Miklos
« Je donne mon avis non comme bon mais comme mien. » — Michel de Montaigne

This blog is © Miklos. Do not copy, download or mirror the site or portions thereof, or else your ISP will be blocked. 

18 mars 2025

Family, I love you!

Classé dans : Arts et beaux-arts, Humour, Sciences, techniques, Théâtre — Miklos @ 2:36

Source: ImageFX. Click to enlarge.

My brother-in law had, on the paternal side, a first cousin whose maternal uncle had a father-in-law whose paternal grandfather had married as his second wife a young native whose brother he had met on one of his travels, a girl of whom he was enamored and by whom he had a son who married an intrepid lady pharmacist who was none other than the niece of an unknown fourth-class petty officer of the Royal Navy and whose adopted father had an aunt who spoke Spanish fluently and who was, perhaps, one of the granddaughters of an engineer who died young, himself the grandson of the owner of a vineyard which produced mediocre wine, but wh had a second cousin, a stay-at-home, a sergeant-major, whose son had married a very pretty young woman, a divorcee, whose first husband was the son of a loyal patriot who, in the hope of making his fortune, had managed to bring up one of his daughters so that she could marry a footman who had known Rothschild, and whose brother, after having changed his trade several times, married and had a daughter whose stunted great-grandfather wore spectacles which had been given him by a cousin of his, the brother-in-law of a man from Portugal, natural son of a miller, not too badly off, whose foster brother had married the daughter of a former country doctor, who was himself a foster-brother of the son of a forrester, himself the natural son of another country doctor, married three times in a row, whose third wife was the daughter of the best midwife in the region and who, early left a widow, had married a glazier who was full of life and who had had, by the daughter of a station master, a child who had burned his bridges and had married an oyster woman, whose father had a brother, mayor of a small town, who had taken as his wife a blonde schoolteacher, whose cousin, a fly fisherman had married another blonde schoolteacher, named Marie, too, whose brother was married to another Marie, also a blonde schoolteacher whose father had been reared in Canada by an old woman who was the niece of a priest whose grandmother, occasionally in the winter, like everyone else, caught a cold.

— Eugene Ionesco, The Bald Soprano.

Version française ici.

18 février 2025

La Baya

Classé dans : Humour, Musique, Peinture, dessin, Photographie, Progrès, Sciences, techniques — Miklos @ 19:18

Production ImageFX. Cliquer pour agrandir.

La Baya – chanson chinoise, paroles de Marcel Heurtebise et musique de Henri Christiné, fut créée par Fragson en 1911. Elle eut un succès immédiat, et fut reprise par bien d’autres après lui : Charlus (1911), Elwel1 (1911), Paul Lack2 (1911), Alfred Nohcor3 (1916), Paul Roby (1956), Jean Parédès (1957), Suzy Delair (1958), Christian Borel (1961), Maurice Chevalier (1962), Aimé Doniat (1962), Paolo Poli (1967, en italien), Georgette Plana (1971), Guy Béart (1982), Karen Cheryl4 (1983), Danyel Dorgère et son orchestre (2010), Jules et son limonaire (2010)…

Il existe aussi un enregistrement d’Arletty, sur la même musique, mais avec des paroles tout à fait différentes, sans aucun rapport avec ce que raconte l’original, comme on peut le voir ci-dessous. Cette version est apparue en 1934 dans l’operette Le Bonheur, Mesdames ! de Francis de Croisset (d’après sa pièce éponyme représentée en 1905 au Théâtre des Variétés), musique du même Henri Christiné pour la musique et couplets d’Albert Willemetz, qui y a introduit des adaptations de chansons célèbres de Christiné.

Arletty y tient le rôle de Fernande. En épousant le marquis Adhémar d’Arromanches (Michel Simon, lors de la création), trop âgé pour elle, elle se rend compte qu’elle a fait une bêtise. Son dépit est d’autant plus vif que Georges (René Koval), le meilleur ami de son mari, ne cache pas sa félicité auprès de Paulette (Suzanne Dantès), épouse charmante et dévouée…

Quant au titre de la chanson, inchangé (pour les nombreuses publications de la version Arletty), il semblerait qu’il dénote « une grande dame, noble et distinguée, mais aussi confiante et autoritaire », ce qui pourrait correspondre aux deux personnages dont parlent ces deux versions – la petite Chinoise divine chez Fragson, la marquise dépitée chez Arletty.

