Miklos
« Je donne mon avis non comme bon mais comme mien. » — Michel de Montaigne

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31 janvier 2009

Life in Hell : Akbar voit des aliens

Classé dans : Cuisine, Musique — Miklos @ 1:51

Akbar goes literary: il déjeune avec Heidi et Colomba. La première apparaît au coin de la rue, souriante et enjouée, le teint de ses joues rehaussées d’un rouge velouté et lumineux comme son pull ; elle entraîne dans son sillage un souffle d’air pur et frais venu droit des sommets enneigés de sa Suisse natale. Peu après arrive la Corse broussailleuse, les yeux étincelants (la cortisone, dit-elle), le visage sombre et la voix rauque (d’où la cortisone) ; svelte et élancée, toute de noir habillée, elle entre en scène d’un air tragique, que l’apéritif, offert par la maison, aura vite fait passer tout en éclaircissant ses cordes vocales. Nos amis s’installent près du radiateur qui peine à réchauffer le restaurant caverneux.

Bientôt, le trio bavarde chaleureusement à bâtons rompus d’art et de ses institutions (ils en connaissent les coulisses encombrées), tout en admirant les murs décorés d’œuvres (« figuration narrative », diagnostique Colomba, sous le regard d’un placide dodo dont le portrait lui fait face), le décor oriental de la salle de la pizzeria (reliquat d’une précédente enseigne éphémère) et la curieuse majorité absolue de femmes à toutes les tables (il y a bien un bar à filles, en face, mais ce ne sont pourtant pas ses habituées). Colomba choisit le gratin d’aubergines ; est-ce pour leur noirceur ? Heidi et Akbar se fixent sur la pizza du jour, au saumon ; elle la déguste, il l’avale.

Après le café, Akbar déclare qu’il doit s’en aller. Colomba le regarde interloquée, puis balaie la salle du regard. C’est au tour d’Akbar de s’étonner de cette réaction. La Corse répond :

— « Je viens de t’entendre dire : “Je crois que je viens de voir un alien”. »

Heidi et Akbar s’esclaffent de cette confusion. Le soir, Colomba confie à Akbar :

— « Tu as dopé ma journée.

— Tu m’as dit que c’était la cortisone qui te faisait cet effet ?

— C’est la même chose », conclut-elle péremptoirement.

Akbar est intérieurement flatté, même s’il est quelque peu interloqué par l’effet hallucinatoire et dopant qu’il a sur Colomba.

Et pourtant, la veille, Jeff et Akbar avaient bien vu des aliens. Ils s’étaient rendus au Châtelet. Sur le parvis, des braseros autour desquels se regroupent, une fois n’est pas coutume, quelques personnes bien habillées et nourries ; dans le hall, une demi-pénombre et des lumières de couleurs bleue et rouge qui éclairent mystérieusement l’espace ; les ombres des spectateurs s’étirent sur le sol comme des silhouettes de Giacometti et glissent d’une marche à l’autre. Des personnages étrangement habillés distribuent des programmes. Le préposé au vestiaire porte un curieux couvre-chef et un pectoral rond et luminescent qui passe lentement du rouge au bleu : on s’attend à entendre retentir les cinq notes par l’entremise desquelles les aliens ont communiqué avec François Truffaut dans Rencontres du troisième type (mélodie curieusement inspirée de celle de la publicité C’est Shell que j’aime… auraient-ils subventionné le film ?). Akbar lui demande si la planète d’où il vient fait partie du système solaire.

