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21 février 2006

L’Arménie

Classé dans : Humour, Littérature, Musique — Miklos @ 2:56

- Est-il vrai que la moitié des membres du Comité central est composée d’idiots ?
- Faux : la moitié d’entre eux ne sont pas des idiots.
 
- Quelle est la différence entre un conte de fée anglais et russe ?
- Le conte de fée anglais commence par « il était une fois », tandis que le conte russe commence par « un jour viendra ».
 
- Qu’est ce qu’est un duo soviétique ?
- Un quatuor après une tournée à l’étranger.
 
- Pourquoi les policiers patrouillent-ils trois par trois ?
- Les équipes sont choisies de telle sorte que l’un sache lire, l’autre sache écrire, et pour que le troisième surveille ces deux intellectuels.
 
- Qu’y a-t-il de permanent dans notre économie socialiste ?
- Les pénuries temporaires.
 
- On nous annonce que le communisme est à l’horizon. C’est quoi, l’horizon ?
- L’horizon est une ligne imaginaire qui s’éloigne à mesure qu’on s’en rapproche.

Radio Erevan n’est pas un média arménien (pays dont la capitale est Erevan), ni un média tout court : c’est une station mythique qui n’a émis que par le bouche-à-oreille, et qu’un genre de contenus, des blagues pince-sans-rire russes sur l’absurde de la vie sous le régime soviétique en URSS, suivant un modèle de question-réponse :

- Ici Radio Yerevan. Un de nos auditeurs demande : « Peut-on emballer un éléphant dans un journal ? »
- Nous répondons : « En principe oui, si c’est un numéro qui contient un discours de Khrouchtchev. »

On en trouvera quelques autres ci-contre.

L’Arménie, la vraie, est un pays avec une très lon­gue histoire, remontant à 782 avant J.-C., date de la fondation d’Erevan. Plus souvent envahie et occupée (par les Grecs, les Romains, les Perses, les Français, les Turcs, les Géorgiens, les Russes…), elle connaît des périodes d’indé­pen­dance : ainsi, au Ie s. avant J.-C., sous Tigrane le Grand, l’empire d’Arménie s’étendra de la Mer Noire à la Caspienne et à la Méditerranée. En 301, elle adopte le chris­tianisme comme religion d’état. C’est au XXe s. qu’elle subit le martyre du génocide au cours duquel elle perdra deux tiers de sa popu­lation vivant dans l’empire ottoman. Ce n’est qu’en 1991 qu’elle accède fina­lement à l’indépendance.

La culture arménienne – art, littérature, musique – se retrouve non seulement en Arménie mais là où a essaimé sa diaspora. L’une des plus anciennes commu­nautés armé­niennes est celle de Jérusalem, qui s’est établie en 254. La biblio­thèque de son Patriarcat est l’un des plus grands centres au monde de docu­men­tation de et sur l’Arménie et les Arméniens. Elle porte le nom de Calouste Gulbenkian (1869-1955), magnat arménien, amateur d’art et philanthrope, dont la Fondation, établie au Portugal, héberge dans son musée une extra­or­dinaire collection. Parmi les créateurs arméniens qui se sont fait connaître de par le monde, on n’oubliera pas l’écrivain William Saroyan, les compo­siteurs Aram Khatchaturian (1903-1978) ou Alan Hovhaness (1911-2000), ni notre Charles Aznavour.

L’ensemble Shoghaken a donné le 21 avril 2004 un concert au Centre Kennedy de Washington. Une vidéo de la per­for­mance est dispo­nible en ligne.

La musique armé­nienne est princi­pa­lement tra­di­tionnelle, reli­gieuse ou popu­laire (chants pastoraux, de troubadour…), mono­pho­nique et modale. Elle remonte aux premiers siècles après J.-C. – on y trouve même quelques éléments païens précédant l’adoption du chris­tia­nisme. Elle utilise des instru­ments tradi­tionnels variés (vents, cordes, percussions…) typiques, et notamment le duduk, une sorte de hautbois à double anche dont le son est parti­cu­lièrement doux et expressif. C’est ce qu’on a eu le bonheur d’entendre hier au Théâtre de la Ville, où s’est produit l’ensemble arménien Shoghaken. Au cours du concert joyeux et enlevé qu’ils ont donné devant une salle comble et enthousiaste, on a pu entendre un choix d’œuvres – chant de troubadour, berceuses, danses avec chant… – et de styles variés, selon les régions et les époques et où l’on pouvait percevoir les influences plus ou moins orientales et, parfois même une parenté avec la musique de genre klezmer. Moment très chaleureux !

L’année 2006/2007 a été déclarée année de l’Arménie en France. « Cet évènement national, initié à la demande du Président de la République, sera orchestré par Mme Nelly Tardivier-Henrot, chargée de mission au musée du Louvre. L’objectif de cette action est de faire découvrir l’Arménie et sa civilisation vieille de 3000 ans à un public français le plus large possible. Des expositions, des concerts, des colloques, des festivals, des projections seront programmés dans toute la France. La République d’Arménie a été officiellement associée et participera à la hauteur de l’événement. D’ores et déjà, le musée du Louvre consacrera une exposition sur le patrimoine arménien. D’autres manifestations culturelles nationales seront associées à l’année de l’Arménie et seront porteuses de retombées médiatiques importantes. » (Source : Le patrimoine arménien en France). Il est tout de même étonnant de ne trouver aucune information à ce sujet sur les sites culturels français.

À lire :
Bibliographie arménienne (en français)
Les arts de l’Arménie (en anglais, avec 300 illustrations en couleur)

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