Les plus mal chaussés
Petit cordonnier t’es bête, bête
Qu’est-ce que t’as donc dans la tête, tête ?
— Francis Lemarque (paroles), Rudy Revil (musique)
On vient d’apprendre que Milipol, le salon mondial de la sécurité intérieure des états, vient de faire l’objet d’un cambriolage il y a près d’une semaine (c’était trop la honte pour l’annoncer tout de suite, sans doute) : pistolets, fusil, lunette de visée et matériel informatique appartenant à une société de sécurité. Dans quel état est leur sécurité intérieure, on se le demande. Ce ne sont tout de même pas eux qui assuraient celle du joaillier Harry Winston ou du musée d’Orsay quelques jours auparavant ?
À propos de l’effraction qui vient d’y avoir lieu, un article de Michael Kimmelman dans le Herald Tribune d’hier estime que c’est le prix à payer pour la démocratisation de l’art dans une société ouverte : le public peut se rapprocher de ses chefs-d’œuvre (sauf de la Joconde, à se demander si ce n’est pas une sortie laser couleur qui se trouve derrière la vitrine épaisse qui est censée la protéger).
Il en va de même des stars et des personnalités politiques, autres icônes de notre société médiatique et marchande. La valeur des objets d’art et la notoriété des personnalités – critères culturels qui n’ont rien d’absolu – attire de l’allumé (ou imbibé) en mal de célébrité au cambrioleur ou au terroriste en quête d’une monnaie d’échange ou d’un butin de guerre. « Il en coûte trop cher pour briller dans le monde. (…) Pour vivre heureux, vivons caché », à l’instar du Grillon de Florian.