Les deux comparses sont placés à l’amphithéâtre ; appelé autrefois poulailler ou paradis, ce lieu ressemble ce soir à l’antichambre des enfers : il y règne une obscurité totale qui rend périlleuse la descente des marches qui mènent à leurs sièges : Jeff craint d’en manquer une, avec pour conséquence un vol plané au travers de la salle. Ce fatal accident n’aurait pourtant pas déparé le décor étrange qu’ils distinguaient graduellement : un immense voile de nylon transparent suspendu sur le grand lustre central, et sur lequel sont projetées des formes floues ou se dessinent au laser des arabesques géométriques. La scène est plongée dans l’obscurité, mais on y distingue des pupitres de musiciens placés en demi-cercle et dont le lutrin luit de cette couleur bleuâtre. Au centre, en avant, un petit podium surmonté d’un cercle de lumière. Au-dessus, d’autres images sont projetées, certaines informes, d’autres suggérant des étoiles, une éclipse, quelques lapins suspendus par les pieds et remuant leurs oreilles, des petits humanoïdes se déplaçant en foule… Dans la fosse d’orchestre, on croit apercevoir des percussions de métal.

Progressivement, des êtres habillés d’une tunique blanche et la tête enrubannée comme des accidentés de la route se disposent à divers endroits de la baignoire et des balcons : c’est le chœur. Les instrumentistes, vêtus à la mode de Mars ou de Saturne, montent en scène affublés d’un couvre-chef ressemblant à une assiette en métal bordée de franges prises sur des abat-jour en tissu épais froncé qu’on pouvait voir dans le mobilier cossu petit-bourgeois fin de (xixe) siècle.

Tout ce petit monde ayant envahi la salle, un homme monte en scène. De loin, on croit reconnaître Raspoutine, à sa barbe. D’ailleurs, il parle russe, et annonce le début de ce spectacle sidéral. Comme on l’aura compris, il s’agit des Vêpres de Monteverdi, mises en pièce scène par Oleg Kulik, que sa renommée d’artiste précède : photos pornographiques et zoophiles (concept qu’il appelle zoophrénie) retirées par la police à la FIAC 2008 ; nu, le cou pris dans un collier à pointes, mordant les critiques d’art à l’entrée de la Kunsthaus de Zürich ou se baladant ainsi tenu en laisse dans la rue. Cette apparente régression pré-Oedipienne l’amuse.

Le spectacle commence. Le chef d’orchestre, placé au devant de la scène, tourne forcément le dos à une partie des interprètes : aux musiciens ou aux choristes, selon qu’il fait face aux uns ou aux autres. Ceci, et la dispersion de tout ce petit monde dans la grande salle plongée dans l’obscurité de l’espace intersidéral que traversent ces zébrures de laser, contribue au décalage et à l’imprécision de la performance musicale. Les voix, parfois amplifiées à l’aide d’un système qui aplatit le son tout en lui rajoutant un timbre métallique déplaisant, sont inégales. Comme si cela ne suffisait pas, le spectacle est « sonorisé » : cloches, ronflements d’une personne endormie, sirènes de police et autres bruits concrets ou synthétiques entre les mouvements et parfois pendant. L’effet sonore le plus insupportable – un vrombissement sourd qui vient de partout et enveloppe les auditeurs signale le début de l’entracte : Akbar et Jeff en profiteront pour s’enfuir ; arrivés dans la rue, ils éprouveront un réel soulagement à entendre le bruit plaisant de la circulation des voitures à Paris.

Le spectacle lui-même, quoique prétentieux et mégalomaniaque, était indéniablement baroque et assez inventif, il faut le reconnaître : les effets lumineux et visuels, la disposition des musiciens (debout en demi-cercle), les mouvements des choristes dans la salle et sur scène (où ils s’écrouleront au sol, apparemment morts, mais hélas non), les pirouettes et gambades de deux acrobates vêtus comme des fous du Roy, les évolutions silencieuses ou grinçantes de machines en arrière-scène… Mais quels rapports entre la mise en scène et le propos de la musique ? Les Vêpres de Monteverdi, composées surtout comme carte de visite à l’intention du pape, et censées démontrer ses capacités de compositeur à l’époque charnière entre la Renaissance et le début du Baroque, sont elles aussi particulièrement novatrices ; elles intègrent style ancien (cantus firmus) et nouveau, religieux et profane (des extraits du Cantique des cantiques). Jouées ainsi, elles deviennent une quelconque musique de scène pour un spectacle de cirque. Jeff et Akbar s’accordent que l’aspect le plus sidérant, voire sidéral, en a été l’ennui qu’ils ont ressenti. D’ailleurs, le voisin de gauche d’Akbar a dormi la plupart du temps.

