Miklos
« Je donne mon avis non comme bon mais comme mien. » — Michel de Montaigne

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26 septembre 2013

Trois p’tits clicks et puis s’en vont


Honoré Daumier : Les Badauds. 1839.

Dans un article où il analyse le phénomène du click sur le bouton Like (« J’aime ») de Facebook – notamment au regard du 1,6 millions de Likes sur la page Facebook de soutien au bijoutier de Nice qui avait abattu un jeune cambrioleur –, Xavier de la Porte le qualifie de « geste politique nouveau » et cite le sociologue Dominique Cardon, selon lequel c’est un investissement minimal, certes, mais c’est quand même un engagement, car il est public, ce qui le différencie du vote, qui est d’ordre plus privé.

Pour ma part, je suis loin d’être convaincu que clicker sur Like soit un geste politique. Bien au contraire, d’ailleurs : il me semble être dans la majorité de cas celui d’un badaud, aux sens que donne le Trésor de la langue française à ce terme :

1. Celui, celle qui s’arrête dans ses flâneries à regarder les spectacles les plus quelconques, en s’étonnant de tout, en admirant tout.

2. Personne un peu sotte, manquant de jugement et de personnalité, qui croit tout ce qu’on lui dit, et s’empresse de suivre les idées des autres.

3. Qui manifeste une curiosité toujours en éveil et un peu niaise.

4. Qui manifeste un esprit crédule et conformiste.

En d’autres termes, ce click est avant tout un geste « comme ça », facile et rapide, effectué sans réflexion – donc apolitique. Geste public, dit l’article ? Oui, mais vu le nombre de ces gestes publics que font certains, ils deviennent négligeables, ils n’ont aucun sens. Vu aussi le nombre de clicks – ou de vues sur YouTube (on pense à un certain clip personnel franco-français « vu » presque sept millions de fois depuis sa mise en ligne il y a moins de cinq mois) – on est en droit de se demander au moins s’ils sont le fait de personnes qui ont bien consulté le contenu en question. Autre question : s’il y avait un bouton Hate, quel serait le nombre de clicks de ce type-là ?

Ce mécanisme n’est qu’un avatar de la publicité : par ce Like, on adhère à un slogan, à une image, à des contenus souvent proposés en fonction de leur popularité croissante (et dont on se demande s’ils ont été lus par ceux qui ont signalé leur adhésion). Il n’y a qu’à voir les sites de périodiques – même ceux des plus grands – qui indiquent le palmarès des articles les plus appréciés ou les plus partagés : si tout le monde a aimé, vous aimerez aussi ; si tout le monde a acheté, achetez aussi. Comment cela s’appelle, déjà ? Le conformisme, même dans son anticonformisme.

Quant au mécanisme de diffusion de cette notoriété, il s’apparente à celui de la boule de neige, du bouche-à-oreille, et surtout de la rumeur, sorte d’hystérie collective se nourrissant en général de peurs sourdes et souvent injustifiées, voire fabriquées de toutes pièces. « De telles aberrations répondent à un processus bien connu des psycho-sociologues et qui s’articule autour de trois axes : simplifier, accentuer et généraliser. Autant d’attitudes qui, partant de paroles en l’air, aboutissent au déni de la vérité, à l’abdication de la raison, à l’anéantissement du simple bon sens. » (Robert Poinard) Car il s’agit bien d’une simplification à l’extrême, binaire : c’est 0 ou 1, donc aucune place pour les nuances…

Là où le danger de cette attitude neutre, principalement amorale, souvent instinctive, parfois émotionnelle mais rarement réfléchie devient politique, c’est qu’actuellement les grands tribuns de la politique se trouvent l’une à l’extrême droite, l’autre à gauche de la gauche, et qu’il se pourrait que les prochaines élections – le fait de jeter un bulletin dans une urne s’apparentant trop souvent pour une bonne partie de l’électorat à un Like (nourri par les multiples sondages précédant la date fatidique) – ne fasse monter l’un ou l’autre de ces personnages bien au-delà de ce que l’on aurait pu imaginer.

En passant, une autre raison pour laquelle j’évite d’utiliser ce mécanisme propre à Facebook, c’est pour qu’il (Facebook) ait plus de difficulté à me profiler (ce qu’il ne manque de faire, ainsi que Google et les autres « services » dont nous sommes les serviteurs volontaires) : cela ne m’empêche nullement de citer des articles, de donner les adresses de leurs pages Web en rajoutant un commentaire personnel ou non ; c’est aussi une façon plus… réfléchie de partager l’information qui m’intéresse.

