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29 août 2009

Au château de Colargol

Classé dans : Cinéma, vidéo, Littérature, Musique — Miklos @ 10:46

« Quand on me dit : c’est merveilleux, votre voix n’a pas changé du tout ! Je pense en moi-même : pas étonnant, je n’en ai jamais eu ! » — Mireille.

Ce nom fait penser certains à un gentil petit ourson qui ne savait pas chanter, sauf quand c’était Mireille (nonobstant ses dénégations) qui lui prêtait sa voix, ce qui a fait gagner à Philips beaucoup d’argent…

Et justement, puisqu’on parle d’argent, pour d’autres il évoque (avec le premier l doublé ou non) une solution colloïdale à base d’argent (source) utilisée dès le 19e siècle comme antiseptique externe, mais aussi interne, sous forme d’injections intraveineuses ou de suppositoires. Le fameux médecin Arnold Netter1 est l’auteur de plusieurs communications sur les vertus thérapeutiques de ce médicament. Plus récemment on le trouve comme complément alimentaire ou remède populaire contre l’arthrite, le sida, le cancer… L’argent est en effet absorbé par les voies digestives – il faut toutefois éviter de trop en ingérer, il est alors susceptible de colorer la peau et les muqueuses de façon indélébile (source).

Il semblerait que le rapport ne soit pas fortuit. Si l’on en croit une source qui ne cite pas les siennes, Olga Pouchine avait inventé ce personnage dans les années 1950, sans l’avoir nommé, pour les histoires qu’elle racontait à son fils. Un jour qu’il avait un rhume, elle lui aurait donné du collargol, et c’est ainsi que l’ourson fut baptisé. On aurait aimé en savoir un peu plus de l’auteure : la consonance de son nom laisserait imaginer – rêvons un peu – qu’elle donnait à son personnage le nom générique russe de « Michka » avant de l’affubler de celui d’un médicament générique…

Quant à l’argol (à ne pas confondre avec l’Algol – acronyme de algorithmic language –, mère des principaux langage de programmation informatique, et, d’autre part, nom d’une étoile dans la constellation de Persée), il désigne non seulement le bitartrate de potassium (dérivé de la vinification) mais aussi une commune du Finistère, et surtout des « excréments desséchés de bœufs, chevaux, moutons, etc., que l’on emploie comme combustible dans certains pays privés de bois : Tartarie, Mongol, hauts plateaux algériens ». (Larousse). On serait curieux de savoir ce qu’avait Julien Gracq à l’esprit quand il choisit ce nom… Peut-être l’Argolide, en ancienne Grèce.


1 Ce pédiatre, clinicien et biologiste (1855-1936) avait écrit en 1918 à propos de l’épidémie qui sévissait alors : « Le terme de grippe espagnole employé couramment, est certainement impropre, s’il implique qu’il s’agit d’une maladie nouvelle ou s’il doit faire penser que la péninsule ibérique a été le point d’origine ou le foyer d’élection ». Il a donné son nom à une voie de Paris.

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