Miklos
« Je donne mon avis non comme bon mais comme mien. » — Michel de Montaigne

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3 juillet 2012

« Un soleil de plomb, un soleil à faire cuire tout vivants son père et sa mère. » (Michel Pilard, Lettre d’un soldat de Don Pedro, 1832)

Classé dans : Environnement, Photographie, Récits, Sculpture — Miklos @ 21:25

« Bravez ce sol de lave, et ce soleil d’enfer. » — Lamartine, Toussaint Louverture.

Le soleil de plomb n’a de cesse de chauffer la ville. La nuit, la température ne tombe pas, et le lendemain elle atteint de nouveaux sommets, inouïs de mémoire d’homme. Une fois dehors, on ne peut échapper à la fournaise, l’air, immobile, bout autant à l’ombre qu’à la lumière éblouissante, l’asphalte se liquéfie et transforme les chaussées gluantes en un simulacre de la surface de la Mer morte odeur y compris, et on peut cuire un œuf au plat en un instant sur les pavés irradiants. Comme on le voit ci-dessous, certains passants s’essayent à l’éviter en lévitant.

Même les statues des jardins publics n’en peuvent plus : elles se débarrassent qui de leurs uniformes, qui de leurs toges ou de leurs robes. Celles des hommes semblent souffrir bien plus de la canicule que celles des femmes. On peut voir en haut à gauche un homme boire goulûment à une lourde cruche en pierre qui préserve quelque peu la fraîcheur de son contenu. C’est une femme qui la lui présente à bouts de bras, elle n’a pas eu le temps de se dévêtir, tellement il la pressait de l’abreuver. À quelques pas de là, un compère épuisé se repose, négligemment accoudé sur la tête de sa compagne qui a bien du mal à supporter ce poids.

Non loin de là, ce sont les parois en verre du Centre Pompidou, dans lequel s’étaient réfugiés quelques touristes pour y trouver climatisation et obscurité plutôt qu’art et culture, qui fondent à vue d’œil. Bientôt il fera aussi chaud à l’intérieur qu’à l’extérieur.

Bientôt d’ailleurs il n’y aura plus ni intérieur ni extérieur.

4 janvier 2012

N’ayez pas peur

L’année 2012 sera l’une des meilleures de mémoire d’homme. Vous en doutez ? Il suffit d’écouter les candidats aux élections présidentielles.

Vous souvient-il (sur un air connu) d’un quidam qui promettait en 2007 monts et merveilles et avait pris quinze engagements, parmi lesquels « une démocratie irréprochable », « vaincre le chômage », « augmenter le pouvoir d’achat », etc. ?

Il s’avère que c’est plutôt le contraire qui s’est réalisé (emploi du passif par euphémisme). La crise ? Une crise de nerfs permanente de ce quidam (qui, comme le dit Gaino en personne, « gère tout à l’affect. La contrepartie de l’affect, c’est la brutalité »). Casse-toi

Or maintenant, voilà que tout le monde nous promet que ça ira vraiment mal, du climat écologico-météorologique à celui de l’emploi, d’une croissance des impôts et des charges inversement proportionnelle aux revenus au « travailler-plus-pour-gagner-moins, d’une désertification des campagnes à une urbanisation délirante, tout ceci assorti de conflits de plus en plus virulents pour s’accaparer les ressources essentielles en voie de disparition, pour culminer, le 21 décembre, par la fin du monde selon les Mayas (à ce propos, on vous suggère d’aller voir leurs masques à la Pinacothèque, ils font encore plus peur que leurs prédictions).

