Miklos
« Je donne mon avis non comme bon mais comme mien. » — Michel de Montaigne

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14 novembre 2018

Il pleut sur la ville…

Classé dans : Littérature, Nature, Photographie — Miklos @ 23:01

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«averse averse averse averse averse
pluie ô pluie ô pluie ô pluie ô pluie ô pluie !
gouttes d’eau gouttes d’eau gouttes d’eau gouttes d’eau
parapluie ô parapluie ô paraverse ô !
paragouttes d’eau paragouttes d’eau de pluie
capuchons pélerines et imperméables
que la pluie est humide et que l’eau mouille et mouille !
mouille l’eau mouille l’eau mouille l’eau mouille l’eau
et que c’est agréable agréable agréable
d’avoir les pieds mouillés et les cheveux humides
tout humides d’averse et de pluie et de gouttes
d’eau de pluie et d’averse et sans un paragoutte
pour protéger les pieds et les cheveux mouillés
qui ne vont plus friser qui ne vont plus friser
à cause de l’averse à cause de la pluie
à cause de l’averse et »des gouttes de pluie
des gouttes d’eau de pluie et des gouttes d’averse
cheveux désarçonnés cheveux sans parapluie

Raymond Queneau

«Suspendue à ses fils en chemise de nuit
La pluie lit le journal au soleil de midi.

Elle lit, et bientôt les nouvelles l’ennuient.
Quelle Terre à soucis ! Que de mélancolie !

Et l’on croit qu’elle pleure alors qu’elle, la pluie,
Ne cesse dans son cœur de rire à la folie!

– Si je tenais ici l’animal qui a dit :
« Triste comme la pluie », il verrait du pays !

En s’étirant, la pluie reprend le journal gris.
– Que dit la météo ? »« Aujourd’hui : de la pluie ».

Alors elle soupire et s’en va dans Paris
Arroser les jardins, les chats et les souris.

Marc Alyn

10 novembre 2018

Devinette botanico-géographique

Classé dans : Géographie, Nature, Peinture, dessin — Miklos @ 16:11

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Quelle capitale d’Europe cultive une plante renommée pour ses tiges dont on extrait les fibres textiles et pour ses graines utilisées en médecine ou en peinture ?

Vous avez cliqué trop rapidement. Regardez bien l’image ! Si tout de même… cliquez sur… l’1, là, à droite.Réponse.Oslo, parce qu’Oslo fait lin (ocelot – félin).1

3 novembre 2018

De l’origine du potimarron, ou, De l’art de la confusion chez vous-savez-qui

Classé dans : Cuisine, Histoire, Nature, Sciences, techniques — Miklos @ 18:45

Le potimarron selon Wikipedia. Cliquer pour voir les détails.

J’aime le potimarron. Il me semblait l’avoir découvert il y a quelques années, en allant chercher une courge pour faire, pour la première fois, un potage Aurore, potage qui s’est avéré si délicieux que j’en fais depuis à chaque hiver. En outre, il a un sérieux avantage sur le potiron (cucurbitacé que je connaissais depuis longtemps) : nul besoin de l’éplucher avant de le consommer cru ou cuit. Quand j’en utilise, il m’arrive de jeter les graines dans mes jardinières au lieu de la poubelle, avec de très beaux résultats (je devrais faire un jour des beignets avec ses fleurs). Ces graines sont aussi délicieuses à croquer grillées et salées, ça je le sais depuis mon enfance. Comme quoi, tout se mange, dans le poti­marron.

Or je viens de constater que je devais l’avoir découvert encore plus tôt : mes archives démontrent que j’en avais fait en tarte il y a bientôt dix ans, tarte qui semble avoir rencontré un certain succès… et donc que je vais refaire instamment.

Curieux d’en connaître l’histoire, je tombe sur la page qui lui est consacrée dans un site notoire à propos duquel mon opinion n’a pas beaucoup varié depuis fort longtemps, et que cette page confirme : c’est un patchwork d’informations répétitives et contradictoires, ou pour le moins confuses, du fait de l’écriture à plusieurs mains sans tête éditoriale : origine américaine ou japonaise ? arrivé en Europe « après la découverte de l’Amérique par Colomb » (pas Gérard, l’autre!) ou bien plus récemment ?

