Miklos
« Je donne mon avis non comme bon mais comme mien. » — Michel de Montaigne

This blog is © Miklos. Do not copy, download or mirror the site or portions thereof, or else your ISP will be blocked. 

17 août 2021

Akbar s’en va-t-en guerre, mironton, mironton, mirontaine….

Classé dans : Actualité, Progrès, Sciences, techniques, Économie — Miklos @ 14:25

Cliquer pour agrandir.

Akbar se rend gare Saint-Lazare pour (évidemment) y prendre le train : il va rejoindre Jeff dans leur future maison de campagne. Avant le départ, il entre dans le petit magasin Relay qui se trouve sur le quai à proximité de la voie de départ. Il constate d’abord que plus de la moitié des étagères de livres ont disparu – le vendeur lui dit que ce n’est que le début – puis aperçoit un casque Scheider qui lui permet­trait d’écouter ses cours de russe dans le train sans déranger les voisins. Il l’achète.

Une fois installé dans la voiture (on lui a dit que « wagon », ce n’est pas pour les humains), il branche ledit casque sur son téléphone, et constate qu’il n’entend le son que d’une oreille – et pourtant il n’est pas encore sourd. Il traficote la connexion, rien n’y fait. À l’arrivée, il teste le casque de Jeff sur son téléphone : ouf, il n’est pas sourd. Il essaie sa nouvelle acquisition sur le téléphone de Jeff : oui, il y a un problème !

À son retour quatre jours plus tard, il essaie de rendre le casque au Relay où il l’avait acheté : refus du magasin de le reprendre. Il doit s’adresser au constructeur… ce qu’il fait. Celui-ci répond qu’il ne rembourse rien, qu’il faut s’adresser à… Relay, qui le renvoie alors vers Lagardère, leur maison-mère. Celle-ci confirme le refus de remboursement. Relay en remet une couche, écrivant que « Dans le cadre de nos conditions commerciales, nous ne sommes pas tenus de vous rembourser ». Conditions écrites où ? Et la loi alors ?

Après trois semaines de va-et-vient entre ces « marques », et bien qu’il souffre en général de vertige en hauteur, Akbar se dit qu’il en a assez d’être manipulé comme une balle de ping-pong. Il décide d’escalader l’attaque : il s’adresse alors à SignalConso, un des services du Premier Ministre. Celui-ci lui répond rapidement, deman­dant une preuve d’achat, qu’il envoie par retour de mail.

Est-ce le début de la fin ? Que nenni : SignalConso lui répond « Je suis désolée mais nous ne répondons qu’aux questions relatives aux difficultés techniques rencontrées avec le site »… Encore un embrouillamini entre deux services, ronchonne Akbar : il avait pourtant bien répondu au mail qui lui demandait un justificatif, mais celui-ci provenait d’évidence d’une adresse destinée au support technique… Impossible de savoir comment répondre pour que la réponse arrive au bon service.

Plus tard, un nouveau mail de SignalConso lui demande s’ils peuvent l’appeler. Il répond par la positive et fournit son numéro : aucun appel ne viendra, ni aucune réponse à ses mails ultérieurs.

Le lendemain, en désespoir de cause, il appelle la DGCCRFDirection générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes, dont dépend SignalConso. Après une looooongue tirade de plus d’une minute, le répondeur lui annonce qu’il y a moins de dix minutes d’attente. Une minute plus tard, le répondeur lui annonce qu’il y a moins de dix minutes d’attente. Une minute plus tard, le répondeur lui annonce qu’il y a moins de dix minutes d’attente. Et ainsi de suite, jusqu’à la fin des dix minutes, où le répondeur lui dit que, puisqu’il y a plus de dix minutes d’attente, il est prié de rappeler. Et le répondeur coupe la communication…

Akbar ne renonce pas : il renseigne un formulaire de réclamation (pas facile) sur le site de la DGCCRF, et la réponse qui s’affiche dit (on abrège la réponse) que sa plainte sera examinée dans les 15 jours ouvrés, bla, bla, bla… et donc jamais, se dit Akbar in petto.

Voilà où il en est à cette heure. On verra bien quelle suite sera donnée à cette rocambolesque affaire.

Akbar commande au BHV Rivoli un beau, un grand, un confortable lit pour l’une des chambres de la future maison de campagne. Les vendeurs du service literie, très aimables, l’informent qu’il sera appelé la veille de la livraison pour en préciser le créneau horaires.

Quelques semaines plus tard, Akbar reçoit deux messages vocaux « urgents » en provenance du service de livraison, concernant l’enlèvement d’un matelas à Paris le jour-même.

