Miklos
« Je donne mon avis non comme bon mais comme mien. » — Michel de Montaigne

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28 septembre 2010

Une vision british irish des vols à bas coûts

Classé dans : Cinéma, vidéo, Humour, Langue, Musique — Miklos @ 23:55

Prendre l’avion était une aventure et un luxe que seuls les nantis pouvaient s’offrir ; il en allait aussi d’ailleurs du saumon fumé, des robes de grands couturiers ou des meubles de design. Puis apparurent les low-cost (dans les années 1970), les grandes surfaces, le prêt-à-porter et Ikea : tout le monde peut dorénavant paraître aussi bien transporté, nourri, habillé et logé que ceux qui illustrent les pages glacées des magazines qui font rêver (et vendre). Mais y gagne-t-on vraiment, tous comptes faits ?

Fascinating Aïda est un trio de chansonnières very English : humour décalé, dent aiguisée, langue épicée, le tout interprété avec une classe digne de Buckingham. Jugez-en : dans leur récent spectacle, les trois gentilles sorcières dont la solide formation musicale classique est mise à profit d’une façon qui ne décevrait pas les grands de l’opérette qu’étaient Gilbert et Sullivan (les Offenbach anglais) s’en prennent aux vols dégriffés : ceux-ci, comme on l’a tous sans doute vécu, s’avèrent parfois être un gouffre financier pour les gogos qui, par la pub alléchés, leur tendent leur carte de crédit (en d’autres mots, ils méritent bien leurs dénominations de « vol » et de « coups bas »). Quant à partir et arriver à l’heure, voire à la bonne destination (non, pas au Paradis, pas encore), c’est un coup de poker souvent menteur.

Le texte (retranscrit sous la vidéo), émaillé d’expressions (très) couleur locale collant parfaitement au rythme endiablé de la musique façon irlandaise (la soliste, Dillie Keane, est originaire de Dublin et son accent en témoigne joliment), est intra­duisible sans en altérer la saveur ou le surcharger d’explications oiseuses, on se contentera d’en donner l’idée générale.

We received an invitation in the post one Monday morn’
To attend our cousins wedding in the town where we were born
The do was back in Kerry; so wishing to be frugal
We trawled the ‘net to find some decent travel deals on Google

Un lundi matin, nous reçumes par la poste une invitation au mariage de nos cousins dans notre ville natale du Kerry.
 
Voulant économiser, nous décidâmes d’écumer le net afin de trouver sur Google un vol à prix raisonnable.

Cheap flights, cheap flights, cheap as they can be,
Bedad we found an airline selling flights for 50p,
(Diddly aiden daidin daidin dai)

Ah, ces vols bon marché…
 
Par Dieu ! on a trouvé une compagnie qui vend des vols pour 50 pence (0,58 €).

Well we clicked on to the website and were mightily surprised,
To find the actual cost wasn’t quite as advertised,
We’d forgotten airport taxes, that also’d to be billed,
But a bargain is a bargain and begorrah we were thrilled,

En cliquant sur son site, nous avons été ahuries de constater que le coût réel n’était pas tel qu’annoncé.
 
Nous avions oublié les taxes d’aéroport, mais une bonne affaire c’est une bonne affaire, et crénom ! on était toutes excitées.

Cheap flights, cheap flights, Stanstead to Tralee,
It isn’t every airline offers flights for 50p,
(Diddly aiden daidin daidin dai (x3))

Ah, ces vols bon marché…
De Stanstead à Tralee*, on ne trouve pas de vols à 50 pence chez la plupart des compagnies.

After studying the website we decided it was best,
To pay priority boarding so that we’d sit three abreast,
(Three abreast, that’s the best)
And of course we’d all have luggage, so that’s an extra cost,
And then we paid insurance in case our cases might get lost,

Après avoir consulté attentivement le site, on se décide à payer pour l’embarquement prioritaire qui nous permettrait d’être assises toutes les trois ensemble.
 
En plus, comme on avait toutes des bagages, il y avait un surcoût.
Et en plus on a payé l’assurance en cas de perte de nos valises.

Our cheap flights, cheap flights, it’s obvious to see,
There must be extra charges when the flights are 50p,
(Minya, minya, minya, key change)

Ah, ces vols bon marché…
C’est évident qu’il doit y avoir un surcoût si leur prix est 50 pence.
(minya, minya, minya, modulation)

At last the flight was booked, with all of the additions,
We’d read the realms of medium print, of terms and conditions,
And then picked up the charge for using VISA which was drastic,
‘Cause how the feck are you supposed to pay if not with fecking plastic?

