Miklos
« Je donne mon avis non comme bon mais comme mien. » — Michel de Montaigne

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16 février 2012

Et la cuti de Christian Vanneste, alors ?

Classé dans : Actualité, Politique, antisémitisme, racisme — Miklos @ 0:47

Si, à propos de Christine Boutin, on s’était demandé si elle avait viré sa cuti, se pose à propos de ce député UMP (ou, plus probablement, futur ex député UMP) une question quelque peu différente : en est-il ?

De quoi, demandez-vous ? De la manchette, voyons. En d’autres termes, serait-il en fait un inverti refoulé ?

Il semble en tout cas le suggérer dans l’une des multiples vidéos dont il inonde le web et dans laquelle il explique « pourquoi la famille est un enjeu essentiel pour l’avenir du pays », monopilisant monopolisant une bonne partie de l’entretien à la question gaie.

Selon lui, la caractéristique de l’homosexuel est un « le narcissisme, dont le fondement (pas celui de l’homosexuel, voyons !, mais celui de son narcissisme) même est le refus de l’autre. » Il n’y a qu’à regarder la vidéo en question entre deux nausées pour constater avec quelle jouissance narcissique (il reconnaît d’ailleurs bien volontiers qu’on est tous quelque peu narcissiques et qu’il y en a en politique comme ailleurs) il se délecte à rejeter l’autre. Et à citer Oscar Wilde (qu’il qualifie d’« homosexuel lucide ») qu’il a lu. Conclusion ?

On remarquera aussi qu’il critique le rôle démesuré de cette minorité « discrète, marginale, parfois sujette à plaisanterie » au sein des médias et celui de leurs lobbies au cœur du pouvoir, et possédant « un art consommé de la déformation des faits » et « de faire prendre des vessies (pas celles des homosexuels, Dieu préserve !) pour des lanternes ». Cela ne vous rappelle pas quelque chose ? « Ils » sont partout. D’ailleurs, « ils » s’allient.

Quant à son affirmation qu’il n’y a « pas eu de déportation des homo­sexuels », elle consiste en un tour de passe-passe à deux temps commun aux négationnistes de tous poils (génocide arménien, Samudaripen, Shoah…) : en en minimisant les chiffres (30.000 en Allemagne, dit-il, tandis que les historiens affirment le double), ou en les réduisant à zéro (en France). Or, même si ce n’est qu’un point de détail comme disait l’autre, le chiffre actuellement avéré de déportés homosexuels en France dépasse sans doute de loin un autre chiffre que Vanneste trouve significatif, lui : « on peut même dire si on veut être méchant [...] que lorsque un certain nombre d’intellectuels français vont présenter leurs hommages à Mr Goebbels, il y en quand même la moitié qui sont homosexuels. » Ce qui est clair, c’est qu’il veut l’être.

Venons-en à sa conception (c’est le cas de le dire) de la famille. À l’écouter, on conclut que ce député fera voter une loi imposant de prouver sa fertilité comme condition de pouvoir accéder au mariage hétérosexuel, cérémonie qui sera assortie d’un engagement de mettre au monde 1,38 enfants sous peine d’annulation. Pour preuve, ce qu’il écrit ailleurs à propos de « l’ersatz de mariage entre des personnes qui ne fondent pas une famille parce qu’ils n’auront pas d’enfants et dont les sentiments ne regardent qu’eux ».

Au passage, on admirera l’orthographe de la question écrite qui lui est posée et la façon dont ce futur dépité prononce le nom d’Oscar Wilde : « Ouilde ». Puisque l’on fait passer des examens de français aux candidats à la nationalité, ne faudrait-il pas en faire passer de plus stricts à nos députés ?

14 février 2012

L’Histoire telle qu’elle se raconte

Classé dans : Actualité, Histoire, Langue, Médias, antisémitisme, racisme — Miklos @ 0:26

Commentaire d’un lecteur anonyme à l’article « Iran : bombarder ou pas ? » de Natalie Nougayrède (Le Monde en ligne du 13/02/2012) :

Les Israéliens préféreraient de loin que ce soit l’US Army qui frappe l’Iran, comme ils avaient préféré que ce soit les forces de Tarik, le musulman, qui envahissent l’Espagne en 711.

