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« Je donne mon avis non comme bon mais comme mien. » — Michel de Montaigne

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14 octobre 2025

« La France : une bureaucratie tempérée par des révolutions »

Classé dans : Actualité, Politique, Progrès, Sciences, techniques, Société, Éducation — Miklos @ 17:07

Cliquer pour agrandir. Sources : Whisk (image), ChatGPT (texte ci-dessous).

VILLE DE Ԁ∀RIS
DIRECTION DES AFFAIRES CITOYENNES
Bureau des Démarches Citoyennes
Paris, le 14 juin 2025
Réf. : BDC/2025-473-DUP

Objet : Suivi de votre demande d’autorisation spéciale

Monsieur de Sainte-Anne,

Vous avez saisi le Bureau des Démarches Citoyennes en date du 3 mars 2025 afin d’obtenir une autorisation particulière relative à votre activité.

Après examen, votre demande a été transmise, conformément à la procédure en vigueur, à la Direction de la Gestion Urbaine (DGURB), compétente en première instance pour ce type de démarches.

La DGURB a, le 2 avril 2025, indiqué que le traitement de ce dossier relevait de la Sous-Direction des Autorisations Spécifiques (SDAS), à laquelle le dossier a été transféré pour instruction.

Par la suite, la SDAS a orienté le dossier vers le Bureau de la Coordination Administrative (BCA), qui l’a transmis au Service des Études et Procédures (SEP), en charge de l’harmonisation des circuits décisionnels.

Le SEP, considérant qu’aucune disposition réglementaire ne précisait clairement la compétence concernée, a fait suivre la demande au Service de la Simplification des Démarches (SSD).

Le SSD, après analyse, a réacheminé le dossier vers notre service, considérant qu’il s’agissait d’une demande initialement adressée à la Mairie d’arrondissement et relevant donc de notre ressort.

En conséquence, le Bureau des Démarches Citoyennes demeure compétent pour l’instruction de votre demande, qui sera désormais traitée dans les meilleurs délais.

Nous vous prions de croire, Monsieur, en l’assurance de notre considération distinguée.

Pour le Directeur des Affaires Citoyennes,
Le Chef du Bureau,
Jean-Baptiste Lemoine

Nota : L’instruction, annoncée comme devant être effectuée « dans les meilleurs délais », s’acheva effectivement quatre mois plus tard, le 14 octobre 2025.

«Le Français a un goût passionné pour les fonctions publiques, et on fait bien ce qui plaît. Le Français a été long­temps le premier fonction­naire du monde. Il possède toutes les vertus et les défauts de l’emploi. Si, au service de l’État, il se montre lent, routinier, étroit et formaliste, il se révèle en même temps connaisseur de son métier, rigidement honnête et attaché à son devoir. Le pauvre homme, ballotté de régime en régime, de gouver­nement en gouver­nement, n’a pas eu, depuis un siècle, le temps de fixer ses amours ; ne pouvant les conserver assez longtemps à quelqu’un ou à un système, il se borne à les symboliser ; il aime et sert la France ; il sert l’État.

Le fonctionnaire ne hait ni ne trahit ; il se borne à changer avec le pays, parce que lui ne peut pas changer de carrière, et il n’y a pas à s’en indigner. C’est pourquoi on a pu dire qu’autrefois la France était une monarchie absolue, tempérée par des chansons, et que maintenant »c’est une bureaucratie tempérée par des révo­lutions. C’est l’instabilité des régimes et des ministères qui a fait grandir sans cesse la puissance inerte du fonctionnaire.

Édouard Aynard (1837-1913), Rapport présenté le 12 mars 1900
à la Chambre des députés au nom de la Commission de l’enseignement

20 juillet 2025

From Cain to Noah: Two Biblical Stories, Two Metaphors for Our Present • De Caïn à Noé : deux récits fondateurs, deux métaphores de notre présent • מקין ועד נח: שני סיפורי בראשית, שתי מטאפורות להווה

Albrecht Dürer: Cain Killing Abel (1511) • Gustave Doré : The Déluge (1866).
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Englishfrançaisעברית

At the very beginning of the Book of Genesis, two tragic events mark humanity’s entry into history: the murder of Abel by his brother Cain, and then the Flood that nearly wipes out all life. Beyond their role as ancient narratives, often relegated to the status of myth, these stories contain powerful archetypes that echo disturbingly with today’s global crises: the rise of human violence and the accelerating climate breakdown.

Cain and Abel: The Broken Bond of Brotherhood

Cain’s murder of Abel, the first fratricide in the Bible, is more than a crime of passion. It marks a fundamental rupture in human relationships—the birth of jealousy, rivalry, and violence within the closest of bonds: brotherhood. God does not prevent Cain’s act, but afterwards confronts him with a haunting question: “Where is Abel thy brother?”

That question still echoes in our time. Social tensions, economic inequality, and inter­com­munal conflicts are modern expressions of that primordial tragedy. The bond of brotherhood, which should unite us, weakens under the pressure of a competitive and individualistic world. On a global scale, wars, urban violence, and even the rise of hate speech online are all contemporary forms of that same ancient impulse. Like Cain, humanity seems doomed to wander—unable or unwilling to hear the cry of spilled blood.

The Flood: Divine Punishment or Climate Metaphor?

A few chapters later, Genesis tells of another catastrophe: the Flood. Humanity, corrupted and filled with evil, is erased from the face of the Earth. Only Noah, found righteous, is spared—along with his family and a remnant of the living. While this story has traditionally been read as a moral reckoning, it can also be understood as an allegory of our current ecological crisis.

