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24 février 2005

Les nouvelles couleurs du sexe-appeal spectral

Classé dans : Peinture, dessin — Miklos @ 0:07
Millet

Le poids des fantômes.

Depuis quelques temps, et à mesure que les années passent, la notion de fantôme devient suave, s’alourdit et s’arrondit de ce poids persuasif, de cette stéréotypie potelée et de ce contour analytique et nutritif qui est propre aux sacs de pommes de terre vus à contre-jour, lesquels, comme chacun sait, sont précisément ceux que François Millet, peintre involontaire des fantômes les plus importants, eut la complaisance insistance de nous transmettre, en les figeant dans ses toiles immortelles, réalisées magistralement, avec toute la bassesse émotionnelle dont un peintre peut être capable et avec tout ce louche, concret et unique, grâce auquel nous avons tous, depuis quelque temps, le luxe de nous horrifier.

Les raisons de l’alarmante augmentation de poids, de l’alourdissement compact, de l’affaissement réaliste et extra-mou des fantômes actuels ne sont que les conséquences découlant de la notion toute première et originaire de la matérialisation même de l’idée de fantôme. (…)

Salvador Dali(1904-1989)

Dali
 

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  1. Dali fit passer l’Angelus de Millet, et découvrît que le peintre avait peint, avant un panier, le cercueil d’un enfant.

    Commentaire par tew — 24 février 2005 @ 1:56

  2. Merci, je ne le savais pas. Voici ce que je viens de trouver, dans un article du Nouvel Obs (disponible ici: http://...): "Comme Van Gogh, Dali est hanté par l’image d’un frère mort quelques mois avant sa naissance, un frère dont il porte le prénom. Mais face au souvenir de l’aîné disparu, Vincent estimera qu’il est «l’usurpateur» alors que Dalí jugera qu’il est «le sauveur». Tous deux aussi manifesteront un intérêt singulier pour le tableau de Millet «l’Angelus», Dalí voyant dans le couple l’illustration du mythe de la mort du fils. Un pressentiment auquel une radiographie du tableau donna raison: on découvrit que Millet avait, dans un premier temps, représenté le cercueil d’un enfant, qu’il avait ensuite dissimulé. Le parallèle entre les deux destins s’arrête cependant ici. Car autant Van Gogh s’évertua à fuir le milieu de l’art, autant Dalí s’ingénia à le dynamiter."

    Commentaire par miklos — 24 février 2005 @ 2:04

  3. ça n’a pas grand-chose à voir et ce commentaire s’il est effacé, ne manquera pas à son auteur, mais j’en profite pour saluer un blog-revenant…

    Commentaire par hub — 24 février 2005 @ 13:51

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