Miklos
« Je donne mon avis non comme bon mais comme mien. » — Michel de Montaigne

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24 février 2008

Aux grands hommes la patrie reconnaissante

Classé dans : Arts et beaux-arts, Histoire, Peinture, dessin — Miklos @ 0:10

« Donc, hissé par devant, aidé par derrière, j’arrivai fort essoufflé, au bout d’un quart d’heure, sur la plate-forme qui termine la pyramide de Chéops. Cette plate-forme a trente-neuf mètres trente centimètres de tour, et, vu d’en bas, le sommet semble aigu. »

— Du Camp, Nil, 1854, p. 66.

« Comment oser faire des phrases sur les pyramides, la seule des sept merveilles du monde que le temps ait épargnée ; les pyramides, que tant de poëtes ont célébrées depuis Horace jusqu’à Delille (…), que Stace a appelées d’audacieux rochers, audacia saxa, et Pline, poëte dans sa prose, des masses monstrueuses, portentosæ moles, expressions gigantesques surpassées par une parole de Bonaparte : “Du haut de ces monuments, quarante siècles vous contemplent.” Seulement il eût fallu dire hardiment soixante siècles ; mais Bonaparte n’avait pas lu Manéthon (…).

Le nom des pyramides est aussi ancien qu’elles. Volney l’a voulu tirer de l’arabe. Les Grecs, qui voyaient du grec partout, n’ont pas manqué d’y retrouver le mot pyr, feu, parce que les pyramides étaient, dit-on, consacrées au soleil, et plus tard le mot pyros, blé, quand une tradition chrétienne en eut fait les greniers de Joseph. Ce n’est ni dans l’arabe ni dans le grec qu’il eût fallu chercher le nom des pyramides : ces origines sont trop récentes pour leur antiquité. C’est à l’ancienne langue de l’Égypte conservée en partie dans le copte qu’il fallait demander ce nom qui a traversé les siècles. En copte, pirama veut dire la hauteur. Peut-on douter que ce ne soit là le véritable nom donné par les hommes à ce qu’ils ont construit de plus élevé sur la face de la terre ? »

— J. J. Ampère, Voyage en Égype et en Nubie. Paris, 1868.

23 février 2008

L’œuvre d’art à l’époque de sa reproductibilité technique

Classé dans : Arts et beaux-arts, Sciences, techniques — Miklos @ 9:48

« C’est ce que nous sommes tous, des amateurs, on ne vit jamais assez longtemps pour être autre chose. » — Charlie Chaplin

Un siècle avant l’ana­lyse ma­gis­trale de Walter Ben­ja­min, Jules Janin prévoit la bana­li­sa­tion de l’œuvre d’art occa­sion­née par l’in­ven­tion de la pho­to­gra­phie. Il va jusqu’à ima­gi­ner d’autres modes de (re)­pro­duc­tion mé­ca­ni­que qui ne verront le jour que bien plus tard : le pho­no­gra­phe (la ma­chine qui dic­tera des comé­dies de Molière), voire l’or­di­na­teur (celle qui fera des vers à l’instar de Corneille).«Le Daguerotype est destiné à reproduire les beaux aspects de la nature et de l’art, à peu près comme l’imprimerie reproduit les chefs-d’œuvre de l’esprit humain. C’est une gravure à la portée de tous et de chacun ; c’est un crayon obéissant comme la pensée ; c’est un miroir qui garde toutes les empreintes ; c’est la mémoire fidèle de tous les monuments, de tous les paysages de l’univers ; c’est la reproduction incessante, spontanée, infatigable, des cent mille chefs-d’œuvre que le temps a renversés ou construits sur la surface du globe. Le Daguerotype sera le compagnon indispensable du voyageur qui ne sait pas dessiner, et de l’artiste qui n’a pas le temps de dessiner. Il est destiné à populariser chez nous, et à peu de frais, les plus belles œuvres des arts dont nous n’avons que des copies coûteuses et infidèles ; avant peu, et quand on ne voudra pas être soi-même son propre graveur, on enverra son enfant au Musée, et on lui dira : il faut que dans trois heures tu me rapportes un tableau de Murillo ou de Raphaël. On écrira à Rome : Envoyez-moi par le prochain courrier la coupole de Saint-Pierre, et la coupole de Saint-Pierre vous arrivera courrier par courrier. Vous passez à Anvers, vous admirez la maison de Rubens, et vous envoyez à votre architecte cette maison sans rivale dans les caprices flamands : Voilà, dites-vous, la maison que je veux bâtir ; et, sur ce dessin fidèle, l’architecte retrouve un à un tous les ornements de cette pierre devenue dentelle sous le ciseau du sculpteur. Désormais, le Daguerotype suffira à tous les besoins des arts, à tous les caprices de la vie. Vous emporterez avec vous, et sans qu’elle le sache, la blanche maison sous laquelle se cache votre maîtresse. Vous ferez vous-même la copie de ce beau portrait de M. Ingres, dans lequel M. Ingres a reproduit la belle tête de ce noble écrivain, l’honneur de la presse en Europe, et vous direz : Que m’importe à présent que ce portrait n’ait point été livré à la gravure? j’ai beaucoup mieux qu’une gravure, j’ai aussi bien qu’un dessin de M. Ingres. Mon Dieu, pour se servir de cet ingénieux miroir, il ne sera pas besoin d’être un grand voyageur dans les pays déserts comme M. Combes, d’être un grand poète comme M. de Lamartine, de marcher comme le comte Demidoff à travers les déserts de la Russie méridionale, à la tête d’une armée de savants et d’artistes: dans les plus simples et les plus douces passions de la vie, le Daguerotype aura son utilité et son charme; il reproduira à l’instant toutes les choses aimées : le fauteuil de l’aïeul, le berceau de l’enfant, la tombe du vieillard.