L’État d’Israël n’ayant été établi qu’en 1948, on devine sans peine ce que cet amalgame insinue ainsi. Mais au-delà de son anachronisme idéologiquement sulfureux, ce commentaire plus que douteux tord le cou à la logique : « ils » avaient préféré les forces de Tarik à celles de qui d’autre ?

De l’US Army, bien évidemment. Ou, comme l’écrit bien plus scientifiquement Benoît Larbiou :

En d’autres termes, l’aspect sulfureux et anachronique parce que grossier et daté du paradigme raciologique (donc de la science raciologique) ne cache-t-il pas une survivance de ces principes de perception ethnicisés, comme en témoigne la fortune des catégories de perception telles que Français de souche (reformulation de la « souche française » de Martial) et le seuil de tolérance (très proche de la « faculté d’absorption).

Benoît Larbiou, « Les usages stratégiques de la “race” par les experts dans la France de l’entre-deux-guerres », in [Actes du colloque] De la discrimination dite « éthnique et raciale ». Discours, actes et politiques publiques – entre incantations et humiliations. Festival Hommes et Usines, Talange. L’Harmattan, 2009.

12 novembre 2010

Le racisme ordinaire d’Agatha Christie

Classé dans : Littérature, antisémitisme, racisme — Miklos @ 18:54

Il y a trente ans, les étrangers domiciliés ou métèques vivaient chez nous sans enfreindre trop ouvertement la réserve que leur commandait leur état. Ils s’enfermaient volontiers dans l’exercice des professions où les portaient leurs aptitudes et qui sont principalement la banque et l’enseignement de la philologie. Les citoyens, qui vivaient du travail agricole, industriel et commercial, et qui s’enorgueillissaient d’une apparente prépondérance en Europe, n’eussent pas supporté, d’ailleurs, que leurs hôtes leur devinssent incommodes et prétendissent les dominer. — Gabriel Syveton, « Le complot des Métèques », in Le Correspondant, 1899.

Le hors-série n° 11 de la revue Lire est consacré à Agatha Christie, dont on avait tout dévoré adolescent, je dis bien tout : polars, évidemment (on y a adoré les personnages de Tommy et Tuppence, trop rares, et retrouvé avec plaisir Miss Marple, tandis qu’Hercule Poirot commençait sérieusement à nous lasser), mais aussi romans psychologiques (écrits sous le nom de Mary Westmacott) et autobiographie. Sa vaste production (73 romans, 160 nouvelles, 17 pièces de théâtre pour la plupart adaptées de romans ou de nouvelles), n’égale tout de même pas en nombre de titres celle de sa non moins célèbre compatriote Barbara Cartland (plus de 700 ouvrages), mais en a dépassé de loin ses tirages.

À la lecture systématique de son œuvre romanesque, on en arrive à en deviner les rouages, et l’un des plaisirs de ce type de lecture n’est plus l’effet surprise, disparu avec cette prise de conscience, mais au contraire, de constater que tout se déroule inéluctablement, comme prévu. Pour qui aura lu aussi son autobiographie, on y retrouve des paysages, des lieux et des objets qui meublent ses romans, tel ce petit cheval à bascule.

Ce que l’on avait remarqué aussi – et l’un des articles de Lire en parle –, c’est ce « racisme ordinaire » (titre de la page que Marc Ringlet lui y consacre) et paternaliste de l’auteur. Est-ce, comme le suggère le magazine, le fait de l’époque (l’entre-deux-guerres) auquel se rajouterait l’influence de son « milieu culturel, bourgeois et colonialiste » (on pense aussi au Tintin d’Hergé, mêmes causes, mêmes effets) ?

