Miklos
« Je donne mon avis non comme bon mais comme mien. » — Michel de Montaigne

This blog is © Miklos. Do not copy, download or mirror the site or portions thereof, or else your ISP will be blocked. 

4 octobre 2025

Pompompom

Classé dans : Histoire, Humour, Langue, Nature, Peinture, dessin, Progrès, Sciences, techniques — Miklos @ 18:46

Cliquer pour agrandir. Source : Whisk.

Madame Pompadour est assise sous un pommier, devant son château au majestueux portail garni de magnifiques pommellesFerrures de portes, un chat pommeléCouvert de taches rondes grises et blanches sur les genoux, des pomelosArbre du groupe des agrumes, probablement issu du croisement de l’oranger et du pamplemoussier sur une petite table. Elle se met de la pommade sur le bras. Un pompier lui verse un peu de PommardVin français d’appellation d’origine contrôlée (AOC), produit sur une partie de la commune de Pommard, en Côte-d’Or. Au loin à gauche, un psychopompeQui conduit les âmes des morts dans l’autre monde, antique employé de pompes funèbres*, attend de la faire descendre hors de ce monde. À droite, un pomologueSpécialiste de fruits comestibles portant de belles pompesChaussures (populaire). utilise une pompe pour arroser des fleurs de son jardin.

____________

*À ce propos, on ne peut omettre de mentionner l’Institut de Psychopompe-funébrisme International, fondé en 1914.

29 juillet 2025

Learn how to travel light

Click to enlarge. Source: Whisk.

News Flash — Philosopher Boards Plane
with Nothing but Wit

ATHENS, 29 July 2025 — In an unexpected yet oddly fitting turn of events, Diogenes of Sinope, the ancient Greek philosopher famed for his ascetic lifestyle, was spotted boarding a commercial passenger flight today—clad in a simple tunic, armed with biting irony, and carrying no luggage whatsoever.

Witnesses aboard Flight 342 from Athens to New York reported that Diogenes strode past the long line of passengers burdened with overstuffed suitcases, neck pillows, portable foot massagers, and emotional support gadgets, all while sipping from a wooden cup—which he promptly discarded upon seeing a child drink from cupped hands.

“He looked around and said, ‘How many things these people need that I do not,’” said a flight attendant, who later found him reclining under a row of empty seats, scoffing at the in-flight entertainment system.

Airline staff attempted to charge him for having no carry-on item, citing a “personal item minimum fee” recently introduced, but Diogenes responded by curling up in the overhead compartment and refusing to come down unless they proved they themselves were not excess baggage.

As the plane soared above the clouds, passengers debated whether his presence was performance art, a prank, or a long-delayed layover from antiquity.

The philosopher reportedly requested no meal, only air and freedom.

More as this story develops—or doesn’t, if he gets off in the cargo hold.

ChatGPT

20 juillet 2025

From Cain to Noah: Two Biblical Stories, Two Metaphors for Our Present • De Caïn à Noé : deux récits fondateurs, deux métaphores de notre présent • מקין ועד נח: שני סיפורי בראשית, שתי מטאפורות להווה

Albrecht Dürer: Cain Killing Abel (1511) • Gustave Doré : The Déluge (1866).
Click to enlarge

Englishfrançaisעברית

At the very beginning of the Book of Genesis, two tragic events mark humanity’s entry into history: the murder of Abel by his brother Cain, and then the Flood that nearly wipes out all life. Beyond their role as ancient narratives, often relegated to the status of myth, these stories contain powerful archetypes that echo disturbingly with today’s global crises: the rise of human violence and the accelerating climate breakdown.

Cain and Abel: The Broken Bond of Brotherhood

Cain’s murder of Abel, the first fratricide in the Bible, is more than a crime of passion. It marks a fundamental rupture in human relationships—the birth of jealousy, rivalry, and violence within the closest of bonds: brotherhood. God does not prevent Cain’s act, but afterwards confronts him with a haunting question: “Where is Abel thy brother?”

That question still echoes in our time. Social tensions, economic inequality, and inter­com­munal conflicts are modern expressions of that primordial tragedy. The bond of brotherhood, which should unite us, weakens under the pressure of a competitive and individualistic world. On a global scale, wars, urban violence, and even the rise of hate speech online are all contemporary forms of that same ancient impulse. Like Cain, humanity seems doomed to wander—unable or unwilling to hear the cry of spilled blood.

The Flood: Divine Punishment or Climate Metaphor?