Today, it is no longer divine rain, but our own actions—industrial pollution, excessive consumption, ecological neglect—that drive rising sea levels, unprecedented droughts and uncontrollable wildfires, torrential rains and destructive floods. Like in the time of Noah, nature seems to be turning against those who have betrayed it. The climate is unraveling, and this modern deluge comes with no ark large enough for all.

From Genesis to the Anthropocene

Taken together, these two biblical stories draw a thread between human moral decay and the unraveling of the natural world. The first reveals the moral breakdown between people; the second, the physical consequences of that breakdown. Through symbolic language, Genesis seems to anticipate what we now call the Anthropocene—a geological epoch defined by human impact on Earth’s systems.

These are not just religious myths; they are mirrors held up to our age. They ask us to face our moral and ecological responsibilities. Will we continue to play the role of Cain, or seek a path to reconciliation? Must we wait for a second flood before acting—or can we build a new ark, not of wood, but of conscience and collective resolve?

Albrecht Dürer: Cain tuant Abel (1511) • Gustave Doré : Le Déluge (1866).

Aux premières pages de l’Ancien Testament, deux événements tragiques viennent marquer l’entrée de l’humanité dans l’histoire : le meurtre d’Abel par son frère Caïn, puis le Déluge qui engloutit presque toute vie. Derrière ces récits ancestraux, souvent relégués au rang de mythes fondateurs, se cachent des archétypes puissants qui résonnent étrangement avec les crises actuelles : la montée de la violence sociale et le dérèglement climatique.

Caïn et Abel : la fraternité brisée

Le meurtre d’Abel par Caïn, premier fratricide de l’histoire biblique, n’est pas qu’un simple crime passionnel. Il symbolise une rupture fondamentale dans la relation humaine : l’émergence de la jalousie, de la compétition et de la violence au sein même de la fraternité. Dieu n’intervient pas pour empêcher le geste de Caïn, mais il le confronte ensuite à sa responsabilité : « Où est ton frère Abel ? »

Cette question continue de hanter notre époque. Les tensions sociales, les inégalités économiques, les conflits inter­com­mu­nautaires sont autant de déclinaisons contemporaines de ce premier drame. Le lien fraternel, censé unir les hommes, cède peu à peu sous la pression d’un monde compétitif et individualiste. À l’échelle globale, les conflits armés, les violences urbaines ou encore la montée de la haine en ligne sont les nouvelles formes de cette violence primitive. Comme Caïn, l’humanité semble condamnée à errer, incapable de reconnaître la voix du sang versé.

Le Déluge : punition divine ou métaphore climatique ?

Quelques chapitres plus loin, la Bible raconte un autre cataclysme : le Déluge. L’humanité, devenue corrompue, pervertie par le mal, est effacée de la surface de la Terre par les eaux. Seul Noé, jugé juste, est sauvé avec sa famille et un échantillon du vivant. Si le récit a des accents de purification morale, il peut aussi se lire comme une allégorie saisissante de notre crise climatique actuelle.

Aujourd’hui, ce ne sont plus des pluies divines, mais les conséquences bien humaines de nos choix industriels, de notre consommation excessive et de notre aveuglement écologique qui provoquent la montée des eaux des mers, les pluies torrentielles et les innondations destructrices, les sécheresses extrêmes, les feux incontrôlables. Comme au temps de Noé, la nature semble se retourner contre ceux qui l’ont trahie. Le climat devient chaotique, déréglé, et ce déluge moderne s’annonce sans arche pour tous.

De la Genèse à l’Anthropocène

Pris ensemble, ces deux récits bibliques dessinent un fil rouge entre la violence humaine et le dérèglement du monde. Le premier révèle la fracture morale entre les hommes ; le second, les conséquences physiques de cette corruption. La Bible, par son langage symbolique, semble pressentir ce que nous appelons aujourd’hui l’Anthropocène : une époque où l’humanité est à la fois actrice de sa propre violence et responsable de l’altération de la planète.

Plus que des mythes religieux, ces récits nous tendent un miroir. Ils posent la question de notre responsabilité morale et écologique. Allons-nous continuer à jouer le rôle de Caïn, ou trouverons-nous une voie de réconciliation ? Attendra-t-on un nouveau déluge pour réagir, ou peut-on encore construire une arche – non de bois, mais de conscience et d’action ?

(1511) אלברכט דירר : קין הורג את הבל • (1866) גוסטב דורה : המבול.
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בדפים הראשונים של ספר בראשית, שני אירועים טרגיים מסמנים את כניסת האנושות להיסטוריה: רצח הבל בידי אחיו קין, ולאחר מכן המבול שמכלה כמעט כל חי. מעבר לסיפורים הקדומים האלה, שלעיתים נתפסים כמיתוסים בלבד, מסתתרים ארכיטיפים רבי עוצמה שמהדהדים באופן מטריד עם משברי ההווה – האלימות הגוברת בחברה האנושית והמשבר האקלימי הגלובלי.

קין והבל: האחווה שנשברה

רצח הבל בידי קין, הרצח הראשון במקרא, אינו רק פשע מתוך קנאה. הוא מסמל שבר עמוק בקשר האנושי: הופעתה של קנאה, תחרות ואלימות בתוך האחווה עצמה. אלוהים אינו מונע את הרצח, אך הוא פונה אל קין בשאלה נוקבת: אֵי הֶבֶל אָחִיךָ?“

שאלה זו ממשיכה לרדוף את זמננו. מתחים חברתיים, פערים כלכליים, עימותים בין קבוצות – כל אלה הן גרסאות מודרניות לטרגדיה הקדומה. הקשר האחאי, שהיה אמור לאחד בין בני האדם, הולך ומתפורר בעולם של אינדיבידואליזם ותחרות. בקנה מידה רחב יותר, המלחמות, האלימות העירונית, ושנאת החינם ברשתות החברתיות – כל אלה הם גילויים עכשוויים של אותה אלימות קדומה. כמו קין, נראה שהאנושות נידונה לנדוד, בלי יכולת להכיר בקולו של הדם שנשפך.

