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« Je donne mon avis non comme bon mais comme mien. » — Michel de Montaigne

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17 avril 2009

Miss.Tic ou mistake ?

Classé dans : Arts et beaux-arts, Peinture, dessin, Photographie — Miklos @ 1:03


Mur de Paris, années 1980

Les peintures au pochoir ne sont pas une invention récente. Le Bulletin monumental, ou collection de mémoires et de renseignements sur la statistique monumentale de la France de 1851, parlant de l’abbaye de St.-Sauveur à Évreux, écrit :

[Ses] murs intérieurs (…) sont encore couverts d’un semis de fleurs de lis et de monogrammes ainsi décalqués sur la pierre. Un écrivain célèbre du XVIe siècle [il s’agit de Montaigne] raconte, comme il suit, la manière dont on l’employa [l’emporte-pièce, ou pochoir], en sa présence, pour décorer un édifice : « Le pavé y fut peint en un instant de divers ouvrages en rouge, aiant premièremant enduit le planchier de quelque plastre ou chaus, et puis couchant sur ce blanc une pièce de parchemin ou de cuir, façonnée à pièce levée des ouvrages qu’on y vouloit ; et puis atout (avec) une époussette teinte de rouge, on passoit pardessus ceste pièce et imprimoit-on au travers des ouvertures ce qu’on vouloit sur le pavé, et si soudeinement qu’en deus heures la nef d’une église en seroit peinte ».

Les années 1980 ont vu foisonner le street art (terme plus spécifique qu’art mural) sous forme d’affiches et d’affichettes (on pense à l’excellent Paella Chimicos), de peintures au pochoir (les silhouettes blanches de Mesnager, qu’on a retrouvées à Paris, à Rome ou à Amsterdam, épousant avec poésie l’espace où elles apparaissaient), à la bombe ou au pinceau… Humoristiques, littéraires, philosophiques, poétiques, révoltées – ces œuvres éphémères ne manquaient pas d’intérêt, qui, pour certains, s’est transformé en intérêt commercial, via leur récupération par le marché lucratif de l’art.

Le Monde dresse aujourd’hui le portrait de Miss.Tic, dont les peintures au pochoir sont apparues à cette époque et que l’on peut trouver encore aujourd’hui à Paris, mais aussi à l’étranger. Elle est établie : site Web et livres publiés, œuvres acquises par de grands musées, commandes… Il faut avouer que l’on n’a pas été touché, ni alors ni maintenant, par ses aphorismes rappelant dans leur style les calembours – parfois creux et souvent répétitifs, osons le dire – d’un Devos (auquel on préférait de loin un Fernand Raynaud) : au début, on est surpris, amusé ; et puis on se lasse du genre. Ce qui n’est pas le cas des créateurs dont on a parlé plus haut, et qui ont su se renouveler tout en gardant un style bien distinctif.


Paris, années 1980 – Barcelone, 2008

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