Il faut qu’une porte…
Lolive.
Oh çà, Monsieur, quand vous serez sorti, voulez-vous que je laisse la porte ouverte ?
M. Grichard.
Non.
Lolive.
Voulez-vous que je la tienne fermée ?
M. Grichard.
Non.
Lolive.
Si faut-il, Monsieur…
M. Grichard.
Encore ? tu raisonneras, ivrogne ?
Ariste.
Il me semble après tout, mon frère, qu’il ne raisonne pas mal : & l’on doit être bien aise d’avoir un valet raisonnable.
M. Grichard.
Et il me semble à moi, Monsieur mon frère, que vous raisonnez fort mal. Oui, l’on doit être bien aise d’avoir un valet raisonnable, mais non pas un valet raisonneur.
Lolive.
Morbleu j’enrage d’avoir raison.
M. Grichard.
Te tairas-tu ?
Lolive.
Monsieur, je me ferais hacher ; il faut qu’une porte soit ouverte ou fermée : choisissez ; comment la voulez-vous ?
M. Grichard.
Je te l’ai dit mille fois, coquin. Je la veux… je la… Mais voyez ce maraud-là, est-ce à un valet à me venir faire des questions ? Si je te prends, traître, je te montrerai bien comment je la veux.
M. de Breuys, Le Grondeur, comédie. 1691.