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« Je donne mon avis non comme bon mais comme mien. » — Michel de Montaigne

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5 mai 2020

Apéro virtuel XLIV : les maux mots pour le dire : leurs formes, leurs prononciations, leurs origines étrangères ; la langue d’Einstein et l’autre Einstein.

Classé dans : Actualité, Arts et beaux-arts — Miklos @ 0:54

Affiche annonçant ce dont parlera Michel. Cliquer pour agrandir.

Lundi 4/5/2020

Les deux premiers arrivants, Sylvie et Jean-Philippe, ont tenté de dé­crypter l’arrière-plan de l’écran de Michel, que l’on peut apercevoir ci-dessus. Après quelques fausses routes – notamment une assez créatrice de Sylvie, « Omo lave plus blanc le virus qui donne des statistiques encourageantes après avoir été enfermé dans les arènes » –, ce furent Sylvie et Jean-Philippe qui y parvinrent, la première en prononçant Homographes.un des deux mots sans même s’en rendre compte, le second en en devinant Homonymes (il s’agit d’une gravure des arènes de Nîmes).le second, révélant ainsi ce dont Michel allait parler.

Michel commença par montrer une liste – fort partielle – de mots se pro­non­çant à l’identique (ou quasiment), à l’instar de « l’ai, l’ais, l’ait, l’aient, lai, laid, laids, laie, laient, laies, lais, lait, laits, lé, lés, lès, les, lez » (le plus grand nombre d’homo­nymes dans cette liste : 18). Il a composé cette liste à partir de mots qui lui venaient à l’esprit, enrichis de diverses sources, et notamment d’un article de Ludovic Ferrand, « 640 homo­phones et leurs carac­té­ris­tiques » (publié dans L’Année psychologique en 1999) ainsi que du génial Trésor de la langue française. Ce faisant, il a découvert des mots dont il ignorait non seulement le sens, mais l’existence même : Coulée de laves scoriacées, constituant un terrain hérissé, rugueux et infertile (dans le Massif central).cheire (ce qui a fait dire à Sylvie qu’elle avait travaillé pour un endroit à proximité de Clermont-Ferrant, Les Cheires), 1. Manteau court. 2. Jupe d’acteur dans un rôle de personnage antique. 3. Petite brosse en soies de porc, utilisée par les orfèvres.saie ou 1. Visage. 2. Figure de cire soumise à certains mauvais traitements, que la personne représentée par cette figure est censée subir elle-même.voult, entre autres. Il a révélé le moyen mné­mo­tech­nique qu’il s’était inventé il y a fort longtemps pour ne pas confondre Flânerie, promenade sans but précis.balade et 1. Pièce vocale et instrumentale destinée à la danse. 2. Composition instrumentale qui illustre le sujet d’iun poème de même dénomination. 3. [Au Moy. Âge ou par imitation du Moy. Âge] Poème formé de strophes égales terminées par un refrain et d’iun couplet final plus court appelé envoi. 4. Poème ayant pour sujet une légende populaire ou un épisode historique.ballade : quand on se promène, on marche sur ses deux jambes, et donc, par esprit de contradiction, c’est le mot qui n’a qu’un l qui le dénote, ce pourquoi Sylvie l’a remercié, ayant elle aussi du mal à se rappeler lequel utiliser dans quel cas. À ce propos, Françoise (P.) a fait l’analogie sur une des méthodes pour se rappeler la diffé­rence entre le chameau et le dromadaire : dromadaire com­mence par d, mais il n’a pas deux bosses, mais une (et le chameau deux). [Saviez-vous qu’il existe une Ballade du chameau joyeux et qu’on peut faire des balades à dos de dromadaires dans l’Aveyron?] Jean-Philippe a remarqué que la ville de Sète manquait dans la liste des homonymes de « cette ». Sur ces entre­faites, Michel est passé aux mots qui s’écrivent à l’identique mais se pro­noncent diffé­remment (cf. ci-contre) et a lu quelques exemples bien tournés, celui d’Alphonse Allais étant son préféré, et avec un petit faible pour le passage d’un auteur inconnu qui joue sur bon nombre de paires d’homo­graphes. Il a rajouté que le sens, évident à nous tous, serait sans doute assez difficile à saisir par une « intelligence artificielle » (dont un participant avait chanté les louanges hier). Pour preuve, à la rédaction de ce compte-rendu, on a fourni le texte original au traducteur de notre AMI à tous, et le résultat a confirmé ces doutes : il lui a été impossible de distinguer les deux « couvent », les deux « ils », disant en somme que les poules du couvent étaient un couvent et que les fils (dans le sens d’enfant mâle, « son » en anglais) ont cassé les fils (idem, et non pas le pluriel de « fil »).