Eh bien, puisque les statistiques ne trompent pas, elles, contrairement aux prophètes de malheur qui n’ont de cesse de le faire, rien de cela ne devrait avoir lieu, puisque c’est toujours l’inverse qui se passe finalement. On peut donc s’attendre à ce que la Terre refroidisse (juste un peu pour sauvegarder les ours blancs) et que le Sahara refleurisse, que tout le monde mange et boive à sa faim et que les maladies incurables ne le soient plus, que le loup et l’agneau vivent en bonne entente et que l’homme aime son prochain comme lui-même, enfin qu’il fasse tellement bon ici bas que les bienheureux préféreront quitter le Paradis pour se réinstaller parmi nous en repeuplant les campagnes tels les post-soixante-huitards d’antan en y faisant renaître labourage et pâturage bio, ces vraies mines et trésors du Pérou, car s’il est vrai que les campagnes peuvent vivre sans les villes, les villes ne peuvent pas vivre sans les campagnes. Que du bonheur.

On peut toujours rêver.

19 juillet 2011

La deuxième chute

Classé dans : Environnement, Littérature, Peinture, dessin, Progrès — Miklos @ 3:40

Pieter Bruegel : Dulle Griet (Margot la folle). ca. 1562.

Ce début d’été pourri n’est pas, nous dit-on, si exceptionnel que cela : 2007, 2008, 2000 et surtout 1980 se seraient distinguées comme particulièrement fraîches. Toutefois, la tendance générale est clairement à la hausse, et notamment depuis 19801. Et un prévisionniste de Météo France nous rassure : « Nous avions effectivement annoncé un été chaud. Et cet épisode pluvieux d’une dizaine de jours ne remet pas en cause cette prévision. La probabilité de connaître un été plus chaud que la normale reste importante. »

Si donc la sécheresse que notre pays a connu ce printemps est – temporairement du moins – atténuée de ce fait, ce n’est pas le cas aux Etats-Unis, où quatorze États sont dans la fournaise ardente – températures extrêmement élevées (plus de 40° pendant plusieurs jours d’affilée), mais aussi incendies. Ainsi, l’Arizona tente de combattre le pire incendie de son histoire, et quelque 40.000 feux ont dévoré plus de 2,3 millions d’hectares de terres dans l’ensemble du pays. Et on n’est pas encore en août, où la situation va s’aggraver. Pire, la sécheresse semble y devenir endémique et les climatologues y président une désertification, dont l’effet se combinera avec la demande accrue d’eau potable du fait de l’accroissement et de la concentration de la population. En Russie et notamment dans son Extrême Orient, qui avait subi l’année dernière une canicule record, les incendies naturels se propagent. Quant à la sécheresse exceptionnelle en Somalie, on en a vu les ravages tragiques lorsqu’elle se combine à la malnutrition et à la famine – et, souvent, aux conflits internes – qui concernent plus généralement la Corne de l’Afrique. Est-ce ce qui attend, à terme, les pays actuellement plus riches ? On est en droit de le croire : c’est ce que disait James Lovelock en 2006.

Dans l’une de ses célèbres dystopies, l’écrivain J.G. Ballard décrivait il y a une cinquantaine d’années la sécheresse recouvrant graduellement la planète, monde aride et violent où l’eau est devenue la monnaie d’échange :

The world-wide drought now in its fifth month was the culmination of a series of extended droughts that had taken place with increasing frequency all over the globe during the previous decade. Ten years earlier a critical shortage of world food-stuffs had occurred when the seasonal rainfall expected in a number of important agricultural areas had failed to materialize. One by one, areas as far apart as Saskatchewan and the Loire valley, Kazakhstan and the Madras tea country were turned into arid dust-basins. The following months brought little more than a few inches of rain, and after two years these farmlands were totally devastated. Once their populations had resettled themselves elsewhere, these new deserts were abandoned for good.

J. G. Ballard, The Drought. 1965.

On le sait, c’est l’homme qui est l’artisan de son propre malheur, mais surtout de celui de toutes les générations à venir, bien au-delà des trois ou quatre générations suivantes sur lesquels le Dieu de la Bible fait porter les fautes des pères (Nombres XX:5) : déforestation sauvage de splendides forêts qu’on appelait autrefois vierges, utilisation accrue d’hydrocarbures, gabegie de ressources non renouvelables, production inutile de déchets difficilement recyclables, et, plus généralement, hyperconsommation inscrite dans l’économie libérale et dans la course aux toujours plus nouvelles technologies2. L’homme sera-t-il chassé par lui-même de ce paradis terrestre comme il l’a été autrefois de cet autre paradis ? Et si oui, vers où ?

