Masculin/féminin
Matthäeus Merian, Danse macabre. Bâle, 1700-1725. Cliquer pour agrandir.
Définitions du Larousse pour tous en deux volumes, publié entre 1907 et 1912 sous la direction de Claude Augé ; on ne peut manquer d’être saisi notamment (mais pas que) par ce passage : « La loi civile distingue entre les femmes célibataires, veuves ou divorcées, et les femmes mariées. Les premières ont en principe la même condition juridique que l’homme. Quant à la femme mariée, elle se trouve frappée d’une incapacité générale. Elle doit obéissance à son mari. En se mariant, elle perd sa nationalité, son domicile, son nom, la libre disposition de sa personne. » En somme, elle devient la chose de son mari. Ce qui est malheureusement encore le cas en bien de pays, même ceux où l’égalité des sexes est légalement indépendante du statut matrimonial.
femme [fa-me] n. f. (lat. femina). Compagne de l’homme. Ensemble des personnes du sexe féminin : la femme est une puissance. Jeune fille nubile : elle n’est pas encore femme. Celle qui a connu l’homme, par opposition à la vierge. Celle qui est mariée, en puissance de mari ; épouse : Marie-Louise fut la seconde femme de Napoléon Ier. Personne du sexe féminin, attachée au service d’une autre personne : princesse entourée de ses femmes. Femme de chambre, femme attachée au service intérieur d’une personne de son sexe. Femme de journée, femme employée pour un travail payé à la journée. Femme de charge, celle qui a soin du linge, de l’argenterie, etc., d’une maison. Femme de ménage, femme chargée du soin d’un ménage dans une famille, en dehors de laquelle elle vit ; maîtresse de maison qui sait prendre soin de son intérieur. (On dit plutôt, dans ce dernier sens, femme d’intérieur, ménagère.) Femme de lettres, femme qui écrit. Bonne femme, femme simple et bonne ; vieille femme ; femme du peuple, de la campagne. Femme publique ou absolum. femme, prostituée : aller chez les femmes. Prov. et loc. prov. : Qui femme a, guerre a, la paix est impossible dans un ménage. Le diable bat sa femme et marie sa fille, se dit quand il pleut et qu’il fait du soleil en même temps. Ce que femme veut, Dieu le veut, les femmes en viennent toujours à leurs fins. Prendre maison faite et femme à faire, il est plus avantageux d’acheter une maison toute bâtie et d’épouser une jeune fille dont on formera soi-même le caractère. Allus. littér. : Et je sais même sur ce fait vers de la fable de La Fontaine : les Femmes et le Secret (VIII, 6). Ils s’emploient par allusion à certains défauts de la femme, desquels l’homme n’est pas exempt. Oh! n’insultez jamais une femme qui tombe, célèbre vers de V. Hugo, par lequel débute la quatorzième pièce des Chants du crépuscule. V. : 1° César ; 2° varium et mutabile semper. — Encycl. Anat. Sauf par les organes génito-urinaires, l’anatomie de la femme diffère peu de celle de l’homme. Cependant, les os sont moins gros, le crâne moins volumineux, la colonne vertébrale est plus longue par rapport aux membres, qui sont plus courts. La peau est douce, le système pileux est peu développé, sauf à la tête, où les cheveux sont longs et fins, aux aisselles et au pubis. Les différences sexuelles s’accentuent surtout à la puberté. — Physiol. La physiologie de la femme est tout entière dominée par ses fonctions de reproduction ; elle devient plus nerveuse, plus irritable lors des menstrues. Son organisme tout entier est atteint pendant la grossesse, et l’on constate fréquemment alors des gastralgies, des palpitations, des névralgies. — Hyg. La jeune fille ne doit pas abuser de l’hydrothérapie, ni faire des exercices nécessitant des efforts violents Les vêtements doivent être lâches ; lorsqu’elle sera réglée, elle devra, au moment des menstrues, éviter toute fatigue. Plus tard, sauf indications médicales, la femme ne