Miklos
« Je donne mon avis non comme bon mais comme mien. » — Michel de Montaigne

This blog is © Miklos. Do not copy, download or mirror the site or portions thereof, or else your ISP will be blocked. 

11 novembre 2014

Animaux de Paris. Le flamant.

Classé dans : Langue, Littérature, Nature, Peinture, dessin, Photographie — Miklos @ 16:35


Street art. Autres photos ici.
À propos de l’artiste.

   Une patte repliée
Sous leurs plumes qui se figent,
Les hauts flamants rassemblés
S’efforcent de ressembler
À des roses sur leur tige.

   Vit-on jamais dans le vent
Rosier plus vibrant de roses
Que ce bouquet de flamants roses,
Ce bouquet que le lac pose
Au pied du soleil levant ?

   Et, quand le bouquet s’effeuille,
Qui peut encore distinguer,
De ce nuage rosé
Que la brise cueille,
Le flamant rose envolé ?

Maurice Carème

«Flamant. s. m. Oiseau aqua­tique, qui est rouge et blanc avec un long bec et des jambes fort hautes. Le flamant qui se voit dans les Antilles, et que l’on appelle aussi flambant, est gros comme une cigogne. Ses jambes, grosses environ comme les doigts, ont quinze ou seize pouces de hauteur, depuis le pied jusqu’à la première jointure, et depuis cette jointure jusqu’au corps, elles en ont presque autant. Elles sont toutes rouges ainsi que les pieds qui sont à demi marins. Cet oiseau a le col rond et menu pour sa grandeur. Sa longueur est d’une demi toise. Il a la tête ronde, petite, et un gros bec moitié rouge et moitié noir, qui est long de six ou sept pouces, et courbé en forme d’un demi arc. Il s’en sert pour chercher au fond de l’eau des vers marins, et quelques petits poissons dont il fait sa nourriture. Toutes ses plumes sont de couleur incarnate, et quand il vole à l’opposite du soleil, il paraît tout flamboyant ainsi qu’un brandon de feu, et c’est de là qu’il a pris son nom. Les jeunes sont beaucoup plus blancs que les vieux. Ils deviennent de couleur de rose à mesure qu’ils croissent, et de couleur entièrement incarnate quand ils sont âgés. Il y en a qui ont les ailes mêlées de plumes rouges, blanches et noires. Ces oiseaux ont un cri si fort, qu’en les entendant, on croit ouïr le son de quelque trompette. Ils sont rares, et on n’en voit guère que dans les salines les plus éloignées des habitants. Ils vont toujours en bande, et pendant qu’ils barbotent dans l’eau pour y trouver de quoi se nourrir, il y en a toujours un qui fait le guet, ayant le col étendu, et jetant les yeux partout. Sitôt qu’il entend le moindre bruit ou qu’il aperçoit quelqu’un, il prend l’essor, et jette un cri qui sert de signal aux autres pour le suivre. Ils volent en ordre comme les grues, et la moindre blessure qu’ils reçoivent les fait demeurer sur la place. Ils sont gras, et ont la chair assez délicate, quoiqu’elle sente un peu la marine. La langue passe surtout pour un très friand morceau. Leur peau qui est couverte d’un mol duvet, est bonne aux mêmes usages que celles du cygne et du vautour. Il y a bien de l’apparence que ces oiseaux sont de la même nature de ceux qui se trouvent dans les îles du Cap Vert, et que les Portugais nomment flamencos. »  Ils ont le corps blanc et les ailes d’un rouge vif, approchant de la couleur de feu, et sont aussi grands qu’un cygne.

Thomas Corneille, Dictionnaire des arts et des sciences. Paris, 1694.

«Peu à peu, l’étymologie oubliée permit d’écrire flamant ou flamand, et d’un oiseau couleur de feu ou de flamme on fit un oiseau de Flandre, on lui supposa même des rapports avec les habitants de cette contrée, où il n’a jamais paru. [...] Pline semble mettre cet oiseau au nombre des cigognes, et Seba se persuade mal à propos que le phénicoptère chez les anciens était rangé parmi les ibis. Il n’appartient ni à l’un ni à l’autre de ces genres : non seulement son espèce est isolée, mais seul il fait un genre à part ; et du reste quand les anciens placent ensemble les espèces analogues, ce n’est point dans les idées étroites ni suivant les méthodes scolastiques de nos nomenclateurs ; c’est en observant dans la nature par quelles ressemblances des mêmes facultés, des mêmes habitudes,» elle rapproche certaines espèces, les rassemble et en forme pour ainsi dire un groupe réuni par des manières communes de vivre et d’être.

Buffon, Oiseaux, « Le flamant ou le phéni­coptère » (extrait). Paris, 1838.

Pas de commentaire »

Pas encore de commentaire.

Flux RSS des commentaires de cet article. TrackBack URI

Laisser un commentaire

XHTML: Vous pouvez utiliser ces balises : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>

The Blog of Miklos • Le blog de Miklos