Miklos
« Je donne mon avis non comme bon mais comme mien. » — Michel de Montaigne

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30 mars 2013

Ah, ces belles Arméniennes ! Ah, these beautiful Armenian women!

Classé dans : Littérature — Miklos @ 14:44

Aventures d’Ala-Bedin

The adventures of Ala-Bedin

Au sortir du corps de l’esclave, je passai dans celui d’un des plus honnêtes hommes de l’Arménie. Je naquis à ErzerumCapitale d’Arménie., fils du cadi de cette ville, & l’on m’appela Ala-Bedin. Peu fier de la dignité de mon père, je tâchai, par ma bravoure & par mes belles actions, de me pousser, & je fus si heureux dans mon entreprise, que je devins favori du sultan Uram qui régnait alors en Arménie. Avant que de m’être fait connaître à ce monarque, je passais quelquefois mes moments perdus à l’audience de mon père.

After I left the body of the slave, I pasted into one of the honestest men in all Armenia. I was born at ErzerumThe capital city of Armenia., and son to a cady of that city; my name was Ala-Bedin. I had no great dependance on my father’s high station, and therefore made it my endeavour, by bravery and great exploits, to advance my fortune; and was so successful therein, that I became a favourite to the Sultan Uram, who then reigned in Armenia. But before I had the honour-to be known to that monarch, 1 used to spend some idle hours in hearing my father try causes.

Un jour, il y vint une vieille marchande de figues, qui tenait par la main un jeune homme tremblant, qui ne paraissait pas avoir plus de seize ans, mais d’une beauté charmante. Seigneur, je vous demande justice de cet affronteur, dit-elle à mon père. Voyez si j’ai raison, il est venu ce matin savoir combien je lui voulais vendre les figues qu’il pourrait manger dans la journée ; j’ai fait mon calcul ; on en peut manger un cent ou un cent & demi au plus, me suis-je dit à moi-même : eh bien, mon bel enfant, vous me donnerez un sultanin d’argent. Le marché conclu, il a commencé par en avaler en ma présence une soixantaine. J’ai frémi à cette vue ; mais, quel a été mon étonnement, environ deux heures après, de le voir revenir, & de lui voir dévorer près d’un cent des plus belles ! Je croyais rêver ; cepen­dant, persuadée qu’il ne revien­drait pas davantage, j’étais tranquil­lement dans ma boutique, lorsqu’il a paru une troisième fois, & qu’il a englouti le reste de mon panier, en m’ordonnant de lui en aller chercher d’autres, & en me disant qu’il revien­drait dans une demi-heure. J’étais si surprise, que je n’ai pu lui répondre. II est parti ; & je n’étais pas encore sortie d’étonnement, que le voilà de retour, qui veut absolument que je lui four­nisse des figues.

One day there came an old woman who sold figs, holding a young man fast by the hand, all trembling; he seemed not above sixteen, but was extremely beautiful. “Sir,” said she to my father, “I demand justice of you against this impudent young rascal; and judge if I have not sufficient reason. This morning he came to me, to know how much money I would take for as many figs as he could eat. I began to make my computation: ‘Perhaps,’ said I to myself, ‘he may be able to eat a hundred, or a hundred and fifty at most.’—’Well, my pretty youth,’ said I, ‘you shall give me a silver sultanin.’ We struck the bargain; and he began, and swallowed in a trice fifty before my eyes. I trembled to see him: but, what was more surprizing, about two hours after, he came again, and eat up a hundred of the finest I had. This made me almost mad; but thinking it would be his last time, I was sitting quietly in my shop, when he came the third time, and gobbled up all I had in my pannier, ordering me to get him more, for that he would be there again in half an hour. I was so amazed, that I could make him no answer, and had hardlv recovered my surprize, when behold my gentleman comes again, and insists positively that I shall supply him with more figs.”

Le cadi ne put s’empêcher de rire au récit de la vieille ; pourquoi voulez-vous tromper cette bonne femme, dit-il au jeune homme ? N’êtes-vous pas content d’avoir vidé à vous seul son panier de figues, sans vouloir encore l’obliger à vous en fournir de nouvelles ; il n’y a pas de justice à ce procédé ? Le jeune homme ne répondit rien ; il était si interdit qu’il semblait un criminel qu’on allait mener au supplice, cela fit que mon père prit un ton sérieux avec lui. Je vois bien, ajouta-t-il, par votre silence, que vous êtes de ces vagabonds qui ne cherchent qu’à faire pièce à l’un & à l’autre, & à troubler la tranquillité du public : pour vous apprendre à vivre, je vais vous faire donner cinquante coups de bâton sur la plante des pieds. Ah ! seigneur, s’écria le jeune homme, en entendant prononcer cette sentence, je ne suis point ce que vous pensez: je vous prie de suspendre l’exécution de vos ordres, & de permettre que je puisse vous parler en particulier, je suis persuadé que vous révoquerez bientôt un arrêt si rigoureux.

