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21 septembre 2012

Google, dites-moi où, n’en quels pays, se décide la légalité de la corrida en France

Classé dans : Actualité, Histoire, Médias, Religion, Société — Miklos @ 21:54


À la une de Google News ce jour

Selon Google, la question de la conformité de la corrida avec la constitution française se décide non seulement au conseil constitutionnel (français) – qui, horresco referens, l’a confirmée – mais également aux États-Unis qui vont dans le même sens (ce qui ne manque de surprendre), tandis que le Comité anti-corrida en Haïti s’est (naturellement) prononcé contre. L’Europe n’arrivait pas jusqu’ici à s’unir, le monde vient-il de le faire autour de ce sanglant divertissement ?

La tentative d’éradication de ce type de sport – en France du moins – n’est pas récente. Jean-Louis de Fromentières (1632-1684), nommé évêque d’Aire en 1673, était arrivé à faire abolir la course (équivalent littéral de l’espagnol corrida) de taureaux à Mont-de-Marsan, comme on peut le voir ci-dessous mentionné dans un passage de l’introduction à l’édition posthume de ses sermons datant de la même époque. Des textes du XIXe siècle portent à son crédit d’être venu à bout « de faire abolir les combats de taureaux, restes impurs des spectacles sanglants de l’ancienne Rome ».


Extrait de la préface des Sermons de Messire Jean-Louis de Fromentières,
Évêque d’Aire et Prédicateur ordinaire de Sa Majesté
. Paris, 1692.

Fromentières n’était pas le seul à s’être attaqué à cette pratique barbare. Jean-Baptiste Dubos écrit, en 1732, dans ses Réflexion critiques sur la poésie et sur la peinture :

Malgré les efforts des Papes pour abolir les combats de taureaux, ils subsistent encore ; et la nation espagnole, qui se pique de paraître du moins leur obéir avec soumission, n’a point eu dans ce cas-là de déférence pour leurs remontrances et pour leurs ordres. L’attrait de l’émotion fait oublier les premiers principes de l’humanité aux nations les plus débonnaires, et il cache aux plus chrétiennes les maximes les plus évidentes de leur religion.

Il s’agissait alors de mettre fin à la mort d’hommes plutôt qu’au carnage de ces bêtes, cette dernière considération est le fait de la modernité. Quant à la conclusion de Dubos, elle est aussi valable aujourd’hui qu’en ces temps révolus.

Enfin, pour ceux que le curieux titre dont Google affuble cette nouvelle, « Sages d’une question prioritaire… », interpelle, on leur signalera qu’il résulte d’une décision purement arbitraire du moteur, qui a sélectionné pour ce faire la dernière ligne du troisième paragraphe de l’article de 20minutes.fr (qu’on peut voir ci-dessous) en lieu et place du titre de l’article, « Corrida : La pratique jugée conforme à la constitution », bien plus compréhensible pour le commun des mortels.

2 commentaires »

  1. c’est le seul évêché où l’on admet qu’un fils a succédé à son père sur le trone épiscopal

    Commentaire par Jeff — 22 septembre 2012 @ 21:06

  2. Merci de l’avoir signalé. Je viens effectivement de voir que Gilbert Gaspard de Montmorin de Saint-Hérem de La Chassaigne, qui y fut évêque de 1723 à 1734, y avait succédé à son père, Joseph-Gaspard de Montmorin de Saint-Hérem de La Chassaigne. Ce dernier aurait “embrassé l’état ecclésiastique après son veuvage”… Avant, c’est sa femme qu’il devait embrasser assidûment, il en a eu huit enfants.

    Commentaire par Miklos — 22 septembre 2012 @ 21:07

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