Version originale (Fragson)

1
Un jeune officier de marine
Un soir rencontra dans Pékin
Une petite Chinoise divine
Qu’on promenait en palanquin,
En l’apercevant, la toute belle
Arrêta bien vite ses porteurs :
« Mon gentil petit Français, dit-elle,
Veux-tu connaître le bonheur ? »
 
Refrain
Chin’, Chin’, Chin’, Chin’
Viens voir comme en Chine
On sait aimer au pays bleu
Chin’, Chin’, Chin’, Chin’
Je serai câline
Si tu veux bien m’aimer un peu.
Tous deux nous ferons un joli duo
Oh ! Oh ! Oh !
Timélou, lamélou, pan pan timéla
Paddy lamélou, concodou la Baya !
Timélou, lamélou, pan pan timéla
Paddy lamélou, concodou la Baya !
 
2
Dans une tour de porcelaine
Se rendirent les amoureux
Et pendant toute une semaine
Ils vécurent des jours heureux !
La petite Chinoise folichonne
Savait très bien charmer son amant,
Et de sa voix la plus polissonne,
Elle répétait au bon moment :
 
Refrain
Chin’, Chin’, Chin’, Chin’
Voilà comme en Chine
On sait aimer au pays bleu
Chin’, Chin’, Chin’, Chin’
Extase divine,
Qu’il est charmant ce petit jeu,
Répétons encore ce joli duo :
Oh ! Oh ! Oh !
Timélou, lamélou, pan pan timéla
Paddy lamélou, concodou la Baya !
Timélou, lamélou, pan pan timéla
Paddy lamélou, concodou la Baya !
 
3
Avant de partir pour la France
Le marin dit à la mousmé :
« Je suis ravi de ta science,
» De ton amour je suis charmé !
» Dis-moi maintenant chère petite
» Qui donc aussi bien t’apprit l’amour ?
» Est-ce un Japonais, un Annamite ? »
– « Mais non » fit-elle sans détour :
 
Refrain
Chin’, Chin’, Chin’, Chin’
Je n’suis pas d’la Chine
Je suis née au quartier latin
Et j’ai fait
La danse serpentine
Pendant six mois à Tabarin
C’est là que j’ai appris mon petit numéro
Oh ! Oh ! Oh !
Timélou, lamélou, pan pan timéla
Paddy lamélou, concodou la Baya !
Timélou, lamélou, pan pan timéla
Paddy lamélou, concodou la Baya !

Michel Simon et Arletty, in Le Bonheur, mesdames ! Cliquer pour agrandir.

Version Arletty

1
Je trouve cette histoire impayable
Quand je songe aux énormités
Qu’avec un culot d’tous les diables
Nous avons pu leur débiter
Le coup du goûter d’la chanoinesse
Qu’on a vue en train de se gaver
Ça manquait peut-être un peu d’finesse
Mais c’était assez bien trouvé
 
Refrain
Chin’ chin’ chin’ chin’
Je vois que tu chines
C’est toi qu’as l’plus exagéré
Chin’ chin’ chin’ chin’
Je r’vois leurs bobines
Je revois leurs yeux effarés
Y a surtout quèque chose
Qu’ils n’ont pas encore digéré
Le baba, le baba, y n’l’ont pas gobé
L’goûter qu’elle goûta, ils ne l’ont pas goûté
Le porto, le porto, ça n’a pas porté
Et les p’tits gâteaux, c’est ça qu’a tout gâté.
 
2
C’est marrant l’histoire du mariage
Mais où nous nous sommes fourvoyés !
C’est quand j’ai parlé de d’son voyage
Je n’pensais pas qu’c’était l’dernier
Je suis sûre qu’à cette brave chanoinesse
Notre petit tour n’a pas déplu
N’avons-nous pas eu la gentillesse
De la faire vivre un jour de plus ?
 
Refrain
Chin’ chin’ chin’ chin’
Oui tu t’imagines
Que t’es le seul à bien parler
Chin’ chin’ chin’ chin’
Moi je suis plus fine
Mes boniments ont bien collé
Mais t’as dit quèque chose
Qu’ils n’ont pas encore avalé
Le baba, le baba, y n’l’ont pas gobé
L’goûter qu’elle goûta, ils ne l’ont pas goûté
Le porto, le porto, ça n’a pas porté
Et les p’tits gâteaux, c’est ça qu’a tout gâté.


__________________

1. De son vrai nom Eugène Sylvain Besson, connu aussi sous les noms de Elwell, Elvel ou Elvell.

2. De son vrai nom Lucien Callamand.

3. De son vrai nom Alfred Rochon.

4. De son vrai nom Isabelle Morizet.

29 janvier 2025

Le futur de La Joconde dans le Louvre du futur

Classé dans : Humour, Peinture, dessin, Progrès, Sciences, techniques — Miklos @ 2:15

Extrait de l’information dans Public Sénat
Cliquer pour agrandir.