8 décembre 2012

Individualisme de masse

Classé dans : Peinture, dessin, Publicité, Société, Économie — Miklos @ 22:20


Individualisme de masse.
(cliquer pour agrandir)

Why do you have to be a non-conformist like everybody else? — James Thurber.

Il y a là, constamment en germe, un indi­vi­dua­lisme de masse, retenez bien le mot : un indi­vi­dualisme de masse dont nous n’avons pas fini de sentir les effets. — Pierre Gascar, Les Bêtes, suivi de Le Temps des Morts. NRF Gallimard, 1953.

Les marques – de vêtements, de voitures, d’ordinateurs et de gadgets électroniques, de vins, de cigares, d’hôtels… bref, de produits commerciaux –, sont la quintessence même du conformisme : « je porte (possède, utilise, mange) du …, donc je fais partie de ceux qui sont dans le vent puisqu’ils en portent (possèdent, utilisent, mangent) aussi ».

Quelle que soit l’originalité de l’objet, il est souvent produit lui-même à des milliers, voire des millions d’exemplaires identiques ; on ne peut donc qu’être amusé de voir qu’une marque de sièges design propose un modèlePrototype d’un objet destiné à la fabrication industrielle en série [...]. TLFi qui s’appelle Chaise Non Conformist.

Plus il y aura d’acheteurs et de fans, plus la rentabilité pour la marque sera au rendez-vous. La publicité n’hésite pas à faire appel à des people (on n’ose imaginer à quels coûts) pour en vanter les mérites, et monsieur Tout-le-monde (et madame aussi), rêvant de célébrité, se précipitera sur l’objet en question, comme si sa possession lui conférait un peu de cette aura. Le logo étant souvent visible, l’acheteur se transformera du même coup en paneau publicitaire ambulant, tout gratos pour la marque.

Une autre stratégie de valorisation d’une marque consiste à utiliser la rareté, celle de l’exemplaire réellement unique ou numéroté, qui n’est à la portée que de quelques heureux élus, ce qui se saura et contribuera à la notoriété de la marque, et, par là, au succès commercial de ses produits grand public. Cette double démarche se retrouve par exemple celle de la haute couture et de ses prêts-à-porter.

Entre les deux – l’unique et le clonage en masse – se placent les « options de personnalisation » destinées à donner au client le sentiment qu’il peut se choisir, voire concevoir lui-même, le produit réellement unique, à partir d’un nombre fini de combinaisons qui se répéteront donc et qui n’auront garde de masquer la filiation commune à la marque.

Comme quoi, le non-conformisme n’est finalement que très relatif : il distingue ceux qui n’ont pas l’objet – seraient-ce les vrais non-conformistes ? – de ceux qui le possèdent et qui, d’une certaine façon, se ressemblent tous. Il en va de même, plus généralement, en ce qui concerne les comportements socialement normés : des minorités qualifiées à certains égards de non-conformistes exhibent, en interne, des conformismes parfois très poussés.

Il en ressort que, pour prétendre au titre de non-conformiste absolu, il faut être un anti-modèle parfait, incopiable et inimitable, nonpareil. Invisible, donc.

8 juin 2012

Life in Hell : GDF et Sofrès pas si dolce vita que ça

Classé dans : Actualité, Publicité, Économie — Miklos @ 21:13

Le téléphone sonne.

 Bonjour, ici la Sofrès, je voudrais parler à Monsieur Akbar.

 C’est lui-même, comment avez-vous eu mon numéro, qui est sur liste rouge ?

 Il nous a été communiqué par l’EDF – DolceVita, qui souhaite faire une enquête, j’ai quelques questions à vous poser.

 Je ne souhaite pas…

Avant qu’Akbar ne puisse dire ce qu’il ne souhaite pas, l’interlocuteur de la Sofrès lui raccroche au nez sans un mot d’excuse.

Goujats. L’une pour avoir communiqué mon numéro sans mon autorisation (nul doute que la Sofrès l’a rajouté à ses bases de données), l’autre pour son comportement.

Jeff et Akbar sont les personnages d’une série de bandes dessinées de Matt Groening, qui est aussi le père de la fameuse – et infâme – famille Simpson.