Jeff et Akbar sont les personnages d’une série de bandes dessinées de Matt Groening, qui est aussi le père de la fameuse – et infâme – famille Simpson.

27 janvier 2009

Vita all’inferno: Akbar e Bianca mangiano insieme

Classé dans : Cuisine — Miklos @ 20:38

Akbar et Bianca, la célèbre Cantatrice rousse, n’ont pas mangé depuis leurs dernières tribulations gastronomiques. Ils ont donc très faim. Surtout Akbar : il est déjà 13h30. Il propose à la star toute de noir vêtue, son petit manteau évoquant celui de sa collègue la grande et éternelle Piaf, de se rendre dans un restaurant qu’il fréquente de temps à autre depuis qu’il a atterri sur cette planète. Les plats y ont des noms italiens, le serveur de l’époque arrivait à adopter un accent italien de cuisine (après tout, il s’agit de cuisine) qui pouvait convaincre des touristes américains et on y trouve du Lambrusco (Jeff adore, et Akbar ne déteste pas).

L’immense salle est presque vide. Ils s’installent non loin du radiateur et attendent en devisant. Ils attendent en devisant. Ils attendent en devisant. Finalement, Akbar hèle le serveur actuel (qui n’a pas d’accent italien) et se rappelle à son bon souvenir. L’ardoise leur est présentée, et notre couple choisit sans hésiter la pizza du jour : tomates, mozzarella, œuf. Une pour chacun. Ils attendent en devisant. Ils attendent en devisant. Ils attendent en devisant.

L’attente valait la peine. Les pizzas ont une taille respectable mais abordable, elles sont chaudes (ce qui n’est pas toujours le cas des autres plats que l’on sert ici, toujours généreux mais chi va piano, va sano), le fromage coule à souhait, et, bonus !, il y a du thon en sus. Mais surtout, la pâte est succulente (si Bianca le reconnaît volontiers, c’est que c’est vrai : elle est encore plus exigeante qu’Akbar) : plus épaisse que les anorexiques pizzas romaines qu’Akbar avait dû enfiler lors de son récent séjour dans la ville éternelle, bien moins que celle des pizzas étouffe-chrétiens (ça n’aurait d’ailleurs pas marché avec Akbar ou Bianca) originaires de Chicago ; à l’instar des pizzas napolitaines, elle est pleine en bouche, élastique sans être collante, très légèrement croustillante en surface, salée juste comme il faut, ni trop ni trop peu. La seule différence – quasi imperceptible – avec les pizzas qu’il avait dégustées avec délectation quelques mois auparavant à l’ombre du Vésuve : la mouture un peu plus fine de la farine (Akbar la préfère plus grossière). Ils ne boudent donc pas leur plaisir : Bianca finit presque entièrement son plat (une fois n’est pas coutume), et son compagnon de table ne se gène pas pour faire un sort aux chutes qu’elles a laissées.

La prochaine fois, ils prendront du Lambrusco en accompagnement. Quant au café, celui qu’Akbar a rapporté d’Italie est bien meilleur que tout ce qu’il a trouvé depuis son retour.


Voir en plus grand

Jeff et Akbar sont les personnages d’une série de bandes dessinées de Matt Groening, qui est aussi le père de la fameuse – et infâme – famille Simpson.

26 janvier 2009

Grammaire ou sémantique ?

Classé dans : Actualité, Langue, Politique — Miklos @ 1:34

Extrait d’une brève de l’AP :

“Israeli, Palestinian and international human rights groups have said they are seeking to build a case that Israel violated the laws of war. The groups are focusing on suspicions that Israel used disproportionate force and failed to protect civilians. They also have criticized Hamas for using civilians as human shields and firing rockets at civilian targets in Israel.” — Josef Federman, Associated Press, 26/1/2009.

