Miklos
« Je donne mon avis non comme bon mais comme mien. » — Michel de Montaigne

This blog is © Miklos. Do not copy, download or mirror the site or portions thereof, or else your ISP will be blocked. 

23 avril 2020

Apéro virtuel XXXII : Al Jolson, suite et fin – de Couronnes à Belleville – des Marx Brothers et de Casablanca – illétrisme et cinéma

Classé dans : Actualité, Arts et beaux-arts, Lieux, Société — Miklos @ 1:42

Mercredi 22/4/2020

Michel a d’abord démontré comment faire pour que les masques (sauf ceux en plexiglas) ne cachent pas les sourires de ceux qui les portent. Puis il a diffusé le quatrième extrait du Chanteur de jazz, celui où Al Jolson chante en blackface (qu’il n’avait pu montrer hier pour des « raisons techniques »), suite à quoi il a cité un court documentaire sur Al Jolson (et mentionné l’existence de Al Jolson The Real Story, documentaire de fond sur Al Jolson, qui brosse sa vie), qui raconte comment il s’était investi activement pour l’égalité des Noirs et contre leurs discriminations, sans hésitation et avec générosité. Ce documentaire précise d’ailleurs que les Noirs avaient apprécié dès ses débuts ses performances blackface, et que ce sont les Blancs qui l’ont critiquée comme raciste bien ultérieurement. Cette façon de montrer aux Blancs certains aspects de la culture des Noirs en se grimant en noir mais d’une façon qui ne faisait pas illusion, a rappelé à Michel, toutes proportions gardées, les deux principaux acteurs du film La Cage aux folles, qui montraient aux Française ce qu’étaient les homos, tout en n’étant d’évidence pas des « vrais » homos. Jean-Philippe a alors mentionné une évolution des 30 dernières années chez les Noirs (ou Afro-américains) refusant d’être caricaturés par des Blancs, ce qui s’est traduit par une politique de quotas « raciaux » au cinéma qui a sombré dans des extrêmes absurdes. Sylvie a évoqué ces tweets racistes à l’encontre de la jeune métisse choisie pour incarner Jeanne d’Arc dans les fêtes johanniques à Orléans en 2018. Qui peut, qui a le droit, d’incarner, de jouer le rôle d’un « autre » ? Insoluble…  Le sujet de la soirée étant le cinéma, Michel a ensuite montré une courte vidéo, réalisée par la Société américaine des projectionnistes, brossant l’histoire de ce qui est le plus invisible au cinéma : la caméra.

Sylvie nous a alors parlé du MOOC (formation à distance pour grand nombre de participants) qu’elle avait suivi : proposé par l’École des Gobelins, il enseignait comment faire de la vidéo avec son smartphone. Suite à une proposition de la médiathèque Marguerite Duras concernant l’histoire de Belleville, elle a réalisé en 2018 en binôme la vidéo De Couronnes à Belleville : la fin d’un quartier populaire, résultant d’interview de commerçants du quartier qu’elle n’a pu nous montrer suite à des problèmes de mauvaise bande passante de sa connectivité au réseau. Une discussion sur certains aspects techniques s’en est ensuivie.

Françoise (P.) nous a alors parlé des Marx Brothers : précocément mauvais élèves, ils ont été poussés tôt vers le music hall, et sont devenus des « petits chanteurs à la Torah de bois ». Mais c’est l’humour qui a pris le dessus et lancé leurs carrières : Chico (pianiste, joueur et dragueur), Harpo (harpiste, le farfelu des cinq), Groucho (qui, trois jours avant de mourir, aurait demandé à son fils d’être enterré au-dessus de Marilyn Monroe), Gummo (devenu agent d’artistes, et seul des cinq à n’avoir eu qu’une seule femme) et Zeppo (lui aussi devenu homme d’affaires), à une riche filmographie. Un film leur a causé des problèmes pour son titre, Nuit à Casablanca, du fait du récent Casablanca (avec Humphrey Bogart et Laureen Bacall). Françoise a cité leur joliment insolents réponse à Warner Bro. qui voulait leur interdire cet usage. Elle nous a alors montré deux de ses livres de chevet : Mémoires capitales et les croustillantes Mémoires d’un amant lamentable, tous deux de Groucho Marx. Elle a terminé en citant deux jolies répliques de Groucho. Lors de la discussion qui a suivi, on a évoqué le film Casablanca.

Enfin Jean-Philippe nous a lu un extrait de La Galaxie Gutenberg face à l’ère électroniqueles civilisations de l’âge oral à l’imprimerie (1967) de Marshall McLuhan, qui développe une thèse de John Wilson (publiée en 1961 sous le titre Film literacy in Africa dans la revue Canadian Communications, 1(4), 7–14) selon laquelle, sans un bon entraînement, les illettrés (en l’occurrence : en Afrique) sont incapables de percevoir le contenu de films, en l’occurrence : ils ne peuvent en saisir l’ensemble de chacune des images, ne sont pas capables de focaliser leur vue à la bonne distance, et donc de comprendre ce qui est projeté sur un écran devant eux : c’est un problème d’analphabétisation. La discussion qui a suivi, abrégée du fait du peu de temps qui restait, a fait ressortir qu’il s’agissait plus généralement, à un très jeune âge, d’éducation à, et/ou d’immersion dans,  les « nouvelles » technologies – que ce soit celle de la lecture, du film, de la tablette, etc. que spécifiquement de l’alphabétisation – qui faisait la différence sur les capacités à percevoir les nouveaux médias à chaque époque.

Sur ce, après avoir levé le coude, on leva la séance.

Pas de commentaire »

Pas encore de commentaire.

Flux RSS des commentaires de cet article. TrackBack URI

Laisser un commentaire

XHTML: Vous pouvez utiliser ces balises : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>

The Blog of Miklos • Le blog de Miklos