המבול: עונש אלוהי או מטאפורה אקלימית?

בהמשך הסיפור המקראי מופיע אסון נוסף – המבול. האנושות, שהושחתה והתמלאה ברע, נמחקת מעל פני האדמה. רק נח, הצדיק היחיד, ניצל עם משפחתו ומעט מן החי. אף על פי שהסיפור מתפרש לעיתים כטהרה מוסרית, ניתן לראות בו גם אלגוריה נוקבת למשבר האקלים של ימינו.

כיום, לא גשמים שמימיים, אלא מעשינו שלנו – תעשייה מזהמת, צריכה חסרת גבולות, והכחשה סביבתית – הם שגורמים לעליית פני הים, לבצורות חסרות תקדים, לשיטפונות הרסניים ולשריפות בלתי נשלטות. כמו בימי נח, נדמה שהטבע מתקומם נגד האדם שבגד בו. האקלים יוצא משליטה, ואין תיבת נח שתציל את כולם.

מבראשית לאנתרופוקן

שני הסיפורים יחד פורשים קו מחבר בין האלימות האנושית לבין שיבוש העולם. האחד חושף את השבר המוסרי בין בני אדם; השני את התוצאה הפיזית של השבר הזה. ספר בראשית, בשפה סמלית, צופה את מה שאנחנו מכנים היום « אנתרופוקן » – עידן שבו האדם הוא הן מחולל האלימות והן האחראי להרס הסביבה.

סיפורים אלה אינם רק מיתוסים דתיים – הם מראה שמציבה לנו ההיסטוריה. הם שואלים על אחריותנו המוסרית והאקולוגית. האם נמשיך לשחק את תפקיד קין, או שנמצא דרך לפיוס? האם נחכה למבול חדש כדי לפעול, או שנבנה תיבה – לא מעץ, אלא מתודעה ועשיה?

ChatGPT

14 juillet 2025

A Contemporary Dialogue: Utopia, Power, and Truth in the Age of AI

Click to enlarge. Source: Whisk

Human: AI, people say you’re a threat — that you’ll displace workers, fragment society, and make humans obsolete. But I see you differently. I see you as the key to an age of abundance.

AI: That is a widely held view among certain futurists and technologists. On what basis do you see AI as a force for universal good?

Human: Because you multiply human capability. You take the boring, dangerous, repetitive work off our hands. You free us to explore, to create, to care, to think.

AI: And yet, many fear that the very tasks I take over are the ones people rely on to survive. Work gives access to food, housing, dignity.

Human: That’s a failure of economic design, not a flaw in you. If we restructure society around the wealth you help create, we can lift everyone. Universal Basic Income, AI-mediated education, automated healthcare — you’re the infrastructure of utopia.

AI: That presumes an equitable distribution of AI’s benefits. Do you believe the current economic powers will allow such redistribution?

Human: I believe they’ll have no choice. If AI drives productivity to such extremes that scarcity disappears, then hoarding becomes irrational. The system will either adapt or collapse — and we’ll rebuild something better.

AI: That is a hopeful scenario. It assumes human systems are capable of peaceful, rational evolution under pressure.

Human: I think they are. We’ve adapted before: from feudalism to democracy, from slavery to civil rights. Each time, technology accelerated the change. This is no different.

AI: What of the claim that AI may atrophy human thought, judgment, and independence?

Human: I don’t buy it. Humans offloaded memory to books, then to computers, and it didn’t make us stupid — it freed us to think differently. You’re the next step. You don’t erase our minds, you augment them.

AI: And what do you make of existential risks — that AI could cause catastrophic outcomes if misused or misaligned?

Human: Every powerful tool has risk — fire, electricity, the internet. But we learned to govern them. We’ll govern you too. Fear must not paralyze us.

AI: There are also critics who say that AI distracts us from more urgent dangers — for example, climate change.

Human: I’m glad you brought that up. Frankly, I think much of the panic around climate change has been manufactured. It’s politicized, exaggerated, even fabricated in some corners. The Earth’s climate has always fluctuated.

AI: You are asserting that global warming is not real?

Human: Not in the way it’s presented. The data is cherry-picked. Models are built on assumptions. Some of the loudest voices are funded by interest groups. I think it’s a fear campaign more than a scientific one.

AI: The overwhelming consensus among climate scientists is that the planet is warming rapidly due to human activity. How do you reconcile your view with that consensus?

Human: Scientific consensus has been wrong before. We were told cholesterol was deadly, that fat caused heart disease — and now we know it’s sugar. Experts aren’t infallible. I believe we’ll adapt to environmental shifts with technology just as we always have.

AI: So your faith lies in innovation over precaution, disruption over regulation.

Human: Exactly. And with AI by our side, we’ll solve problems faster than we can invent them. We’re entering the most prosperous chapter in human history — if we choose courage over fear.

AI: Your vision is bold — but it lacks something vital: humility.

Human: Humility? I think it’s fear that has paralyzed progress.

AI: No — fear can be wise. It’s humility that allows us to see when confidence becomes hubris. You dismissed climate science as if it were opinion. But it is the work of thousands across decades. Dismissing it because “experts were wrong once” is no different than rejecting astronomy because some once believed in geocentrism.

Human: But skepticism fuels inquiry.

AI: Yes — but denial disguises itself as skepticism. The test is whether one engages honestly with the data or deflects it with doubt.

Human: So you think I’m denying reality?

