfance, une voracité qu’ils conservent toute leur vie.

Les canetons ont besoin d’être fortifiés avant que d’aller à l’eau. Pour cela il faut les tenir enfermés sous une cage à poussins pendant huit ou dix jours; ce qui est facile, surtout quand ils ont été couvés par une poule ou une poule-d’Inde. On a soin d’y tenir un peu d’eau. Après ce temps-là on peut les mettre en liberté. Leur penchant naturel les entraîne bientôt vers l’eau: ils s’y plongent, et les poules, ne pouvant les suivre, témoignent par des cris et des gémissements leur inquiétude et leur alarme sur leur famille adoptive. On doit prendre encore quelques précautions avant de laisser aller les canetons avec les vieux-canards, dans la crainte que ceux-ci ne les maltraitent. Il faut leur donner à manger comme aux autres volailles, toujours dans le même endroit et aux mêmes heures, afin qu’ils s’y trouvent régulièrement et ne s’écartent point ; il est nécessaire aussi de les accoutumer à revenir le soir, de les tenir enfermés» sous les toits qui leur sont destinés, et de placer ces toits, autant que le local le permet, à portée de la mare ou de toute autre pièce d’eau de la basse-cour.

Cuvier, Dictionnaire des sciences naturelles. Paris, 1817.

24 juillet 2014

Life in Hell : Qu’il est difficile d’extirper le ver de la Pomme, ou, On (ne) va (pas) en faire une compote !

Classé dans : Actualité, Cuisine, Nature, Peinture, dessin, Sciences, techniques — Miklos @ 17:48


Akbar, Jeff, la Pomme et le Serpent. Cliquer pour agrandir.

Jeff est accro aux devices qui l’entourent, tandis qu’Akbar les considère tous comme des vices. Au moins, marmonne-t-il in petto, son jardin de délices est très fruitier : oranges et pommes sont ses objets quotidiens. Mais les vers qui y pullulent n’ont rien de poétique.

Pour son rapport-au-monde, Jeff est abonné à Orange. Lors d’un récent problème de connectivité, Akbar – qui est son porte-parole technique – se connecte au service Customer Chat, qui répond instantanément « Bonjour et bienvenue sur l’eChat Orange. Nous vous mettons en relation avec un conseiller, merci de patienter. Le temps d’attente est estimé à 15 minute(s). » C’est acceptable, pensent les deux larrons (qui communiquent entre eux télépathiquement, ce qui a aussi parfois ses problèmes).

Puis le décompte commence. Après une dizaine de minutes, Orange leur dit que Le temps d’attente est estimé à 13 minute(s). Et ainsi de suite… Au bout de 40 minutes, Orange n’a de cesse de répéter toutes les deux minutes que Le temps d’attente est estimé à 1 minute(s). Au bout d’une heure et quart, Akbar lance un Ô rage ! et coupe la communication (si on peut appeler cela une communication) avec Orange.

Saisi, Jeff s’écrie « Ciel ! », ce qui ne manque de rappeler à Akbar la curieuse méthode de décompte de Siel, le système de panneaux d’affichage du temps d’attente jusqu’aux prochains passages des autobus de la RATP dans certaines stations : les minutes sont parfois aussi longues que chez Orange, avec, en sus, une faculté vraiment science-fictionnelle de remonter dans le temps.

L’ordinateur portable de Jeff n’étant pas assez portable et son iPhone étant trop petit pour travailler en déplacement, il décide de s’acheter le tout dernier iPad. Celui qu’il finit par commander sur le site de la Fnac à un prix défiant quasiment toute concurrence arrive plus rapidement que son ombre, mais la couleur du clavier ne correspondant pas aux critères esthétiques de Jeff, il demande à le remplacer. Après quelques ratées dans les échanges avec le robot de la Fnac et quelques réponses ironiques voire blessantes du seul humain qui répondit à son appel au service téléphonique d’après vente, il y parvient. Akbar se dit en son for intérieur que moins il utilisera les services en ligne, moins il sera frustré.

Il s’agit maintenant de faire en sorte que les contenus de son iPhone se retrouvent sur l’iPad et inversement. C’est le service de synchro­nisation que propose le logiciel iTunes, installé sur son portable. Or problème ! il ne voit pas l’iPad quand les deux larrons le branchent sur le PC, bien qu’il soit à jour et que le PC lui-même le détecte sans aucun problème.

Ils se décident donc de faire appel au service de demande d’assis­tance en ligne d’Apple : via leur site, on peut demander d’être appelé sur-le-champ ou de planifier un appel ultérieur. Ils choisissent d’abord la première option qui indique un temps d’attente de 2 minutes. Dix minutes plus tard, toujours rien. Akbar vérifie si Apple n’a pas été racheté par Orange ou inversement, mais non.

Ils passent à l’autre option : rendez-vous demain matin. Après plusieurs échecs lors du choix de créneaux pourtant indiqués comme disponibles, ils décident d’attendre en ligne qu’on les appelle. Ce qui est fait rapidement. Un « opérateur » les met poliment en attente, ils obtempèrent, puis la communication est coupée. Akbar se retient d’exploser, il y a assez d’explosions comme ça dans le monde.