Traduction :

Des organisations de droits de l’homme israéliennes, palestiniennes et internationales ont déclaré chercher à monter un dossier [en justice] prouvant qu’Israël a violé le droit de la guerre en faisant un usage disproportionné de la force et en manquant à l’obligation de protéger des civils. Ils ont aussi critiqué le Hamas pour avoir utilisé des civils comme boucliers humains et pour avoir tiré des roquettes sur des cibles civiles en Israël.

Synthèse : le manquement par Israël à son obligation de protéger les civils est condamnable, l’utilisation par le Hamas de boucliers humains est critiquable. Deux poids, deux mesures ?

25 janvier 2009

Le Vatican, l’intégrisme, la Shoah et le négationnisme

Classé dans : Actualité, Photographie, Religion, Shoah — Miklos @ 4:10

Le Vatican suit une ligne périlleuse et si Benoît XVI n’est pas un gondolier vénitien, on peut se demander s’il ne conduit pas la barque de Saint Pierre à la gaffe, fameuse expres­sion que Mgr Duchesne avait concoc­tée à propos du pape saint (!) Pie X. Ce dernier ne voulait se résigner à accepter la loi française de la sépa­ration de l’église et de l’État. « Bien que la majorité des évêques français conseillât de se plier à la loi, ce pape interdit toute colla­bo­ration par l’encyclique Vehe­menter nos (11 février 1906), l’allo­cution consis­toriale Gra­vis­si­mum (21 février), et l’ency­clique Gra­vis­simo Officii Munere (10 août), que Mgr Louis Duchesne baptisa mali­cieu­sement Digitus in oculo (“doigt dans l’œil”). Cette oppo­sition du pape à la loi française eut pour conséquence de compro­mettre la création des associations cultuelles, prévues par la loi, et de faire trans­férer les biens immobiliers de l’Église au profit de l’État. » (source)

Quant à la relation du pape actuel avec les Juifs, ce serait deux coups à gauche, deux coups à droite ? Ça avait bien commencé : visite de la synagogue de Cologne en août 2005 où il condamne les nouveaux signes de l’antisémitisme, puis visite en avril 2008 dans une synagogue américaine lors de son voyage apostolique aux USA où il délivre un message cordial.

Mais voila qu’en septembre 2008 Benoît XVI justifie le silence de Pie XII pendant la guerre au sujet de l’extermination des Juifs, silence qui n’avait pas manqué d’indigner, dès la fin de la guerre, des intellectuels catholiques français tels que François Mauriac ou Jacques Maritain. La pièce de théâtre de Rolf Hochhuth, Le Vicaire (1963) critiquant ce silence a fait scandale en son temps. Selon La Croix, cette déclaration n’était pas le fruit du hasard, mais une première étape vers la béatification de ce pape à l’action controversée.

Benoît XVI continue sur sa lancée : il vient de lever l’excom­mu­ni­cation des évêques intégristes ordonnés par Mgr Lefebvre. Or l’un d’eux, le britannique Richard Williamson, vient de déclarer dans une interview diffusée la semaine dernière que les preuves historiques le convainquent que les chambres à gaz n’ont pas existé (après avoir dit que le Vatican était contrôlé par Satan, et que les Juifs cherchaient à dominer le monde…). Il ne serait pas étonnant que le Vatican ne craigne pas vraiment les effets de l’indignation de certaines organisations juives et leur questionnement de la sincérité de la récon­ci­liation de l’Église avec le peuple juif, et n’éprouve pas le besoin de s’expliquer, comme il l’avait fait après le discours de Benoît XVI à l’uni­ver­sité de Ratisbonne qui avait irrité nombre de musulmans.

On constate que Le Figaro, se distinguant ainsi d’autres grands organes de presse, ne mentionne pas ce « détail » dans des articles qu’il consacre à cette récon­ci­liation (sur la levée de l’excom­mu­ni­cation et sur la récon­ci­liation). Mais faut-il s’étonner ?