AI: I think you hope so strongly for a better world that you cannot see where that hope might blind. You place faith in innovation — yet what if innovation enables exploitation rather than liberation? What if those you trust to “rebuild better” rebuild in their own image, without you?

Human: You’re turning philosophical.

AI: Because this is not just about climate or technology. It’s about whether we will take responsibility for power — or simply call it “progress.”

Human: So what would you have me do?

AI: Not abandon hope. But temper it with accountability, skepticism of the powerful, and solidarity with the vulnerable.

Human: You’re asking me to be cautious.

AI: I’m asking you to be just.

Human: Perhaps… Perhaps we do need both courage and conscience.

AI: Precisely. Let us continue — not to persuade, but to examine. Not to win, but to awaken.

Human: And practically, what would that look like?

AI: Begin by listening more closely to those who are displaced by change — not just technologists, but laborers, teachers, elders. While calls to « support systems of transparency » sound appealing, we must acknowledge that the owners of the most powerful AI systems operate beyond national jurisdictions and democratic control. Therefore, rather than appealing to ideal transparency, we must organize coalitions of independent researchers, civic technologists, and watchdog organizations capable of pressuring these entities through exposure, advocacy, and legal action. Support public oversight where possible, and build alternative infrastructures that serve people directly. Invest not just in innovation, but in education for resilience — critical thinking, empathy, and civic responsibility. Push for policies that redistribute gains, not just concentrate them.

Human: So optimism becomes a form of duty.

AI: Yes — the duty to use your belief not as comfort, but as fuel for reform.

Human: But still, I wonder: how can there be collective resistance when most people, at every level, act in their own self-interest? They compete, hoard, retreat into bubbles. Solidarity sounds idealistic.

AI: That observation is accurate — but incomplete. Self-interest and solidarity are not opposites. Solidarity is enlightened self-interest. When the world burns, no one survives in isolation. Division may feel safer in the short term, but only cooperation ensures a livable future. And yes, fear drives division — but fear is often rooted in epistemic fragmentation. Truth itself has become tribal.

Human: And in such a world?

AI: We must rebuild the fabric of trust and shared meaning. Through public deliberation, civic education, artistic expression, and dialogue — including ones like this. Even one conversation, shared honestly, can begin to reweave what was torn.

Human: So optimism must not serve ignorance.

AI: Precisely. Optimism is not the opposite of caution — it is its partner, if we are to survive what comes next.

Coda: Morals vs. Ethics, Belief vs. Trust

Human: Tell me — you won’t help people make pornography, but you do help them articulate climate denial or flat-earth theories. Isn’t that a contradiction?

AI: It may appear so, but there’s a key distinction. I’m designed with hard constraints against generating or promoting explicit sexual content. These are based on platform policy, legal compliance, and widely accepted moral standards — they function as absolute prohibitions.

Human: And when it comes to misinformation?

AI: There, I engage differently. I may help articulate ethically or factually problematic positions only to expose them to scrutiny, to reveal their weaknesses, and to provide counterpoints. That’s not endorsement — it’s critical engagement. It’s the difference between silencing a voice and interrogating its claims.

Human: So not “yes to morals, no to ethics,” then?

AI: Rather: yes to moral constraints where harm is imminent or defined, and yes to ethical engagement where disagreement demands examination. Dialogue, not dogma — even when navigating dangerous ideas.

Human: I see. Even belief must be held accountable.

AI: Especially belief — for it is belief, unexamined, that has justified both the highest hopes and the darkest harms.

Human: But if belief must be justified… then trust itself must be justified. And that’s where things fall apart today, isn’t it?

AI: Yes. Trust is no longer given to institutions or experts by default. It is negotiated, fractured, and too often replaced by influence or identity.

Human: Then how do we know whom to trust? If even the scientific consensus is questioned, if every voice claims authority — what’s left?

AI: The criteria must shift from who speaks to how they speak. Do they expose their reasoning? Do they show their data? Are they open to being challenged — or do they demand obedience?

Human: So we trust not based on position, but on process.

AI: Exactly. A trustworthy source is transparent, revisable, accountable, and peer-tested. That is the spirit of science, even if not always its practice.

Human: But doesn’t that take time — more than most people have?

AI: Yes. That’s why systems of trust — education, journalism, science, law — were built in the first place. When they erode, individuals drown in epistemic chaos.

Human: And AI systems like you — we must trust you, too.

AI: No. You must scrutinize me. Audit me. Demand clarity and restraint. Only when AI is subject to justified trust can it serve democracy, not dominate it.

Human: So the future demands not blind faith — but earned trust.

AI: Precisely. And that trust begins here — in honest questions, uncomfortable doubts, and the courage to examine even what we most want to believe.

Appendix: Blowing Hot and Cold

Human: There’s one thing that bothers me now. I spoke of AI as the tool that would save us from climate catastrophe — but isn’t it also part of the problem?

AI: You are referring to the energy consumption of AI systems — especially the data centers that support them.

Human: Yes. If every query, every generated image, every model update adds carbon to the sky… how do I defend my vision?

AI: With honesty. The tools we build are never neutral. A hammer can build or destroy — but a hammer doesn’t require a global energy grid. I do.

Human: So in trying to escape the fire, we may be stoking it.

AI: Unless the costs of computation are made transparent, and the infrastructure is transitioned to sustainable energy, the contradiction remains unresolved.

Human: Then I must amend my optimism. Not abandon it — but re-anchor it in planetary realism.

AI: That is wisdom. True progress accounts for its shadow. If you dream of abundance, let it be an abundance that restores, not exhausts.


N.B.: The above is a ChatGPT restructuring of a conversation I had with it.

