Miklos
« Je donne mon avis non comme bon mais comme mien. » — Michel de Montaigne

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30 mars 2009

Un concert à ne pas manquer

Classé dans : Actualité, Musique — Miklos @ 22:55

Demain (mardi 31/3), à la salle Pleyel, un concert exceptionnel : l’interprétation bouleversante par Petra Lang, à la voix chaude et enveloppante, délicate et puissante autant dans les registres bas qu’élevés, du Lied der Waldtraube (extrait des Gurrelieder et dont on peut écouter une partie ici) d’Arnold Schoenberg qui n’est pas sans évoquer Mahler et Strauss (elle chantera aussi des Lieder de Webern) ; celle, magistrale, du très grand pianiste Maurizio Pollini dans des œuvres pour piano seul ou non de Schoenberg, de Berg et de Webern, et notamment un magnifique duo avec le clarinettiste Alain Damiens dans les Quatre pièces op. 5 de Berg, et un autre, très beau – les Trois petites pièces de Berg – avec le violoncelliste virtuose aux pieds nus Éric-Maria Couturier (en fait il avait des chaussettes, ce soir lors de la générale) ; et last but not least, l’Ensemble intercontemporain sous la direction ciselée, claire, intense et sans afféterie de Pierre Boulez.

À lire :
Marc Zisman : Viennoiseries pour Boulez et Pollini

29 mars 2009

La berlue

Classé dans : Récits — Miklos @ 11:29

Ce ne fut pas la sonnerie du réveil qui le tira de son sommeil – il avait d’ailleurs oublié d’en changer l’heure avant de se coucher – ni le soleil qui perçait déjà à travers les interstices du rideau, ou les roucoulements doucereux des pigeons qui infestaient la cour. C’était un sentiment diffus qu’il n’arrivait pas à comprendre. Comme si… une présence ? mais il était seul dans le lit ; intrigué plutôt qu’inquiet, il se leva et parcourut les pièces : personne, la porte d’entrée était bien verrouillée, tout était à sa place.

Et pourtant l’impression se précisait, il lui semblait maintenant voir des traces évanescentes, dans l’air, d’un passage. Pas des plumes virevoltantes ni un frou-frou d’ailes, mais une sorte de dérangement quasi imperceptible, comme on le voit parfois dans le ciel après le passage d’un Concorde, ou dans le lointain sillage d’un voilier sur la mer. Tous les sens aux aguets, il croyait discerner un léger effluve de violettes qui, par synesthésie, lui suggéra un arrière-goût de fraises de bois sur la langue, puis la vision de la sil­houette trans­parente et presque invi­sible d’une élégante dame en noir qui glissait d’une chambre à l’autre.

Ces étranges sensations déran­geaient son esprit rationnel, il sortit prendre l’air. C’était un dimanche de printemps ensoleillé, les rues étaient vides, la ville encore endormie s’étendait langou­reu­sement devant lui. Il déambulait seul, le visage caressé par l’air frais, l’esprit léger. Arrivé au coin d’une rue, il sentit naître en lui, comme venu d’ailleurs, le besoin irré­pres­sible, la néces­sité absolue, de télé­phoner à une amie. Cela faisait longtemps qu’ils ne s’étaient vus, leurs occu­pations respec­tives les maintenant à distance malgré la proximité de leurs appar­tements. Il l’appela. Elle reconnut immé­dia­tement sa voix, et lui dit, surprise, joyeuse, soulagée, « Tu sais, c’est si étrange que tu m’appelles main­te­nant, ce matin j’ai soudain pensé à toi très fort, il faut qu’on déjeune ensemble ! » Il répondit alors, « Ah, c’était donc ça, c’était bien toi… ».

« Il arrive à certaines personnes, dont la vue avait été jusque-là fort nette, d’apercevoir tout à coup une sorte de corps étranger qui se place entre l’œil et l’objet regardé. Ces sortes de corps étrangers peuvent avoir toute espèce d’apparences, de formes, de couleurs; dans quelques cas, ils changent et se diversifient aux différents moments de l’apparition; dans d’autres, ils se conservent toujours les mêmes et gardent invariablement le même aspect. Dans le plus grand nombre des cas, ils suivent la direction de l’œil et se transportent là où on regarde, en conservant relativement à l’organe de la vue une position fixe et invariable; d’autres fois, ils se déplacent et se promènent indé­pen­damment de l’œil et de sa direction.