18 mars 2012

Notes pour La bibliothèque dans le nuage.
Table ronde au Salon du Livre

Argument

Lors d’un discours prononcé en 2007 à SévilleRégis Debray : Un mythe contemporain : le dialogue des civilisations. CNRS Éditions, 2007. dans le cadre du deuxième Atelier culturel, Régis Debray s’était ainsi exprimé :

1/ Une technique ancienne ou nouvelle est universalisable, non une culture. La norme standard unifie selon le plus petit commun dénominateur. […]

2/ La technique est le lieu du progrès, avec des cliquets d’irréversibilité (de non retour en arrière), mais qui n’ont pas cours dans le temps culturel. (…) L’histoire culturelle n’est pas fléchée vers l’avant.

En d’autres termes, nous habitons une culture, non une technique. Nous habitons une langue, mais nous nous servons d’un Mac. Internet structure le monde comme un réseau, c’est un fait. Mais structurer le réseau comme un monde, c’est une tout autre affaire. Un monde, je veux dire une mémoire partagée, un territoire, une langue commune.

On est alors en droit de se demander si le titre de cette table ronde n’est pas paradoxal : la bibliothèque n’est-elle pas le lieu où se conserve depuis des siècles et se transmet au quotidien la culture et le savoir, tandis que ce fameux (ou fumeux ?) « nuage » celui ou se transmettent des messages et des informations instantanés et où se conservent avec bien peu d’assurances réelles sur leur pérennité un succédané des artefacts culturels ?

Et, culturellement parlant, est-ce que ces succédanés peuvent se substituer à l’original ? Cela semblerait être le cas pour le livre – si l’on fait abstraction de sa matérialité, pourtant si importante – mais est-ce que la visite d’un musée virtuel se substitue à celle du musée réel, la visualisation à l’écran de l’Hercule Farnèse ou du Songe de sainte Ursule de Carpaccio à sa contemplation in situ ? Qu’augure donc la formule selon laquelle « ce qui n’existe pas dans l’Internet n’existe pas » ?

Ce qui pose immédiatement une autre question, celle du lieu. Ce mot dénote une « portion déterminée de l’espace » (selon le TLFi) physique, et en l’espèce celle où des gens viennent pour y passer un temps plus ou moins long à effectuer, en silence ou dans le dialogue, une certaine activité, individuellement ou en groupe ; pour reprendre la formulation d’un des panneaux de l’exposition Architecture des bibliothèques ailleurs dans le Salon : « La bibliothèque est conçue de façon à ce que chacun puisse trouver sa place au sein d’un équipement qui tend à la fois à favoriser l’intimité, le recueillement, le partage des savoirs et l’expérience de la culture », ce qui rejoint, en partie du moins, l’idée de la bibliothèque comme « troisième lieu ». L’Internet en tant que technique n’est pas, en ce sens, un lieu, mais certains des termes utilisés pour en décrire des fonctionnalités et donc des usages visent à le suggérer métaphoriquement : site, nuage… Que signifie alors l’oxymore « lieu dématérialisé », et donc « culture numérique » ? Et si, toujours selon Régis Debray, la culture, « forge de l’identité », émerge de, et nécessite, une mémoire partagée, un territoire, une langue commune, « culture numérique » serait-il un autre oxymore ?

Une troisième question est celle de ce que dénote le terme bibliothèque. Un lieu physique où l’on trouve des objets matériels, des livres – mais aussi et de façon croissante d’autres objets pour certains autrefois disponibles dans d’autres types de lieux (musées, archives, phonothèques…) – ou un espace totalement virtualisé, celui qu’on appelait encore récemment bibliothèque numérique et qui, à l’instar d’Europeana, tend à se débarrasser du mot bibliothèque ? Un lieu de « lecture publique » dans l’acception plus générale du terme, ou celui où l’on doit effectuer une transaction commerciale pour accéder aux objets qui s’y trouvent, ce qu’on appelle encore librairie (en passant, on notera que ce mot désignait autrefois une bibliothèque) ?

En d’autres termes, c’est d’abord la problématique des recouvrements croissants des rôles traditionnellement distincts de ces organismes – archives, bibliothèques, musées, librairies, maisons d’édition – qui se pose : la bibliothèque numérique (souvent émanation d’une ou de plusieurs bibliothèques physiques, à l’instar de Gallica ou de Hathi Trust) propose l’achat de livres imprimés à la demande ou l’accès payant à des ouvrages sous droit voire à sa production muséographique et éditoriale propre, tandis que les éditeurs mettent en ligne des bibliothèques numériques et certaines grandes librairies sont utilisées comme des bibliothèques par un public qui ne peut ou ne veut en acheter les livres ; la bibliothèque physique conserve, matériellement depuis longtemps et numériquement maintenant, des fonds d’archives, voire même l’archive (numérique) du numérique (le Web) – et l’on rappellera la fusion au Canada, en 2004, des archives nationales et de la bibliothèque nationale.

