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« Je donne mon avis non comme bon mais comme mien. » — Michel de Montaigne

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19 avril 2011

Longtemps, je me suis levé de bonne heure, moi.

Classé dans : Cinéma, vidéo, Littérature, Musique, Santé — Miklos @ 23:59

Ainsi l’habitude la plus salutaire est certainement de se lever et de se coucher avec le soleil. D’où il suit que dans nos climats l’homme et tous les animaux ont en général besoin de dormir plus longtemps l’hiver que l’été. Mais la vie civile n’est pas assez simple, assez naturelle, assez exempte de révolutions, d’accidents, pour qu’on doive accoutumer l’homme à une uniformité, au point de la lui rendre nécessaire. Sans doute il faut s’assujettir aux règles ; mais la première est de pouvoir les enfreindre sans risque, quand la nécessité le veut.

Jean-Jacques Rousseau, Émile, ou de l’éducation. Londres, 1774.

Il y a, en outre, des couche-tôt-lève-tard et des couche-tard-lève-tôt dont les rythmes – notamment dans les couples – ont tant de mal à s’harmoniser. Une certaine variété d’hommes d’action, dont Bonaparte est le représentant le plus connu, est réputée pour « faire des nuits » très courtes mais être sujette, à différents moments de la journée, à des accès de sommeil aussi intenses que brefs.

Maurice Pergnier, Le sommeil et les signes. Essai. Éditions L’Âge d’Homme, Lausanne, 2004.

Je suis connu pour être un mortel (…) plus familier avec la fesse de la nuit qu’avec le front de l’aurore.

William Shakespeare, Coriolan II:1. Trad. François-Victor Hugo. Garnier Frères, Paris, 1964.

Le Chinois de bon ton se lève à onze heures.

Prince Emmanuel Galitzin, « Quelques notions sur la Chine », in Musée des familles : lectures du soir, 6e vol., année 1838-1839. Paris.

Paresse, est aussi un vice moral, une nonchalance, une fainéantise, une délicatesse qui empêche de faire son devoir, ou de vaquer à ses affaires. La paresse est le vice des honnêtes gens, ou plutôt des voluptueux. La paresse fait qu’il ne se lève qu’à dix heures comme une Demoiselle. (…).

Paresseux, euse. adj. Qui a le vice de la paresse. On le dit proprement de ceux qui se lèvent tard. J’ai été paresseux aujourd’hui, mais c’est que je me suis couché tard.

Antoine Furetière, Dictionnaire universel, contenant généralement tous les mots français tant vieux que modernes, et les termes de toutes les sciences et des arts. La Haye, 1690.

Longtemps, je me suis couché de bonne heure. Parfois, à peine ma bougie éteinte, mes yeux se fermaient si vite que je n’avais pas le temps de me dire : « Je m’endors. » Et, une demi-heure après, la pensée qu’il était temps de chercher le sommeil m’éveillait (…)

Marcel Proust, « Du côté de chez Swann », À la recherche du temps perdu. Grasset, Paris, 1913.

Un homme qui a coutume de se lever à cinq heures du matin, et qui ne veut pas dormir davantage, dira à ses gens : « Ne manquez pas de m’éveiller à cinq heures ». Au contraire, une personne qui attend quelques nouvelles avec impatience, dira en se couchant : « S’il vient des lettres cette nuit, qu’on ne manque pas de me réveiller ».

Encyclopédie méthodique, Paris, 1784.

Moi, c’est mon usage… je me couche tard… je me lève tôt ; et pendant mes courtes nuits, je ne dors jamais que d’un œil… le gauche… comme ça.

Dumanoir et Cogniard frères, Une Saint-Bar­thé­lémy, ou les Hu­gue­nots de Tou­raine, vau­de­ville non his­to­rique en un acte, 1836.

Il est défendu dans les armées prussiennes de donner à souper, sous peine de 6000 livres d’amende au profit de la caisse des Invalides ; il n’est pas défendu de souper, mais il l’est d’en donner. Cette ordon­nance est très sage ; la guerre est un état d’activité, or il n’est pas possible, lorsqu’on a bien soupé et que l’on s’est couché tard, d’être debout de grand matin. Tout officier général & particulier doit être levé à la pointe du jour ; s’il donne à souper, il ne peut que se coucher très tard : souvent la compagnie entraîne à jouer, et on ne se couche que lorsque le soleil se lève ; c’est la vie d’un sybarite, et non d’un militaire appliqué à ses devoirs.

Turpin de Crissé, Commentaires sur les mémoires de Montecuculi. Paris, 1769.

Et quoiqu’il semble que ce soit la même chose de se coucher de bonne heure ou tard, pourvu que dans les deux cas on reste au lit le même espace de temps ; comme si, par exemple, on s’était couché à neuf heures, et qu’on se lève à cinq, ou qu’on se soit couché à onze, et qu’on se lève à sept : cela n’est pourtant pas indifférent ; et la raison que j’en imagine, c’est que pendant le jour les esprits sont dissipés par les exercices du corps ou de l’esprit, qui sont faibles l’un et l’autre dans les valétudinaires ; raison pour laquelle ils ont besoin de repos le soir de bonne heure. Ajoutez, que comme l’approche de la nuit occasionne une espèce de relâchement dans toute l’économie animale, dont elle était garantie le jour par la chaleur du soleil ; la chaleur du lit devient nécessaire le soir pour suppléer à celle du soleil, surtout en hiver. Les esprits étant donc rafraîchis et corroborés le matin par le repos de la nuit précédente, la chaleur du lit, jointe à celle du jour qui commence, fortifiant de plus en plus le ton des parties ; il en coûte moins au corps de se lever de bonne heure le matin, qu’à se coucher tard le soir.

Robert J. James, Dictionnaire universel de médecine, de chirurgie, de chimie, de botanique, d’anatomie, de pharmacie, d’histoire naturelle, etc. Trad. de l’anglais par MM. Diderot, Eidous et Toussaint. Revu, corrigé et augmenté par Julien Busson. Paris, 1746.

Parce que si l’on se couche tard, on ne pourra se lever que tard ; or quand la journée commence tard, on ne trouve pas le temps de faire une suite d’exercices qui conviennent à une Vierge. Que si le coucher étant réglé, le lever ne l’est pas, c’est un autre inconvénient : lorsqu’on reste au lit plus que le besoin ne le demande, on donne à la sensualité et à la mollesse les premiers moments de la journée ; et ainsi c’est une journée mal commencée (…).

Jérôme Besoigne, Principes de la perfection chrétienne et religieuse. Paris, 1748.

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