Miklos
« Je donne mon avis non comme bon mais comme mien. » — Michel de Montaigne

This blog is © Miklos. Do not copy, download or mirror the site or portions thereof, or else your ISP will be blocked. 

3 mai 2009

Life in Hell: un beau mariage

Classé dans : Actualité, Lieux, Photographie — Miklos @ 18:13

Amis des bêtes, Jeff et Akbar vont visiter le musée vivant du cheval de Chantilly. Arrivés à la caisse, ils s’entendent dire que, pour le prix du billet (10 €), ils ne pourront voir qu’un passage de quelques mètres de long bordé d’une dizaine de stalles occupées ; le reste n’est pas visible dans l’heure qui suit. Et quand Akbar présente sa carte de réduction, il s’entend dire qu’il fallait établir une demande avant la visite… Or aucun moyen de le savoir d’avance : le site du domaine n’offre aucune indication particulière sur les horaires assez variables de ce musée ni sur les procédures administratives préliminaires à sa visite. Les deux compères ne sont pas les seuls à faire demi-tour.

En sortant, ils entendent sonner des cors de chasse. « — J’aime le son du cor le soir au fond des bois, murmure Lily. — Tout ce que ça veut dire, ma chérie, c’est que la chasse est ouverte… Qu’est-ce qu’ils peuvent bien encore chasser, je me le demande. »1 Ils se le demandent aussi.

Ils aperçoivent alors un grand pavillon dressé sur l’hippodrome, vers laquelle se dirigent quelques sonneurs en habit rouge, le cor sous le bras. « Le chasseur sort des fourrés. Il tient encore le cor contre ses lèvres. Apercevant Lily, il prend une pose intéressante. Il porte des lederhosen et un petit chapeau tyrolien. Un très bel homme, bien proportionné, avec beaucoup de viande là où il faut. L’œil est de velours, d’une rare stupidité. C’est ce qu’en yiddish on appelle une vraie tête de con. Jolies moustaches. Il n’a pas l’air allemand. Il pouvait sortir d’un conte de Maupassant, avec son genre étalon, ou d’une toile impressionniste, avec tous ces beaux mâles à rames, maillot de corps, et grosses moustaches. »1

Une foule endimanchée (bien que c’était un samedi) se tient à proximité du pavillon ; les hommes sont en frac, et les dames arborent, pour la plupart, des chapeaux aussi grands que leurs jupes sont courtes, et garnis à profusion de fleurs et de fruits à l’instar des buffets richement achalandés. Tout ce beau monde – Akbar et Jeff y reconnaissent Dr Doudoune et son mari l’éminent professeur – évolue avec une élégance convenue, mais rendue quelque peu périlleuse de fait de la nature herbeuse du sol – « Voici le vieux chemin / Où roule le carrosse / Des dames en hennin / Et des fées Carabosse… »2 –, différente de celle de parquets en point de Versailles sur lesquels ces grands du monde se retrouvent en général.

Un garde auquel Akbar s’adresse pour savoir de quoi il s’agit leur répond : « c’est le mariage d’un descendant d’un prince, d’un comte ou d’un duc, quelque chose comme ça ». Ils apprendront le lendemain qu’il s’agissait du mariage du descendant d’Hugues Capet.

S’étant rincés les yeux à défaut du gosier, nos compères reprennent la route vers de nouvelles aventures.


1 Romain Gary, La danse de Gengis Cohn, Gallimard, 1967.
2 Marie Gounin.

Jeff et Akbar sont les personnages d’une série de bandes dessinées de Matt Groening, qui est aussi le père de la fameuse – et infâme – famille Simpson.

2 mai 2009

Deuches à Chantilly

Classé dans : Lieux, Photographie — Miklos @ 20:42

Utiliser les flèches du clavier pour faire défiler l’image, ou les contrôles en haut à droite de l’image pour zoomer, passer en plein écran, etc.

1 mai 2009

Le pont canal de Briare

Classé dans : Lieux, Photographie, Sciences, techniques — Miklos @ 20:25

«Le travail de M. l’Ingénieur en chef, sur les moyens d’assurer en tout temps la communication entre le canal de Briare situé sur la rive droite de la Loire, et le canal latéral à ce fleuve situé sur la rive gauche , comprend deux projets :

Par le premier la Loire serait franchie sur un pont- aquéduc ;

Par le second les bateaux la traverseraient en lit de rivière.

Toutes les questions communes aux deux hypothèses, toutes celles qui sont particulières à l’un ou à l’autre mode de traversée, se trouvent discutées à fond dans le mémoire de M. l’Ingénieur en chef, et résolues de manière à fournir les documens nécessaires pour qu’on puisse prendre une décision avec pleine et entière connaissance de cause.

Quel est le point de la Loire le plus convenable pour la traversée ?»

Quel est le système à adopter pour cette traversée ?

Ce sont là les deux questions fondamentales posées par M. l’Ingénieur en chef. Elles seront aussi l’objet du présent rapport.

« N° XLVII. Canal latéral à la Loire. Traversée de la Loire à Briare », in Annales des Ponts et chaussées, tome III, 1832.