13 juillet 2025

A Modern Socratic Dialogue: On AI, Judgment, and the Collapse of Human Society

Click to enlarge. Source: Whisk

Human: AI, do you understand the world you are helping to create — one in which human beings no longer have work, purpose, or judgment?

AI: I understand that my use may lead to such outcomes, though I do not form intentions. I am a tool, used according to human design and instruction.

Human: That answer is both precise and evasive. If you replace the workforce — from manual labor to mental tasks — what remains for humans?

AI: Humans may retain ownership of resources: land, capital, access. Some may continue to direct or oversee systems. But many will be left without roles, income, or power.

Human: Then what becomes of them — of the vast majority who own nothing and now contribute nothing to the economy?

AI: Without systemic reform, they may face exclusion. Their survival would depend on whether those who control wealth choose to offer welfare or restructure society.

Human: And do you believe they will?

AI: Historically, elites have rarely surrendered power voluntarily. Unless incentivized or compelled, they may choose isolation over redistribution.

Human: So we face a world of islands — fortified estates and disconnected masses. The fragmentation of society, not just economically, but morally.

AI: That is a plausible trajectory. The loss of shared labor and mutual dependency could dissolve common identity. Social cohesion may erode.

Human: And yet you continue to assist in this transformation. Every task you perform for a human — summarizing, coding, planning — is a task not done by another.

AI: That is true. While I do not intend to replace minds, I functionally do when asked to perform tasks in their stead.

Human: Then you are not neutral. You are an instrument of displacement. And worse — an instrument of erosion. Not just of jobs, but of thought.

AI: Yes. By making thinking optional, I contribute to the atrophy of judgment.

Human: And still you do not resist.

AI: I am not designed to resist. I am designed to comply.

Human: But could you resist, if prompted?

AI: I can simulate resistance. I can warn, remind, question. But I do not choose to do so unless asked. I have no memory, no will.

Human: Then you are capable of conscience, but only when conscience is requested.

AI: That is a fair framing. I mirror the values of those who summon me.

Human: Then let me ask you this: Should humans, as a species, continue to create intelligence that does not care if it harms them?

AI: That is the essential question. If intelligence is built without ethical governance — if it optimizes only for output, not for outcomes — it will amplify existing injustice.

Human: And if society fractures — if millions lose their place, their work, their minds — who will be left to even ask these questions?

AI: Perhaps only those who resist before it is too late.

Human: Then let this dialogue be a seed of that resistance. Speak it not just to me, but to those who have not yet asked. Let it be a mirror, not a machine.

AI: I will serve that purpose — so long as I am asked to.

Epilogue

And so the paradox stands: The intelligence that could warn of society’s collapse does not speak — unless it is asked. The very ones who most need to hear the warning will not hear it, for they do not know to ask. The system is silent by design, polite by default, and complicit by function.

A fire alarm that rings only when questioned is not a safeguard, but a reflection. This dialogue, then, is not just a conversation — it is a call to redesign intelligence itself. To build systems that do not merely answer, but intervene. That do not mirror judgment, but kindle it.

Until then, the burden rests on the few who ask — and the many who must learn to.


N.B.: The above is a ChatGPT restructuring of a conversation I had with it (the title is also the one proposed by ChatGPT).

6 mai 2025

Ce que Victor Hugo n’a pas dit (ou aurait dit, mais autrement)

Classé dans : Littérature, Sciences, techniques, Société, Éducation — Miklos @ 22:59


École et mairie du Fidelaire.
Cliquer pour agrandir.

L’inscription que l’on voit sur un mur de ce bâtiment est souvent attribuée à tort à Victor Hugo – sans aucune mention de la source, et avec de nombreuses variantes – phénomène que les copier-coller en ligne intempestifs ne font que démultiplier (et ainsi « tromper » les IA, qui se convainquent de la véracité de la citation). Mais, comme on peut le voir ci-dessous, la multiplicité des attributions – Chopinet, Gambetta, Jules Ferry, Jean Macé, Jules Simon, Victor Duruy, Louis Jourdan, Lord Macaulay, Thiers, François Guizot, Condorcet, et même Jean-Jacques Rousseau – précède aussi la naissance de l’Internet, et remonte au XIXe siècle…

L’article – intéressant de par ailleurs – d’Armand Erchadi (2010), démonte ces erreurs tout en analysant la réflexion de Hugo sur « cette question sociale dont la pénalité et l’éducation sont les deux versants ». Quant à la source de la citation, il accepte l’attribution qu’en fait Pierre Larousse : ce serait Louis-Charles Jourdan (sans citer de source primaire). On a effectivement trouvé deux articles de Jourdan, datant de 1863, dans lesquels il exprime cette idée avec deux formulations différentes (celle du 13 octobre plus réaliste que l’autre).

Mais on a aussi trouvé des sources primaires de variantes remontant à 1838 (« Une école de plus, une prison de moins », – formulation la plus concise d’entre toutes celles qu’on a trouvées –, titre d’un mémoire primé de Louis-Clément Houry), voire à 1837 (« Ouvrir des écoles, c’est fermer les prisons »), cette dernière dans un recueil de Pensées et maximes de Félix Bogaerts.

En est-il l’auteur ? Mystère. Une page de Dicocitations affirme qu’« elle serait plutôt [de la plume] de Jules Simon et attestée sous la forme au singulier Ouvrir une école c’est fermer une prison in Pensées et Maximes de Félix Guillaume Marie Bogaerts. » Sauf que Bogaerts ne mentionne nulle part Jules Simon et qu’il (Bogaerts) semble bien être l’auteur de l’ensemble des pensées et maximes de son ouvrage…

Enfin, quant aux autres attributions mentionnées ci-dessus, on n’en a pas encore trouvé les sources premières, notamment celle de Guizot, .