The cady could hardly forbear laughing at the old woman’s story. “Why would you,” said he to the young man, “cheat this good woman? is it not enough that you have emptied her whole pannier, without desiring her to find you more? There is no justice in this procedure.” The young man made no answer, but stood mute, like a criminal going to punishment; on which my father assumed a more lofty tone. “I see,” said he, “by your not making any reply, that you are one of those vagabonds who go sharping about, and disturb the public peace. To teach you to live honestly for the future, I order you to have fifty bastinadoes upon the soles of your feet.”—“Ah, Sir!” cried the young man, hearing him pronounce this sentence, “I am not what you take me for; suspend, I beseech you, the execution of your orders, and permit me the favour to speak with you in private, and I am persuaded you will revoke this severe sentence.”

Mon père, qui n’avait eu intention que d’épouvanter ce jeune homme, le fit passer dans son cabinet ; j y entrai avec lui, & nous fûmes l’un & l’autre dans une surprise extrême, d’apprendre que sous des habits d’homme, il cachait la plus belle fille d’Erzerum, & que son père était vizir. Seigneur, dit-elle au cadi, je suis payée de ma curiosité, j’ai deux frères jumeaux parfaitement ressemblants, & sans être venue au monde en même temps qu’eux, l’on assure que j’ai tous leurs traits. L’un d’eux, pour se réjouir & désespérer cette vieille femme, a fait avec elle le marché dont elle vous a parlé ; ils se sont relayés l’un & l’autre pour manger les figues sans qu’elle s’en soit aperçue, & ainsi alternativement ils lui ont vidé son panier : j’ai voulu être aussi spectatrice de cette farce ; j’ai prié mon frère de me prêter ses habits, il y a consenti ; je suis venue chez la marchande de figues, elle m’a pris pour lui, & me réjouissant à la chagriner, j’ai poussé les choses à un point qu’elle a ému la populace, & qu’elle m’a conduite chez vous, seigneur, pour avoir raison de la tromperie qu’elle s’imagine que je lui ai faite ; je ne crois pas à présent que vous vouliez me faire subir la peine que vous m’avez imposée, & je vous supplie, seigneur, de permettre que je me retire au plus vite, de crainte que mon absence ne soit sue de ma famille.

My father, who only intended to frighten the youth, carried him into his closet, and took me along with him; but we were both in the utmost surprise, to find, in man’s clothes, one of the most beautiful young ladies in all Erzerum, and whose father was a vizier. “Sir,” said she to the cady, “I am rightly served for my curiosity; I have two brothers, who are twins, exactly like one another; and, though we were not all born at a birth, people tell me I have all their features. Now one of these, for a little pastime, and to tease this old woman, made a bargain, as she has told you; and contriving to relieve each other in eating the figs, they thus alternately emptied her basket. I too had a mind to see the farce, and therefore desired one of my brothers to lend me his cloths, which he did; and I. coming to the fig-womans shop, who took me for him, teased her so long, and carried the jest so far, that at length she raised a mob, and has brought me to you, Sir, to have satisfaction for the cheat she imagines I have put upon her. I hope therefore, Sir, you will not make me suffer the punishment you have imposed; but must entreat you to let me go home as soon as possible, lest my absence should be known in the family.”

Ma belle, lui dit mon père, je ne serai pas si rigoureux à votre égard ; mais que votre curiosité ne vous fasse pas une autre fois entreprendre trop légèrement quelque aventure, dont vous ne sortiriez pas si aisément. N’est-ce pas cette maudite curiosité qui a perdu notre première mère ? Retournez chez vous, & de peur d’accident, voilà mon fils qui vous accompagnera jusqu’à votre maison.

“Fair young lady,” said my father to her, “I will not be so severe upon you; but let not your curiosity again put you on such rash adventures, which you may not always so easily get rid of as at present. Do you not know it was this cursed curiosity which ruined our mother Eve? Go home! and, for fear of any accident, my son shall attend you.”

