Space Opera
C’est donc à la lumière des péripéties séculaires d’une poésie de l’intelligence que le Paradis [de Dante] pourra être mieux lu et plus apprécié. Mais je voudrai ajouter une chose, pour frapper l’imagination des plus jeunes ou de ceux qui ne s’intéressent ni à Dieu ni à l’intelligence. Le Paradis dantesque est l’apothéose du virtuel, des immatériaux, du software pur, sans le poids du hardware terrestre et infernal, dont il reste les déchets dans le Purgatoire. Le Paradis est plus que moderne, il peut devenir, pour le lecteur qui aurait oublié l’histoire, terriblement futurible. C’est le triomphe d’une énergie pure, ce que la toile d’araignée du Web nous promet et ne saura jamais nous donner, c’est une exaltation de flux, de corps sans organes, un poème fait de novae et d’étoiles naines, un Big Bang ininterrompu, un récit dont les aventures courent sur la longueur d’années-lumière, et, pour prendre un exemple familier, une triomphale odyssée dans l’espace avec une fin très heureuse. Si vous voulez, lisez le Paradis même comme cela, cela ne pourra pas vous faire de mal et ce sera mieux qu’une discothèque stroboscopique et que l’ecstasy. Parce que, en matière d’extase, la troisième partie de la Comédie tient ses promesses.
“Lecture du Paradis”
Excès de jeunisme, Mike : qui plus est, Eco est un faiseur, un paraphraseur "poudre aux yeux", rien d’épatant pour qui soigne son recul. Dante, comme tout le monde, amant en souffrance, a transposé abondamment des mythes anciens par goût d’une moderne (alors) abondance. Le reste n’est que ventipotence intellectuelle
Commentaire par jonas_de_dieppe — 19 juin 2005 @ 23:00
Il est tout de même triste de devoir moderniser certains textes pour que les gens s’y intéressent.
La Divine Comédie est une lecture laborieuse qui épuise, torture, en gros qui est jouissif
Commentaire par noctis — 20 juin 2005 @ 11:10
Ce n’est qu’un extrait d’un long (et intéressant) essai d’Eco sur le Paradis. Il n’y modernise rien, il y montre (entre bien d’autres choses) son actualité [même] pour le lecteur d’aujourd’hui, même pour celui qui n’a pas les références auxquelles il fait allusion dans la 1e phrase de cet extrait, et dont il parle longuement dans le reste de l’essai. Mon choix reflète le cadre… et à ce titre j’ai aussi "modernisé" le texte d’Eco : Reader’s Digest. Caveat lector.
Commentaire par miklos — 20 juin 2005 @ 21:08
Tenez, un paradis blanc, celui de Bob Wilson pour Le dernier acte du Martyre de Saint-Sébastien.
http://...
Commentaire par hugoindigo — 22 juin 2005 @ 23:23