Ô esclandre effroyable ! ô catastrophe déplorable ! ô changement infortuné ! ô sortie fatale ! ô bannissement misérable ! aussi était-ce une pitié mais plus grande qu’aucune autre fût jamais, de voir la désolation de ces pauvres infortunés Adam & Ève, d’entendre leurs soupirs, ouïr leurs sanglots, leurs regrets, leurs plaintes, leurs pleurs, leurs cris, l’air retentissant de tous côtes, les forêts où ils passaient ne résonnaient que les échos de leurs désolées plaintes ; les bêtes qui se rencontraient par là, s’enfuyaient au bruit de leurs voix lamentables, ils ne faisaient que pleurer, ils ne faisaient que crier ; mais avec telle douleur de cœur, qu’ils n’eussent pu former une seule parole. Ah ! cela leur était impossible, la fâcherie en était trop véhémente, la perte trop grande, la douleur trop cuisante, la plaie trop fraîche ; de sorte que s’en allant à travers des campagnes coup à coup leur cœur leur manquait, pas à pas il fallait que l’un relevât l’autre, ils se pâmaient de rien à rien, le cœur leur manquait à tout coup. Et pour surcroît de leur malheur, ils n’eussent fait demie lieue pour chercher où ils se pourraient retirer, que voila le soleil, ce bel œil de la nature s’aller cacher du côté des antipodes, qui leur augmenta infiniment leur douleur, croyant qu’ils ne le verraient plus, & qu’il s’était allé caché à l’occasion de leur péché : car aussi ils n’avaient ni l’un ni l’autre vu encore aucune nuit, ayant tous deux été créés ce même jour.

François Arnoulx, La Poste royale du Paradis, p. 251-3. Lyon, 1635.


1 Comme l’indiquent les nombreux graphiques de l’étude Le changement climatique récent et futur sur l’arc péri-méditerranéen.
2 Que J. G. Ballard, encore lui, avait décrit dans L’Homme subliminal (on en avait déjà parlé ici).

Albrecht Dürer : L’expulsion du Paradis. 1510.

12 août 2010

« Quand je mange des glaces, cela me fait réfléchir. » — Louis Auguste Commerson.

Classé dans : Environnement, Photographie — Miklos @ 8:03

9 juin 2010

La vérité est ailleurs, ou, de quelques célèbres gogos de Wikipedia et de l’internet

« Ma première visite devait être naturellement pour ce jeune homme de tant d’avenir, qui porte un des beaux noms de France, avec deux cent mille livres de rente et beaucoup de cravates blanches.

Ce jeune phénomène se nomme le comte Max de Canulard ; il est âge de vingt-cinq ans à peine et connaît toutes les langues possibles : le sanscrit, le javanais, le chinois, le thibétain, etc. Il est plus fort en droit français que Pothier, plus fort en droit allemand que Savigny, plus fort en droit anglais que Blakstone, plus fort en droit public que feu Vortel. Il est à la fois jurisconsulte, géomètre, mécanicien, astronome, idéologue. Il a une femme charmante qu’il néglige et des lunettes bleues.

Canulard veut être tout simplement chef d’un cabinet quelconque l’année prochaine. Peut-être accepterait-il en attendant une ambassade, Londres, Vienne ou Berlin; je ne dis pas qu’il n’irait pas jusqu’à la haute magistrature et à la cour de cassation. Qu’on ne lui parle pas de la cour des comptes ou du conseil d’État, il en ferait une question personnelle. »

— Mémoires de Bilboquet recueillis par un bourgeois de Paris. Librairie nouvelle, Paris, 1854.

