Apéro virtuel XXXV : lettres persanes – notes japonaises – chanson vénézuelienne – instruments de musique peu ordinaires…
Samedi 25/4/2020
En attendant l’arrivée d’autres participants, Jean-Philippe (qui était connecté du jardin public de Bordeaux) et Michel (qui assistait à un récital félin) ont échangé leurs opinions sur l’art d’intervenir de façon à ne pas lasser les autres, voire de les tenir en haleine.
Une fois Sylvie, Françoise (B.) et Françoise (P.) arrivées, Jean-Philippe nous a lu deux fort jolies Lettres persanes de Montesquieu, dans une édition des œuvres complètes datant de 1768. La première (lettre XXX) relate comment les Parisiens s’intéressent au Persan, auteur de la lettre, du fait de son étrangeté : soit par son accoutrement, soit par le fait de savoir qu’il venait d’ailleurs. Quant à la seconde (lettre XXVIII), elle décrit l’attitude des spectateurs assistant dans leurs loges à un spectacle – comédie, ou opéra -, attitude sans doute bien plus intéressante que ce qui se passe sur scène… Après cette lecture, on a évoqué des salles de spectacle – celle du Teatro San Carlo à Naples avec les miroirs permettant aux spectateurs occupant les loges de regarder discrètement vers la loge royale, celle de l’Opéra de Paris, avec ses loges fermées à clé…
Françoise (B.) nous a alors lu des extraits de la table des matières des Notes de chevet attribuées à Sei Shonago, dame de compagnie de la princesse Sadako au début du XIe s, notes non sans humour prises à la Cour du Japon. Françoise a poursuivi avec la lecture d’une note, « De l’utilité de porter à certaines occasions un habit sans doublure ».
El curruchá
Juan Bautista Plaza
A mi negra la quiero, la quiero
Más que a la cotiza que llevo en el pie
A mi negra la quiero, la quiero
Más que a la tinaja cuando tengo sed
A mi negra la quiero, la quiero
Más que a mi chinchorro que me hace soñar
Más que el penco alazán que en el pueblo
Mil lazos coleando me ha hecho ganar
Cuando baila mi negra un joropo
El amor zapatea por dentro de mí
Porque al son de la quirpa sin fin
Y al compás de puntera y talón
Con tal gracia mueve las caderas
Mi negra que me hace perder la razón
Curruchá, con tal gracia mueve las caderas
Mi negra que me hace perder la razón ?
Si a mi negra le clavo los ojos
Se pone más roja que un paraguatán
Cuya flor es incendio del bosque
Estación de abejas, licor de panal
Si me rozo con ella en el baile
Me sube al cogote un enorme calor
Porque hornalla e’ trapiche es mi negra
Que vuelve cenizas mi leña de amo?
Ensuite, Sylvie nous a montré la vidéo d’une interprétation très enlevée de El Curruchá, chanson populaire du Venezuela dans la tradition joropo, composée par Juan Bautista Plaza, paroles de Vicente Emilio Sojo. Donnée en tant que bis lors d’un concert de l’ensemble L’Arpeggiata (le 31 janvier 2012 à la Salle Gaveau) dirigé par Christina Pluhar, elle était interprétée ici par Vincenzo Capezzuto (alto et danseur professionnel) et la mezzo-soprano Luciana Mancini – qui en avaient donné d’autres interprétations – auxquels se sont joints ici (sans doute au dernier moment, ils ne connaissaient pas les paroles…) Lucilla Galeazzi (chanteuse spécialisée dans le répertoire traditionnel italien), Raquel Anduezale (soprano) et le contre-tenor Philippe Jaroussky. Pour ceux que les paroles intéressent (cf. ci-contre), c’est une chanson d’amour enflammé d’un homme pour son amie (ou femme ?) noire, à lui en faire perdre la tête.
Pour continuer dans la musique, Michel s’est concentré sur les instruments (de musique) inhabituels : le piano à chats (qui aurait existé au XVIe siècle), puis le métronome, dans une version quelque peu raccourcie du Poème symphonique pour cent métronomes du compositeur hongrois György Ligeti (1923-2006), suivi d’une autre vidéo montrant l’influence du métronome sur les chats (sans piano, cette fois). François a alors dit avoir vu un film où l’on avait fait un montage qui représentait un piano à chats…
Sur ce, après avoir levé le coude, on leva la séance.