devra pas abuser des injections vaginales. Enfin, des mictions plus fréquentes et une surveillance de la constipation lui éviteront bien des maladies abdominales. — Dr. La loi civile distingue entre les femmes célibataires, veuves ou divorcées, et les femmes mariées. Les premières ont en principe la même condition juridique que l’homme. Quant à la femme mariée, elle se trouve frappée d’une incapacité générale. Elle doit obéissance à son mari. En se mariant, elle perd sa nationalité, son domicile, son nom, la libre disposition de sa personne. Durant le mariage, la puissance paternelle sur les enfants appartient au père seul ; le père peut, par testament, donner un tuteur à ses enfants mineurs, en excluant la mère. Relativement à l’administration de ses biens, la femme, même séparée de biens, ne peut ester en justice, donner, aliéner, hypothéquer, acquérir à titre onéreux ou gratuit sans le concours ou le consentement du mari ou, à son défaut, l’autorisation de la justice. Le mari administre les biens de la communauté, qui est le régime légal établi par le Code à défaut de contrat ; toutefois, une loi du 13 juillet 1907 a accordé à la femme, sur les produits de son travail personnel et sur les économies en provenant, des droits spéciaux d’administration et de disposition. La femme commerçante ne peut s’établir en son nom sans le consentement de son mari, et la justice n’a pas à se substituer à lui. Une fois établie, elle s’oblige librement pour tout ce qui concerne son commerce. Elle prend part aux élections consulaires La femme majeure peut être témoin dans les actes de l’état civil, mais le mari et la femme ne peuvent être témoins dans le même acte. Elle peut être, sous la même réserve, témoin dans les actes instrumentaires en général. La loi lui permet de tester, de révoquer les donations qu’elle a faites à son mari pendant le mariage, de consentir ou non au mariage de ses enfants et d’accepter les donations dont ces derniers bénéficieraient, de faire tous les actes n’ayant d’autre but que d’assurer la conservation de ses biens (par exemple, prendre une hypothèque). Elle a la faculté de déposer de l’argent à la caisse d’épargne ou d’effectuer des versements à la caisse des retraites pour la vieillesse, à moins d’opposition de la part du mari. Une femme abandonnée par son mari peut obtenir du juge de paix de saisir-arrêter et de toucher les appointements ou salaires de son conjoint dans la proportion de ses besoins et du nombre de ses enfants. Le même droit est reconnu au mari, au cas d’existence d’enfants, si la femme ne contribue pas volontairement aux charges du ménage. La contribution des époux aux charges communes de l’association conjugale a d’ailleurs été réglementée par la loi du 13 juillet 1907. La femme séparée de corps recouvre sa capacité juridique, qu’elle avait perdue en se mariant. La femme séparée de biens (soit par son contrat de mariage, soit par un jugement) peut faire tous les actes d’administration. Lorsque des actes de dis position ont été accomplis sans autorisation, la nullité peut en être demandée par le mari, pour la femme de bonne foi, et par leurs héritiers, tant que l’action en nullité des contrats n’est pas prescrite (10 ans), ou les jugements devenus définitifs faute d’appel ou d’opposition. |