L’avantage de Wikipedia sur ses pauvres consœurs, les encyclopédies imprimées, n’aura pas échappé aux fonctionnaires du Miniver (ni à ceux de Parthenay) : elle fait l’objet, et sans frais, du « processus de continuelles retouches (…). L’Histoire toute entière était un palimpseste gratté et réécrit aussi souvent que c’était nécessaire. »

Justement, à propos d’histoire : on vient d’apprendre que Ségolène Royal avait récemment rendu hommage, dans son blog, à un admirable personnage du XVIIIe siècle et de sa région, « Léon-Robert de L’Astran, humaniste et savant naturaliste mais également fils d’un armateur rochelais qui s’adonnait à la traite, [qui] refusa que les bateaux qu’il héritait de son père continuent de servir un trafic qu’il réprouvait. » Le problème est que ce personnage exemplaire aurait été inventé de toutes pièces, ce qui n’a pas empêché son entrée en 2007 dans le Panthéon du savoir sur l’internet, j’ai nommé la Wikipedia, d’où il vient d’être excommunié, maintenant que la vérité a changé et qu’il a donc fallu modifier le « contenu neutre et vérifiable » de l’« encyclopédie collective [et] universelle ».

N’accusons pas la candidate malheureuse aux plus hautes fonctions (à l’instar du Comte de Canulard, dont nous parlons en exergue) : elle n’est pas responsable de ce qu’elle a écrit, c’est, nous dit 20 minutes, sa collaboratrice, Sophie Bouchet-Petersen, qui en assume la négritude. Quoi qu’il en soit, l’auteure de cette bloguerie n’a pas fait preuve d’esprit critique en pompant ce qu’elle avait trouvé en ligne : c’est rapide, c’est facile, et donne ainsi l’impression d’en savoir plus que le lecteur ébahi et admiratif devant ces références historiques.

C’est aussi le cas de Jean-Louis Servan-Schreiber dans son récent ouvrage, Trop vite ! Pourquoi nous sommes prisonniers du court terme1. Paradoxalement – vu le titre et la thèse – il semble avoir été écrit très vite, trop vite. Publié en mai, il fait référence à des événements très récents (par exemple, le lancement de l’iPad, qui date de janvier 2010). Critique de la vitesse et de ses effets pernicieux sur l’individu et sur la société, il survole tel le Concorde un champ si vaste qu’il ne peut en parler que superficiellement (même s’il prend le temps de « placer » les noms de plusieurs membres de sa grande famille), voire de façon imprécise, victime de la hâte qu’il dénonce.

Ainsi, les abondantes citations qui émaillent son texte, et dont il ne signale pas la source, ne sont pas forcément entièrement fidèles à l’original (quand on a pu l’identifier), malgré les guillemets : la recopie intégrale (p. 49) d’un article du Monde daté du 27/1/2010, Le Parlement, surmené, dénonce la frénésie de lois, en omet entièrement le second paragraphe sans signaler cette suppression ; la longue citation de Bernard Stiegler (p. 73), dont on a trouvé la source plausible dans un entretien avec Marianne le 6/10/2008, en diffère pourtant sur plus d’un détail.

Ainsi, il qualifie Nick Carr (dont nous parlons ici depuis 2005), d’« écrivain » et d’« intellectuel patenté », tandis qu’il serait bien plus correct de le qualifier d’observateur et d’essayiste de l’impact des nouvelles technologies sur la société, l’économie et l’individu (ce que d’ailleurs Carr dit de lui-même, peu ou prou) ; Carr le fait avec intelligence et recul critique, mais ce n’est ni un « écrivain » ni un « intellectuel », à l’instar d’un Jacques Ellul, d’un Günther Anders ou d’un Paul Virilio.

Je doute que « personne jusqu’ici n’avait traité ce sujet en tant que tel », comme l’affirme son auteur. Depuis des dizaines d’années, cette accélération, non pas du temps mais de la cadence de nos activités est observée et critiquée. Dans The Subliminal Man (1963, traduit en français L’Homme subliminal), J.G. Ballard décrit une société prise dans une frénésie d’hyperconsommation dans laquelle on remplace à une fréquence incroyablement rapprochée des objets devenus obsolètes, conséquence directe de la « destruction créatrice » de Schumpeter. Ainsi, les routes sont pavées de façon à ce que les voitures de plus de six mois se déglinguent, ce qui accélère le passage vers de nouveaux modèles :

When the studs wore out they were replaced by slightly different patterns, matching those on the latest tyres, so that regular tyre changes were necessary, increasing the safety and efficiency of the expressway. It also increased the revenues of the car and tyre manufacturers, for most cars over six months old soon fell to pieces under the steady battering, but this was regarded as a desirable end, the greater turnover reducing the unit price and making more frequent model changes, as well as ridding the roads of dangerous vehicles.

