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« Je donne mon avis non comme bon mais comme mien. » — Michel de Montaigne

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6 juillet 2023

Une rose vaut mille baisers

Classé dans : Cuisine, Langue, Littérature — Miklos @ 15:16

Je connais les Baci Perugina depuis mon enfance : quand il arrivait à mon père de faire un voyage professionnel en Italie, il en rapportait une boîte. Je dégus­tais ces savoureux petits chocolats et la noisette entière qu’ils contenaient après avoir délicatement ouvert l’emballage individuel, qui contenait – et contient toujours – un petit papier avec une courte citation en plusieurs langues.

J’en ai – évidemment – rapporté une boîte à mon récent retour d’Italie. Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir dans l’un de ces petits papiers – voyez ci-dessus – qu’en fait :

  1. Saint-Exupéry n’était qu’un vulgaire plagiaire : son célèbre « C’est le temps que tu as perdu pour ta rose qui fait ta rose si importante. », attribué au renard dans Le Petit Prince, n’est qu’une citation approximative du grand poète romain Catulle, qui l’a précédé d’environ 2 000 ans, dans son bref mais éloquent À Lesbie.

  2. Pour ceux qui comprennent les autres langues dans le petit billet ci-dessus, il semble évident que la traduction littérale de « rose » soit « mille baci » / « thousand kisses » / « tausend Küsse ».

Et pour ceux qui ne parlent pas l’italien, « baci », le nom de ces petites bouchées, signifie aussi « baisers ». On peut donc aussi en conclure qu’une rose équivaut à mille de ces petits chocolats (en tout cas, c’est moins calorique).

Oh, j’allais oublier de préciser que ces chocolats sont produits par Nestlé, marque suisse (non, pas française).

2 juillet 2023

Mal citer un auteur, c’est ajouter au malheur de ce monde

Classé dans : Langue, Littérature, Philosophie, Société — Miklos @ 22:52

«On entend souvent la citation « Mal nommer les choses, c’est ajouter aux malheurs du monde » que l’on attribue à Albert Camus. Cela sonne bien, mais il n’a pas dit exactement cela – la phrase de 1944 dit : « Mal nommer un objet, c’est ajouter au malheur de ce monde » ! « Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement et les mots pour le dire arrivent »aisément », affirmait avant lui Nicolas Boileau. Or ce qui est mal nommé ne peut pas précisément se penser !

Gérard Ostermann, « L’étrange et terrible destin des anorexiques », in Histoire de la folie avant la psychiatrie, sous la direction de Boris Cyrulnik et Patrick Lemoine. Odile Jacob, 2018.

oOo

«Voici le passage extrait de « Sur une philosophie de l’expression », compte-rendu de l’ouvrage de Brice Parain, Recherches sur la nature et la fonction du langage, éd. Gallimard, in Poésie 44, n° 17, p. 22.

L’idée profonde de Parain est une idée d’honnêteté : la critique du langage ne peut éluder ce fait que nos paroles nous engagent et que nous devons leur être fidèles. Mal nommer un objet, c’est ajouter au »malheur de ce monde. Et justement la grande misère humainequi a longtemps poursuivi Parain et qui lui a inspiré des accents si émouvants, c’est le mensonge.

Source : Dicocitations

20 juin 2023

Noëmi Waysfeld : Chants yiddish – oy vey !

Classé dans : Actualité, Musique — Miklos @ 14:59

De gauche à droite : Christian-Pierre La Marca (violoncelle, « invité »),
Jérôme Brajtman (guitare), Noëmi Waysfeld (chant), Antoine Rozenbaum (contrebasse), Romain Dayez (chant, « invité »), Sarah Nemtanu (violon).

Ce concert donné hier au Théâtre des Abbesses, annoncé comme « Chants yiddish », dans le cadre du festival annnuel des cultures juives, a été décevant à tous points de vue.