Quoi qu’il en soit, il est récurrent. On a encore en mémoire – c’était si frappant – la description caricaturale qu’elle fait d’un personnage juif : son regard (“Behind the counter a Jew—a small Jew with cunning eyes”, in Why the Light Lasts, 1924), ses traits, la couleur jaune de sa peau (on ne peut manquer de penser à une certaine étoile de la même couleur), gras et bien habillé et, comme de bien entendu, dans la finance (“That was the damnable part about Jews, you couldn’t deceive them about money, they knew!” in Ten Little Niggers, 1939).

Forcément étranger (il ne peut être britannique même s’il en parle parfaitement la langue), forcément oriental (juif, grec, portugais ou sud-américain, tous les mêmes), il en a tous les traits (“a large round head, faintly yellow face, and mournful dark eyes” comme elle l’écrit en 1977 dans son autobiographie à propos d’un hôtelier à Alep). Agatha Christie n’est pas Shakespeare et son Juif n’est pas Shylock mais bien plus de son époque à elle, digne de figurer sur une couverture de Der Sturmer.

Agatha Christie aimait bien reprendre des personnages secondaires apparus dans un roman et les faire figurer, en arrière-plan, dans un ou plusieurs textes ultérieurs. L’article de Julien Bisson dans ce numéro de Lire, « Le petit monde d’Agatha », en mentionne quelques-uns, les plus sympathiques ou amusants. Mais il omet le singulier, souvent utile et vaguement antipathique Mr Robinson, qui n’a de britannique que le nom. Suivons ses apparitions :

The man who came into the room did not look as though his name was, or could ever have been Robinson. It might have been Demetrius, or Isaacstein, or Perenna – though not one or the other in particular. He was not definitely Jewish, nor definitely Greek nor Portuguese nor Spanish, nor South American. What did seem highly unlikely was that he was an Englishman called Robinson.

He was fat and well dressed, with a yellow face, melancholy dark eyes, a broad forehead, and a generous mouth that displayed rather overlarge very white teeth. His hands were well shaped and beautifully kept. His voice was English with no trace of accent.

Cat Among The Pigeons, 1959.

Mr. Robinson smiled. He was a fat man and very well dressed. He had a yellow face, his eyes were dark and sad-looking and his mouth was large and generous. He frequently smiled to display over-large teeth. « The better to eat you with, » thought Chief Inspector Davy irrelevantly.

His English was perfect and without accent but he was not an Englishman. Father wondered, as many others had wondered before him, what nationality Mr. Robinson really was.

At Bertram’s Hotel, 1965.

He added: “You know Mr Robinson, don’t you? Or rather Mr Robinson knows you, I think he said.”

“Robinson?” Sir Stafford Nye considered. “Robinson, an English name.” He looked across to Horsham. “Large, yellow face?” he said. “Fat? Finger in financial pies generally?”

He asked: “Is he, too, on the side of the angels – is that what you’re telling me?”

“I don’t know about angels,” said Henry Horsham. “He’s pulled us out of a hole in this country more than once. People like Mr Chetwynd don’t go for him much. Think he’s too expensive, I suppose. Inclined to be a mean man, Mr Chetwynd. A great one for making enemies in the wrong place.”

“One used to say ‘Poor but honest’,” said Sir Stafford Nye thoughtfully. “I take it that you would put it differently. You would describe our Mr Robinson as expensive but honest. Or shall we put it, honest but expensive.” He sighed.

Passenger to Frankfurt, 1970.

The room seemed to be mainly filled by an enormous desk. Behind the desk sat a rather enormous man, a man of great weight and many inches. He had, as Tommy had been prepared for by his friend, a very large and yellow face. What nationality he was Tommy had no idea. He might have been anything. Tommy had a feeling he was probably foreign. A German, perhaps? Or an Austrian? Possibly a Japanese.

Or else he might be very decidedly English.

“Ah. Mr Beresford.”

Mr Robinson got up, shook hands.

Postern of Fate, 1973.

Un antisémitisme de bon aloi, en quelque sorte, et qui s’exprimera ainsi sur près de cinquante ans, inchangé, comme le milieu petit-bourgeois dans lequel elle a vécu et où se passent ses intrigues, comme les bonnes vieilles formules qui ont fait le succès de son auteur. Et contrairement aux autres personnages de Christie, Robinson ne vieillit pas. Et pour cause : c’est un archétype, lui.

