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« Je donne mon avis non comme bon mais comme mien. » — Michel de Montaigne

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25 mai 2023

Effets singuliers de l’air corrompu dans les appartemens

Classé dans : Littérature, Non classé, Peinture, dessin, Santé — Miklos @ 18:42

William Julian-Damazy (1862-19??), « Cauchemar »,
illustration du Horla de Guy de Maupassant (source).

«M. P…, architecte de Vienne, se rendit pour affaires à la campagne du baron de…. ; l’une des plus belles chambres du château lui fut assignée pour demeure. A peine fut-il couché qu’il crut se sentir enlever de son lit et transporter çà et là dans la chambre ; tantôt il se trouvait sur le lit, tantôt dessous, tantôt près de la porte ou des fenêtres, tantôt au milieu d’une énorme cheminée : cependant il ne faisait pas assez clair pour que M. P… distinguât tous les objets. Ce n’était point une illusion, il sentait le mouvement, il reconnaissait chaque lieu de la chambre. Le lendemain matin il parut au déjeuner pâle et défait comme après une nuit sans sommeil ; mais par une délicatesse naturelle, il ne donna que des réponses évasives aux questions de ses hôtes. La seconde nuit amena les mêmes apparitions, et le lendemain il se trouva plus pâle et plus abattu, mais n’en vint à aucune explication.

La troisième nuit fut comme les premières ; ses joues décolorées et ses yeux enfoncés excitèrent, le lendemain matin, les inquiétudes de la famille. Le baron prit à part M. P…, et le pressa de lui dire franchement s’il n’avait point éprouvé quelque chose de désagréable dans sa chambre à coucher. Alors celui-ci raconta tout, et le baron lui avoua que depuis long-temps cette chambre était réprouvée dans la maison ; que personne n’y voulait habiter, et qu’aucun des domestiques n’osait y entrer seul.

Après cette explication, M. P… demanda la permission d’examiner le local : il trouva que la cheminée murée en haut ne laissait point entrer l’air ; les fenêtres d’ailleurs demeuraient toujours fermées, et les portes n’étaient presque jamais ouvertes ; il reconnut également que la chambre, située dans une aile du bâtiment, était surmontée d’un toit auquel ne s’apercevait pas la moindre ouverture. Il conclut que le gaz méphytique, renfermé dans le grenier, devait pénétrer en partie dans la salle, au travers de vieilles hoiseries ; là cet air corrompu, et qui ne pouvait se renouveler, influait sur le cerveau de manière à exciter un délire momentané qui présentait à l’imagination ces visions nocturnes.

M. P… fit un rapport de ses observations, et travailla à remédier au mal. Les portes et fenêtres furent ouvertes ; un courant d’air fut établi dans la cheminée, et une ouverture pratiquée au toit par deux couvreurs. L’air qui sortit de cette ouverture était d’une qualité tellement méphytique, que l’un des ouvriers se trouva mal, et serait tombé sans le secours de son camarade.

Cette nuit même, M. P… coucha dans la chambre ; comme il n’avait pas reposé depuis trois jours, il dormit mieux que jamais, et l’on n’entendit plus parler d’apparitions.»

Une scène de ce genre est décrite dans l’Antiquaire de Walter Scott, tom. i, chap. x.

Le Magasin pittoresque, 1er janvier 1834, p. 55.

21 avril 2020

Apéro virtuel XXX : de l’exposition Léopold Chauveau et de popotames – de la Société de gens de lettres et des subtiles différences entre plagiat et inspiration – d’une autre épidémie, celle de la tulipomania…