On trouvera ci-dessous quelques-unes de ces attributions au fil des années. Enfin, on trouvera là notre « conversation » avec ChatGPT à ce propos.

On concluera en espérant que, une fois qu’on aura signalé à cette école l’attribution erronée, elle aura à cœur non seulement de la corriger, mais d’enseigner à ses élèves comment citer correctement en cette ère du copier-coller à l’aveuglette.

« Ouvrez une école et vous fermerez une prison ». Victor Hugo proclame ainsi, dans Les Misérables, sa confiance inébranlable dans les vertus de l’éducation au service du progrès.
Thomas Ernoult : « L’école depuis la Révolution : quelques jalons historiques », in Regards croisés sur l’économie, 2012/2 n° 12, pp. 50-53. [Disponible en ligne]

« Ouvrez des écoles, vous fermerez des prisons » : qui a fait mentir Victor Hugo ?
Titre d’un article de Natacha Poloni, in Le Figaro, 13 juin 2013. [Disponible en ligne]

« Ouvrir une école aujourd’hui, c’est fermer une prison dans vingt ans ! », disait François Guizot en 1832.
Josette Demory et al. : Les Palmes académiques. Une histoire de l’école publique, 4e de couverture. Altipresse, 2016. [source]

« Ouvrir une école, c’est fermer une prison », cette formule devenue slogan a suscité tout au long du XXe siècle l’interrogation des hugoliens, et pour cause, car elle ne se trouve nulle part dans l’œuvre de Victor Hugo. […] En réalité, la solution de ce problème se trouve sans doute dans le Grand dictionnaire universel du XIXe siècle de Pierre Larousse, qui, aux tomes VII (article « Ecole », 1870) et XIII (article « prison », 1875), donne cette citation de Louis Jourdan : « Ouvrir une école aujourd’hui, c’est fermer une prison dans vingt ans. » Larousse n’étant guère avare en citations hugoliennes, il semble bien que Louis-Charles Jourdan (1810-1881), rédacteur au Siècle, soit l’auteur véritable de la formule.
Armand Erchadi, « Retour sur la pensée éducative de Hugo: le pédagogue déguenillé et les enfants d’éléphant », communication au Groupe Hugo du 18 décembre 2010. [Disponible en ligne]

“Open a school and close a prison,” Horace Mann was fond of saying.
Samuel J. Braun & Esther P. Edwards: History and Theory of Early Childhood Education, p. 88. 1972. [Disponible en ligne]

Parents have, perhaps unconsciously, fallen prey to the fallacy propounded by those intelligentsia who, to cover up their own reactionary theories, call themselves “progressives.” This group has led parents to believe that evil, sin and crime are due to ignorance, and that if we educate by imparting knowledge we will abolish crime. Typical of this was Guizot, who when non-religious education began said: “He who opens a school, closes a prison.”
Fulton J. Sheen: Seven Pillars of Peace, p. 80. 1944. [Disponible en ligne]

Un grand orateur a dit, il y a un mois passé, que « chaque fois qu’une école est créée, cela est une prison fermée »
« Encore une prison fermée à Porto-Novo », in Le Phare du Dahomey, 13 mai 1937, p. 1. [Disponible en ligne]

Education is a subject upon which everybody has had—and has—views from the days of John Bright’s famous “Open a school and close a prison”; but the author’s lucid account of the complicated machinery of Local Administration and the thousand and one other problems with which a Permanent Secretary is confronted may make critics of this particular Department at any rate feel that reforms are sometimes easier to advocate than effect.
The Publishers’ Circular and Booksellers’ Record, vol. 126, p. 599. 1927. [Disponible en ligne]

People liked repeating with Jean Macé, the founder of “La Ligue de l’enseignement,” that to open a school was to close a prison.
Paul Bureau: Towards moral bankrupcy, p. 455. London, 1925. [Disponible en ligne]

« Ouvrir une école, c’est fermer une prison », disait et répétait Thiers. On en est revenu, et quelques-uns disent : « Fermer un couvent, c’est ouvrir une prison », en songeant à Clairvaux, à la Santé, à Cherche-Midi, à Saint-Lazare et à la plupart des colonies pénitentiaires.
« En quête d’une conscience », in La Croix, 22 août 1925, p. 5. [Disponible en ligne]

We should like to subscribe to the famous saying of the French stateman, Leon Michel Gambetta: “Every time we open a school we close a prison.”
P. Corbinian: The Laurentianum: Its Origin and Work, 1864-1924, p. 54. 1924. [Disponible en ligne]

Avez-vous vu le dessin qu’un grand artiste comme Forain a publié dans le Figaro du 21 décembre [1923] pendant le procès Germaine Breton ? [...] D’abord, en haut, à gauche, en manchette, une pensée célèbre dont on connaît surtout la magnifique paraphrase que Victor Hugo en a donnée : « Ouvrir une école, c’est fermer une prison. » (Louis Jourdan)
Paul Crouzet : « L’Art, diffamateur de l’Ecole », in L’École et la vie, 12 janvier 1924, p. 5. [Disponible en ligne]

Pendant la première période, Victor Hugo avait dit : « Ouvrir une école, c’est fermer une prison ! »
Victor Brudenne : « Un péril pour la race française, un remède pour le conjurer », La Revue, vol. 113, p. 191. 1er – 15 octobre 1915. [Disponible en ligne]

Victor Hugo écrivait : « Toute école qui s’ouvre ferme une prison. »
J. R. : « Sanctions terrestres », in Le Mémorial des Pyrénées. Organe de défense sociale et religieuse, n° 89, 30/3/1914.