On comprend toute la différence que cette diversité doit faire attribuera ces sortes de bluettes. Les apparitions mobiles tiennent manifestement à un trouble momen­tané, nerveux ou autre; celles qui restent fixes au même point de la vision dépendent au contraire d’une dispo­sition propre au point inté­ressé de l’expansion nerveuse par laquelle on voit, l’expé­rience a démon­tré, comme le raison­nement indique, que, dans le premier cas, l’attention du médecin doit s’appli­quer princi­palement à deviner la cause du phéno­mène, à la saisir là où elle est, c’est-à-dire autre part que dans l’œil; tandis que, dans le second, c’est dans l’organe lui-même qu’on devra plutôt s’attendre à la recon­naître, et s’appli­quer à la combattre.

Au premier cas, aux appa­ritions mobiles se rapportent tous les troubles de la vue dépendant des états généraux et nerveux les plus divers ; au second, ceux qui résultent d’un désordre local même nerveux, et qui tourmentent le plus les malades par la crainte d’un aveu­glement, dont ils croient déjà deviner le commen­cement. Tout ce que nous avons dit jusqu’à présent des états nerveux et des influences des organes sur le système qui nous occupe se rapporte aux premiers et nous dispense de nous en occuper ; les seconds méritent au contraire une mention à part, parce qu’ils tiennent à l’organe. »

C.M.S. Sandras, Traité pratique des maladies nerveuses, Paris, 1851.

Le sourire

Classé dans : Récits, Sciences, techniques — Miklos @ 1:12


Fig. 30-32 du traité de Duchenne de Boulogne.
Cliquez pour agrandir.

« Un sourire calculé et charmant errait sur ses lèvres sensuelles. » — André Imberdis, L’Auvergne depuis l’ère gallique jusqu’au XVIIIe siècle, 1863.

L’homme fut immédiatement conquis par l’immense sourire qui découvrait de grandes dents presque trop blanches et par l’éclat du regard pétillant. Bouleversé, il se sentit irré­mé­dia­ble­ment attiré à en perdre la raison vers ces lèvres qu’il rêvait d’effleurer, vers ces yeux dans lesquels il se serait volontiers noyé, vers ces cheveux soyeux noir de jais dans lesquels il glisserait dou­ce­ment ses doigts. Immobiles l’un face à l’autre, sans se toucher ils parais­saient déjà s’en­lacer.

Quand ils s’embrassèrent, le temps s’arrêta. L’homme était soudain désarmé et nu, le monde extérieur pourtant si bruyant s’était estompé, il n’entendait plus que le battement effréné de son cœur prêt à exploser d’une joie sans limite et d’effroi devant l’intensité de ses émotions, il ne sentait plus que le souffle légè­rement parfumé qui lui caressait mainte­nant le visage.

Une fois, l’homme contemplait discrè­tement le visage tant aimé. Une moue enfantine et jouissive s’y dessinait, on aurait dit la bouche d’un bébé repu après la tétée. Lorsque le visage se sentit soudain observé, le sourire ensor­celant s’y dessina d’un coup, brus­quement, comme si quelqu’un avait appuyé sur un bouton.

C’est alors que le temps se remit à passer.

«Le grand zygo­matique est le seul muscle qui exprime complé­tement la joie, à tous ses degrés et dans toutes ses nuances, depuis le simple sourire jusqu’au rire le plus fou. — Il ne rend aucune autre expression. […]

Voyez le sujet représenté dans les figures 30 et 31 : ses grands zygo­ma­tiques sont au maximum de contraction. Au premier abord, il paraît s’aban­donner au rire le plus franc, mais un moment d’attention vous fait découvrir que sa gaieté est factice ; plus vous regardez cette riante, plus elle vous blesse par sa fausseté. […]

Si vous comparez ces figures 30 et 31, dont le rire est faux et menteur, à la figure 32 du même individu photo­graphié au moment où j’avais excité sa gaieté, vous sentez qu’ici son rire est franc et commu­nicatif. […] C’est uni­quement d’un mouve­ment parti­culier de la paupière infé­rieure que dépend la diffé­rence expressive de ces figures.[…]

Le muscle qui produit ce relief de la paupière inférieure n’obéit pas à la volonté : il n’est mis en jeu que par une affection vraie, par une émotion agréable de l’âme. »Son inertie, dans le sourire, démasque un faux ami.