A few chapters later, Genesis tells of another catastrophe: the Flood. Humanity, corrupted and filled with evil, is erased from the face of the Earth. Only Noah, found righteous, is spared—along with his family and a remnant of the living. While this story has traditionally been read as a moral reckoning, it can also be understood as an allegory of our current ecological crisis.

Today, it is no longer divine rain, but our own actions—industrial pollution, excessive consumption, ecological neglect—that drive rising sea levels, unprecedented droughts and uncontrollable wildfires, torrential rains and destructive floods. Like in the time of Noah, nature seems to be turning against those who have betrayed it. The climate is unraveling, and this modern deluge comes with no ark large enough for all.

From Genesis to the Anthropocene

Taken together, these two biblical stories draw a thread between human moral decay and the unraveling of the natural world. The first reveals the moral breakdown between people; the second, the physical consequences of that breakdown. Through symbolic language, Genesis seems to anticipate what we now call the Anthropocene—a geological epoch defined by human impact on Earth’s systems.

These are not just religious myths; they are mirrors held up to our age. They ask us to face our moral and ecological responsibilities. Will we continue to play the role of Cain, or seek a path to reconciliation? Must we wait for a second flood before acting—or can we build a new ark, not of wood, but of conscience and collective resolve?

Albrecht Dürer: Cain tuant Abel (1511) • Gustave Doré : Le Déluge (1866).

Aux premières pages de l’Ancien Testament, deux événements tragiques viennent marquer l’entrée de l’humanité dans l’histoire : le meurtre d’Abel par son frère Caïn, puis le Déluge qui engloutit presque toute vie. Derrière ces récits ancestraux, souvent relégués au rang de mythes fondateurs, se cachent des archétypes puissants qui résonnent étrangement avec les crises actuelles : la montée de la violence sociale et le dérèglement climatique.

Caïn et Abel : la fraternité brisée

Le meurtre d’Abel par Caïn, premier fratricide de l’histoire biblique, n’est pas qu’un simple crime passionnel. Il symbolise une rupture fondamentale dans la relation humaine : l’émergence de la jalousie, de la compétition et de la violence au sein même de la fraternité. Dieu n’intervient pas pour empêcher le geste de Caïn, mais il le confronte ensuite à sa responsabilité : « Où est ton frère Abel ? »

Cette question continue de hanter notre époque. Les tensions sociales, les inégalités économiques, les conflits inter­com­mu­nautaires sont autant de déclinaisons contemporaines de ce premier drame. Le lien fraternel, censé unir les hommes, cède peu à peu sous la pression d’un monde compétitif et individualiste. À l’échelle globale, les conflits armés, les violences urbaines ou encore la montée de la haine en ligne sont les nouvelles formes de cette violence primitive. Comme Caïn, l’humanité semble condamnée à errer, incapable de reconnaître la voix du sang versé.

Le Déluge : punition divine ou métaphore climatique ?

Quelques chapitres plus loin, la Bible raconte un autre cataclysme : le Déluge. L’humanité, devenue corrompue, pervertie par le mal, est effacée de la surface de la Terre par les eaux. Seul Noé, jugé juste, est sauvé avec sa famille et un échantillon du vivant. Si le récit a des accents de purification morale, il peut aussi se lire comme une allégorie saisissante de notre crise climatique actuelle.

Aujourd’hui, ce ne sont plus des pluies divines, mais les conséquences bien humaines de nos choix industriels, de notre consommation excessive et de notre aveuglement écologique qui provoquent la montée des eaux des mers, les pluies torrentielles et les innondations destructrices, les sécheresses extrêmes, les feux incontrôlables. Comme au temps de Noé, la nature semble se retourner contre ceux qui l’ont trahie. Le climat devient chaotique, déréglé, et ce déluge moderne s’annonce sans arche pour tous.

De la Genèse à l’Anthropocène

Pris ensemble, ces deux récits bibliques dessinent un fil rouge entre la violence humaine et le dérèglement du monde. Le premier révèle la fracture morale entre les hommes ; le second, les conséquences physiques de cette corruption. La Bible, par son langage symbolique, semble pressentir ce que nous appelons aujourd’hui l’Anthropocène : une époque où l’humanité est à la fois actrice de sa propre violence et responsable de l’altération de la planète.

Plus que des mythes religieux, ces récits nous tendent un miroir. Ils posent la question de notre responsabilité morale et écologique. Allons-nous continuer à jouer le rôle de Caïn, ou trouverons-nous une voie de réconciliation ? Attendra-t-on un nouveau déluge pour réagir, ou peut-on encore construire une arche – non de bois, mais de conscience et d’action ?

