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21 mai 2011

‘tain !, ou, contes et légendes de la Wikipedia

Classé dans : Langue, Sciences, techniques — Miklos @ 12:10

En anglais, l’exclamation son of a gun ! équivaut à notre putain ! (pardon my French). Or cette correspondance est plus littérale qu’on ne le croit malgré l’étymologie fantaisiste qu’en fournit l’encyclopédie mondiale et qu’elle véhicule depuis plusieurs années.

Selon elle, cette expression tire son origine de la marine, gun signifiant gun deck, ou pont-batterie, qui, dans les navires de guerre, était occupé non seulement par des canons (au sens littéral du terme, évidemment) mais par des femmes – soit les épouses des marins, soit des dames de mœurs plus ou moins légères. Les moyens de contraception de l’époque étant ce qu’ils étaient, il arrivait qu’elles y accouchent d’enfants illégitimes.

Or comme l’indiquait déjà il y a plus de deux siècles l’Etymologicon Magnum de Walter Whiter, gun serait ici dérivé du grec γυνη (gyne, femme) qui est aussi à l’origine de quean, prostituée, en anglais médiéval (mais aussi de queen, reine), d’où le sens de fils de pute, soit en tant qu’insulte, soit affectueusement.

Curieusement, le Oxford English Dictionary précise que, dans son acception d’arme, gun aurait son origine dans un prénom scandinave féminin (Gunne et ses dérivés, à l’instar de Gunnhild[r]) : il semble qu’en des temps révolus on donnait en Suède des prénoms féminins aux instruments de guerre.

Cette expression se trouve déjà dans le numéro daté du 7-9 juillet 1708 du British Apollo, or, Curious amusements for the ingenious, to which are added the most material occurrences foreign and domestick. Ce périodique, apparu en février de la même année et disparu en mai 1711, était constitué principalement de questions (posées par des lecteurs, réels ou inventés) et de réponses que l’éditeur y apportait, à l’instar du bien plus célèbre Notes and Queries, fondé en 1849 ou de L’intermédiaire des chercheurs et curieux apparu quinze ans plus tard, tous deux toujours bien vivants. La question en question, posée en vers telle une énigme, s’intéresse à un problème qui devait démanger le lecteur :

        You Apollo’s son,
        You’re a son of a gun,
        Made up with bamboozle,
        You directly I’ll puzzle;
Pray how many feet has a louse?
        Have recourse to your head,
        For there they were bred:
        You may look any where,
        I believe they are there;
Let me have no shuffling excuse.

En d’autres termes, combien de pieds possèdent les poux du cuir chevelu ?, demande-t-il tout en enjoignant à ce fils d’Apollon (le nom du journal), qu’il traite de tous les noms mais surtout pour la rime, de se servir de sa tête – où ces bestioles se développent – pour lui répondre, ce qu’il ne manque pas de faire :

Un commentaire »

  1. purée !!!!!

    Commentaire par francois75002 — 22 mai 2011 @ 0:08

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