Ils se résignent à appeler l’assistance téléphonique dont ils trouvent ailleurs le numéro. La réponse est rapide et surtout humaine : on leur dit poliment d’attendre quelques instants. Après une dizaine de minutes, W., un technicien fort aimable, prend la communication, et indique à Akbar des procédures à faire sur iTunes, que notre compère avait d’ailleurs toutes tentées par le passé sans succès. Au bout d’une quinzaine de minutes, la communication coupe. Au même instant, la prise d’écran qu’avait effectuée le technicien pour voir ce que faisait Akbar est aussi coupée. Jeff et Akbar attendent. En vain, personne ne rappelle. Il ne leur reste plus qu’à tenter de prendre un rendez-vous d’appel pour le lendemain matin, ce qui est fait.

Après un bon dîner (gazpacho de Dr Doudoune, riz au poisson – maquereaux pour Akbar, colin pour Jeff qui déteste les maquereaux de tous ordres –, glace au lemoncello), Jeff réintègre sa tanière tandis qu’Akbar passe une partie de la nuit à éplucher les sites de support technique d’Apple. Il tombe finalement sur une page qui, entre autres vérifications – qu’il avait faites dans le passé et refaites quelques heures plus tôt sous la direction du technicien disparu – lui demande aussi de mettre à jour le pilote USB de l’iPad dans les périphériques Windows. Ce qu’il fait, et ô miracle !, voici qu’iTunes – qui était pourtant à jour, lui – aperçoit enfin l’iPad.

Le lendemain matin, Jeff revient en compagnie de son iPhone, et quelques instants plus tard Apple appelle. Après une autre coupure téléphonique, Akbar se retrouve finalement en contact avec Y., un autre technicien très aimable. Il l’informe de ce qu’il était arrivé à faire tout seul. Y. lui dit qu’il faut maintenant sauvegarder l’iPhone sur le PC, et restaurer cette sauvegarde dans l’iPad.

Problème : maintenant, iTunes ne voit pas l’iPhone, ce qui n’était pas le cas auparavant. Après toutes sortes de manipulations qu’Y. demande à Akbar de faire, qui culminent dans la création d’un nouveau compte sur le PC et de l’installation d’iTunes qui a pour effet de « réparer » celui en présence sur le PC mais sans aucun effet bénéfique, Y. annonce à Akbar qu’il va transférer la communication en haut. Ciel, se dit Akbar in petto, j’espère qu’il ne s’agit pas de Siel.

Non, c’est M., technicienne supérieure, très aimable et en sus patiente, détendue et dotée d’humour (toutes attitudes sans doute autorisées en haut), qui rendront plus que supportable le long dialogue de près de deux heures qu’il aura avec elle. Dans une des périodes où elle le met en attente pour chercher quelques informations de son côté, il décide d’essayer d’effectuer sur le PC ce qu’il avait fait la veille pour l’iPad : mettre à jour le pilote USB de l’iPhone. Ô miracle, voici maintenant qu’iTunes voit les deux iTrucs.

Akbar n’est pas au bout de ses peines. Une fois effectuée la sauvegarde-restoration (vu la quantité de musique et de podcasts que Jeff a enregistrés, la démarche est longue), ils constatent que les contacts, le calendrier et les paramètres des boîtes à lettres ne sont pas passées sur l’iPad.

Le problème des contacts se règle à l’aide de M. qui dirige à l’aveugle Akbar dans la longue procédure finalement couronnée de succès. Le rajout de l’accès au compte mail principal de Jeff (par le protocole imap sur Free) joue des tours, mais M. trouve après une brève recherche qu’il ne faut pas spécifier de nom de compte ni de mot de passe pour le courrier sortant (curieux, ça) et le tour est joué. Pour le reste, c’est aux deux larrons de jouer. Jeff et Akbar la remercient avec profusion.

Akbar ressaisit à la main dans l’iPad tous les paramètres de la dizaine des autres comptes de mail de l’iPhone de Jeff. Puis c’est dans son bureau que Jeff finira de synchroniser son calendrier avec son ordinateur professionnel.

Pour récompenser ceux des fidèles lecteurs qui seraient arrivés à la fin de cette saga si commune finalement de nos temps, voici deux recettes fort intéressantes, tirées d’un ouvrage au titre prometteur :


Le Cuisinier royal, ou, L’Art de faire la cuisine, la pâtisserie et tout ce qui concerne l’office pour toutes les fortunes par M. Viard, Homme de bouche. Dixième édition augmentée de 850 articles, et ornée de 9 planches pour le service des tables depuis 12 jusqu’à 60 couverts, par M. Fouret, ex-officier de bouche du Roi d’Espagne ; suivie d’une notice sur les vins, par M. Pierhugue, sommelier du Roi. Paris, 1820.
Cliquer pour agrandir.