3 avril 2010

Relents dans les pages en ligne du Monde

Classé dans : Actualité, Médias, Religion, antisémitisme, racisme — Miklos @ 11:18

Le courrier des lecteurs n’est pas un phénomène récent, il ne fait que s’accentuer avec le passage de la presse écrite à l’internet : on n’est plus limité par la taille de la page et plus il y a de com­men­taires, plus c’est valorisant. Pour preuve, la liste des « articles les plus commentés » affichée en première page, avec la possibilité d’y accéder de nouveau, système qui n’est pas sans rappeler celui du fameux algorithme secret de Google : plus c’est populaire, plus c’est au top, et plus cela sera lu par ceux qui ne l’auront pas encore vu et qui se satisfont de cliquer sur ce qui est en tête de liste.

Bien que certains périodiques effectuent un filtrage a priori, on se demande s’ils ne laissent pas échapper des contributions qui n’y ont pas leur place, par mégarde – les commen­taires affluant de jour comme de nuit, il faudrait tout un régiment de relecteurs, et déjà que la relecture des articles eux-mêmes n’est plus tellement assurée… – voire intentionellement, ce qui ne fera qu’attiser la controverse et donc faire ainsi croître le nombre de commentaires qui, s’éloignant de la source – l’article –, se commentent les uns les autres.

Un récent article du Monde n’a pas attiré beaucoup de commentateurs, bien que le sujet soit juteux. Vacances pascales ? Il s’agit justement de Abus sexuels : le « New York Times » répond au Vatican daté du 1er avril. Faut-il avoir beaucoup d’imagination pour trouver des relents antisémites dans le commentaire suivant : « A qui appartient le NYT? Avec la réponse à cette question, on aura peut-être la réponse à sa campagne… » quand on sait que le journal est contrôlé par les descendants de son propriétaire depuis la fin du XIXe siècle, Adolph Ochs.

Un Juif. Ceci expliquerait donc cela. À se demander si l’auteur n’a pas lu cette information sur un site (dont le nom, que nous éviterons de fournir ici pour ne pas le faire remonter dans le palmarès Google, signifie « observatoire (ou surveillance) du Juif ») qui a pour projet de fournir des « articles savants à propos de l’histoire du sionisme (…) visant à révéler l’identité des banquiers filous, des faussaires de l’information, des menteurs des relations publiques, des subversifs, des espions… ». La page qu’il consacre au groupe New York Times est illustrée de deux photos : celle d’Arthur Ochs Sulzberger (ex éditeur) et celle de son fils Arthur Ochs Sulzberger, Jr. (ex PDG et non pas président, la page n’est pas à jour), dont les noms sont précédés par la mention « Juif ». On croirait lire une page d’une certaine presse avant et durant l’occupation.

On est donc surpris que Le Monde ait laissé passer ce commentaire qui n’a rien d’une blague du premier avril malgré sa date de publication. On se fend donc d’un commentaire approprié destiné à jeter un éclairage sur la nature plus que douteuse du commentaire en question, et là on est encore plus surpris : Le Monde ne l’a pas validé. Serait-ce aussi parce qu’on y avait mentionné la récupération de l’antisémitisme par le père Cantalamessa pour voler à la défense du pape en comparant les attaques à son égard aux « aspects les plus honteux de l’anti­sémitisme ». Le fond de l’air effraie.

10 janvier 2010

Le tragique destin de l’immigré

Classé dans : Actualité, Politique, Société, antisémitisme, racisme — Miklos @ 12:05

Qu’on soit, à l’origine, pauvre ou riche, on émigre pour échapper à des discriminations et à des persécutions de tous ordres, à des conditions de vie ou à un sort que l’on estime insupportable (on ne parle pas ici de certaines célébrités s’exilant dans des pays limitrophes pour échapper aux impôts français) et pour trouver un havre que l’on espère accueillant. Parfois, on est même sollicité par le pays de destination, à la recherche de main d’œuvre étrangère.