homme [o-me] n. m. (lat. homo). Spécialem. Animal raisonnable, ou d’une manière plus précise, mammifère bimane, à station verticale, doué d’intelligence et de langage articulé : l’homme n’est ni ange ni bête. (Pasc.) Le mâle de l’espèce humaine : l’homme et la femme. Celui qui est parvenu à l’âge viril : dans l’enfant, l’homme est en germe. En général : l’espèce humaine : l’homme est sujet à la mort. L’être humain, considéré au point de vue moral : un brave homme ; un méchant homme. Soldat, ouvrier : armée de dix mille hommes ; équipe de six hommes. Individu courageux, stoïque : dans l’adversité, soyez homme. Dépouiller le vieil homme, se défaire de ses mauvaises habitudes. Voilà mon homme, celui qu’il me faut, dont j’ai besoin. Bon homme, homme plein de bonhomie. Pauvre homme, celui que son génie, ses œuvres, ses actions couvrent de gloire, placent très haut. Le premier homme, Adam. Le Fils de l’homme, Jésus-Christ. Homme de paille, prête-nom. L’homme des bois, l’orang-outan. Homme du monde, qui vit dans la société distinguée, qui en connaît les usages et en a les manières. Homme de bien, de bonnes mœurs, charitable. Homme d’armes, autrefois cavalier armé de toutes pièces. Homme de lettres, écrivain, littérateur. Homme de qualité, illustre par sa naissance, qui a des sentiments élevés. Homme de loi, magistrat, officier ministériel, avocat, etc. ; tout homme instruit dans la jurisprudence. Homme de robe, magistrat. Homme d’épée, de guerre, militaire. Homme de cheval, qui s’occupe d’équitation, de courses. Homme d’église, ecclésistique. Homme de mer, marin. Homme d’État, politique qui dirige l’État. Homme d’affaires, agent qui s’occupe des intérêts d’autrui ; intendant. Homme d’argent, homme avide, intéressé. Adjectiv. Qui a des qualités viriles ou humaines : de tous les rois, le moins roi est le plus homme. (Volt.) Allus. hist. : L’homme malade, le sultan, l’empire turc. (Cette expression fut employée dans le langage diplomatique en 1853, à la veille de la guerre de Crimée.) Allus. litt. : Ah ! pour être dévot, je n’en suis pas moins homme ! C’est la réponse de Tartufe à Elmire, surprise de l’entendre lui faire des propositions honteuses. (Moli., le Tartufe, III, 3). Et je sais même, sur ce fait, vers de La Fontaine, dans les Femmes et le Secret (VIII, 6) ; il y est question d’un secret qu’une femme est incapable de garder; mais, dans les allusions, on l’applique à des circonstances diverses. (V., en outre, agiter, masque, roseau, style.) Le mot homme entre encore dans nombre de vers souvent cités, tel celui de Molière : L’homme est, je vous l’avoue, un méchant animal. ou celui de Lamartine : L’homme est un dieu tombé, qui se souvient des cieux. Prov. : Tant vaut l’homme, tant vaut la terre, les terres rapportent en proportion du mérite de celui qui les fait valoir. V. Dieu. — Encycl. Physiol. Suivant les doctrines, l’homme est un simple genre de l’ordre des primates ou, au contraire, il occupe un rang à part dans la nature. Quoi qu’il en soit, la structure anatomique de l’homme le rapproche des mammifères supérieurs, et ses fonctions physiologiques s’accomplissent de la même façon que chez ces derniers. Les caractères spécifiques de l’homme sont ; la station verticale, les dimensions considérables de son crâne et, par suite, le poids de son cerveau, en fin, le langage articulé. Sa peau est presque dépourvue de poils, ses cheveux sont abondants, ses mains sont dans le prolongement du bras, tandis que ses pieds forment un angle droit avec la jambe. Enfin, ayant l’habitude de se tenir et de marcher debout. il a les muscles fessiers et jumeaux extrêmement développés. On divise le corps de l’homme en deux régions : la tète et le tronc, cette dernière comprenant le thorax et l’abdomen. Les membres, dépendance du tronc , sont thoraciques (bras) , ou abdominaux (jambes). La taille est variable ; elle atteint 1m,40 chez les négritos et dépasse 1m,70 dans d’autres races, sans tenir compte des nains et des géants. On reconnaît chez l’homme trois sortes de fonctions: de nutrition, de relation, de reproduction. (V. ces mots.) Homme fossile ou préhistorique. L’époque de l’apparition de l’homme sur la terre est difficile à préciser ; on a soutenu que nos ancêtres existaient à la tin de la période tertiaire. En tout cas, l’homme vivait en Europe à l’époque