Une vision british irish des vols à bas coûts
Prendre l’avion était une aventure et un luxe que seuls les nantis pouvaient s’offrir ; il en allait aussi d’ailleurs du saumon fumé, des robes de grands couturiers ou des meubles de design. Puis apparurent les low-cost (dans les années 1970), les grandes surfaces, le prêt-à-porter et Ikea : tout le monde peut dorénavant paraître aussi bien transporté, nourri, habillé et logé que ceux qui illustrent les pages glacées des magazines qui font rêver (et vendre). Mais y gagne-t-on vraiment, tous comptes faits ?
Fascinating Aïda est un trio de chansonnières very English : humour décalé, dent aiguisée, langue épicée, le tout interprété avec une classe digne de Buckingham. Jugez-en : dans leur récent spectacle, les trois gentilles sorcières dont la solide formation musicale classique est mise à profit d’une façon qui ne décevrait pas les grands de l’opérette qu’étaient Gilbert et Sullivan (les Offenbach anglais) s’en prennent aux vols dégriffés : ceux-ci, comme on l’a tous sans doute vécu, s’avèrent parfois être un gouffre financier pour les gogos qui, par la pub alléchés, leur tendent leur carte de crédit (en d’autres mots, ils méritent bien leurs dénominations de « vol » et de « coups bas »). Quant à partir et arriver à l’heure, voire à la bonne destination (non, pas au Paradis, pas encore), c’est un coup de poker souvent menteur.
Le texte (retranscrit sous la vidéo), émaillé d’expressions (très) couleur locale collant parfaitement au rythme endiablé de la musique façon irlandaise (la soliste, Dillie Keane, est originaire de Dublin et son accent en témoigne joliment), est intraduisible sans en altérer la saveur ou le surcharger d’explications oiseuses, on se contentera d’en donner l’idée générale.
We received an invitation in the post one Monday morn’ |
Un lundi matin, nous reçumes par la poste une invitation au mariage de nos cousins dans notre ville natale du Kerry. |
Cheap flights, cheap flights, cheap as they can be, |
Ah, ces vols bon marché… |
Well we clicked on to the website and were mightily surprised, |
En cliquant sur son site, nous avons été ahuries de constater que le coût réel n’était pas tel qu’annoncé. |
Cheap flights, cheap flights, Stanstead to Tralee, |
Ah, ces vols bon marché… |
After studying the website we decided it was best, |
Après avoir consulté attentivement le site, on se décide à payer pour l’embarquement prioritaire qui nous permettrait d’être assises toutes les trois ensemble. |
Our cheap flights, cheap flights, it’s obvious to see, |
Ah, ces vols bon marché… |
At last the flight was booked, with all of the additions, |
Finalement on a réservé le vol avec tous les extras, on a lu toutes les mentions et conditions écrites en tout petit, et payé les frais supplémentaires assez salés pour l’utilisation d’une carte Visa. |
Cheap flights, cheap flights, we paid the fecking fee, |
Ah, ces vols bon marché… On a payé les putains de frais puisqu’on s’était engage à prendre ce vol à 50 pence. Si quelqu’un s’est fait eu, c’est nous. |
Now I don’t know if you’ve tried looking at Stanstead on a map, |
Je ne sais pas si vous avez jamais cherché Stanstead sur une carte, mais s’embarquer là-bas à 5 heures du matin c’est vraiment merdique. Si on essaie de prendre un train ou le métro, ils sont bondés. Le taxi que nous prîmes pour ce trou du cul du monde nous a coûté plus que 100 £ (116 €). |
Cheap flights, cheap flights, we should have gone by sea, |
Ah, ces vols bon marché… On aurait dû partir en bateau. Les putains de vols à ces putains de 50 pence ça n’existe pas. |
Then at last we reached the airport where we had to pay a fine, |
On arrive finalement à l’aéroport où l’on a dû payer une amende, ces putains de mecs nous l’ont imposée parce qu’on ne s’était pas enregistrées en ligne. Et à bord, une putain de putain de taxe de plus pour utiliser les toilettes*. |
Cheap flights, cheap flights, I think you must agree, |
Ah, ces vols bon marché… Vous êtes d’accord qu’il n’y a que des putains de gogos qui croient qu’il y a des vols à 50 pence. |
Sad verse |
Couplet triste. |
Cheap flights, cheap flights you’re harking on to me |
Ah, ces vols bon marché… écoutez-moi bien : vous êtes un sacré con si vous croyez qu’un putain de vol coûte 50 pence. Merde ! |
* On ne sera pas si étonné que ça d’apprendre quel est l’opérateur du vol Stansted-Tralee (si connu pour les surprises qui émaillent ses tarifs et ses vols, et qui annonçait vouloir faire voyager ses passagers debout et faire payer pour l’utilisation de ses toilettes), ni le nom du site où se trouve cette information :
(Vidéo et paroles reproduites avec autorisation)
[...] Les portes se seraient fermés, le car aurait effectué son long parcours dans l’aéroport jusqu’au coucou en question. Comme ç’aurait été bizarre, curieux, étrange ! Ce n’est pas un Airbus 380 d’Air France, mais un Avro RJ85 (modèle 1982) de CityJet, une compagnie irlandaise. Monsieur et Madame Martin auraient senti un début d’angoisse les saisir, au souvenir de la relation de Fascinating Aida d’un vol à bas coût à destination de l’Irlande. [...]
Ping par Miklos » Cheap flights, cheap flights… — 23 juillet 2011 @ 10:56