Miklos
« Je donne mon avis non comme bon mais comme mien. » — Michel de Montaigne

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25 mars 2012

La rue s’expose

Classé dans : Actualité, Peinture, dessin, Photographie, Politique — Miklos @ 21:12


Eh salut !


J’ai quelque chose à te montrer. Suis-moi. Par ici !


Plan de l’exposition

La suite de l’exposition

 

The latest international rental scam on Craiglist

Classé dans : Actualité — Miklos @ 16:24

An ad appeared today in the Paris rooms & shares section of CL, with the alluring title EUR400 / 850ft² – Clean Room w/shared Bathroom & parking Utilities included (Paris/Galande). Who wouldn’t “buy” it right away, so cheap and so centrally located? Well, let’s have a look at the ad itself:

APARTMENT FOE RENT — NICE LOCATION!!!
LIVING ROOM, EAT-IN KITCHEN, ELEC.
STOVE, REFRIGERATOR, W/W CARPET,
CENTRAL HEAT & A/C, CEILING FANS, OFF-STREET PARKING,
SITE LAUNDRY FACILITY.

For one thing, it is even better than you thought, it’s the whole apartment. But then, “site laundry”? What did they really mean? Let’s check.

Now, dear room hunter, search for the first line, fortunately printed with a typo, in your favourite search engine. Lo and behold, it – with the remainder of the ad – appears verbatim in many other cities in CL:

· Boston, as $494 Clean R00m w/private BBathr00m & parking Utilities included 11% OFF (Very large yard).

· Las Vegas, as $523 R00m Available immediately ___ Elevat0r,___ Carpet, Fireplace (Available N0W, Utilities,Internet,Cable )

· Los Angeles, as $511 Furnished Private Bed & Bath ********* In a Gated C0mplexxxxxxx (Walking Distance T0 Everythinggg!!!).

· New York, as $910 R00m Has a queen size bed. self-c0ntr0l heater, TV 5% OFF (Groceries Included).

· Orange County, as $770 LARGE BEDROOM » w/UTILITIES & Garage PARKING incld (Walking Distance T0 Everythinggg!!!).

· San Diego, as This is a cozy room Apartment with carpeted floor (as it had already been “flagged for removal”, the rental cost of this gem is unavailable).

as well as on several other rental sites. Isn’t it the dream place, which, like McDonalds or Starbucks, looks the same regardless of the city or the country it’s in?

If you still wonder what “site laundry” means, look at that ad: this is probably the legitimate source of the illegitimate copies. This copyist – once a medieval highly-esteemed profession found in abbeys and monasteries – didn’t cut-‘n-paste correctly the whole thing, forgetting the “on-” of the “on-site laundry” and not even bothering changing the case of the letters, probably because of lack of knowledge of their place on the keyboard. See what you can do all over the world with just a mouse and a few clicks?

This scammer, who calls himself Kelvin Rob and pretends to be “an engineer, Prensently in philippines to make some research”, turns out to be operating from Benin.

23 mars 2012

De l’opinion des auteurs français à propos des hommes et des femmes au XVIe siècle

Classé dans : Littérature, Société — Miklos @ 1:03

Femme. Muable, tromperesse, che­ve­lue, malicieuse, compagne de l’homme, belle, pusillanime, gente, ba­bi­llarde, fine, vengeresse, sotte, volage, in­dis­crète, furieuse, superbe, revêche, mam­melue, envieuse, passionnée, bar­gui­gnardeQui emploie son temps à ne rien faire qui vaille, qui conteste sur des choses de peu d’importance., chiche, dé­dai­gneuse, char­me­resse, imbécile, double, fière, dé­li­cate, légère, inu­tile, ve­ni­meuse, las­cive, fardée, ja­louse, fâ­cheuse, im­pa­tiente, men­son­gère, propre, déloyale, mé­na­gère, avare, fra­gile, mau­vaise, obs­tinée, soup­çon­neuse, in­cor­rigible, peu­reuse, âpre, mariée, que­rel­leuse, vile, dis­solue, per­ru­quée, varia­ble, im­pu­dique, frau­du­lente ou frau­dul­euse, criarde, affec­tée, pleu­reuse ou pleu­rarde, cau­te­leuse, passion de l’homme, mi­sé­ra­ble.
Les dimDiminutifs.. Femmette et Femmelette. Simple, douce, peu cauteRusée., joyeuse, do­cile, pru­dente, jolie, belle ou bel­lotte, dé­bon­naire, amou­reuse, brune, niceSimple, niaise., gaie, aimable, jeune, mi­gnonne ou mi­gnarde, di­li­gente, hon­nête soulasConsolation. de l’homme, fidèle, gente ou gentille, ouvrière, ingénieuse, active.