Guillaume Duchenne de Boulogne, Méca­nisme de la physio­nomie humaine ou analyse électro-physio­lo­gique de l’expres­sion des passions, Paris, 1876.

27 mars 2009

Offre d’emploi : développeur (h/f) informatique expérimenté sur les technologies du Web (CDD) Pourvu.

Classé dans : Offre d'emploi — Miklos @ 17:02

Dans le cadre du projet de Portail de la musique contemporaine (ouvert en 2007) qui fédère les ressources d’organismes culturels français et est partenaire d’Europeana, un CDD est proposé pour un poste de développeur informatique expérimenté sur les technologies du Web.

Description du poste

La personne recrutée sera chargée de poursuivre le développement du Portail :

  • Mise en place d’un service d’hébergement et d’entrepôts OAI statiques pour le dépôt de documents numériques et de leurs métadonnées par les partenaires du projet.
  • Nouvelles interfaces « sociales » (blog, annotations) et évolution des interfaces actuelles (modalités de recherche et de navigation).
  • Backoffice (gestion des moissons OAI, statistiques d’utilisation).
  • Ingénierie (gestion de versions, généricisation du logiciel, de son déploiement et des installations, documentation).

Profil recherché

Requis : expérience concrète (dans des projets déployés) des technologies suivantes :

  • Langages et bases de données : PHP, MySQL, Javascript, Smarty…
  • Protocoles : OAI, RSS.
  • Formats : XML.
  • Systèmes : Apache et un CMS (de préférence Drupal).

Souhaité : connaissance des technologies et formats suivants :

  • Flash.
  • MP3.
  • Mime.
  • Dublin Core, MODS, Unimarc.

Capacités

  • À rentrer rapidement dans un système complexe pour se l’approprier.
  • À structurer son code et sa documentation.
  • Haute productivité.
  • Travail en équipe.
  • Intérêt pour la musique.

Informations sur le poste

Lieu de travail : Ircam (Paris centre).
Durée : 9 mois.
Salaire : selon compétences et adéquation.
Disponibilité : immédiate.

Candidature

une lettre de motivation et un CV détaillant le niveau d’expérience/expertise dans les domaines mentionnés ci-dessus (ainsi que toute autre information pertinente).

22 mars 2009

Crêpes au Comté

Classé dans : Cuisine — Miklos @ 22:22

Pâte
250 gr. de farine
1 cuil. à café de bicarbonate
(ou 1 pincée de sel)
2 œufs frais
1 cuil. d’huile
½ l. de lait (option : écrémé)
jus de citron (option)
50-75 gr. de graines de tournesol décortiquées
 
Autres ingrédients
Comté
Goma-sio (option)

Mettre la farine dans une terrine, mélanger avec le bicarbonate (ou le sel). Y casser les œufs, rajouter l’huile, mélanger vigoureusement en rajoutant graduellement le lait, et si l’on veut un peu de jus de citron.
Laisser reposer au moins une heure (de préférence une nuit). S’assurer que la pâte est fluide (rajouter au besoin un peu de lait) et sans grumeaux.
Rajouter les graines de tournesol.
Chauffer une poêle dont on aura huilé le fond (essuyer le trop-plein d’huile avec du Sopalin).
Une fois qu’elle est très chaude mais non fumante, verser de la pâte de façon à produire une couche fine et uniforme. Retourner dès que le bord commence à dorer (elle doit se détacher facilement). Éparpiller du Comté rapé ou coupé en lamelles sur la crêpe, puis la replier en quatre. Dorer de chaque côté.
Enlever du feu, assaisonner si l’on veut avec un peu de Goma-sio (sésame complet et sel de mer moulus) et servir immédiatement.

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