Si nos cœurs sont faits l’un pour l’autre, ou, Recette musicale pour une collation du soir
Recette en musique des meringues. Cliquer pour agrandir.
Faire la cuisine au jour le jour est, on le sait, une tâche ennuyeuse (du moins pour certains d’entre nous), risquée (un soufflé qui retombe, par exemple) et ingrate (sans parler de la vaisselle qu’il faut se taper) à défaut d’éventuels compliments des palais auxquels elle cherche à plaire.
Dans le but de fournir un peu de distraction aux dames « de vrai et bon caractère » (quel sexisme !) alors qu’elles « enseignent à faire des ragoûts et sauces à quelques-uns de leurs sujets subalternes », J. Lebas publie en 1788 (il y avait encore des sujets subalternes, à l’époque) un joli petit ouvrage, Festin joyeux, ou, La Cuisine en musique, en vers libres, « qui pourra leur servir d’amusement et de récréation » pendant que les dits sujets subalternes peineront à la tâche, on suppose.
Parmi ces appétissantes recettes (on vous recommande les Œufs à l’italienne entre autres), on a choisi celle des meringues, à exécuter sur l’air Si nos cœurs sont faits. En ce qui concerne la dite chanson, on en a retrouvé les paroles, et on se demande si Lebas a choisi d’assortir cet air à la confection de ce dessert du fait de l’étymologie du mot meringue, « collation du soir » : l’homme qui chante ce menuet à la belle Iris semble avoir quelques arrière-pensées concernant sa collation du soir…
Paroles de Si nos cœurs sont faits.
Source : Nouveau recueil de chansons choisies, t. 4. La Haye, 1732.
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