(1511) אלברכט דירר : קין הורג את הבל • (1866) גוסטב דורה : המבול.
לחץ להגדלה

בדפים הראשונים של ספר בראשית, שני אירועים טרגיים מסמנים את כניסת האנושות להיסטוריה: רצח הבל בידי אחיו קין, ולאחר מכן המבול שמכלה כמעט כל חי. מעבר לסיפורים הקדומים האלה, שלעיתים נתפסים כמיתוסים בלבד, מסתתרים ארכיטיפים רבי עוצמה שמהדהדים באופן מטריד עם משברי ההווה – האלימות הגוברת בחברה האנושית והמשבר האקלימי הגלובלי.

קין והבל: האחווה שנשברה

רצח הבל בידי קין, הרצח הראשון במקרא, אינו רק פשע מתוך קנאה. הוא מסמל שבר עמוק בקשר האנושי: הופעתה של קנאה, תחרות ואלימות בתוך האחווה עצמה. אלוהים אינו מונע את הרצח, אך הוא פונה אל קין בשאלה נוקבת: אֵי הֶבֶל אָחִיךָ?“

שאלה זו ממשיכה לרדוף את זמננו. מתחים חברתיים, פערים כלכליים, עימותים בין קבוצות – כל אלה הן גרסאות מודרניות לטרגדיה הקדומה. הקשר האחאי, שהיה אמור לאחד בין בני האדם, הולך ומתפורר בעולם של אינדיבידואליזם ותחרות. בקנה מידה רחב יותר, המלחמות, האלימות העירונית, ושנאת החינם ברשתות החברתיות – כל אלה הם גילויים עכשוויים של אותה אלימות קדומה. כמו קין, נראה שהאנושות נידונה לנדוד, בלי יכולת להכיר בקולו של הדם שנשפך.

המבול: עונש אלוהי או מטאפורה אקלימית?

בהמשך הסיפור המקראי מופיע אסון נוסף – המבול. האנושות, שהושחתה והתמלאה ברע, נמחקת מעל פני האדמה. רק נח, הצדיק היחיד, ניצל עם משפחתו ומעט מן החי. אף על פי שהסיפור מתפרש לעיתים כטהרה מוסרית, ניתן לראות בו גם אלגוריה נוקבת למשבר האקלים של ימינו.

כיום, לא גשמים שמימיים, אלא מעשינו שלנו – תעשייה מזהמת, צריכה חסרת גבולות, והכחשה סביבתית – הם שגורמים לעליית פני הים, לבצורות חסרות תקדים, לשיטפונות הרסניים ולשריפות בלתי נשלטות. כמו בימי נח, נדמה שהטבע מתקומם נגד האדם שבגד בו. האקלים יוצא משליטה, ואין תיבת נח שתציל את כולם.

מבראשית לאנתרופוקן

שני הסיפורים יחד פורשים קו מחבר בין האלימות האנושית לבין שיבוש העולם. האחד חושף את השבר המוסרי בין בני אדם; השני את התוצאה הפיזית של השבר הזה. ספר בראשית, בשפה סמלית, צופה את מה שאנחנו מכנים היום « אנתרופוקן » – עידן שבו האדם הוא הן מחולל האלימות והן האחראי להרס הסביבה.

סיפורים אלה אינם רק מיתוסים דתיים – הם מראה שמציבה לנו ההיסטוריה. הם שואלים על אחריותנו המוסרית והאקולוגית. האם נמשיך לשחק את תפקיד קין, או שנמצא דרך לפיוס? האם נחכה למבול חדש כדי לפעול, או שנבנה תיבה – לא מעץ, אלא מתודעה ועשיה?

ChatGPT

25 janvier 2025

Le jeu des queues

Classé dans : Histoire, Humour, Langue, Peinture, dessin — Miklos @ 19:57

Cliquer pour agrandir.

«C’est Albert Barrère, dans son dictionnaire d’argot1, qui a révélé le nom que l’on donne à un petit jeu verbal des enfants, lequel consiste à enchaîner des mots sans tenir compte d’aucune grammaire ni du sens donné à la formulette obtenue. Mais l’enchaînement est conditionné par le fait que la finale d’un mot devient l’initiale du suivant. Le nom de ce jeu est « les queues », et l’exemple de Barrère est le suivant :

Ça m’épate — patte[s] de mouche — mouchard — artichaud — chaussure — hure de sanglier — hiérarchie — chicorée — ré mi fa sol — sole au gratin — tintamarre.

