Syntagme
Las estrellas de los cielos,
una y una se hacen dos.
Non tienen tanta firmeza
sigún tenemos los dos.
— Balade séfarade
La place, bruyante de la circulation effrénée des véhicules qui la traversaient anarchiquement, grouillait de monde. La foule massée sur les larges trottoirs regardait passer le temps ou discutait avec véhémence. La nuit était tombée et les terrasses des cafés et des restaurants commençaient à se remplir. L’homme était un peu perdu dans ce brouhaha. Soudain, à quelques pas de lui, un sourire éclatant se matérialisa, illuminant la nuit. Deux étoiles s’allumèrent dans les yeux en amande qui semblaient, eux aussi, sourire. Il aperçut les boucles folles qui surmontaient, telle une sombre canopée, le visage clair qui se dessinait progressivement. Une voix, harmonieuse et chaleureuse, accompagnait la main qui se tendait accueillante, préliminaire à des gestes que ni l’un ni l’autre ne pouvaient déjà imaginer, mais auxquels ils avaient rêvé depuis des temps immémoriaux. Au fur et à mesure de leur découverte mutuelle, les bruits environnants s’estompaient, étouffés par un brouillard caressant qui les enveloppait progressivement. Ils ne s’étaient jamais vu et pourtant ne se sentaient pas étrangers l’un à l’autre. Quand, bien plus tard, ils se quittèrent, le sourire resta suspendu, attente et promesse d’un futur inéluctable.
ouaouh ! j’en ai des frissons dans le dos…
Commentaire par betty. — 13 octobre 2008 @ 11:13