On part seul ou accompagné, sans rien ou en abandonnant tout. Ma mère, adolescente expédiée seule de Russie après la Révolution qui avait ruiné sa famille vers la France où vivait son oncle parti plus tôt, ne prit avec elle qu’une petite cuiller, gravée à l’initiale de sa famille, et que son père lui avait offert. Elle ne fut pas accueillie les bras ouverts, mais elle échappa ainsi au sort terrible de sa mère, violée, torturée et tuée en Ukraine pendant la guerre. Mon père avait quitté jeune homme le shtetl de Galicie sans rien : sorti d’un milieu très modeste qui tentait de survivre entre restrictions économiques et pogroms hebdomadaires, il était parti vers un désert pour y participer à la construction d’une ville, Tel Aviv. Il s’y fit une autre vie, mais ses parents furent raflés en 1942, et sa première femme, qu’il avait épousée en Pologne, s’y trouva coincée quand l’Allemagne envahit le pays, et disparut dans la tourmente. Il n’y a malheureusement là rien d’exceptionnel : ainsi va le monde.

L’homme a toujours migré. La France a connu des vagues russes, italiennes, polonaises ou portugaises, chinoises, juives ou arméniennes. Et de bien d’autres pays et de continents, notamment d’Afrique du nord et d’Afrique noire. Les nouveaux arrivants, que ce soit en France ou dans tout autre pays, même identifié comme pays d’immigration (à l’instar des Étas-Unis ou d’Israël), sont immanquablement rejetés : perçus ou imaginés, voire fantasmés, comme « différents » (nom, faciès, couleur de peau, langue, religion, coutumes vestimentaires et culinaires, culture, et « si vous ajoutez à cela le bruit et l’odeur… »), même lorsque rien ne les distingue de leur environnement ; comme un corps étranger, lorsqu’ils se regroupent par affinités, comme une menace sourde – économique, culturelle voire sexuelle – à l’encontre d’une utopique identité parfaite, historiquement pure. Or cette identité est un fruit riche de tous les apports dont elle a bénéficié au fil des millénaires.

Le rejet des immigrés est viscéral, animal, et même lorsqu’il est habillé de considérations intellectuelles ou politiques, de débats publics et d’analyses subtiles. Rien n’y fait : si un Chirac peut ainsi s’exprimer, en précisant que « ce n’est pas être raciste que de dire cela », tout le monde peut le faire. Ce rejet s’exprime dans tous les domaines et tous les âges, allant des blagues douteuses d’« humoristes » à la discri­mination à l’embauche ou au logement, et parfois à des phénomènes de meutes humaines lancées à la chasse à l’homme, celle de l’étranger : c’est ce qui se passe actuellement dans l’Italie de Berlusconi.

Moins spectaculaire mais symptomatique d’un traitement inhumain de l’étranger – du fait, cette fois, de l’Administration d’un État qui se targue d’être la plus grande démocratie au monde – est le sort que réserve le Département de sécurité intérieure américain (Department of Homeland Security) aux immigrés qu’il arrête (plus de 400 000 par an) et emprisonne dans un réseau mal coordonné de centres de détention. Le New York Times soulève de façon fracassante le voile pudique qui recouvre les décès dans ces prisons (plus d’une centaine de morts depuis 2003) : maltraités, mal soignés ou pas soignés du tout, mourants, morts, pendant que les responsables de ces organismes discutent des moyens pour éviter le regard de la presse ou d’avoir à payer des soins qu’ils trouvent trop chers, falsifient des documents pour prouver que des médicaments ont bien été dispensés (mais oubliant de maquiller la date de leur administration, ultérieure au décès de la victime)… Une de ces victimes, décédée en prison en 2008, avait été arrêtée en 2006, 33 ans après son arrivée aux USA, où il vivait légalement en tant que résident permanent ; la raison ? Une condamnation en 1979 pour vol dans une épicerie… Les Américains ont vite oublié qu’ils étaient tous des immigrés, il y a à peine deux siècles.

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