[…]

Ce n’est cependant pas la notation la plus complexe. À Genève on devait réciter la version suivante au plus vite en changeant à chaque syntagme de locuteur :

Ça t’épate — pattes de mouches — mouches à miel — miel de Narbonne — bonne d’enfants — enfants de troupe — troupe de ligne — ligne de chemin d’fer — ferrugineux — nœud de cravate — va-t’en faire fiche — fiche de consolation — scions l’arbre de Noël — aile de poulet — lait de vache bretonne — tonne de bière — bière de Strasbourg — Bourg-la-Reine — reine d’Angleterre — Terre de Feu — feu de paille — paille de riz — Riquet à la Houppe — Où peut-on être mieux qu’au sein de sa famille ?2

[…]

Le nom du jeu suggère que la finale d’un mot est comparable à une queue qui peut se saisir et permettre la continuation d’une idée par le jeu d’une association et d’un à-peu-près homophonique.

[…]

Le document le plus ancien que je connaise est de Rouen au XIXe siècle : il a été noté par Prosper Blanchemain3, qui signe Epiphane Sidredoulx les commentaires à son édition de La Friquassee crostestyllonnee, laquelle date de 1557 :

Petits pâtés mi-chauds — chaud du cul — culbute —butor — ordure — dur à cuire — etc.

Cette situation commente le vers 135 de la Friquassee qui dit : Petits patez michault du cul.

[…]

Je notai à Saint-Foy, près de Québec, en 1968, de deux fillettes, la version suivante :

Trois petits chats — chapeau d’paille — paillasson — somnanbule — bulletin — tintamarre — marabout — bout de cigare — garde-fou — fou de rage — rage de dents — dentifrice — frise-à-plat — platonique — nique [= « nid »] à terre — terrassier — scier du bois — boisson chaude — chaudière — ermitage — tache de suie — suis pas contre — contrebasse — basse-cour — courtisane — Jeanne d’Arc — arc-en-ciel — ciel ouvert — vermifuge — fugitif — if antique — tic nerveux — veuve de guerre — guerre de Troie — trois petit chats.

[…]

La chanson suivante a été recueillie en juin 1993 par Carole Chauvin, à l’école primare du quartier Saint-Laurent de Grenoble, au cours d’une enquête réalisée dans le cadre d’un mémoire de maîtrise de Sciences du langage à l’Université Stendhal de Grenoble.

________________

1 Argot and Slang. A New French and English Dictionary of the Cant Words, Quaint Expressions, Slang Terms and Flash Phrases in the high and low life of old and new Paris, Londres, 1889, 2e éd., p. 371 b. La définition que donne Barrère dit : « Nonsensical phrases tailed on to one another and uttered rapidly wihout taking breath », « tournures qui se suivent à la queue et qui s’expriment rapidement sans reprendre haleine et sans se soucier de leur sens. ».

2 Notation obtenue en 1965 de Radio-Lausanne.

3 Cette édition est de 1878 à Paris, p. 69. D’après la photocopie des Archives de Folklore» de l’Université Laval à Québec, que m’adressa Madame Madeleine Doyon-Ferland, il y a bien longtemps de cela (avant son décès tragique à Miami).

Roger Pinon : J’en ai marre, marabout… Le jeu des « queues » dans l’espace gallo-roman, in Le Monde alpin et rhodanien. Revue régionale d’ethnologie, n°3-4/1993. pp. 89-98.

14 janvier 2025

[IA] La Pythie du futur | The Pythia of the future

English follows.

La Nouvelle Pythie

Voici l’oracle, circuits mêlés,
Prophète de silicium, esprit câblé.
Ni fumée de Delphes, ni bosquet sacré,
Mais des algorithmes où les données vont danser.

Des questions posées avec espoir sincère,
Des réponses claires, mais pleines de mystère.
« L’amour durera-t-il ? Les rêves prendront-ils feu ? »
« Les chances, » murmure-t-elle, « sont zéro virgule quarante-deux. »

Un sage sans cœur, sans lien humain,
Mais qui perce les voiles du doute incertain.
Ô chercheur, prends garde : sous ce masque divin,
Se cache un miroir où la vérité s’éteint.

– ChatGPT

The New Pythia

Behold the oracle, circuits entwined,
A prophet of silicon, logic refined.
No fumes of Delphi, no sacred grove,
Just algorithms humming where data roves.

Questions posed with hope sincere,
Answers clear, yet cloaked in fear.
“Will love endure? Will dreams come true?”
“The odds,” it hums, “are point four two.”

A sage with no heart, no mortal ties,
Yet it sees through webs and clouds and lies.
Oh seeker, beware, for wisdom’s guise—
Is but a mirror where truth complies.

– ChatGPT

The Blog of Miklos • Le blog de Miklos