Stéréotypes
Quoi de plus familier, et à la fois de plus difficile à expliquer, qu’un stéréotype ? La définition, déjà, pose problème. Le stéréotype est-il un cliché, une idée reçue, un préjugé, une caricature ? La définition que nous soumet Robert Frank, est convaincante : les stéréotypes sont des images solides, entendons figées, profondément enracinées dans les inconscients collectifs, et d’autant plus puissantes qu’elles sont simplifiées et caricaturales. Elles participent, par la mise à l’index d’une altérité exagérée et le plus souvent dépréciative — quoique pas systématique —, à un processus d’auto-identification complexe. Ces trois caractéristiques — simplicité, durabilité et dimension collective — définissent le stéréotype : « Un stéréotype national est donc une image répétitive supposée représenter une collectivité — une nation —, produite par d’autres collectivités, le plus souvent d’autres nations ».
Thomas Roman, à propos de l’ouvrage Une idée fausse est un fait vrai. Les stéréotypes nationaux en Europe de Jean-Noël Jeanneney (éd.), Odile Jacob, 2000. 3,38 €
intéressant.
Commentaire par chapichapo — 12 avril 2005 @ 20:42
Le stéréotype est une caricature
Commentaire par noctis — 12 avril 2005 @ 20:45
(je ne dis pour le moment pas grand chose, là-dessus, faute de temps et d’attention, sinon qu’à mon sens la notion d’inconscient colmmectif me semble, en première lecture, tout-à-fait inutile dans le contexte.
S’il y a quelque chose d’inconscient, c’est par contre sans doute la contre-image générique qui sert de repoussoir à une collectivité, une fois instanciée sur des stéréotypes consciemment élaborés. On trouvera dans ces images inconscientes les traits de terreur contre lesquels une collectivité s’est constituée, les trait de gloire dont elle doit s’enorgueillir dans sa conquête d’une place au monde.
Tout ça tient plus de l’hypothèse, mais ça serait rigolo de faire des analyse comparées, à partir des stéréotypes, mais pas que, des images largement inconscientes qui structurent des sociétés aussi diverses que L’Inde, la Chine, le Japon, la Papouasie Nouvelle-Guiinée, l’Europe, etc. Reste à trouver une méthode de recherche et les fondements qui vont bien. Un peu néo-structuraliste, je reconnais.
Par ailleurs, je ne pense pas que les stéréotypes soient uniquement négatifs – l’Atyen en fut un, mais aussi le Français, en son temps d’après défaite de 1870.)
Commentaire par kliban — 13 avril 2005 @ 22:43