Google recrée la planète
L’extrait de La Machine à remonter le temps est présent dans la splendide exposition virtuelle de la Bibliothèque nationale de France consacrée aux Utopies : la quête de la société idéale en Occident, qui analyse bien le tournant décisif qu’a pris cette littérature au xxe s., où l’anticipation d’un futur idéal se transforme en un regard inquiet, voire paniqué, avec le constat de la course souvent folle induite par le progrès. Voir aussi Livre et liberté.La manne des petites annonces de recrutement de Google continue : dans l’envoi d’aujourd’hui, on remarquera qu’ils recherchent un expert en ingénierie logicielle spécialisé en cryptographie et en sécurité informatique (s’orienteraient-ils vers le commerce en ligne ?) et surtout un spécialiste d’infographie, pour travailler sur « la stéréoscopie, la détection d’objets dans une image, la création de la plus grande image numérique jamais faite d’une taille de l’ordre de peta-pixels1, une mosaïque en 3D de la Terre en résolution multiple, voire la modélisation en 3D de tous les bâtiments sur la planète ».
La réalité virtuelle à cette échelle – avec la téléphonie IP en sus – avance à grands pas pour nous lier tous derrière nos claviers : on pourra atteindre chaque recoin de la planète – sauf évidemment forêts, lacs ou rivières (qui auront probablement bientôt disparus) – sans avoir besoin de sortir de chez soi, pour devenir des « futilités simplement jolies », tels les Éloïs dans La Machine à remonter le temps de H. G. Wells. Sommes-nous destinés à devenir les Gilbert Gosseyn du Joueur Google ?
1 Le peta est égal à un milliard de mégas.