Aucun enlèvement n’avait été demandé ni prévu – ni à Paris ni en province – et la livraison devait avoir lieu… en province. Akbar rappelle le service, le dit à la responsable qui lui répond que cette livraison en province n’est pas son affaire.

Le lendemain, les livreurs se présentent à la future maison de campagne sans qu’on en ait été prévenus, heureusement que Jeff était sur place. Ils avaient bien avec eux le lit qu’Akbar avait choisi et payé, mais, en sus, un matelas qui n’avait pas été commandé… Par honnêteté – ils auraient pu ne rien dire, garder le matelas et le donner à un proche –, Jeff le leur a signalé. Les livreurs repartent avec.

Plus tard, la même personne du service livraison qui avait appelé Akbar le rappelle, lui demandant si le matelas qui avait été livré par erreur en province avait été bien repris par le livreur… Le comble, se dit Akbar in petto : voilà que le service livraison ne sait pas ce qu’il livre et délivre.

Akbar et Jeff s’accordent sur le modèle de sèche-linge à acheter chez Ubaldi pour leur future maison. Quelques jours plus tard, le service livraison apporte la bête, la déposent emballée sur une palette devant la maison, ne font signer aucun papier et repartent. Tant bien que mal, Jeff l’installe avec l’aide de proches.

Une semaine plus tard, il est informé de la livraison imminente dudit sèche-linge. Perdu, il appelle Akbar. Ensemble mais à distance ils examinent la situation. Il s’avère finalement que le sèche-linge livré précédemment est légèrement différent de celui commandé : cela ne se voit pas à l’œil nu, ce n’est que le numéro du modèle qui est différent et quelques caractéristiques de performance.

Ils discutent entre eux de la conduite à adopter. Oui, ils pourraient ne rien dire, se retrouver avec deux machines pour le prix d’une et donner l’autre à un proche ou la revendre sur le Bon Coin, mais, comme pour le matelas superfétatoire (mot qu’Akbar apprécie), ils rejettent cette approche qui ne serait pas honnête. Ils s’accordent pour refuser la seconde livraison, et informer le vendeur qu’ils garderont la machine livrée précédemment (qui est légèrement moins chère que celle commandée et dont les performances sont plus que satis­fai­santes), lui demandant de leur fournir attestation et garantie pour ce modèle (et leur rembourser la différence). Accepteront-ils, n’accep­teront-ils pas (parce que peut-être ce modèle était destiné à un autre de leurs clients) ?

Voilà où ils en sont à cette heure. On verra bien quelle suite sera donnée à cette rocambolesque affaire.

Le Péruvien Huascar (qui est bien devenu pour Akbar ce qu’Étienne de la Boétie était pour Montaigne : un ami) s’est envolé avant-hier au Pérou avec Jaspe, sa compagne française. Quelques heures après son départ, il envoie un message à Akbar l’informant qu’ayant fait escale (prévue) à São Paulo, ils y restent bloqués : le Pérou interdit tout vol en provenance du Brésil, du fait de la situation sanitaire catas­tro­phique dans ce pays. Comment se fait-il qu’ils n’en aient pas été prévenus au départ de Paris ?, se demande Akbar.

Plus important : Huascar a besoin de l’aide d’Akbar : ayant quasi­ment vidé son compte en banque pour avoir des espèces pendant son voyage, voilà qu’il fait face à d’autres dépenses qu’il aurait à régler avec sa carte, ce qui mettrait son compte à découvert.

Ni une ni deux, Akbar se précipite sur le site de son compte bancaire, pour tenter de lui faire un virement immédiat. Mais voilà, le site de HSBC semble perclus de rhuma­tismes : le passage d’une page à l’autre, s’il a finalement lieu, prend plus d’une minute, et s’il n’a pas lieu, affiche que la destination n’existe plus, pour réappa­raître quelques minutes plus tard. Après de longs moments de frustration, Akbar appelle leur service télé­pho­nique qui, lui, ô miracle, s’exclame Akbar in petto, répond rapidement et aima­blement, et aide Akbar patiemment à finaliser le transfert.

Banques, je vous hais, repense Akbar.

Jeff et Akbar sont les personnages d’une série de bandes dessinées de Matt Groening, qui est aussi le père de la fameuse – et infâme – famille Simpson.

Pas de commentaire »

Pas encore de commentaire.

Flux RSS des commentaires de cet article. TrackBack URI

Laisser un commentaire

XHTML: Vous pouvez utiliser ces balises : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>

The Blog of Miklos • Le blog de Miklos