En tout cas, moi je l’ai certainement découvert dans l’Ancien monde un certain nombre d’années après la découverte du Nouveau. Et je confirme ce que cette page affirme (et ce que ne fait pas sa version anglaise) : « Comme les potirons, les potimarrons peuvent être consommés en potage, au four avec de l’ail, frits, en tourte ou en purée. À la différence du potiron, il n’est pas nécessaire de retirer la peau du potimarron avant la cuisson. Il est aussi succulent cru. »

Comme quoi, ils ont parfois aussi raison.

1 septembre 2018

Où trouver Rome et la mer ? à Paris, pardi !

Classé dans : Littérature, Nature, Photographie — Miklos @ 17:40

Lobulaire maritime, ou corbeille-d’argent annuelle. Cliquer pour agrandir.

Cet été, un foisonnement de petites fleurs – d’à peine quelques millimètres de taille – agrémente deux des jardinières accrochées au troisième étage sur rue. L’une de ces jardinières était principalement occupée par des pieds de potimarrons ornés de fleurs jaunes élancées (comment les couper pour en faire des beignets alors qu’elles sont si belles ?), maintenant envahies par un nuage de petites fleurs blanches accompagné de discrètes feuilles étroites ; dans la seconde, ces dernières s’y retrouvent en compagnie d’une autre plante dont les larges feuilles larges quelque peu semblables à celle du lierre dominent, parsemées de quelques jolies fleurs bleues.

Comment les identifier ? Pour les premières, le site Quelle-est-cette-fleur.com, facile d’utilisation, a parfaitement fait l’affaire : un questionnaire simple, des réponses illustrées, et voilà : il s’agit de lobulaire maritime, présente (comme son nom le laisse comprendre) en Europe méridionale – donc assez loin de Paris, du moins tant que les eaux du globe n’ont pas monté jusqu’à la capitale suite à son réchauf­fement inexorable – et qui possède un nom plus poétique, celui de corbeille-d’argent annuelle (nom attribué d’ailleurs à d’autres fleurs de la même famille), qu’elle mérite bien !

En ce qui concerne les secondes, il aura fallu poser la question sur un autre site, Visoflora, où la réponse n’a pas tardé à arriver : « Le nom vernaculaire commun est d’une poésie sans limite. Son habitude qui consiste à s’accrocher et à pousser dans les vieux murs (dont ceux bien évidemment en ruine…) lui ont valu le charmant surnom de “ruine de Rome”. C’est la cymbalaire des murs (Cymbalaria muralis). » Ruine de Rome est bien approprié pour une fleur surplombant une rue qui fut le cardo maximus de la Lutèce romaine.

En résumé, Rome c’est le passé, la mer c’est le futur. Et le présent, ce sont ces fleurs.

Des fleurs fines et mousseuses comme l’écume
Poussaient au bord de nos chemins
Le vent tombait et l’air semblait frôler tes mains
Et tes cheveux avec des plumes.
 
L’ombre était bienveillante à nos pas réunis
En leur marche, sous le feuillage ;
Une chanson d’enfant nous venait d’un village
Et remplissait tout l’infini.
 
[…]

Émile Verhaeren, « Des fleurs fines »,
in Les Heures du soir (1911).

Cymbalaria muralis, ou ruine de Rome. Cliquer pour agrandir.

28 juillet 2018

Les merveilleux nuages

Classé dans : Actualité, Littérature, Nature, Photographie — Miklos @ 22:11


Nuages, Paris. 28/7/2018. Cliquer pour agrandir.

L’étranger

Qui aimes-tu le mieux, homme énigmatique, dis ? ton père, ta mère, ta sœur ou ton frère ?
– Je n’ai ni père, ni mère, ni sœur, ni frère.
– Tes amis ?
– Vous vous servez là d’une parole dont le sens m’est resté jusqu’à ce jour inconnu.
– Ta patrie ?
– J’ignore sous quelle latitude elle est située.
– La beauté ?
– Je l’aimerais volontiers, déesse et immortelle.
– L’or ?
– Je le hais comme vous haïssez Dieu.
– Eh ! qu’aimes-tu donc, extraordinaire étranger ?
– J’aime les nuages… les nuages qui passent… là-bas… là-bas… les merveilleux nuages !

Charles Baudelaire, Le Spleen de Paris


Idem (détail). Ou, après les dents de la mer, les dents du ciel. Paris. 28/7/2018.
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