Finalement on a réservé le vol avec tous les extras, on a lu toutes les mentions et conditions écrites en tout petit, et payé les frais supplémentaires assez salés pour l’utilisation d’une carte Visa.
Mais putain ! comment peut-on payer autrement qu’avec une putain de carte?

Cheap flights, cheap flights, we paid the fecking fee,
Because by now we were committed to the flights for 50p,
(Diddly aiden daidin daidin dai (x3))
(Someone’s being diddled and it’s us, so it is)
(a-hmm, a-hmm, a-a-a-a-a-a-a-a-hmm)

Ah, ces vols bon marché… On a payé les putains de frais puisqu’on s’était engage à prendre ce vol à 50 pence. Si quelqu’un s’est fait eu, c’est nous.

Now I don’t know if you’ve tried looking at Stanstead on a map,
But checking in at 5am is a fecking load of crap,
It’s packed if you try to catch a train or underground,
So a taxi to the arse in the world was more than 100 pounds,

Je ne sais pas si vous avez jamais cherché Stanstead sur une carte, mais s’embarquer là-bas à 5 heures du matin c’est vraiment merdique. Si on essaie de prendre un train ou le métro, ils sont bondés. Le taxi que nous prîmes pour ce trou du cul du monde nous a coûté plus que 100 £ (116 €).

Cheap flights, cheap flights, we should have gone by sea,
There’s no such fecking thing as a fecking flight for 50p,
(Feckity feckity feckity feckity feck, feck, feck (x2))

Ah, ces vols bon marché… On aurait dû partir en bateau. Les putains de vols à ces putains de 50 pence ça n’existe pas.
(Fuck, fuck, fuck…)

Then at last we reached the airport where we had to pay a fine,
The fecking feckers charged us ’cause we hadn’t checked in online,
And finally aboard the flight there’s an extra class of tax,
‘Cause the fecking fecking feckers fecking charge to use the jacks,

On arrive finalement à l’aéroport où l’on a dû payer une amende, ces putains de mecs nous l’ont imposée parce qu’on ne s’était pas enregistrées en ligne. Et à bord, une putain de putain de taxe de plus pour utiliser les toilettes*.

Cheap flights, cheap flights, I think you must agree,
That only fecking gobshites think there’s flights for 50p,
(Feck, shite, feck, shite, feck, shite, arse)
(Feck, shite, shite, feck, feck, shite, arse)

Ah, ces vols bon marché… Vous êtes d’accord qu’il n’y a que des putains de gogos qui croient qu’il y a des vols à 50 pence.
(Fuck, merde, cul)

Sad verse
Well finally we landed and tried to shuffle up the aisle
But the steward sent us down to the back with never a hint of a smile
And as we heard his annoucement our hearts gave a terrible thump
If you havent prepaid to use the steps you’ll have to feckin jump

Couplet triste.
On a finalement atterri, et on essaie d’avancer vers l’avant, mais le steward, sans l’ombre d’un sourire, nous renvoie vers l’arrière, et on a eu un choc terrible au cœur (boum !) quand on a entendu son annonce, comme quoi si on n’avait pas prépayé pour utiliser l’escalier, il fallait sauter.

Cheap flights, cheap flights you’re harking on to me
you’re an idiot if you think a fecking flight is 50p
Feck!

Ah, ces vols bon marché… écoutez-moi bien : vous êtes un sacré con si vous croyez qu’un putain de vol coûte 50 pence. Merde !

* On ne sera pas si étonné que ça d’apprendre quel est l’opérateur du vol Stansted-Tralee (si connu pour les surprises qui émaillent ses tarifs et ses vols, et qui annon­çait vouloir faire voyager ses passagers debout et faire payer pour l’uti­li­sa­tion de ses toilettes), ni le nom du site où se trouve cette information :

(Vidéo et paroles reproduites avec autorisation)

Un commentaire »

  1. [...] Les portes se seraient fermés, le car aurait effectué son long parcours dans l’aéroport jusqu’au coucou en question. Comme ç’aurait été bizarre, curieux, étrange ! Ce n’est pas un Airbus 380 d’Air France, mais un Avro RJ85 (modèle 1982) de CityJet, une compagnie irlandaise. Monsieur et Madame Martin auraient senti un début d’angoisse les saisir, au souvenir de la relation de Fascinating Aida d’un vol à bas coût à destination de l’Irlande. [...]

    Ping par Miklos » Cheap flights, cheap flights… — 23 juillet 2011 @ 10:56

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