Quant aux fours électriques, c’est tous les deux mois, la publicité omniprésente, explicite ou subliminale, entretenant ce rythme effréné :

‘Look, I don’t want a new infrared barbecue spit, we’ve only had this one for two months. Damn it, it’s not even a different model.’

‘But, darling, don’t you see, it makes it cheaper if you keep buying new ones. We’ll have to trade ours in at the end of the year anyway, we signed the contract, and this way we save at least five pounds.’

Et aussi : l’emballement incontrôlé des ordinateurs d’aujourd’hui (qui a causé – ou largement contribué à – la crise d’octobre 1987, connue sous le nom de Lundi noir) n’est qu’un avatar de celui des machines dont Charlot est l’esclave, dans Les Temps modernes en 1936, film critique explicite du fordisme. Ou enfin, l’exposition au nom si bien choisi, Le Temps, vite !, au Centre Pompidou, en 2000.

L’ouvrage de JLSS actualise le contexte d’un phénomène qui est loin d’être nouveau , tels la récente crise financière (mais est-ce une crise, ou les prémices d’un nouvel état de l’économie ?) et la gabegie de ressources annonçant une catastrophe écologique (il mentionne James Lovelock, dont nous avions traduit un entretien en 2006 à ce propos, et James Hansen, dont nous avions aussi parlé cette année-là). En conclusion, il se garde bien de fournir des solutions à des problèmes d’une grande complexité ou de prédire l’avenir, et met en garde contre le « refuge dans la pensée magique », tout en recommandant à chacun de « remettre un peu plus de long terme dans la pratique de sa vie », avec, comme exemple « le plus simple, le moins coûteux : la vogue montante de la méditation : (…) s’asseoir et faire silence en soi », à l’instar des moines bouddhistes comme Matthieu Ricard… Un peu New Age, non ?

Le bouddhisme à la JLSS n’est pas une philosophie de la fusion – dans l’autre, dans la société ou dans le grand rien – mais une confusion : c’est avant tout une aspiration égotiste, voire égoïste – terme que revendiquait explicitement Ayn Rand – à l’inverse de cette fusion, c’est une revendication du « droit au bonheur individuel » (p. 160), celui de « s’occuper de son corps », bref, de privilégier « notre métier, notre équilibre affectif, nos choix, nos vrais désirs » (p. 161). Or, un chapitre plus tard, il prône de « reconstruire un intérêt général collectif » (p. 183). Justement, ce qui en empêche l’émergence, n’est-ce pas le désir irrépressible de l’individu, encouragé par la société d’hyperconsommation que JRSS décrie aussi ? La réflexion sur la difficile articulation entre le je et le nous n’est pas le fort de cet ouvrage.

Ce n’est d’ailleurs pas la seule confusion : l’une comme l’autre aspiration – personnelle, globale –, implique, selon l’auteur, la prise de responsabilité : cette « constatation forte que chacun est responsable de son destin » (p. 160) est, selon lui, le fruit de précurseurs à l’instar de Freud, qui « a débloqué nos portes intérieures, aura contribué à nous déresponsabiliser, en même temps qu’il nous déculpabilisait » (p. 162). Trop vite, Mr Jean-Louis Servan-Schreiber… !

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1 Albin Michel, 2010. Le titre, en deux couleurs que nous avons reproduites ici, rappelle ce que JLSS disait déjà en 1992 dans Le retour du courage : « Ce monde trop plein me gave et m’étourdit. Le trop, trop vite, m’empêche de m’y sentier chez moi. »

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