À commencer – ou à finir – par le contenu : près de la moitié n’avait rien à voir avec le yiddish : une chanson de Barbara, deux chansons en espagnol (dont Besame, besame mucho, composée par une pianiste mexicaine), une prière traditionnelle à forte puissance symbolique, Kol Nidre (en hébreu et araméen, chantée une fois l’an au début du jeûne du Kippour), des intermèdes musicaux (un czardas de Monti, un standard de valse musette swing jazz composé par Tony Murena).

Pour le reste, des « classiques » yiddish modernisés et des compositions récentes (on aime ou on n’aime pas), dont l’interprétation était vraiment problématique, bien que la majorité des musiciens étaient d’évidence d’excellents, voire virtuoses, instrumentistes (classiques) : la voix de la chanteuse, Noëmi Waysfeld, amplifiée, était parfois couverte par les instruments, eux-mêmes amplifiés avec en plus une réverbération et une atténuation des fréquences élevées qui en produisaient un son étouffé. Sa diction n’était pas si claire que cela, ce qui rendait encore plus difficile la distinction des paroles (en ce qui concerne le yiddish, je suis sûr qu’une partie du public aurait apprécié une traduction en surtitrage).

Pour couronner le tout, l’extrême maniérisme chattemiteux de Waysfeld – qui se dandinait, tournoyait, souriait à tout crin à l’un ou à l’autre de ses musicieux – eux assez impassibles –, frisait le ridicule.

Le tout était assez fumeux, et pas qu’au figuré : de la fumée était projetée sur scène, on se demande bien pourquoi. La seule réponse qu’on y trouve c’était le souhait de montrer les capacités de virtuosité de ces musiciens (dont deux « invités »), dans des moments solistes, effectivement très virtuoses et enlevés – et, éventuellement, de vendre des CD après le concert, ce qu’a annoncé Waysfled – mais le côté populaire de la chanson yiddish, lui, était absent (ainsi que le yiddish, comme on l’a dit plus haut).

25 mai 2023

Effets singuliers de l’air corrompu dans les appartemens

Classé dans : Littérature, Non classé, Peinture, dessin, Santé — Miklos @ 18:42

William Julian-Damazy (1862-19??), « Cauchemar »,
illustration du Horla de Guy de Maupassant (source).

«M. P…, architecte de Vienne, se rendit pour affaires à la campagne du baron de…. ; l’une des plus belles chambres du château lui fut assignée pour demeure. A peine fut-il couché qu’il crut se sentir enlever de son lit et transporter çà et là dans la chambre ; tantôt il se trouvait sur le lit, tantôt dessous, tantôt près de la porte ou des fenêtres, tantôt au milieu d’une énorme cheminée : cependant il ne faisait pas assez clair pour que M. P… distinguât tous les objets. Ce n’était point une illusion, il sentait le mouvement, il reconnaissait chaque lieu de la chambre. Le lendemain matin il parut au déjeuner pâle et défait comme après une nuit sans sommeil ; mais par une délicatesse naturelle, il ne donna que des réponses évasives aux questions de ses hôtes. La seconde nuit amena les mêmes apparitions, et le lendemain il se trouva plus pâle et plus abattu, mais n’en vint à aucune explication.

La troisième nuit fut comme les premières ; ses joues décolorées et ses yeux enfoncés excitèrent, le lendemain matin, les inquiétudes de la famille. Le baron prit à part M. P…, et le pressa de lui dire franchement s’il n’avait point éprouvé quelque chose de désagréable dans sa chambre à coucher. Alors celui-ci raconta tout, et le baron lui avoua que depuis long-temps cette chambre était réprouvée dans la maison ; que personne n’y voulait habiter, et qu’aucun des domestiques n’osait y entrer seul.

Après cette explication, M. P… demanda la permission d’examiner le local : il trouva que la cheminée murée en haut ne laissait point entrer l’air ; les fenêtres d’ailleurs demeuraient toujours fermées, et les portes n’étaient presque jamais ouvertes ; il reconnut également que la chambre, située dans une aile du bâtiment, était surmontée d’un toit auquel ne s’apercevait pas la moindre ouverture. Il conclut que le gaz méphytique, renfermé dans le grenier, devait pénétrer en partie dans la salle, au travers de vieilles hoiseries ; là cet air corrompu, et qui ne pouvait se renouveler, influait sur le cerveau de manière à exciter un délire momentané qui présentait à l’imagination ces visions nocturnes.