Vous ne sauriez concevoir, madame, poursuivit le mandarin, quelle joie je ressentis de cette aventure ; je trouvai cette jeune personne si charmante, que je ne balançai pas un moment à lui donner mon cœur ; mais comme elle était d’une condition fort au-dessus de la mienne, je crus ne devoir lui marquer que par mes regards & par mes respects la vive passion que je ressentais pour elle ; je puis dire que par la suite cette belle qui s’appelait Zaleg, ne parut pas indifférente à mes vœux, & qu’elle laissa échapper malgré elle quelques soupirs qui me firent connaître qu’elle n’avait pas le cœur insensible: cela m’enhardit à lui déclarer tout ce que je sentais pour elle, & j’eus le plaisir de voir qu’elle ne désapprouva pas ma passion, & qu’elle me permit de tout employer pour l’obtenir de son père, qui pour lors était allé avec un de ses amis faire un petit voyage de trente ou quarante lieues. Mais quelle fut ma douleur à son retour d’apprendre qu’il avait disposé de sa fille en faveur du fils de son ami !: Zaleg, malgré la répu­gnance qu’elle avait pour son époux futur, fut obligée d’obéir, & je ressentis un chagrin si violent de cette perte, que je ne pus demeurer davan­tage à Erzerum. Le sultan d’Arménie était en guerre avec un puissant roi de ses voisins, j’allai lui demander de l’emploi, il eut la bonté de m’en donner, & mes officiers supérieurs lui rappor­tèrent tant de choses avan­tageuses de moi, qu’au bout de deux ans il m’éleva à la dignité de vizir, & que j’eus tout lieu d’être content de ma fortune. Je n’avais point oublié Zaleg, je soupirais toujours de la savoir entre les bras d’un autre, & ayant à l’armée fait confidence de mes chagrins à un jeune Arménien fort brave, qui était un de mes aides de camp : seigneur, me dit-il, puisque Zaleg ne peut être à vous, il faut tâcher de l’oublier ; j’ai une sœur à Erzerum d’une beauté parfaite, elle n’a pas plus de dix-sept ans, & si vous voulez m’honorer de votre alliance, je ne doute point que mon père ne vous l’accorde avec joie. Ce jeune homme me fit un récit si avantageux du mérite de sa sœur, qu’il excita ma curiosité. La campagne était finie à l’avantage de notre sultan ; je repris la route d’Erzerum, où étant arrivé j’allai droit avec mon aide de camp chez son père ; mais j’appris avec une vive douleur qu’il y avait huit jours qu’il avait marié sa fille à un vieillard très riche & ruiné de santé, mais d’un tempérament si amoureux, qu’il avait toujours chez lui trois femmes légitimes avec plusieurs concubines.

You cannot imagine, Madam, (continued the mandarin) what a joyful matter this adventure was to me. The lady was so beautiful, so charming a creature, that she captivated me in a moment; but as her situation in life was far superior to mine, I thought it improper for the present to discover my love to her, any otherwise than by my looks and respectful carriage. In process of time, the beautiful Zaleg (for that was her name) was not indifferent to my passion; but used sometimes to heave such sighs, as convinced me of the sensibility of her heart. This gave me courage to declare my passion; and I had the pleasure to find she did not disapprove of my love, but gave me leave to employ all my interest in obtaining her father’s consent, who was then gone with a friend [on] a small journey of about thirty or forty leagues. But how great was my grief to find, at his return, that he had disposed of his daughter to his friend’s son! Zaleg, notwithstanding the aversion she had to the person who was to be her husband, was obliged to obey, and my loss of her made me so uneasy that I was resolved to leave Erzerum. The Sultan of Armenia happened then to be at war with a very powerful neighbouring prince. I went, therefore, and asked an employment of him; which he had the goodness to give me: and, in a short time, my superior officers reported so many advantageous things in my favour, that in two years he raised me to the dignity of a vizier, and I had every reason to be contented with my fortune. But all this while I had not forgot Zaleg, and was perpetually sighing to think she was in another man’s arms. Having imparted my grief to a brave young Armenian in the army, who was one of my aid-de-camps. “Sir,” said he, “since Zaleg cannot be yours, you must endeavour to forget her. I have a sister at Erzerum, not above seventeen years old, who is a perfect beauty; and if you will do me the honour to be my relation, there is no doubt but my father will be very glad to consent.” The young man told me so many advantageous things of his sister, that he raised my curiosity; and as soon as the campaign was over, (which ended to our sultan’s honour) I returned to Erzerum, and went directly with my aid-de-camp to his father’s house; but was informed, to my great sorrow, that about eight days before he had married his daughter to an old infirm man, but so very amorous, that he had always three lawful wives and several concubines in his house.