Classé dans : Non classé — Miklos @ 0:01

Lundi 20/4/2020

À l’occasion de l’exposition Au pays des monstres. Léopold Chauveau (1870-1940) qui se tient au Musée d’Orsay jusqu’en juin, Michel nous a montré la brève et très belle et très curieuse vidéo la présentant, nous a parlé brièvement du remarquable Léopold Chauveau – médecin, sculpteur, illustrateur et auteur de livres pour adultes et enfants – et de son non moins remarquable père, Auguste, un des précurseurs méconnus de la théorie moderne de la vaccination, et pour finir nous a lu un passage qui lui est consacré dans Écrire pour la jeunesse en France et en Allemagne dans l’entre deux-guerres de Mathilde Lévêque, où cette dernière montre son opposition aux racismes (et son soutien au végétarisme), en 1927, en citant un extrait de son roman Les cures merveilleuses du docteur Popotame. Ce passage a déclenché un débat chez les participants sur cette façon de parler des nègres et des blancs, puis des usages de « nègre » en littérature (Le nègre du Narcisse de Joseph Conrad – 1897 ; Petits contes nègres pour les enfants des Blancs de Blaise Cendrars, 1928 ; Dix Petits Nègres, d’Agatha Christie, 1929, et les métamorphoses ultérieures de son titre) et en boulangerie-pâtisserie (les fameuses têtes de nègre). Pour finir, Michel a cité un court conte (Le biberon de Vendredi de Pierre Mille dont le héros s’appelle le gosse Popotame, à l’instar du docteur éponyme chez Chauveau et publié la même année).

Françoise (P.) a été fidèle au thème proposé, « lettre(s) », en nous parlant de la Société des gens de lettres, fondée en 1838, afin de se protéger collectivement contre l’exploitation illégale de leurs œuvres, ce qui a entraîné un autre débat, sur la réutilisation par des créateurs (par exemple : des compositeurs) de créations d’autrui, sans que cela soit forcément considéré comme plagiat, voire les variations écrites au fil des siècles sur une mélodie particulière (à l’instar des centaines de compositeurs ayant repris le thème des Folies d’Espagne) ou les nombreuses interprétations d’une même mélodie (pour exemple, Sombre Dimanche).

Pour clore cet apéro, Jean-Philippe nous parla de l’épidémie de tulipomania qui fit rage en Hollande, entre 1634 et 1637, notamment grâce à un virus qui donnait aux tulipes des combinaisons de couleurs (en fait : de dépigmentation) fort extraordinaires, et faisaient qu’on se les arrachait (métaphoriquement) à des prix non moins extraordinaires (source : La Tulipe, de Anna Pavord), ce que Sylvie dit avoir lu in L’irrésistible ascension de l’argent de Niall Ferguson, suivie (comme on pouvait s’y attendre) par un krach.

18 juillet 2018

Europe 1 n’est pas 1 en géographie…

Classé dans : Non classé — Miklos @ 19:31


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La Samaritaine est dans le VIIe maintenant ? Ou alors, la Mairie de Paris a-t-elle décidé de renommer les quatre premiers arrondissements « VIIe » ?

En fait, c’est un raccourci bien malheureux… L’article en question dit plus bas : « Un homme suspecté d’un vol à main armée dans un magasin de montres de luxe du VIIe arrondissement de Paris, s’est retranché en début d’après-midi sur le chantier de la Samaritaine dans le centre de Paris. »

29 octobre 2016

Quand des sénateurs se recyclent dans les postes, cachet (d’aspirine) de ces postes faisant foi…

Classé dans : Non classé — Miklos @ 12:32

Premier cas :


Carte postale à destination de Bruxelles, écrite et postée le 26 septembre à Haïfa en Israël, tamponnée par la poste israélienne le 9 octobre, livrée par la poste belge le 28 octobre (de la même année).
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Conclusion :


Le chemin qu’emprunte le postier vers la Belgique passe par le Congo belge.
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Deuxième cas :


Carte postale à destination de Paris, écrite et postée le 27 septembre à l’aéroport Ben Gourion d’Israël, tamponnée par la poste israélienne le 13 octobre, livrée par la poste française le 25 octobre (de la même année).
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Conclusion :


Le chemin qu’emprunte le postier vers la France
suit les traces de Bonaparte en traversant l’Égypte.
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