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31 juillet 2014

Bien avant le téléphone…

Classé dans : Progrès, Sciences, techniques, Société — Miklos @ 17:43


Le téléphone en 1877.

L’instrument qui, sous ses avatars successifs, deviendra le greffon le plus commun de l’homme moderne, a été inventé dans la seconde moitié du XIXe siècle. Il participe du désir de l’homme de pouvoir parler et entendre à distance au-delà des limites de son ouie et de la portée de sa voix ; il en va de même pour la vue (loupe, lunettes, télescope, radio-­télescope, microscope, puis microscope électronique et scanner…) ou pour d’autres capacités physiques (cheval, voiture, train, bateau, montgolfière, avion, fusée…). Ces réalisations ont mis à mal les rêves de télépathie et de télékinésie de l’homme, et il ne lui reste plus qu’à souhaiter voyager dans le temps. Et puis…

En ce qui concerne la voix, il aura fallu attendre la seconde moitié du 19e siècle pour lui permettre de faire le tour de la Terre, voire d’atteindre la Lune. Auparavant, il y avait bien les porte-voix à la portée limitée (cf. ci-contre, cliquer pour agrandir). Vers la fin du 18e siècle, Claude Chappe invente le télégraphe (optique) qui, s’il ne transmet pas la voix, transmet du moins sa (complexe) transcription.

D’autres dispositifs purement acous­tiques, ont été imaginés vers la même époque. Le texte qui suit en décrit un, le télégraphe acoustique, imaginé par Thomas Dick ; le dernier paragraphe est parti­cu­liè­rement intéressant, puisqu’il décrit ce qui était en 1825 une utopie et qui est devenu notre quotidien, résultat autrement plus curieux que ne l’imaginait l’auteur de cet article d’antan. On trouvera le texte (en anglais) dans lequel Thomas Dick décrit son invention, et qui est, lui, remarquable pour son introduction consacrée aux tentatives de l’homme de se dépasser dans d’autres domaines.

«Télégraphes acoustiques. — Une compagnie se dispose à couvrir l’Angleterre de lignes télégraphiques qui toutes viendront rayonner autour de Londres, qui en occupera le point central. Le gouvernement pourra se servir de ces télégraphes ; mais ils ne seront pas dans sa possession exclusive, et c’est principalement dans les intérêts du commerce qu’ils doivent être établis.

La compagnie n’est pas encore fixée sur le choix du système télégraphique qu’elle emploiera; elle a engagé tous ceux qui auraient à cet égard des vues particulières, à les lui communiquer, en promettant de grands avantages à l’auteur du projet qui serait définitivement adopté. M. Thomas DickHomme d’église et scientifique écossais, 1774-1857., qui a composé sur les sciences naturelles des écrits estimés, a conseillé l’établissement de télégraphes acous­tiques. Il suppose qu’ils seraient préférables à ceux qui sont maintenant en usage en France et en Égypte.

Quelques expériences faites récemment ont convaincu M. Thomas Dick que l’on pouvait étendre la voix humaine à une distance de 8 et de 10 lieues. Les expériences de M. BiotJean-Baptiste Biot (1774-1862). En utilisant des tubes d’acier de 950 mètres de longueur, il a effectué de nombreuses mesures de la vitesse de propagation du son dans les gaz et les solides., sur la transmission du son à travers les corps solides et par l’air dans de longs tubes, ont établi qu’elle s’opère à travers la fonte, dix fois plus vite que dans l’air. M. Biot a reconnu qu’à une distance de 476 toises, on s’entendait parfaitement à voix basse. Un ecclésiastique, nommé don GautierMoine cistercien, qualifié par Dick comme inventeur du télégraphe ; il avait présenté son invention en 1781, donc 9 ans avant que Claude Chappe n’invente son télégraphe, à Condorcet, Milly, Franklin et autres hommes de science., avait déjà conçu, à la fin du siècle dernier, la possibilité de transmettre des sons articulés à une grande distance. Il proposa de construire des tonnelles horizontales qui s’évaseraient à leurs extrémités, et au moyen desquelles, à une distance d’un demi-mille anglais (800 mètres), les battements d’une montre pourraient être entendus beaucoup mieux qu’en l’approchant de l’oreille. Il calculait qu’une succession de tonnelles semblables transmettrait un message à 900 mille (360 lieues) dans moins d’une heure.

L’application de cette théorie aurait les résultats les plus utiles et les plus curieux ; par exemple, une personne placée à l’extrémité d’une grande ville pourrait, à une heure désignée, communiquer un message, ou converser avec une autre personne placée à l’extrémité opposée;» des amis qui habiteraient des villes éloignées corres­pon­draient par des paroles, et reconnaîtraient sans peine leur identité, au son de leur voix.

Revue encyclopédique, ou, Analyses et annonces raisonnées des productions les plus remarquables dans la littérature, les sciences et les arts. T. 28, décembre 1825.

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