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28 avril 2008

Une information corsée

Classé dans : Actualité, Langue — Miklos @ 23:15

Selon Rue89, « la côte de Nicolas Sarkozy ne semble pas prête de repartir à la hausse. Son effondrement trouve sa source dans les principaux soutiens qui l’ont porté à l’Élysée. ». Ce problème anatomique – thorax en carène ou scoliose ? – aurait effectivement nécessité le port d’un corset : Louis Fleury ne dit-il pas1 que « le corset doit contenir et soutenir » ? En plus, il possède des vertus utiles à l’homme qui veut séduire une femme et conquérir un pays : « Le corset est un attirail très évocateur et ambigu dans la culture occidentale. La dimension érotique lui est en quelque sorte surajoutée puisqu’à l’origine il était plutôt un instrument de la domination mâle (…). Ils contribuent à l’effet de distance, une distance qui n’est pas seulement historique mais symbolique, le corset enfermant le sujet dans une identité inaccessible et mystérieuse. »2

Tout ceci a manqué en l’occurrence. Il aurait fallu immobiliser la douzième côte, dite flottante et donc sujette à chuter, à propos de laquelle l’Encyclopédie méthodique d’Hypp. Cloquet (Paris, 1823) dit : « elle ne diffère de la précédente que par son excessive brièveté ». La durée maximale du mandat actuel à l’Élysée est effectivement plus courte que la précédente, mais de là à en prédire l’excessive brièveté est encore quelque peu prématuré.


1 Dans son Cours d’hygiène, fait à la Faculté de médecine de Paris (1852).
2 Sylvie Camet, Tableau de l’Homme Nu. Essai sur Richard Lindner, p. 119. Éditions Complicités, Paris, 2005.

2 commentaires »

  1. je me demandais si le corset avait un rapport avec la Corse… J’imagine Napoléon avec un Corset.

    Commentaire par jan abbie — 29 avril 2008 @ 14:49

  2. Le Corse corseté ? Cela m’était venu à l’esprit en écrivant ce texte, mais je me suis retenu. Corset vient probablement du latin corpus. Quant à l’origine du nom de la Corse, J.-M. Jacobi écrit en 1835 dans son Histoire générale de la Corse depuis les premiers temps jusqu’à nos jours :

    La flotte d’Hercule aurait été dispersée par les vents contraires et les vaisseaux dont elle était composée se seraient réfugiés en Corse et en Sardaigne. (…) les chefs des expéditions débarquées en Corse et en Sardaigne auraient imposé leurs propres noms à ces deux pays, après les avoir réduits sous leur domination respective.

    Il précise en commentaire :

    « Sardinia a Sardo filio Herculis nominate ; Corsica a Corso duce suo sic dicta. » Voy. Additamentum Riccobaldi. Strabon. Geograph., liv. 5.

    Les Grecs appelaient l’île de Corse Cyrne ou Cyrnos ; et cette dénomination aurait eu la même origine que la première. Le fils d’Hercule se serait nommé , suivant d’autres étymologistes, Cyrne au lieu de Corse. « Haec insula græce Cyrne dicitur a Cyrno Herculis filio. » Voy. « Servius et Woss in Virgilium. Eglog. IX, vers :

    Sic tua Cyrnæas fugiant examina taxos.

    Ou bien plutôt à cause du promontoire dit aujourd’hui Cap-Corse, el que les Latins appelaient Sacrum promontorium.

    D’autres auteurs prétendent que la Corse doit son nom à Corsus, proscrit romain des plus anciens temps, qui, étant débarqué dans cette île et l’ayant trouvée à sa convenance, y aurait fondé une ville qu’il aurait appelée Adjaceo (Ajaccio) du verbe jaceo, je me repose, et de la préposition ad, ici. Voy. Platine et Pierre Cyrnée.

    Isidore, dans ses Étymologies, a fait dériver le mot Corse de Corsa, femme ligurienne qui aurait, la première, découvert cette île en suivant dans une petite barque un taureau qui s’y rendait tous les jours à la nage pour y chercher d’abondants pâturages. Cette fable a été la plus accréditée ; les annalistes génois et nationaux l’ont généralement adoptée dans leurs écrits ; c’est pourtant la moins probable. Voy. Isid., liv. XIV, Étymologiar ; Foglietta, Annal., liv. I.

    Selon d’autres étymologistes le mot Corse ou Corsica viendrait de la langue phénicienne et signifierait pays couvert de bois. L’île de Corse a peut-être reçu ce nom de la part des Phéniciens à raison de la propriété qu’elle possède par excellence de produire de magnifiques bois de construction. C’est à ce sujet que Dion Periezius a dit dans sa Géographie en parlant de cette île :

    . . . . . . . . . Mari latissima Cyrnus,
    Indigenæ patrio quam Corsica nomine dicunt
    Insula, qua sylvis non est fecundior ulla.

    La Corse a été aussi appelée Cernate par Lycofont ; Tyr, par les Scoliastes de Callimaque ; Terapne, par Ovide, et Chibtim par Ézéchiel, chap. 18, vers. 6. Voy. Bochart, Géographie sacr., liv. I, chap. 31.

    Commentaire par Miklos — 30 avril 2008 @ 16:19

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