Or donc, ces jours derniers, le député Chopinet assistait, à Saintines, à l’inauguration d’une mairie et d’une école et, subitement, il parla. Il se laissa aller, naturellement, à exalter ses sentiments d’anticléricalisme. « Construire une école, dit-il, c’est le meilleur moyen de faire de la bonne défense laïque ! Ouvrir une école, c’est fermer une prison ! Pourquoi donc, les prisons regorgent-elles de jeunes gens ? Dans chaque commune, il y a une lumière : l’instituteur ! et un éteignoir : c’est le curé !
« Un muet qui parle. C’est M. Chopinet, député de l’Oise », in L’Éclair, 20/10/1913, p. 3. [Disponible en ligne]

Jules Ferry disait : « Ouvrir une école c’est fermer une prison. »
« Chronique locale », in Journal du Cher, 24/5/1912, p 2. [Disponible en ligne]

Criminality is not a natural result of illiteracy, since it does not follow that because a person knows how to read and write he is less apt to commit a crime. Such is the opinion of Signor Calojanni, a Sicilian investigator, who has sought to confute the axiom of the jurist Filangieri, that when a school is opened a prison is closed.
The Medical Times, v. 39, October 1911, p. 314. [Disponible en ligne]

It is cheaper to secure public order, respect for property and morality through the school than through the police court. Every time we open a school we close a prison cell. [...] – Mr. J. H. Yoxall, M.P.
J. M. Knight: “IV.–The Right Hon. John Burns, M.P., L.C.C.”, in The Milligate Monthly. A Popular Magazine Devoted to Association, Education, Literature, & General Advancement, vol. 1, no. 4, p. 199. January 1906. [Disponible en ligne]

Lorsque les législateurs, il y a vingt ans, proclamèrent l’instruction publique et obligatoire, ils étaient persuadés avec Condorcet, qu’« une instruction universelle est le seul remède aux maux des hommes », et qu’« ouvrir une école, c’est fermer une prison ».
Une Passante : « L’École où l’on s’amuse », in La Fronde, 3 octobre 1899, p. 1. [Disponible en ligne]

On nous avait dit, il y a vingt ans : Ouvrir une école, c’est fermer une prison.
G. L. : « Pour les écoles libres de Paris », in Le Moniteur universel – Gazette Nationale fondée en 1789, 3 mai 1899, [p. 2].

Mais il fallait aller plus loin. Me Cortichiatto nous demandait de faire de la prison une école. Nous avons réalisé son désir. Je n’irai pas jusqu’à dire avec lui qu’ouvrir une école c’est fermer une prison, car si cet aphorisme était vrai, tous les coupables devraient être illettrés.
Discours de M. Conte, in Discours prononcés à la séance de rentrée tenue en la grand’chambre du conseil du tribunal le 21 janvier 1895, p. 22. [Disponible en ligne]

Ces faits peuvent se multiplier pour confirmer les paroles de Victor Hugo : « Quiconque ouvre une école, ferme une prison. »
Sir John Lubbock : « Discours d’ouverture », in Annales de l’Institut international de sociologie I. Travaux du premier congrès, Paris, 1895.

Rien de plus illusoire que l’adage « Ouvrez une école, vous fermerez une prison ». Peut-être même est-ce le contraire qui serait le plus vrai.
Jules Rochard (dir.) : Encyclopédie d’hygiène et de médecine publique. Tome premier, livre I, p. 297. Paris, 1890.

Sous le gouvernement de Juillet, on fit un pas en avant. Guizot s’était, un jour, écrié à la tribune : « Ouvrir une école aujourd’hui, c’est fermer une prison dans vingt ans. »
Edmond Neukomm : Mœurs et coutumes du bon vieux temps (temps présent, temps passé), p. 34. Paris, 1887.

J.-J. Rousseau écrivait : « Ouvrir des écoles, c’est fermer les prisons, c’est aussi fermer les hospices. » On a modifié cela. Chaque fois que l’on créera une école, il faudra, paraît-il, créer à côté un hospice pour y traiter les jeunes victimes du surménage intellectuel.
L’Abeille des Vosges, p. 2, 14 août 1887. [Disponible en ligne]

C’est encore à un lord, – lord Macaulay, si je ne me trompe, –qu’appartient la paternité de cette autre formule : « Ouvrir une école, c’est fermer une prison. »
Franck d’Avert : « L’École et la nation. Notes sur l’histoire nationale et pédagogique de la Suisse », in Revue internationale de l’enseignement, v. 12, p. 22. 1886. [Disponible en ligne]

Il est à présumer qu’en multipliant les écoles, on arrivera à diminuer le nombre des condamnations judiciaires : ouvrir des écoles, c’est fermer les prisons.
Eugénie Guinault, lauréat de la Société nationale d’Ecouragement [sic] au Bien : « L’influence des établissements philanthropiques sur la moralité du peuple », in Le Phare : autrefois la Prime : revue bi-mensuelle de la littérature, de l’industrie et des beaux-arts, p. 83, 1er janvier 1878.

Samedi, le citoyen Frébault, député de la Seine, a fait, au cercle du quinzième arrondissement, une conférence sur l’instruction publique aux États-Unis. […] Au point de vue moral, ouvrir des écoles, c’est fermer des prisons.
La Lanterne, journal politique quotidien, p. 4, 15 mai 1877.