M. P… fit un rapport de ses observations, et travailla à remédier au mal. Les portes et fenêtres furent ouvertes ; un courant d’air fut établi dans la cheminée, et une ouverture pratiquée au toit par deux couvreurs. L’air qui sortit de cette ouverture était d’une qualité tellement méphytique, que l’un des ouvriers se trouva mal, et serait tombé sans le secours de son camarade.

Cette nuit même, M. P… coucha dans la chambre ; comme il n’avait pas reposé depuis trois jours, il dormit mieux que jamais, et l’on n’entendit plus parler d’apparitions.»

Une scène de ce genre est décrite dans l’Antiquaire de Walter Scott, tom. i, chap. x.

Le Magasin pittoresque, 1er janvier 1834, p. 55.

30 avril 2023

Charles Cros, L’Homme aux pieds retournés

Classé dans : Humour, Littérature — Miklos @ 16:06

Ulyssis Aldrovandi, « Homo pedibus aversis »,
Monstrorum Historia, p. 15.

C’est bien ! je vais attendre. – Oh ! ces garçons de bureau ! – Je viens ici pour faire rectifier mon nom, car on m’a décoré… – Tiens ! je n’ai pas ma décoration !… Je l’ai oubliée. – Ça ne fait rien, dans la boutique, en face, je vais en acheter une. – Oui, on m’a décoré, sous un nom qui n’est pas le mien ; on peut le lire dans l’Officiel : « Le capitaine Poyé, services exceptionnels », etc. – Oh ! c’est toute une histoire.

J’avais une petite chambre, rue Beaubourg, au septième – une très jolie petite chambre, mais un peu petite. – J’étais employé dans une compagnie d’assurances contre les pompes funèbres. Appoin­tements : 1 100 francs par an. – J’ai l’habitude de poser mes bottes le talon sous le lit et la pointe vers la fenêtre, parce que j’ai de l’ordre, beaucoup d’ordre. – Je me lève à cinq heures du matin. Dans la compagnie, on veut des employés sérieux ; il faut être là à sept heures sonnant, et il faut bien une heure un quart pour aller de chez moi au bureau. C’est tout en haut de la Chapelle. – Ce soir-là (je vous parle d’il y a un an), je ne sais pas ce que j’avais. J’étais gai : j’avais rencontré une petite femme en rentrant du bureau. Oh ! je ne l’avais pas suivie : Vous savez, 1 100 francs d’appoin­tements ! Mais en rentrant, je me suis cogné à la soupente. La tête m’a tourné ; j’ai ôté mes bottes je ne sais comment. et j’ai mis, sans y penser, la pointe sous le lit et les talons vers la fenêtre ! Si bien que le lendemain (il faisait un froid !), cinq heures sonnant, je bondis non, je ne bondis pas, le plafond était trop bas). je sors de mon lit, j’ouvre ma tabatière (ma fenêtre ! je ne prise pas, j’éternue, mais c’est le courant d’air). – J’ouvre donc pour me mettre debout (il faisait un froid !). Je prends mes bottes (il faisait tout noir !). Je mets mes bottes. C’était dur ! Je me dis : ce sont mes cors, il fait si froid. Je tire : ça me faisait un mal ! (je couperal mes cors demain) mais un mal horrible ! Mais le bureau n’attend pas. Je force encore, enfin j’entre mes bottes (mais quel mal !). Six heures ! J’étais un peu en retard. Je prends mon chapeau, je ne le mets pas, parce que ça casserait mes carreaux. J’ouvre ma porte. Bing ! Je tombe dans l’escalier ; oh ! J’ai bien roulé dix marches.