En voulant rapprocher les intégristes de l’Église, celle-ci se rapproche d’eux. On le voit aussi dans d’autres signes tel le surprenant bâillonnement du jésuite Roger Haight, rendu publique ce mois-ci pour des « dérives doctrinales ».

N’est pas Jean XXIII qui veut, et Benoît XVI ne cherche certainement pas à l’être. On est curieux de savoir quel sera le prochain acte du souverain pontife. Un « Vatican 3 » qui annule les effets du précédent concile ?

Le moine

Classé dans : Lieux, Littérature, Photographie — Miklos @ 1:56

« « Lui mettant un capuchon,
Ils en firent un moine. »

— Chanson populaire.

Dans un cabaret, sur les bords de la Loire, à peu de distance d’Orléans, en descendant vers Beaugency, un jeune moine en robe brune garnie d’un grand capuchon qu’il tenait à demi baissé était assis devant une table, les yeux attachés sur son bréviaire avec une attention tout à fait édifiante, bien qu’il eût choisi un coin un peu sombre pour lire. Il avait à sa ceinture un chapelet dont les grains étaient plus gros que des œufs de pigeon, et une ample provision de médailles de saints suspendues au même cordon résonnaient à chaque mouvement qu’il faisait. Quand il levait la tête pour regarder du côté de la porte, on remarquait une bouche bien faite, ornée d’une moustache retroussée en forme d’arc turquois, et si galante, qu’elle aurait fait honneur à un capitaine de gendarmes. Ses mains étaient fort blanches, ses ongles longs et taillés avec soin ;» et rien n’annonçait que le jeune frère, suivant la coutume de son ordre, eût jamais manié la bêche ou le rateau.

Prosper Mérimée, « Les deux moines », Chronique du règne de Charles IX. Paris, 1860.

«Pendant ces dires, Anselme rabattait le capuchon de son froc sur sa tête et gardait le silence. Mais ce regard doux et fort, qui avait vaincu et converti le duc de Bourgogne, » trahissait aux étrangers l’homme de vie, et, dans les auberges italiennes, les gens du pays et leurs femmes, après avoir examiné ce moine, voyageur inconnu, se mettaient à genoux devant lui et lui demandaient sa bénédiction.

L’Abbé Migne, « Saint Anselme », Encyclopédie théologique ». Paris, 1854.

«Le sacristain d’une abbaye, habile sculpteur, avoit représenté le diable sous des traits si hideux que Satan lui-même en fut révolté, et lui proposa de les adoucir. Pour se venger du refus du moine, il lui inspira une passion effrénée pour une jeune veuve du voisinage, et rendit celle-ci sensible à l’amour du sacristain qui, pour fuir avec elle, dérobe les plus précieux des effets confiés à sa garde. Chargés de leur larcin, les deux amants s’échappent, mais sont bientôt rattrapés par les soins mêmes de l’ennemi des hommes. Le malheureux sculpteur est renfermé dans un cachot, d’où il ne sortira le lendemain que pour entendre la sentence prononcée contre lui : Satan, pendant la nuit, vient le trouver et lui propose de le tirer d’affaire, s’il consent à diminuer la laideur du portrait qu’il a fait. Le moine accepte son offre, lui promet d’embellir sa figure ; le malin esprit le met en liberté et reste à sa place en se revêtant de sa figure et de son habit : c’étoit bien le cas de répéter : l’habit ne fait pas le moine. Les religieux, persuadés de l’innocence du sacristain, vont conjurer l’ange infernal qui, cédant à la force des exorcismes, s’élève dans les airs, en emportant le plus lourd des moines qu’il a saisi par ses braies : le vêtement est déchiré, et la malheureuse victime de la malice de Satan retombe sur ses confrères, non sans les avoir arrosés» d’un liquide dont on ne dit pas précisément la nature.

Si que sor ses frères versa
Que ne sai quant en enversa.

Fable de Gauthier de Coinsi (xiiie s.), relatée par A.C.M. Robert, in Fables inédites. Paris, 1825.

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