Nous vivons dans une singulière époque ; nous ne songeons plus de nos jours à rien produire par nous-mêmes ; mais, en revanche, nous recherchons avec une persévérance sans égale les moyens de faire reproduire pour nous et à notre place. La vapeur a quintuplé le nombre des travailleurs ; avant peu, les chemins de fer doubleront ce capital fugitif qu’on appelle la vie ; le gaz a remplacé le soleil ; on tente à cette heure des essais sans fin pour trouver un chemin dans les airs. Cette rage de moyens surnaturels a passé bientôt du monde des faits dans le monde des idées, du commerce dans les arts. Il n’y a pas déjà si longtemps qu’a été inventé le Diagraphe-Gavard, au moyens duquel les plafonds obéissants du palais de Versailles viennent d’eux-mêmes se poser sur le papier, reproduits par la main d’un enfant sans expérience. L’autre jour encore, un autre homme de génie, le même qui a trouvé le moyen de reproduire en relief toutes les médailles antiques ou modernes, M. Colas, inventait une roue à l’aide de laquelle il a reproduit, avec une admirable et incroyable vérité, la Vénus de Milo.» Voici maintenant qu’avec cet enduit étendu sur une planche de cuivre, M. Daguerre remplace le dessin et la gravure. Laissez-le faire, avant peu vous aurez des machines qui vous dicteront des comédies de Molière et feront des vers comme le grand Corneille : ainsi soit-il.

Jules Janin, « Le Daguerotype », in L’Artiste. Journal de la littérature et des beaux-arts, 2e série, tome 2. Paris, 1839.

22 février 2008

Le nouvel art de la conversation

Classé dans : Peinture, dessin, Société — Miklos @ 22:36

«Conversation Échange de propos, sur un ton généralement familier et sur des thèmes variés, entre deux ou plusieurs personnes. Synon. bavardage, causette, dialogue, entretien(…). SYNT. a) Con­ver­sation abondante, agréable, amicale, amoureuse, animée, banale, confidentielle, cordiale, décousue, difficile, étonnante, familière, fatigante, franche, gaie, grave, habituelle, idiote, intéressante, légère, mondaine, oiseuse, particulière, piquante, philosophique, privée, sérieuse, téléphonique, vivante. b) Conversation d’affaires, de salon ; con­ver­sa­tion à bâtons-rompus, à mots couverts, à voix basse ; entre amis. c) fragments, sujet de con­ver­sa­tion ; cahier, manuel, thème de con­ver­sa­tion ; charme, plaisir de la con­ver­sa­tion. d) Amener, amorcer, avoir une con­ver­sa­tion sur (un sujet, un thème) ; mettre la con­ver­sa­tion sur… ; avoir une con­ver­sa­tion avec (qqn) ; avoir, animer, commencer, engager, interrompre, poursuivre, prolonger, suivre, surprendre, terminer une con­ver­sa­tion ; changer de con­ver­sa­tion ; couper court, prendre part ; entrer en con­ver­sa­tion ; » faire la con­ver­sa­tion, un bout de con­ver­sa­tion ; être l’objet des con­ver­sa­tions ; faire les frais de la con­ver­sa­tion ; se mêler à la con­ver­sa­tion ; quitter la con­ver­sa­tion ; lier con­ver­sa­tion avec qqn ; mettre fin à la con­ver­sa­tion.

— Trésor de la langue française

« Parfum pur, enivrante liqueur » (Hugo)

Classé dans : Peinture, dessin, Photographie — Miklos @ 2:19


« Les deux jeunes gens étaient assis devant un grand café du boulevard et buvaient des liqueurs mélangées d’eau, ces apéritifs qui ont l’air d’infusions faites avec toutes les nuances d’une boîte d’aquarelles. »
— Maupassant, Contes et nouvelles, « Les Épingles », 1888.

21 février 2008

Les mots pour le dire

Classé dans : Humour, Peinture, dessin — Miklos @ 20:17


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