Homme. Mortel, caduque, fragile, girouette inconstante, songe, fumée, terrestre, feuille des bois, misérable, risible, menteur, docile, jonc d’étang, belliqueux, membru, robuste, jouet de bise, terrien, passible, vain, petit monde, gracieux, libéral, imparfait, raisonnable, journalier, pécheur, image de Dieu, communicable, vil, charnu, laborieux, fautierSujet à faillir., noble, créature sociable, gentil, mondain, accostable, viril, charnel ouvrage limoneux, viateurVoyageur. subtil, muable, sensible, fils d’Adam, régénéré, maladif, ingénieux, cor­rup­tible, nu, officieux, contemptible, jouet de fortune, hono­rable, civil, ambitieux, opiniâtre, chiche, léger, instable, ouvrier, fils du temps, doux, terre animée, immonde, bouteille d’eau, fuyard, évanouissant, ombre vivante, industrieux, sujet de douleur, impuissant, proie du temps.
Le dimDiminutif.. Hommelet.

L’année 1582 voit la publication des Épithètes de M. de la Porte, parisien. Livre non seulement utile à ceux qui font profession de la poésie, mais fort propre aussi pour illustrer toute autre composition française, d’où sont tirées les deux listes ci-dessus : il s’agit d’une compilation des qualificatifs accolés à des termes – ici, homme et femme – dans la littérature en français du XVIe siècle. L’auteur, Maurice de la Porte, était décédé en 1571 à l’âge de 40 ans, sans doute peu après avoir achevé l’ouvrage. Dans l’introduction, qu’il adresse à François Pierron, grand vicaire de Monseigneur l’abbé de Molesmes, il en explique la genèse :

Ainsi moi-même lorsque j’étais en votre maison seigneuriale de saint BeroingSaint Broing (Haute Saône). (plaisant séjour pour un homme d’étude) […], il me souvient qu’ayant entre mes mains les doctes œuvres de monsieur de Ronsard, prince de tous les poètes français, je fus tellement amorcé de sa douce-grave poétique science, que jamais ne les abandonnai que premièrement je n’en eusse extrait les épithètes, lesquels je voyais par lui si proprement accommodés : lesquels, dis-je, outre la grâce, force et vertu qu’ils donnent à sa poésie, ils servent grandement à l’explication d’icelle. Après vous avoir montré ce commencement, vos propos me firent connaître l’affection que vous aviez que ce labeur fut poursuivi, de sorte que me pensant excuser sur ma petite érudition et faible jugement, je fus vaincu par vos impérieuses prières. Pour cette cause continuant à lire ordinairement nos meilleurs auteurs français, et tirant d’eux ce qui était propre à mon sujet, j’ai exécuté votre commandement avec tel devoir qu’aujourd’hui je prends la hardiesse de me présenter devant vos yeux, pour (s’il faut ainsi parler) en requérir acte.

et, dans l’introduction au lecteur, il résume :

Je désire que tu saches, Lecteur, comme j’ai fait [c]e recueil d’épithètes, m’amusant à lire les plus fameux poètes français, outre lesquels j’ai lu pareillement en prose les meilleurs auteurs traduits en notre vulgaire.

Ambroise de La Porte (mort à 28 ans en 1555), frère aîné (et non fils) de Maurice, avait aussi publié un livre mais d’un tout autre genre : Livret de folastries, à Janot Parisien, plus, quelques épigrammes grecs et des dithyrambes chantés au bouc de Etienne JodellePoète et dramaturge français, l’une des gloires — mais la plus méconnue — de la Pléiade,
Jodelle est aussi musicien, peintre, architecte, orateur et « vaillant aux armes ». (Encycl. Universalis)
, poète tragique.
Ce texte, publié en 1553, est attribué à Ronsard dans le catalogue de la bibliothèque nationale de France (et ailleurs). Et pourtant, la Bibliothèque française, ou Histoire de la littérature française de l’abbé Goujet (1747) nous dit que :

Dans celle [une de ces Gayetés] qu’il [Olivier de Magny] envoie à Ambroise de la Porte, Parisien, il nous fait connaître que ce dernier est l’auteur d’un petit recueil de poésies anonymes, qui parut en 1553 à Paris sous le titre Livret de folasteries, à Janot Parisien […]. Magny, à qui Ambroise de la Porte envoya ce livre, dit que lui et sa maîtresse le lurent avec avidité, et qu’il les réjouit beaucoup l’un et l’autre.