quaternaire ; on a trouvé des squelettes, des armes, des outils qui ne laissent aucun doute sur ce point. On distingue chez les hommes quaternaires les races de Chelles et de Saint-Acheul, celles du Moustier, de Cannstadt ou du Néanderthal, celles de Solutré, de la Madeleine et de Cro-Magnon. Ces hommes ont traversé l’âge de la pierre polie, l’âge de bronze, puis l’âge de fer pour entrer dans la période historique. Races humaines actuelles. Les populations du globe ont été classées, d’après la couleur de la peau, en trois grandes divisions ou troncs : le tronc blanc ou caucasique, le tronc jaune ou mongolique, le tronc noir ou éthiopien. La race rouge dérive du tronc jaune. Mais ces mots n’ont rien d’absolu ; les Hindous de race caucasique sont noirs et certains nègres ont une teinte café au lait. Le tronc caucasique comprend des races à teint clair, à cheveux fins non laineux, noirs, blonds ou roux. Ces blancs sont brachicéphales ou dolichocéphales ; ils habitent l’Europe, le nord de l’Afrique, le sud-ouest de l’Asie, l’Amérique et sont au nombre de 510 millions Le tronc mongolique comprend des races à teint variant du blanc au vert olive, mais le jaune dominant toujours ; les individus de type mongolique occupent l’Asie, sauf le Sud-Ouest, le nord de l’Amérique, l’Océanie ; ils sont au nombre de 556 millions. Le tronc éthiopien comprend des races à teint variant du brun clair au noir, qui habitent l’Afrique, l’Australie, l’Océanie ; on en rencontre aussi en Amérique et en Asie ; le tronc éthiopien comprend 136 millions d’individus. |
femelle [mè-le] n. f. (lat. femella ; de femina, femme). Animal du sexe féminin : la biche est la femelle du cerf. Femme (s’emploie dans le langage populaire et dans quelques expressions juridiques). Techn. Partie qui en reçoit une autre : branche femelle d’un forceps. Adjectiv. Qui est du sexe féminin : hérisson femelle. Fleurs femelles, fleurs sans étamines, et dont le pistil devient fruit. Prov. Les effets sont des mâles, les promesses sont des femelles, une promesse est une chose à qui l’on ne peut se fier, il n’y a de sûr que l’acte ou l’effet. Ant. Mâle. |
mâle adj. (lat. masculus). Qui est du sexe auquel appartient, dans la génération, le pouvoir fécondant : l’oie mâle se nomme jars. Qui sert à la fécondation : les organes mâles. Fig. Qui annonce de la force : visage mâle. Énergique : style mâle. Fleur mâle, fleur qui ne porte que des étamines. Partie d’un instrument, d’un organe qui entre das un autre. N. m. Individu du sexe mâle : le mâle et la femelle. L’homme, par opposition aux individus de sexe féminin : couronne héréditaire de mâle en mâle. Fam. Un beau mâle, un bel homme. Prov. Mariage d’épervier, la femelle vaut mieux que le mâle, se dit d’un ménage où la femme est plus forte que l’homme. |
compagne [kon-pa-gne] n. f. Fém. de compagnon. Femme qui vit ordinairement avec une autre personne : Antigone fut la compagne dévouée d’Œdipe aveugle et errant. Épouse. Par ext. Femelle d’un animal. Fig. Objet lié à un autre : la maladie est souvent la compagne du vice. |
compagnon [kon-pa-gnon] n. m. (du lat. cum, avec, et panis, pain). Camarade, associé. Qui fait quelque chose avec un autre : compagnon d’armes, d’exil. Ouvrier affilié jadis à une société de compagnonnage : les compagnons faisaient en général de conserve le tour de France. Auj., simple ouvrier. Bon compagnon, bon vivant. Se dit des animaux qui vivent avec l’homme : saint Roch et son compagnon [le chien]. Le compagnon de saint Antoine, le porc. (Loin que ce porc légendaire fût l’ami du saint, comme on le croît communément, il personnifie le démon dompté par l’impassible anachorète.) Se dit aussi d’un objet lié à un autre : l’orgueil est le compagnon de l’ignorance. Prov. : Qui a compagnon, a maître, s’associer, c’est perdre sa liberté. |