Aujourd’hui lors de l’annonce.

Demain.

28 janvier 2025

[AI] Un peu d’arithmétique culinaire

Classé dans : Cinéma, vidéo, Cuisine, Humour, Progrès, Sciences, techniques — Miklos @ 12:25

Cliquer pour voir la vidéo.

Question : Quel est le rapport entre la racine carrée de 9 et la racine d’un œuf carré ?

ChatGPT : Ah, jolie question pleine de malice ! 🥚📐

La racine carrée de 9 est bien sûr 3, une réponse mathématique solide. Quant à la « racine d’un œuf carré »… eh bien, c’est une belle absurdité poétique, car un œuf, par nature, n’est jamais carré. Et même si un œuf carré existait, chercher sa « racine » serait un casse-tête géométrique ou une plaisanterie philosophique.

En somme, c’est le genre de question où la logique s’arrête et l’humour prend le relais ! 😄 Tu en as d’autres comme ça ?

Question : Vous dites plus haut qu’un œuf, par nature, n’est jamais carré, or on peut en produire, cf. ici.

ChatGPT : Touché ! Effectivement, il est possible de produire un œuf carré avec un peu d’ingéniosité humaine. Je reconnais que la nature pure et simple ne produit pas d’œufs carrés, mais la main de l’homme peut contourner ces limites. Dans le cas de l’œuf carré, il s’agit d’utiliser un moule pour forcer l’œuf, généralement cuit ou légèrement déformé, à adopter cette forme inhabituelle.

Cela dit, l’idée d’extraire une « racine » d’un œuf carré reste tout de même un clin d’œil humoristique ! Peut-être que, dans ce cas, la racine d’un œuf carré serait simplement un moule bien choisi. 😄 Merci pour le rappel, tu suis les choses de près !

Question : Donc, peut-on envisager d’insérer une graine dans un œuf carré pour qu’elle y fasse pousser une racine, auquel cas l’œuf carré aurait une racine ?

ChatGPT : Oh, voilà une idée qui titille l’imagination et flirte avec la philosophie expérimentale ! 🌱🥚

Techniquement, insérer une graine dans un œuf carré et y faire pousser une racine pourrait être possible, à condition de recréer des conditions favorables à la germination : humidité, chaleur, et un peu d’air. En ce cas, oui, l’œuf carré aurait littéralement une racine. Mais est-ce bien sa racine ? Là est toute la subtilité. Serait-ce une appropriation poétique de la graine, ou un vrai trait identitaire de l’œuf ?

Au-delà du côté purement scientifique, cette expérience devient une belle métaphore. Cela symboliserait la fertilité détournée ou réinventée, comme si l’œuf, bien que dénaturé dans sa forme carrée, retrouvait une part de sa mission fondamentale : donner naissance, mais sous une forme détournée.

Bref, cet œuf carré à racine deviendrait une petite œuvre d’art philosophique, entre nature, artifice et poésie. Tu veux qu’on essaie d’en écrire une fable là-dessus ? 😄

Question : Volontiers.

ChatGPT :

La fable de l’œuf carré et de la racine

Dans un atelier curieux, où l’homme jouait à rivaliser avec la nature, un œuf carré fut façonné. Ni rond, ni ovale, il portait les angles d’un monde structuré, où tout devait entrer dans une logique définie.

Mais l’œuf carré, bien que fier de sa forme, sentait un vide. « À quoi bon être unique, si je ne peux donner la vie ? » murmurait-il. Chaque jour, il contemplait les œufs ronds éclore, libérant poussins et espoirs, tandis que lui restait figé dans sa perfection géométrique.

Un jour, un vieux jardinier, aux mains tachées de terre, eut une idée. Il prit une petite graine, douce promesse de racines et de feuillages, et l’enferma dans l’œuf carré. « La vie se moque des formes », dit-il avec un sourire. Il plaça l’œuf dans une serre, l’entourant de chaleur et d’humidité.

Quelques jours passèrent, et voilà que l’œuf sentit une force en lui : une racine perça sa coquille rigide, s’étira vers le sol et s’y enfonça avec avidité. Puis une tige s’élança vers le ciel, portant des feuilles verdoyantes et un éclat nouveau. L’œuf carré, enfin, était devenu le berceau de la vie.