Ensuite, c’est celle de la propriété de ces objets numériques – et donc du contrôle à leur accès – qui est en jeu : est-ce que la personne ou l’organisme qui a numérisé un ouvrage tombé dans le domaine public ou photographié un tableau ancien ou une statue classique a le droit d’en limiter ou d’en commercialiser la lecture ou la vision (ce qu’on appelle le droit de représentation, en terme de propriété intellectuelle) ? On pense bien évidemment à ces accords, secrets ou non, signés entre des bibliothèques publiques et des opérateurs de l’internet concernant la numérisation et la mise en ligne restrictive de leur patrimoine.

Ce qui nous amène finalement aux acteurs de cette comédie humaine (on notera en passant que le mot acteur dénotait au XIIIe siècle l’auteur d’un livre). Celui qu’on a en général tendance à oublier est justement cet « opérateur de l’internet », d’abord les telcos puis les grands moteurs de recherche : là aussi le recouvrement croissant des rôles est significatif, dans cette course au contrôle de l’utilisation des « tuyaux », puis des contenus et maintenant des services, et donc des usagers, producteurs et consommateurs de ces contenus, dans une vision purement économique, par une combinaison d’innovation et d’obsolescence destinée à capter l’utilisateur et à le fidéliser (ou le lier dans une technique particulière et totalisante).

Qui sont ces acteurs ? En l’espèce et schématiquement, l’auteur et le lecteur, le compositeur et l’auditeur, le metteur en scène et le spectateur, aux deux bouts, et les médiateurs – l’éditeur, le libraire, le bibliothécaire, le conservateur, l’acteur, l’interprète ou le chef d’orchestre, le journaliste et le critique littéraire et artistique – entre les deux. Cette chaîne est bouleversée de façon significative par le numérique et les réseaux ; l’autopublication, qu’elle soit de textes, d’images fixes ou animées, ou de musique écrite ou enregistrée – court-circuite le processus éditorial, et l’écriture directement numérique permet à l’auteur ou au compositeur de modifier en permanence son œuvre, à tout lecteur ou auditeur de s’approprier des bribes de contenus et, à l’instar des collages du début du siècle passé ou des disc jockeys plus récents, de produire une nouvelle œuvre plus ou moins originale ; les bibliothèques numériques des éditeurs font l’impasse sur les bibliothèques et les librairies ; les blogs et les réseaux sociaux instaurent des espaces (virtuels) de discussion et de recommandation qui produisent par exemple bien plus de critiques, pour certaines excellentes et très suivies, qu’un magazine spécialisé. Toutes ces mutations suscitent l’émergence de nouveaux modes d’écriture – et donc de lecture – voire de nouvelles langues, et donc de ce qui est indéniablement de la culture.

Ces « circuits d’évitements » posent spécifiquement la question de l’« amateur et du savant », et plus généralement celle de l’accès direct de personne à contenu ou de personne à personne, sans médiateurs, que suscitent, voire qu’imposent, ces technologies. Comme l’écrivait Michel Guérin dans un très bel article« Après la modernité. Hommage à Giorgio Agamben et Gianni Vattimo », La Bibliothèque de Midi n° 3. Actes Sud, 2000. consacré à Giorgio Agamben et Gianni Vattimo :

La post­mo­dernité montre deux visages : la menace et la bonace. Par un aspect, elle défait, délocalise, déracine, sape les liens tradi­tionnels ; par un autre, elle comble le désir, au-delà même de ce qu’il aurait pu souhaiter. Ce qu’elle n’autorise plus, c’est l’intermédiaire, qui est à la fois l’essence de l’Eros platonicien et celle de l’autorité protectrice, tutélaire, de la loi qui, jusqu’ici, défendait dans la double acception du mot.

Du culturel on en arrive donc au politique et au sens de la liberté : on imagine mal le fonctionnement une société humaine dans la cité sans intermédiaires et sans lois autres que celles imposées par les moyens techniques régissant les échanges virtuels. L’Internet espace de liberté et moteur de la libération des opprimés ? On a vu ce que ces révolutions peuvent donner in fine et in real life (mais ce n’est pas forcément spécifique au numérique : il est rare que les révolutions sombrent dans la paix civile…).