Il y a de quoy, pardon, de quoi : voici les trois premiers couplets de la première folâtrie :

Une jeune pucelette,
Pucelette grasselette,
Qu’éperdument j’aime mieux
Que mon cœur ni que mes yeux,
A la moitié de ma vie
Éperdument asservie
De son grasset embonpoint ;
Mais fâché je ne suis point
D’être serf pour l’amour d’elle.
Pour l’embonpoint de la belle
Qu’éperdument j’aime mieux
Que mon cœur ni que mes yeux.
 
Las ! une autre pucelette,
Pucelette maigrelette,
Qu’éperdument j’aime mieux
Que mon cœur ni que mes yeux,
Éperdument a ravie
L’autre moitié de ma vie
De son maigret embonpoint ;
Mais fâché je ne suis point
D’être serf pour l’amour d’elle.
Pour l’embonpoint de la belle
Qu’éperdument j’aime mieux
Que mon cœur ni que mes yeux.
 
Autant me plaît la grassette
Comme me plaît la maigrette
Et l’une à son tour autant
Que l’autre me rend content.
(…)

On trouvera, sur le site au joli nom de Préambules de l’innombrable, une transcription moderne d’importants extraits des Épithètes (à l’exclusion des… préambules de l’auteur de l’ouvrage).

22 mars 2012

É-an onss à o-a…

Classé dans : Actualité, Musique — Miklos @ 0:27

Pardon, vous n’avez pas compris ? Eh bien moi non plus.

Que je vous explique : ce soir, Fabio Biondi dirigeait l’orchestre de chambre de Paris – nouveau nom de l’ensemble orchestral de Paris (et non pas, comme ils l’écrivent sur leur site, de… l’orchestre de chambre de Paris) –, la maîtrise Notre-Dame de Paris et quatre solistes : ils exécutaient (sic) dans la cathédrale la splendide Messe du couronnement de Mozart et le Stabat Mater (et non pas, comme me l’a écrit un correspondant, Sabbat Matter : il y a une sacrée – c’est le cas de le dire – différence entre la mère qui se tenait pleurant au pied de la croix et une affaire de sabbat de sorcières) de Haydn.

L’église était aménagée à l’envers (ce qui, entre nous, fait quelque peu satanique) : la scène se trouvait près de l’entrée, et le public était assis le dos au chœur. De la maîtrise on entendait uniquement les consonnes sibilantes et les voyelles sauf en fin de mots même quand elles n’étaient pas muettes. Pour la Missa solemnis que je connais quasiment par cœur, je pouvais compléter (dans ma tête), mais ce n’était pas le cas du Stabat Mater, à part pour le début, « a a o-o-o iou ou a-i-oStabat mater dolorosa juxta cruxem lacrymosa. ».

La soprano, Rebecca Evans, projetait et prononçait bien, et on a pu aussi entendre la mezzo, Renata Pokupic, dans le Haydn (ce n’est pas qu’elle ne chantait pas dans le Mozart, mais…). Quant au ténor, Jeremy Ovenden, sa voix était, comment dire, assez plate, parfois nasillarde, et la basse, Stephan Loges, inaudible (on voyait bien qu’il ouvrait et fermait la bouche). L’orchestre au son ample et riche étouffait parfois le tout, surtout dans le Mozart.

Et le public ? des djeunes occupés à jouer avec leur smart phones et à chuchoter en gloussant, des adultes occupés à bavarder et à se moucher bruyamment.

Étrange concert à Notre Dame… (maintenant vous devez avoir compris le titre, vous).

20 mars 2012

Trophées du Salon du Livre 2012

Jean-Claude Beaune (éd.), La mesure. Instruments et philosophes. Actes du colloque qui s’est tenu au Centre d’analyse des formes et systèmes de la faculté de philosophie de l’université Jean-Moulin-Lyon III les 28 et 29 septembre 1993. Champ Vallon, 1994. [De la mesure en toute chose, ce qui est d’autant plus pertinent à l’ére du numérique.]