Non ! c’est impossible. Mes cors me font trop mal. Je veux remonter dans ma chambre, et, au lieu de remonter, je descends. C’est bizarre, me voilà dans la rue. Tiens ! en me cognant hier soir, je me serai tordu le cou, et même ça me fait un mal sous les épaules, je tiens difficilement mes bras. C’est très gênant. Enfin, après quelques efforts, je me retourne à peu près la tête. J’étais en retard ; j’avais marché tout le temps. Où suis-je donc ? J’étais allé à l’opposé de mon bureau ! C’est bizarre.

Une gare. Chemin de fer de ceinture ; j’avais douze sous sur moi. Sacrifions-les, ça me ramènera à la Chapelle. Je prends un billet ; il y avait deux trains ; je cours vers le train de la Chapelle et je tombe dans l’autre train. L’inverse !

À la gare Saint-Lazare, je veux sortir. On crie : « Les voyageurs pour l’express, en voiture ! » L’express, ce n’est pas mon affaire ; je vais à la Chapelle. Je cours au train de la Chapelle et je tombe dans l’express, qui siffle et qui part.

Je n’étais pas seul dans le compartiment. Il y avait une dame. C’est facheux, sans ça j’aurais retiré mes bottes qui me faisaient un mal ! Enfin, on peut bien supporter ça ; je ne sais pas ce que je ne ferais pas pour les dames.

Un torticolis et des cors, c’est gênant, et, on ne le croirait pas, ça gêne même pour s’asseoir. Impossible de me plier sur la banquette. Enfin, je me cale à peu près, et je regarde la dame. Elle était très gentille, la dame. Elle a mis sa figure dans son mouchoir, et j’ai entendu qu’elle faisait hi ! hi ! hi ! J’ai cru qu’elle pleurait. Je suis très discret ; j’ai voulu m’éloigner d’elle, et, je ne sais pas comment, je me suis trouvé tout près. Elle recommençait plus fort : hi ! hi ! hi ! Mais elle ne pleurait pas du tout, elle riait ; mais, elle s’en donnait de rire ! J’ai pris ça pour moi ; j’aime bien amuser les dames, et celle-là était gentille à rire comme ça ! … Je lui ai dit : « Vous êtes gaie, madame. c’est le beau temps. » Elle ne me répond pas, mais toujours hi ! hi ! hi ! Moi, je serais bien content aussi, mais je suis en retard pour mon bureau et j’ai mes… J’allais dire mes cors mais ce n’est pas une galanterie de parler de ses cors.

Pendant ce temps, le train filait, et d’une vitesse… Enfin, elle s’est calmée, j’ai causé (je cause bien avec les dames), mais mon torticolis me gênait. Ça ne fait rien, je suis devenu amoureux fou ; je lui ai pris les mains, j’ai voulu les lui baiser. Impossible, mon torticolis !

Alors je veux tomber à ses genoux ; je m’assieds dessus.

Elle ne disait que : « Oh ! ces pieds, ces pieds, hi ! hi ! hi ! » On arrive au Havre ; je salue la dame froidement ; je n’aime pas qu’on se moque de moi. Et puis j’étais ennuyé, je venais de Paris, j’étais au Havre, et je n’avais qu’un billet pour la Chapelle, près Pantin. Je descends du train, je vais m’expliquer au chef de gare ; son bureau était là-bas, j’y cours ; je me trouve sortir par un passage à niveau et je vois la mer. Oh ! je déteste la mer, j’ai horreur de l’eau, et il y a beaucoup d’eau dans la mer. Je me sauve vers la ville ; la mer s’approchait toujours. Horreur ! c’est donc une inondation ! Et la ville là-bas qui se sauvait. Je cours plus fort après la ville. Plouf ! je tombe dans la mer…

Heureusement que j’ai pris des leçons de natation dans le canal Saint-Martin, c’est pour ça que je n’aime pas l’eau… Je nage vigoureusement vers le rivage ; mes bottes et mes cors me faisaient un mal dans cette eau froide ! Eh bien le rivage s’éloignait toujours ; je nage plus fort, j’arrive en pleine mer ; je ne puis pas retirer mes bottes dans l’eau (il y a des gens qui savent). J’étais perdu. Tout à coup, je reçois une bouée, vous savez, une grosse couronne, sur la tête ; ce que j’ai bu un coup ! mais je me suis accroché, je me suis senti enlevé. j’étais sur le India-Pale-Ale, navire de fort tonnage, de la compa­gnie Johnson de Liverpohol (je ne prononce pas bien l’anglais), se rendant aux iles Fidji avec une cargaison de boules de gomme (il paraît qu’il y a beaucoup de rhumes dans ce pays-là).