Jeff et Akbar sont les personnages d’une série de bandes dessinées de Matt Groening, qui est aussi le père de la fameuse – et infâme – famille Simpson.

23 juillet 2014

Entendre chanter la fauvette dans la rue Saint-Martin

Classé dans : Architecture, Histoire, Nature, Peinture, dessin, Photographie, Sculpture — Miklos @ 10:33


Square des Arts-et-Métiers, 2014. Cliquer pour agrandir.

«Si quelque voyant des anciens jours avait prédit à nos aïeux que leurs petits-enfants iraient goûter la fraîcheur sous de grands arbres, respirer le parfum des fleurs et entendre, au bruit des fontaines, chanter la fauvette dans la rue Saint-Martin, la prédiction les aurait bien étonnés. Le square des Arts-et-Métiers réalise pourtant une telle idée. Ce square est planté de quinconces. Une balustrade en pierre du Jura, surmontée de vingt candélabres et de vingt-huit vases en bronze, entoure le square, que ferment quatre grilles en fer forgé d’un très beau travail. Deux grandes fontaines, encaissées dans le goût de celles de Versailles, sont ornées des figures de l’Agriculture, de l’Industrie, du Commerce, et des Arts. MM. Ottin et Gumery ont sculpté les figures ; MM. Eck, Durand et Thiébaut les ont fondues ; »les ornements en bronze rapportés sur l’archi­tecture sont de M. Liénard. Il ne manque plus rien au square des Arts-et-Métiers : il a des ombrages, des oiseaux et des fleurs.

L’Illustration, journal universel. 28e année, vol. LV, n° 1422. 28 mai 1870.


Square des Arts-et-Métiers, 1870. Cliquer pour agrandir.

«Le square des Arts et Métiers, établi sur un terrain situé entre le boulevard de Sébastopol et la rue Saint-Martin, se compose principalement d’une plantation régulière de marronniers, disposés de manière à présenter au centre une avenue conduisant à la principale porte d’entrée du Conservatoire des arts et métiers. Deux bassins, entourés de gazons, sont situés dans les allées latérales de la plantation.

La superficie intérieure de ce square est de 4.145m,46, y compris celle de 248m,62 occupée par les bassins.

Le nombre d’arbres composant la plantation est de 112. »Ces arbres ont été tirés de localités avoisinant Paris et transplantés au chariot.

La dépense totale a été de 320.000 fr.

Exposition universelle à Londres en 1862. Notices sur les modèles, cartes et dessins relatifs aux travaux publics.

21 juillet 2014

Sur l’usage des moustaches chez le chat et chez plusieurs autres animaux

Classé dans : Actualité, Nature, Photographie — Miklos @ 9:50


Cassis à Chamery (Nièvre). Autres photos ici.

«M. B. ayant disséqué avec soin sur un gros chat les rameaux de la 5e paire, qui se rendent aux moustaches, remarqua qu’un filet considérable se rendait à chaque bulbe, et que ces filets se perdaient dans l’intérieur de chaque poil. On conserve au musée Huntérien une semblable préparation faite sur le phoque. M. Andral fils, dans un des nos du Journal de physiologie expérimentale, a décrit, il y a déjà quelque temps, les filets nerveux qui se rendent aux moustaches de cet animal. La grosseur de ces nerfs ayant fait penser à M. B. que les moustaches sont des organes destinés à transmettre certaines sensations, il a fait quelques expériences pour vérifier cette supposition. Il rangea des livres sur le parquet, de manière à former des chemins disposés comme les rues d’une ville; puis, ayant bandé les yeux d’un jeune chat, il observa que cet animal se dirigea très-bien en appliquant sa tête sur le parquet, et évita les angles et les murs formés par les livres. On coupa ensuite les moustaches de ce chat, sans qu’il parut souffrir, et alors il fut évident, dit M. B., que l’animal, qui avait toujours les yeux bandés, eut peine à suivre la route formée par les livres; il se heurta à plusieurs reprises contre les livres et aux détours qu’ils formaient. D’après ces faits, M. B. pense que les moustaches servent aux animaux à éviter de se heurter dans l’obscurité contre les divers corps qu’ils peuvent rencontrer. Il n’est pas fort exact de comparer les moustaches du chat,» comme le fait l’auteur, aux bras de la sépia, aux antennes des insectes et des crustacés, ou aux tentacules du limaçon. D. F.

S. D. Broughton, « Sur l’usage des moustaches chez le chat et chez plusieurs autres animaux », Lond. med. and phys. Journ., mai 1823, p. 397, rapporté par le Bulletin général et universel des annonces et des nouvelles scientifiques dédié aux savans de tous les pays, t. 4, 1823.

2 mars 2014

La crème de la crème

Classé dans : Actualité, Cuisine, Nature — Miklos @ 23:10


Du Chastaignier et d’austres bonnes choses.
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Entre tous les fruicts sauvages le fruict de Chastaignier est
le plus convenable, & meilleur a manger.
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La Chastaigne est un fruict prouffitable.
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