Rebuté d’avoir ainsi manqué les deux plus belles filles d’Arménie, je résolus de ne me jamais marier. Zeinabi, c’était le nom de la sœur de mon aide de camp, apprit avec un vrai chagrin la cause de mon voyage ; elle se serait estimée beaucoup plus heureuse avec moi qu’avec son vieux mari ; & comme son frère lui donna plusieurs fois occasion de me voir, elle sentit naître dans son cœur cette douce sympathie qui fait que l’on s’aime dès le premier abord. Comme son mari était très âgé, elle voyait bien qu’il n’avait pas encore longtemps à vivre, & les excès dans lesquels ce vieillard se plongeait à tous moments, ayant rempli son attente, elle ne fut pas plutôt veuve, que son frère accourut m’en annoncer la nouvelle.

I was so discouraged at being thus disappointed of two of the most beautiful women in Armenia, that I resolved never to marry. Zeinabi (for so was my aid-de-camp’s sister called) understood, with true concern, the occasion of my journey. She doubtless would have thought herself much happier with me, than with her aged husband; and as, by her brother’s means, she had frequent opportunities of seeing me, she felt arising in her heart that sweet sympathy, which grows up into love from the first sight. Her husband, who was very much in years, she foresaw could not live long. The excesses whereinto the old dotard plunged himself every day, soon made good her expectations; and the moment she was a widow, her brother hasted to tell me the news.

Quelques résolutions que j’eusse prises de ne me point engager, je ne pus refuser à Zeinabi de lui rendre une visite, & je la trouvai si belle, que toutes mes protestations s’évanouirent : je l’aurais épousée à l’instant même de crainte d’être encore prévenu par quelque heureux rival ; mais le veuvage des femmes étant limité à quatre mois & dix jours, j’attendis avec beaucoup d’impa­tience que ce terme fût expiré : ce n’était pas le plus grand obstacle à mon mariage. Zeinabi me fit voir d’autres difficultés qui pensèrent me rebuter. Mon époux, me dit-elle, nous laisse trois jeunes veuves qui ne voulons pas nous séparer ; vous êtes riche & bien fait, il faut que vous nous épousiez toutes trois ; il y en a une que j’aime parce qu’elle me consolait des chagrins du mariage, & une autre que je hais, parce qu’elle irritait quelquefois mon vieil époux contre moi ; je serai bien aise d’avoir la consolation de voir celle que j’aime, de me venger de celle que je hais, & qui ne répugnera pas à demeurer avec moi, puisque je lui ai toujours caché mon aversion pour elle.

Notwithstanding the resolutions I had made never to engage myself in marriage, I could not refuse to pay Zeinabi one visit; and I found her then so very beautiful, that all my protestations vanished. I would have married her that very moment, for fear of being disappointed by some happy rival; but the custom of widowhood, which is limited to four months and ten days, made me wait with no small impatience till that term was expired. But this was not the only obstacle to my marriage. Zeinabi set before me some other difficulties, which had almost discouraged me. “My spouse,” said she to me, “left three young widows of us, who have no inclination to part; and as you are both rich and handsome, you must marry us all three. One of them I love, because she comforted me in the sorrows of matrimony; and the other I hate, because she sometimes exas­pe­rated my old husband against me. I should be glad, therefore, to have the pleasure of living with her I love, and of revenging myself on her I hate; who will have no objection to continue with me, because I have hitherto concealed my aversion.”

La proposition de prendre trois femmes m’étourdit ; j’eus beau protester à Zeinabi qu’elle seule me tiendrait lieu des plus belles femmes, & que je voudrais en avoir dix pour les lui sacrifier, elle s’opiniâtra dans son dessein. Je veux confondre, dit-elle, la fierté de ma rivale ; elle a osé me dire un jour que tous les hommes du monde me quitteraient pour aller à elle, & je vaux bien peu de chose, si je ne mérite pas que vous m’accordiez en sa présence mille marques d’amour pour la braver. Vaincu par ses charmes, je pris le parti qu’elle voulait, & je me préparai à faire le cruel avec la veuve inconnue que je ne voulus pas même voir, ainsi que l’autre, avant de les avoir épousées. Ce jour arriva enfin, & je ne fus jamais plus étonné, que de reconnaître dans l’objet de la haine de Zeinabi la charmante Zaleg, qui, veuve de son premier mari, avait été épousée par le vieux mari de Zeinabi. Cette aventure m’étonna & me fit un plaisir extrême ; notre amour reprit de nouvelles forces : de sorte que mes premières pensées ne se conformèrent point aux intentions de la vindicative sœur de. mon aide de camp. Je n’eus garde de révéler à Zaleg le piège que sa compagne lui avait dressé ; & je louai le prophète, qui, trompant ses desseins, la suscitait elle-même à me mettre en main tant de bonnes fortunes à la fois ; car la troisième veuve était aussi fort aimable.