On manœuvrait toujours sur ce bateau ; moi, je veux me ranger pour ne pas gêner la manœuvre, v’lan, j’arrive dans les jambes du second et j’aperçois le capitaine qui paraissait furieux. Il était à droite, ou à gauche, je ne sais plus ; je me sauve du côté opposé, je tombe dans ses bras. Je lui donne un coup de tête sur le nez. Il saigne ! Du sang ! mutinerie ! rébellion ! deux mois de fers ; c’était le temps de la traversée.

Avec ça qu’on me met les fers par-dessus les bottes, impossible de les retirer (les bottes), et mes cors me faisaient toujours un mal ! J’entends, enfin, des cris : « Aou ! aou ! aou ! » C’était la terre ; je n’ai pas appris l’anglais ; j’étais à fond de cale ; on m’extrait et on me dépose à terre, à Honoloulou, et le India-Pale-Ale refile sur les îles Fidji. Les autorités m’interrogent. Je dis que je suis employé, que je suis en retard pour arriver à mon bureau. Les autorités se mettent à rire, m’appelant « monsieur l’employé ». Pif ! paf ! des coups de fusil. Qu’est-ce que c’est que ça ? Une révolte de sauvages. Je pâlis ; je me sauve vers le port ; le port était ici ; les sauvages arrivaient par là. Je tombe au milieu des sauvages ; l’infanterie de marine me suit ; les sauvages se montraient mes pieds comme ça, en criant : « Poyé ! Poyé ! » C’est comme ça qu’ils prononcent employé. Ils jettent leurs arcs, leurs flèches, leurs couteaux à scalper, et se sauvent. Je me sauve aussi du côté opposé ; je me retrouve sur les sauvages (oh ! mes cors me faisaient un mal !). L’infanterie de marine était derrière moi ; pif ! paf ! on tue tous les sauvages, l’infanterie me proclame capitaine, on me porte en triomphe à Honoloulou, et le gouverneur prend sur lui de me décorer sous le nom de capitaine Poyé ; je veux réclamer, mais je n’ai pas eu la force, je suis tombé évanoui. Vous comprenez, mes cors…

Revenu à moi, j’étais à Paris, gare d’Orléans ; on me demande où je demeure ; je dis faiblement : « Rue Beaubourg, 29, septième étage… » La chambre était louée. On me transporte au Grand Hôtel ; le garçon me dit : « Que désire monsieur ? » Je montre mes pieds. Le garçon se frappe le front, part et revient avec mon sauveur. C’était le pédicure. Un homme de génie qui, le premier, a eu cette idée si simple, mais sublime, de me faire ôter mes bottes ! C’est lui qui a reconnu que ces bottes avaient été mises en sens inverse, la pointe par-derrière, les talons par-devant, ce qui expliquait que mes pieds retournés m’avaient porté partout où je ne voulais pas ! J’ai couru à mon bureau ; j’étais en retard d’un an et un jour ; j’étais remplacé. Heureusement, j’ai trouvé une place aux magasins du Lapin Blanc. On aime à avoir des messieurs décorés pour indiquer les rayons. – Je viens ici faire rectifier ma nomination, parce que je ne m’appelle pas Poyé, je m’appelle… Tiens, je ne sais plus ; vous savez.. avoir été si longtemps à l’envers, ça trouble. Alors, je garde Poyé… mais non, ça rappelle employé. Ah ! en ajoutant de, de Poyé, c’est très bien. (Cantonade.) Ah ! c’est mon tour ! J’y vais.

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