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26 juillet 2014

Hajj, le pèlerinage à la Mecque.


Entrée de l’exposition Hajj, le pèlerinage à La Mecque à l’Institut du monde arabe.
Autres photos ici.

«Mecque (La) , ville de l’Arabie heureuse, célèbre pour avoir été le berceau du mahométisme. Mahomet n’est pas le premier qui l’ait illustrée. On prétend que c’est dans ce lieu qu’est placé le tombeau d’Abraham. Si l’on en croit Nicolas de Damus, le fameux chêne de Mambré, sous lequel ce patriarche conversa avec trois anges, était ce qui attirait à la Mecque ce concours de peuples voisins, païens, juifs et chrétiens. Les succès de l’islamisme n’ont fait que lui donner un nouveau lustre. Elle voit arriver tous les ans des caravanes nombreuses de pèlerins, dont une des plus belles est celle du Caire, et qui viennent dans ce sanctuaire de leur religion rendre leurs hommages à Mahomet. Ce concours cessera d’étonner, si l’on réfléchit que la loi de Mahomet fait un devoir rigoureux de ce pèlerinage ; et cette opinion est si fortement inculquée dès l’enfance, que les femmes même l’entreprennent avec leurs maris, et même seules. Toutes ces caravanes, se trouvant rassemblées, se rendent un certain jour, sur la montagne d’Arafat, à six lieues de la Mecque, où ils croient qu’Abraham offrit à Dieu le sacrifice de son fils lsaac. La fête qu’ils célèbrent dans cet auguste lieu se nomme Korban-bairam, ou le second Bairam ; mais les Arabes l’appellent Je al Korban, et Je al Adha, c’est-à-dire, la fête du sacrifice : parce que, dans ce jour, on immole une multitude prodigieuse d’animaux de toute espèce.

C’est dans ce lieu que les pèlerins: se rasent la tête et le visage, et prennent le bain. Après avoir fait leurs prières, ils s’en retournent à la Mecque. Ils visitent la maison d’Abraham, qu’on appelle la Kaaba et les autres lieux consacrés par la religion des mahométans. On place dans la grande mosquée le pavillon nouvellement apporté du Caire, et on en retire le vieux, qu’on remet entre les mains de l’émir-hadgi.

La ville de la Mecque n’étant pas assez grande pour contenir une multitude si prodigieuse d’étrangers avec leurs équipages, les caravanes sont obligées de camper aux environs de la ville, et séjournent sous des tentes pendant l’espace de neuf à dix jours. Il se tient là une foire des plus considérables du monde, et le commerce qui s’y fait est prodigieux. On admire surtout le silence et la tranquillité qui règnent dans ce concours étonnant de marchands et de pèlerins.

Ceux qui avaient, avant Mahomet, la présidence du temple de la Mecque, étaient d’autant plus considérés, qu’ils possédaient, comme aujourd’hui, le gouvernement de la ville. Aussi Mahomet eut la politique, dans une trêve qu’il avait conclue avec les Mecquois ses ennemis, d’ordonner à ses adhérents le pèlerinage de la Mecque. En conservant cette coutume religieuse qui faisait subsister le peuple de cette ville, dont le terroir est des plus ingrats, il parvint à leur imposer sans peine le joug de sa domination.

La Mecque est la métropole des mahométans, à cause de son temple ou kiabé, maison sacrée, qu’ils disent avoir été bâti dans cette ville par Abraham ; et ils en sont si persuadés, qu’ils feraient empaler quiconque oserait dire qu’il n’y avait point de ville de la Mecque du temps d’Abraham. Ce kiabé, que tant de voyageurs ont décrit, est au milieu de la mosquée, appelée haram par les Turcs ; le puits de Zemzem, si respecté des Arabes, est aussi dans l’enceinte du haram.

La ville, le temple, la mosquée et le puits, sont sous la domination d’un shériph, ou, comme nous l’écrivons, chérif, prince souverain comme celui de Médine, et tous deux descendants de la famille de Mahomet ;» le grand seigneur, tout puissant qu’il est, ne peut les déposer qu’en mettant à leur place un prince de leur sang.

Fr. Noël, Dictionnaire de la fable, ou mythologie grecque, latine, égyptienne, celtique, persane, syriaque, indienne, chinoise, mahométane, slavone, scandinave, africaine, américaine, iconologique, rabbinique, cabalistique, etc. Quatrième édition. Paris, 1823.

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