Miklos
« Je donne mon avis non comme bon mais comme mien. » — Michel de Montaigne

This blog is © Miklos. Do not copy, download or mirror the site or portions thereof, or else your ISP will be blocked. 

9 août 2009

Un village en Islande

Classé dans : Islande, Lieux, Photographie — Miklos @ 23:04

«Du sommet de ces montagnes nous redescendions dans les champs de sable volcanique, le long des grandes rivières que nos chevaux traversaient à la nage, ou sur la grève, auprès des baies où viennent aborder le bateau pêcheur et le navire marchand, et chacun de ces changemens de site nous offrait un nouveau tableau et de nouvelles impressions. Un matin, nous côtoyions ainsi les bords de la mer. Les vagues se déroulaient sur la grève comme des nappes d’argent, et venaient baigner les pieds de nos chevaux. Un peu plus loin elles s’élançaient avec impétuosité contre une ligne de brisans, et faisaient jaillir dans l’air des gerbes d’eau perlée, des flots d’écume étincelans. Toute la plage était déserte, mais l’hirondelle, dans son vol gracieux, rasait du bout de l’aile les vagues du rivage, et l’on voyait briller au-dessus de l’eau les yeux chatoyans du phoque, cette meermaid du moyen-âge. A quelque distance de là s’élevait la chapelle en bois construite sur la dune. C’était un dimanche. Les pêcheurs, réunis autour du prêtre, avaient entonné leur chant religieux, et ce chant arrivait à notre oreille comme le son d’une voix plaintive et solennelle,» et c’était une admirable chose que le calme de cette frêle église au bord de la mer agitée, l’aspect de cette croix au milieu de la solitude, et l’harmonie de ces voix religieuses passant à travers le bruit des vagues et les sifflemens du vent.

X. Marmier, Lettres sur l’Islande. 1837.

Ce n’est pas parce qu’on le montre à la télé que c’est forcément vrai…

Classé dans : Médias, Nature, Sciences, techniques — Miklos @ 12:49

Kea intelligence test (see blog item for bibliographical reference)

La chaîne Planète rediffusait ce matin Les perroquets voyous de Nouvelle-Zélande, un captivant documentaire animalier à propos du Nestor notabilis, plus connu sous le nom commun de kea et dont l’unique habitat est la région des alpes de Nouvelle-Zélande.

Le reportage s’attardait sur les aspects curieux et attachants de ce perroquet : « marié » pour la vie, nichant plutôt dans des terriers que dans des arbres, mais surtout possédant une intelligence remarquable : on les voyait – en accéléré, ce qui est plus rapide et amusant – réussir – parfois seuls, parfois en s’entraidant (ce qui dénote une capacité sociale élevée) – des tests consistant à manipuler des mécanismes de verrouillage complexes leur permettant d’accéder finalement à une quelconque friandise.

L’une de ces expériences consistait à faire remonter un tube le long d’une perche pour l’en séparer, puis de démantibuler cette partie dans laquelle était dissimulée la récompense. La longueur de la perche nécessitait de leur part une opération complexe : y grimper tout en remontant, avec leur bec, le tube. Le film laissait comprendre qu’ils avaient compris comment s’y prendre, et, mieux encore, comment un congénère qui les observait savait alors s’y prendre, sans même expérimenter de son côté : il avait appris par imitation.

Or si l’on est pour le moins aussi curieux que le kea, on trouvera facilement le rapport des chercheurs qui ont effectué cette expérience. On y lit entre autres : “Only one naive bird managed to remove a tube twice in 25 half-hour sessions and disappeared after success” – en d’autres termes qu’un seul des sujets non entraînés a su trouver par lui-même comment procéder (et avec un taux de succès assez limité), et comme il a disparu après, il n’a pas pu être observé par d’autres keas. En conséquence, “another bird was trained to solve the task and to provide demonstrations for others” – il a fallu entraîner un autre oiseau à apprendre à résoudre le test pour pouvoir être observé par les autres. Mais attendez : il s’avère surtout que “free-living keas showed little improvement in their attempts to solve a tube-lifting task despite persistent interest in exploring and manipulating the apparatus” – en d’autres termes, qu’ils n’ont pas réellement démontré une capacité d’apprentissage par observation (par contre, leur curiosité n’est pas mise en cause, ni, d’ailleurs, à reproduire le test une fois qu’ils ont finalement appris à le faire).