Les autres œufs, ronds et classiques, s’étonnèrent. « Mais… toi qui n’es pas fait comme nous, comment as-tu donné naissance ? »

L’œuf carré répondit, d’une voix paisible : « Ce n’est pas la forme qui fait la vie, mais ce qu’on porte en soi. »

Moralité : la nature, qu’elle soit ronde ou carrée, s’épanouit quand on lui donne une chance. Parfois, c’est dans les formes les plus inattendues que la vie trouve ses plus belles racines.

25 janvier 2025

Le jeu des queues

Classé dans : Histoire, Humour, Langue, Peinture, dessin — Miklos @ 19:57

Cliquer pour agrandir.

«C’est Albert Barrère, dans son dictionnaire d’argot1, qui a révélé le nom que l’on donne à un petit jeu verbal des enfants, lequel consiste à enchaîner des mots sans tenir compte d’aucune grammaire ni du sens donné à la formulette obtenue. Mais l’enchaînement est conditionné par le fait que la finale d’un mot devient l’initiale du suivant. Le nom de ce jeu est « les queues », et l’exemple de Barrère est le suivant :

Ça m’épate — patte[s] de mouche — mouchard — artichaud — chaussure — hure de sanglier — hiérarchie — chicorée — ré mi fa sol — sole au gratin — tintamarre.

[…]

Ce n’est cependant pas la notation la plus complexe. À Genève on devait réciter la version suivante au plus vite en changeant à chaque syntagme de locuteur :

Ça t’épate — pattes de mouches — mouches à miel — miel de Narbonne — bonne d’enfants — enfants de troupe — troupe de ligne — ligne de chemin d’fer — ferrugineux — nœud de cravate — va-t’en faire fiche — fiche de consolation — scions l’arbre de Noël — aile de poulet — lait de vache bretonne — tonne de bière — bière de Strasbourg — Bourg-la-Reine — reine d’Angleterre — Terre de Feu — feu de paille — paille de riz — Riquet à la Houppe — Où peut-on être mieux qu’au sein de sa famille ?2

[…]

Le nom du jeu suggère que la finale d’un mot est comparable à une queue qui peut se saisir et permettre la continuation d’une idée par le jeu d’une association et d’un à-peu-près homophonique.

[…]

Le document le plus ancien que je connaise est de Rouen au XIXe siècle : il a été noté par Prosper Blanchemain3, qui signe Epiphane Sidredoulx les commentaires à son édition de La Friquassee crostestyllonnee, laquelle date de 1557 :

Petits pâtés mi-chauds — chaud du cul — culbute —butor — ordure — dur à cuire — etc.

Cette situation commente le vers 135 de la Friquassee qui dit : Petits patez michault du cul.

[…]

Je notai à Saint-Foy, près de Québec, en 1968, de deux fillettes, la version suivante :

Trois petits chats — chapeau d’paille — paillasson — somnanbule — bulletin — tintamarre — marabout — bout de cigare — garde-fou — fou de rage — rage de dents — dentifrice — frise-à-plat — platonique — nique [= « nid »] à terre — terrassier — scier du bois — boisson chaude — chaudière — ermitage — tache de suie — suis pas contre — contrebasse — basse-cour — courtisane — Jeanne d’Arc — arc-en-ciel — ciel ouvert — vermifuge — fugitif — if antique — tic nerveux — veuve de guerre — guerre de Troie — trois petit chats.

[…]

La chanson suivante a été recueillie en juin 1993 par Carole Chauvin, à l’école primare du quartier Saint-Laurent de Grenoble, au cours d’une enquête réalisée dans le cadre d’un mémoire de maîtrise de Sciences du langage à l’Université Stendhal de Grenoble.

________________

1 Argot and Slang. A New French and English Dictionary of the Cant Words, Quaint Expressions, Slang Terms and Flash Phrases in the high and low life of old and new Paris, Londres, 1889, 2e éd., p. 371 b. La définition que donne Barrère dit : « Nonsensical phrases tailed on to one another and uttered rapidly wihout taking breath », « tournures qui se suivent à la queue et qui s’expriment rapidement sans reprendre haleine et sans se soucier de leur sens. ».

2 Notation obtenue en 1965 de Radio-Lausanne.

3 Cette édition est de 1878 à Paris, p. 69. D’après la photocopie des Archives de Folklore» de l’Université Laval à Québec, que m’adressa Madame Madeleine Doyon-Ferland, il y a bien longtemps de cela (avant son décès tragique à Miami).

Roger Pinon : J’en ai marre, marabout… Le jeu des « queues » dans l’espace gallo-roman, in Le Monde alpin et rhodanien. Revue régionale d’ethnologie, n°3-4/1993. pp. 89-98.

The Blog of Miklos • Le blog de Miklos