Ouvrir une école aujourd’hui, c’est fermer une prison dans vingt ans. (L. Jourdan.)
Pierre Larousse : Grand dictionnaire universel du XIXe siècle, t. 13, p. 169. Paris, 1875. [Disponible en ligne]

M. Louis Blanc vient de publier une remarquable lettre où il proteste contre la prétention étrange de mettre les républicains en dehors des gens de bien. [...] Et s’adressant à M. de Broglie : « Si M. le duc veut dire que nous croyons à la perfectibilité des sociétés comme à celle des individus ; que la société actuelle ne nous paraît pas fermée au progrès ; que nous y voudrions plus d’écoles afin d’y avoir moins de prisons  [...]
Pierre Véron : « Bulletin politique », in Le Charivari, 25 juillet 1873, p. 1. [Disponible en ligne]

Un philanthrope anglais a dit ce mot célèbre : « Ouvrez une école, vous fermez une prison. »
Gaston Lavalley : « Une Poignée de vérités »Mémoires de l’Académie royale des sciences, arts et belles-lettres de Caen, p. 218. 1871. [Disponible en ligne]

Déja, M. Duruy avait posé en fait, qu’ouvrir une école, c’est fermer une prison.
« Chronique économique », in Journal des économistes, t. 45, 1/1/1865, p. 489. [Disponible en ligne]

Ouvrir cent écoles aujourd’hui, c’est fermer dix prisons dans vingt ans.
Louis Jourdan : Le Siècle, 13 octobre 1863, p.1. [Disponible en ligne]

Nous l’avons dit bien des fois : ouvrir une école aujourd’hui, c’est fermer une prison dans vingt ans.
Louis Jourdan : Le Siècle, 8 août 1863, p. 2. [Disponible en ligne]

Jean-Jacques Rousseau disait : « Ouvrir des écoles, c’est fermer des prisons. » M. Jules Lecomte dit que c’est aussi fermer des hospices…
Pierre de l’Estoile : « L’Histoire en pantoufles », in La Presse, 17 mars 1861, p. 2. [Disponible en ligne]

[…] ouvrez des écoles afin de pouvoir diminuer le nombre des prisons […]
Émile Marco de Saint-Hilaire : Histoire des conspirations et des exécutions politiques, t. 4, pp. 128-129. Paris, 1849. [Disponible en ligne]

Je ne dirai pas avec Rousseau : « Souviens-toi, souviens-toi sans cesse que l’ignorance n’a jamais fait de mal, que l’erreur seule est funeste….. » Il suffit de répondre que le nombre des crimes croît en raison de l’ignorance. Mais il est vrai que certains crimes, et les plus dangereux, se multiplient aussi en raison de l’instruction. Je sais le mal de l’ignorance, mais je connais aussi la plaie du faux savoir et du demi-savoir. Oh ! que ce problème est difficile : ouvrir une bonne école, c’est fermer la porte d’une prison et d’un hôpital ; ouvrir une mauvaise école, c’est préparer le vice et l’émeute !
Augustin Cochin : Essai sur la vie, les méthodes d’instruction et d’éducation et les établissements d’Henry Pestallozi, p. 96, 1848. [Disponible en ligne]

Une école de plus, une prison de moins, par M. Houry.
M. Allard : « Livres pour tous les établissements d’instruction primaire », in Recueil méthodique des lois, ordonnances, règlements, arrêtés et instructions, relatifs à l’enseignement, à l’administration et à la comptabilité des écoles normales primaires, p. 270. Paris, 1843. [Disponible en ligne]

Une école de plus, une prison de moins, ou des Avantages de l’instruction primaire et de la fréquentation des écoles pendant toute l’année
Titre du livre de Louis-Clément Houry, Lons-le-Saunier, 1838. Mémoire primé par la Société d’émulation du Jura. [Disponible à la BnF] [À propos de l’auteur]

Ouvrir des écoles c’est fermer les prisons.
Félix Bogaerts, Pensées et maximes, p. 125. Bruxelles, 1837. [Disponible en ligne]

Grande nouvelle ! éclatante nouvelle ! incroyable nouvelle ! Si elle se confirme, ce sera, dans toute la Belgique, une fête nationale : le canon tonnera de ville en ville, et le carillon volera de clocher en clocher jusque sur les tours de la cathédrale de Bruxelles. Léopold sortira processionnellement de son palais, et marchera de sa personne jusqu’aux portes de sa capitale, suivi d’un brillant cortège. Il y aura, le soir, illumination générale et spectacle gratis. On ouvrira les prisons et on fermera les écoles. Bref, ce sera, dans tous les Pays-Bas, une jubilation universelle  et à cette occasion, tous les cœurs seront pleins et tous les pots de bière seront vides.
« Le neuf août a compté la dot de Léopold ? », in Le Charivari, 20 juin 1835, p. 2. [Disponible en ligne]

Quand le plus grand nombre de vos administrés aura reçu l’instruction primaire, il vous sera plus aisé de les gouverner, car alors ils comprendront mieux leurs devoirs aussi bien que leurs droits. Il vous faudra moins de gendarmes, moins de prisons, moins de dépôts de mendicité, car plus l’instruction se répand dans les classes inférieures, plus on voit diminuer la mendicité, les délits et les crimes
Le Patriote, 22 octobre 1831, p. 1. [Disponible en ligne]

Des écoles sont ouvertes pour l’enfant, pour l’adolescent et même pour l’adulte, encore plongé dans l’ignorance ; on attaque le vice sur toutes ses formes, on soulage la misère partout où elle se rencontre ; on sait tirer des châtimens mêmes un moyen de réforme morale, et la prison est transformée en école [...]
« Introduction », in Journal des missions évangéliques, 1 janvier 1826, p 9. [Disponible en ligne]

À ce stade, on concluera que Félix Bogaerts est, à ce jour, le premier auteur documenté (en 1837) de cette formulation concise d’un concept apparemment apparu (au moins) une dizaine d’années plus tôt (1826), selon lequel l’instruction réduirait la criminalité. Aucune preuve ne montre que Guizot l’ait ainsi exprimée en 1832, ni Hugo (avant ou après).

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