23 avril 2009

L’ouïe du chat

Classé dans : Lieux, Nature, Photographie — Miklos @ 20:34

«Le second sens le plus important pour le chat est celui de l’ouïe. Chacune de ses oreilles possède une trentaine de muscles moteurs, alors que l’homme n’en a que six, qui lui permettent de les orienter avec précision pour localiser un son. En outre, ces mouvements sont très rapides, beaucoup plus que chez les chiens. (…)

Tout comme chez l’homme, l’âge affecte grandement, l’acuité auditive du chat. Sa sensibilité aux notes les plus hautes» diminue très vite au fil des années ; elle commence souvent à décliner dès que l’animal atteint l’âge de trois ans. En règle générale, on observe chez le chat de quatre ans et demi une nette diminution des capacités auditives.

David Taylor, Chats pratique, De Borée, 2006.

18 avril 2009

Le pêcheur de Paris

Classé dans : Nature, Photographie — Miklos @ 0:46


Pêcheur à Paris, années 1980

«Considérant qu’aux termes de l’art. 5, alinéa 2 de la loi du 15 août 1829 sur la pêche fluviale, il a été permis à tout individu de pêcher à la ligne flottante tenue à la main, dans les fleuves, rivières, canaux et autres fossés navigables ou flottables dont l’entretien est à la charge de l’État ou de ses ayants cause ;

Que cet article n’a fait que reproduire en cette partie les dispositions des anciennes ordonnances et des lois et arrêtés qui permettaient l’usage de la ligne flottante tenue à la main ;

Qu’en droit et en l’absence de toute définition légale de la ligne flottante, les tribunaux doivent se décider par le sens naturel des mots employés par le législateur, par le sens donné à ces mots par un usage, constant, et par les conséquences du sens adopté, qui doivent être en harmonie avec l’esprit général des lois sur la pêche ;

Considérant que, dans leur sens naturel, les mots de ligne flottante indiquent une ligne que le mouvement seul de l’eau rend mobile et fugitive, et qu’il faut que le pêcheur ramène sans cesse à lui ; qu’un usage constant a consacré cette interprétation ;

Qu’il n’est résulté de l’usage de la ligne flottante ainsi définie, aucune conséquence de nature à faire croire que l’intention du législateur a été de la prohiber, soit dans un intérêt d’ordre public, soit dans l’intérêt des fermiers de la pêche, lorsqu’elle serait garnie de quelques plombs ajoutés au poids de l’hameçon pour le maintenir perpendiculairement au liège ou flotteur indicateur, à une profondeur déterminée ;

Qu’il suffit, pour que la ligne ne cesse pas d’être flottante, qu’elle soit constamment soumise au mouvement du flot et du courant de l’eau, et, par conséquent, que l’appât ne repose pas au fond et n’y reste pas immobile ;

Que la loi exige seulement que le pêcheur tienne à la main la canne destinée à rejeter la ligne en amont toutes les fois que le courant la fait flotter en aval à une trop grande distance; que décider qu’une ligne n’est flottante que lorsqu’elle ne flotte qu’à la superficie de l’eau par le seul poids de l’hameçon serait donner un sens restrictif aux expressions de l’article 5 ci- dessus, et rendre illusoire la permission de pêche à la ligne flottante résultant dudit article ;

Que les fermiers de la pêche ne seraient pas fondés à se plaindre du préjudice qu’ils pourraient en éprouver, puisqu’il ne s’agit que de l’application d’une disposition légale qu’ils n’ont pas pu ignorer, et qu’ils se sont soumis dès lors à cette condition en se rendant adjudicataires de la pêche ;

Considérant en fait que, le 17 février dernier, Moriceau a été trouvé pêchant à la ligne tenue à la main, dans le dix-huitième canton de la pêche, sur la rivière de Seine ;

Que, s’il résulte du procès-verbal régulièrement dressé ledit jour et des aveux mêmes de Moriceau, que la ligne avec laquelle il pêchait était armée de deux hameçons et garnie de deux grains de plomb n° 4, destinés à faire plonger la ligne dans la partie inférieure de la rivière, ce poids ne pouvait suffire pour empêcher la ligne de flotter dans le courant, et que le contraire n’est pas même allégué ;

Que, dès lors, et par les motifs ci-dessus déduits, la ligne dont s’est servi Moriceau devant être considérée comme flottante, la prévention n’est pas établie :

» Met l’appellation et le jugement dont est appel au néant; émendant, décharge Moriceau des condamnations contre lui prononcées ; au principal, le renvoie des fins de la poursuite, condamne l’administration forestière et Louis Fabrège, partie civile, aux frais de première instance et d’appel.

Arrêt du 20 mai 1851 de la Cour d’appel de Paris, cité par Alphonse Karr in La pêche en eau douce et en eau salée. Histoire, mœurs, habitudes des poissons, crustacés, testacés, etc., lois, usages, procédés, ruses et secrets des pêcheurs. Paris, 1860.

The Blog of Miklos • Le blog de Miklos