Pierre Benoît, Le Roi lépreux. Avec une préface d’Adrien Goetz. Le Livre de Poche n° 174, 2012. [Je me souviens de la délectation et des émois avec lesquels j’avais dévoré L’Atlantide, n° 151 dans le Livre de Poche, et que j’avais lu dans l’édition de 1963 que je possède encore.]

Patrick Boman et Christian Laucou, La typographie cent règles. Le Polygraphe, éditeur, 2005. [J’aurais préféré un bon, gros, traité bien structuré, mais à défaut, j’y trouve tout de même mon compte.]

Victor Dallet et Serge Guérin, Le Chocolat. Histoire anecdotes et recettes. Les Éditions du Coq à l’Âne, 2005. [Fait par un chocolatier, il ne parle pas beaucoup de la concurrence, et surtout pas de Bonnat, le chocolat français que je préfère.]

Régis Debray, Un mythe contemporain : le dialogue des civilisations. CNRS Éditions, 2007. [Petit opuscule intéressant qui m’a fourni une citation pour mon introduction à la table ronde La Bibliothèque dans le nuage au Salon du Livre.]

Denis Diderot, Regrets sur ma vielle robe de chambre, ou, Avis à ceux qui ont plus de goût que de fortune, suivi de la Satire contre le luxe. Éditions de l’éclat, 2011. [Les éditions de l’éclat méritent bien leur nom : discrète, c’est une maison de grande qualité, qui diffuse des livres qui rayonnent. Et ce qui ne dépare pas : la non moins grande civilité de Michel Valensi, son directeur.]

Pierre Duplan, Le langage des images. Atelier Perrouseaux éditeur, 2010. [Analyse au scalpel de l’image, de ses composantes, de sa grammaire et de ses usages.]

Antoine Germa, Benjamin Lellouch et Évelyne Patlagean, Les Juifs dans l’histoire. Champ Vallon, 2011. [Plus de 2300 ans en 900 pages, ça fait combien à la page ?]

Jean-Noël Jeanneney, L’État blessé. Flammarion, 2012. [À la veille d’une échéance électorale, lecture critique et salutaire des cinq années qui se terminent. Dédicace : « Pour Michel Fingerhut, bon compagnon dans les bons combats, en chaleureuse amitié ! Jean-Noël Jeanneney. 18 mars 2012 »]

Serge Lehman, Le Haut-Lieu et autres espaces inhabitables. Denoël, 2008. [Un ailleurs juste à portée de la main.]

Franck Médioni (éd.), Le goût de l’humour juif. Mercure de France, 2012. [Vous connaissez l’histoire de ces trois mères qui discutent des qualités respectives de leur fils… ?]

Jean-Noël Mouret (éd.), Le goût des villes imaginaires. Mercure de France, 2011. [Les imaginations de Poe, Tzara, Borges, Perec ou Le Corbusier… !]

Étienne Pédron, Chansons socialistes. Les Éditions Raison et Passions, 2011. [Ah, si le parti socialiste chantait ainsi ! Il n’y a plus qu’un Mélanchon pour porter ce type de protestation, et il ne le fait même pas en chantant…]

Georges Perec, Les mots croisés. Précédé de considérations de l’auteur sur l’art et la manière de croiser les mots. P.O.L., 2009. [Après ceux de Tristan Bernard, voici ceux de Georges Perec.]

Francis Poulenc, Journal de mes mélodies. Grasset, 1964. [Et dire que l’auteur de ces mélodies si délicates aimait les camionneurs !]

Jorge Semprún, Une tombe au creux des nuages. Essais sur l’Europe d’hier et d’aujourdhui. Climats, 2010. [L’essai qui donne son nom à l’ouvrage est disponible en ligne avec l’aimable autorisation de l’éditeur]

Victor Serge, L’extermination des Juifs de Varsovie et autres textes sur l’antisémitisme. Joseph K., 2011. [D’origine russe, apatride dans sa Belgique natale et en France, traité quasiment comme un juif par la préfecture pétainiste sans pour autant « avoir l’honneur » de l’être, comme il l’a dit lui-même, ses écrits tentaient d’alerter ses contemporains sur le sort tragique qui les frappait.]

Dominique Wolton, Informer n’est pas communiquer. CNRS Éditions, 2007. [La dimension anthropologique de la communication

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