Pour tenter d’effleurer ce questionnement sans prétendre à une « redéfinition de la cultureSous-titre de Dans le Château de Barbe Bleue de George Steiner. », je propose d’aborder cette table ronde sous quatre angles et quelques questions :

- les lieux : qu’est-ce qu’un lieu numérique, et comment peut-il s’articuler avec l’espace physique de la bibliothèque ? qu’est-ce que le lecteur y trouvera pour ne pas déserter l’un au profit unique de l’autre ?

- les documents : que devient la politique d’acquisition de la bibliothèque, autant pour ses fonds physiques que numériques, avec une disponibilité et une ubiquité croissantes des livres numériques ? quid de la notion de classement par spécialistes et de la subjectivité face aux technologies de taggage social, d’indexation sémantique automatique et de techniques statistiques ? à qui ces documents appartiennent-ils ?

- les lecteurs : que deviennent la lecture publique et l’accès gratuit au livre dans le nuage ? quel rôle pour la bibliothèque et ses médiateurs dans les réseaux sociaux de lecteur-lecteur ? comment se construit une pensée commune, une culture ?

- les institutions : comment éviter que leurs rôles se réduisent à celui d’un prestataire technologique chargé de numériser, de conserver et de mettre en ligne, librement ou commercialement ? y a-t-il des rapprochements (de moyens, de méthodes, de structures) à effectuer ?

La tête dans les nuages donc. Mais aussi les pieds sur terre ?

Participants

Alban Cerisier, chartiste et archiviste-paléographe, est secrétaire général des Éditions Gallimard, où il est chargé entre autres du développement numérique du groupe. Gallimard s’est engagé dans la numérisation rétrospective de son fonds patrimonial, et sur la consultation en ligne payante d’une partie de ce patrimoine et des nouveautés. Il est président de la commission numérique du SNE (syndicat national de l’édition). Il est récemment intervenu dans les travaux de la commission du sénat Liberté de l’Internet et rémunération des créateurs.

Milad Doueihi est professeur, historien des religions et titulaire de la Chaire de recherche sur les cultures numériques à l’Université Laval de Québec. Il est l’auteur d’ouvrages en français et en anglais consacrés à ce thème (La grande conversion numérique en 2009, Digital Cultures et Pour un humanisme numérique en 2011).

Bruno Racine est président de la bibliothèque nationale de France, engagée depuis plus de quinze ans dans le développement de sa bibliothèque numérique Gallica, et, plus récemment, de services numériques tels que des ouvrages mixtes (papier avec FlashCodes), le site Data.bnf.fr (sur les auteurs et leurs œuvres), des applications pour smart phones (tels les miniatures flamandes), et bientôt sur iTunes U. Bruno Racine préside aussi la CENL (conférence des bibliothèques nationales européennes) et la fondation Europeana.

Michel Fingerhut, animateur de la table ronde, est consultant dans les domaines de la conservation et la valorisation numériques de patrimoine culturel. Il a conçu et dirige le développement du Portail de la musique contemporaine, aggrégateur de plus d’une trentaine de partenaires et fournisseur de contenus à Europeana, projet auquel il participe également dans le cadre de la conception du modèle de métadonnées sous-jacent. Il a dirigé la médiathèque de l’Ircam, qu’il avait créée en 1996, jusqu’en 2011.

14 février 2012

Ça bouge, au Monde

Classé dans : Actualité, Médias, Publicité, Sciences, techniques — Miklos @ 1:57

Voici comment s’affichait aujourd’hui la page d’accueil du Monde, un journal qui bouge. Ou du moins, c’est une publicité d’IBM qui y bouge au point de tout recouvrir, tel ce beau nuage que nous supplions de nous emporter tous vers ce pays si doux, si doux, mais qui, pour le moment, avale tel Moloch toutes nos données et a parfois du mal à les recracher.

Mais il n’y pas que cela qui change au Monde : les blogs y ont encore subi une métamorphose malgré eux qui en affecte la mise en page (pas en mieux) sans même en avoir prévenu les auteurs. Ce n’est pas la première (2007) ni la deuxième fois (2010). Et si ça ne vous plaît pas, vous n’avez qu’à aller voir ailleurs, personne ne vous oblige à utiliser ce service gratuit (et réservé aux abonnés).

The Blog of Miklos • Le blog de Miklos