Sylvie a pris la parole pour proposer une suite aux devinettes d’hier. En première partie, elle a montré des mots français d’origine gauloise, et proposé trois sens possibles, il fallait deviner le bon : Portion de cours d’eau.bièvre, Un chiffon.drille et Un jeune saumon.tacon. Après avoir donné la répartition géographiques de quelque 4 000 mots en français, Sylvie nous a proposé de deviner le pays d’origine de quelques mots : Perse.pyjama, Turquie.cravache, Chine.kaolin, AllemagneBernard et Thibaud et Allemagnebordel. L’ouvrage où Sylvie a puisé ces curiosités est L’aventure des mots français venus d’ailleurs de Henriette Walter.

Jean-Philippe a alors proposé des mots anglais dont il fallait trouver l’origine française (disparue depuis) : Cabriolet (lui-même dérivé de cabri).cab, Quelque chose.kickshaw, Perruque.wig et Appentis.penthouse. La source de ces étymologies est Liaisons généreuses de Thora van Male cité la veille. Au cours de la discussion qui a suivi, sur les origines étrangères de mots (anglais en français et inver­sement), Sylvie a demandé si quelqu’un, à part Michel, con­nais­sait l’origine des mots L’hébreu, in Genèse I:2 (passage cité à plusieurs reprises par Michel lors de son intervention d’avant-hier sur les traductions de la Bible) qui parle de l’état de la Terre juste après sa création.tohu bohu et L’hébreu aussi : nom d’une localité près du lac de Tibériade signifiant « village de Nahum », que Jean-Philippe dit avoir visité.capharnaüm.

Françoise (C.) a survolé les langues sémitiques, leurs origines et leur place dans la famille des langues. Sylvie a alors affiché l’arbre linguistique de ces langues qui montre les rapports entre elles. Si quelques-unes de ses langues les plus connues sont toujours bien vivantes – telles l’arabe, l’amharique (en Éthiopie) ou l’hébreu… –, il y a aussi parmi elles l’araméen, qui était le verna­culaire des juifs exilés après la destruction du Premier Temple. De nos jours, il est encore parlé en diverses variantes par des petites communautés chré­tiennes et juives entre le nord du Liban et la Syrie (cf. aussi la confé­rence qui s’était donnée à son propos au musée d’art et d’histoire du Judaïsme en 2015). Françoise dit avoir entendu en Syrie un petit garçon chanter en araméen le Notre Père. L’araméen, à l’instar des autres langues sémi­tiques, se carac­térise par une prédo­minance de racines trilitères (trois lettres), toutes des consonnes. Ce qui reste un mystère pour Françoise, c’est l’évo­lution de ces langues à partir d’une même langue-mère, qui a produit des langues fort diffé­rentes d’un pays ou d’une région à l’autre. Michel a remarqué que toutes les langues ne cessent d’évoluer loca­lement surtout (ce qui contribue à la diffé­ren­tiation plus on s’éloigne de son centre de pouvoir – ainsi le latin de l’empire romain a donné « naissance » à nombre de langues latines diffé­rentes les unes des autres), et ainsi le français qu’il parlait enfant n’est plus vraiment iden­tique à celui que parlent les enfants d’aujourd’hui.

Françoise (P.), continuant la lancée sur le thème des langues, nous a montré celle, célèbre, du non moins célèbre Albert Einstein et révélé pourquoi il l’avait tirée : « J’ai toujours eu de la difficulté à accepter l’autorité et, ici, tirer la langue à un photographe qui s’attend sûrement à une pose plus solennelle, cela signifie que l’on refuse de se prêter au jeu de la représentation, que l’on se refuse à livrer une image de soi conforme aux règles du genre. », aurait-il dit. Après sa mort, on aurait trouvé que les deux hémisphères de son cerveau étaient quasiment de la même taille, « signe de génie »… Il aurait eu un QI de 160, un des plus hauts jamais identifiés. L’homme le plus intelligent du monde de nos jours serait un mathématicien australien, dont le QI est « stratosphérique » : 230. À quoi Michel a demandé : mais est-ce que cela rend son détenteur heureux ? Il semblerait que le QI de Sharon Stone, belle et intelligente, donné comme étant à 159, aurait été quelque peu enflé… Différence de TVA ? Jean-Philippe a raconté une blague concernant Einstein et… Brigitte Bardot qui lui aurait proposé de faire ensemble un enfant, qui aurait sa beauté à elle et son intelligence à lui, à quoi il avait répondu, « Et si c’était l’inverse ? ». Sylvie dit l’avoir entendue à propos d’Alphonse Allais [je savais que BB était vieille, mais à ce point?]. Françoise (C.) se demande si la structure de son cerveau a quelque chose de particulier, du fait qu’elle possède l’oreille absolue. Michel a alors mentionné Alfred Einstein, très important musicologue de la première moitié du XXe siècle, auteur de nombreux ouvrages (pour certains traduits en français). On ne sait s’il était apparenté à Albert Einstein – même s’ils étaient quasiment contemporains et qu’Albert Einstein aimait la musique –, selon l’Encyclopædia Britannica ils étaient cousins germains, alors qu’Universalis indique « qu’aucun lien de parenté avec Albert Einstein n’est avéré ».

Sur ce, après avoir levé le coude, on leva la séance.

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