C’est exactement le contraire de ce que Planète voulait nous faire comprendre par ses judicieux montages et commentaires. Comme quoi, il ne doit pas suffire de voir pour croire. Surtout si c’est à la télé.

28 juillet 2009

Rouen

Classé dans : Lieux, Photographie, Rouen — Miklos @ 7:59


Rouen. Vue sur la cathédrale.
Plus de photos ici.

«ROUEN ! à ce nom, qui ne pense aussitôt à toutes les gloires de la patrie, quels grands et glorieux souvenirs que ceux évoqués par la vieille cité normande ! Ville de guerre avec ses noirs remparts et ses hommes d’armes ; ville religieuse avec ses basiliques et ses monastères ; ville de commerce avec ses fabriques et ses marchands; ville des sciences et des arts avec ses savants et ses artistes ; Rouen a eu successivement» tous les genres de gloire. Noble cité à laquelle aucune illustration n’a manqué, et qui nous montre dans la succession des âges : Rollon, Saint-Romain, Alain Blanchard, Corneille, Jouvenet et Boïeldieu.

H. Bouteiller, Histoire de Rouen, des milices et gardes bourgeoises : relation des événements militaires, sièges et batailles livrés à Rouen depuis les temps les plus reculés jusqu’à nos jours. 1858.


Rue de Rouen.
Plus de photos ici.

«

C’est Rouen qui là-bas s’incline,
Et, par de tortueux sentiers,
Des bords du fleuve à la colline
Étend ses gothiques quartiers ;
Le soleil sur ses toits ruisselle,
La rosée humide étincelle
Aux angles des pignons fameux ;
Surgissant, magiques et sombres,
Ses monuments jettent leurs ombres
Sur des maisons vieilles comme eux.
— Ch. R. —

Après avoir parcouru environ 170 lieues, s’être enrichie des eaux de l’Aube, de l’Yonne, du Loing, de l’Yères, de la Marne, de l’Oise, de l’Epte, de l’Andelle, de l’Eure et d’une infinité de petites rivières ; après avoir baigné les villes de Troyes, Montereau, Melun, Corbeil, Paris, Saint-Denis, Saint- Germain, Poissy, Meulan, Mantes, Vernon, Andelys, Pont-de-1’Arche et Elbeuf, la Seine arrive à Rouen, entre le cours de la Reine et la barrière de Saint-Paul, et traverse cette grande cité dans la direction de l’est à l’ouest. Laissons un instant le fleuve suivre la pente qui l’entraîne, et gravissons la côte Sainte-Catherine pour jouir du panorama de la ville, l’un des plus beaux et des plus riches qu’on puisse imaginer» et dont la magnifique toile des peintres du Diorama n’a pu donner qu’une idée imparfaite aux Parisiens curieux de connaître la vieille capitale des ducs de Normandie.

Voyage historique et pittoresque de Rouen au Havre sur la Seine, par un Rouennais, 1844.

23 juillet 2009

Un saint fort apprécié en Normandie

Classé dans : Lieux, Normandie, Photographie — Miklos @ 7:41

14 juillet 2009

Une fleur pour la boutonnière

Classé dans : Nature, Photographie — Miklos @ 9:06


Fleur de pomme de terre dans une jardinière à Paris, au troisième étage

«Le célèbre Parmentier fut le plus infatigable propagateur de la pomme de terre. Désespéré pourtant du peu de succès qu’il obtenait, il s’avisa de s’adresser au roi Louis XVI. — « Sire, lui dit-il, c’est dans trois jours la fête de Votre Majesté (Saint Louis, 25 août) ; si vous consentiez à porter ce jour-là une fleur de pomme de terre à la boutonnière de votre habit, je suis persuadé que cela ferait plus que tous les écrits possibles pour faire adoper cette plante. » Le roi y consentit, et il ordonna en même temps qu’à partir de ce moment, on servit chaque jour sur sa table un plat de pommes de terre. L’expédient eut un résultat prodigieux : bien en cour, les pommes de terre firent fureur à la ville, et le peuple accepta enfin un bienfait qu’il avait si longtemps repoussé.

C’est encore dans la famille des solanées que se trouva le tabac. Jean Nicot, » ambassadeur de France en Portugal, l’apporta, en 1559, à la reine Catherine de Médicis. L’usage du tabac est une lèpre qui va s’étendant sans cesse ; aussi n’a-t-il pas fallu de grands efforts pour le propager.

J. J. Grandville, Les fleurs animées. Paris, 1847.

The Blog of Miklos • Le blog de Miklos