[…]

The proposition of three wives at once almost turned my brain. Protest what I would to Zeinabi, that she was the most beautiful woman in the world in my eyes, and that, had I ten wives, I would sacrifice them all to her, it availed nothing, she grew obstinate in her resolution. “I will confound,” said she, “the haughtiness of my rival! One day she had the assurance to tell me, every man living would leave me for her; and I am very contemptible indeed, if you do not think me deserving of a thousand tokens of your love, even in her presence, purposely to upbraid her!” Her charms prevailed with me to comply with her desire; and I prepared myself to play the cruel part with this unknown widow, whom I did not desire to see, any more than the other, before I came to marry them. The day came at last; and I was never more surprized in my life, than to find that the object of Zeinabi’s hatred was the charming Zaleg; who being left a widow by her former husband, had been married again to Zeinabi’s old one. This incident was matter both of great pleasure and delight to me; our former love was renewed with more eagerness than ever, and my first thoughts were how to avoid the designs or my aid-de-camp’s vindictive sister. I took care, however, not to let Zaleg know the snare her companion had laid for her; and praised our great prophet, both for defeating her malicious intentions, and making her the instrument of putting into my hands so much good fortune at one time: for the third widow was likewise a very beautiful woman.

[…]

Je vous ennuyerais, madame, contin­ua le mandarin, si je vous racontais toutes les ruses dont je me servis pour garder un tempérament d’honnê­teté avec ces fières rivales ; je trouvai le secret de les faire bien vivre ensemble en apparence, & cette conduite dura jusqu’au moment que, sept à huit ans après, je fus tué à la tête de l’armée du roi d’Arménie.

I should tire your patience, Madam, (continued the mandarin) were I to relate the various schemes I was obliged to make use of, in order to preserve any tolerable peace and civility between these fierce rivals. I found out the secret, however, of making them live quietly together, and continued this conduct between them, till about seven or eight years after, when I was killed at the head of the king of Armenia’s army.

Thomas-Simon Gueullette (1683-1766), « Contes chinois, ou, Les aventures merveilleuses du mandarin Fum-Hoam », Le Cabinet des fées, ou, Collection choisie des contes des fées et autres contes merveilleux, t. 19. 1786.

Thomas-Simon Gueullette (1683-1766), “Chinese Tales, or, The Wonderful Adventures of the Mandarin Fum-Hoam: related by himself, to divert the Sultana, upon the celebration of her nuptials”, translated by the Rev. Mr. Stackhouse, The Novelist’s Magazine, vol. 5, 1781.

24 mars 2013

Le Roy, c’est moy, au cas où vous ne le sauriez pas

Classé dans : Architecture, Histoire, Photographie, Sculpture — Miklos @ 12:13


Le Roy, c’est moy. Place des victoires, 23 mars 2013.
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Tête en l’air et arme au poing

Classé dans : Langue, Photographie — Miklos @ 12:09


Tête en l’air et arme au poing. Jardin des Halles, 23 mars 2013.
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19 mars 2013

Le train onze

Classé dans : Arts et beaux-arts, Langue, Photographie — Miklos @ 16:53


Échalas et jambons (cliquer pour agrandir)

«Jambe. Ambe, Bâton, Bâton de chaise, Brancard, Coursière, Crosse, Gambette, Gambille, Gigue, Guibe, Guibolle, Guibon, Guibonne, Merlin, Patte, Quille, Trimoire.

Les jambes. Compas, Cheval à double semelle, Pinces, Pincettes, Tréteaux, Le train onze, Trotteuses.

Jambe grosse. Poteau.

Jambe longue. Échasse, Échalas.

Jambe maigre. Cliquette, Fil de fer, Flageolet, Flûte, Fumeron.

Jambes arquées. Jambes ou quilles en manches de veste.

Jambe blessée, estropiée. Bâton de cire, Jambe de laine, Patte folle.

Jambe de bois. Guibon de satou, Pied de céleri, Pilon. »

Aristide Bruant, L’argot au XXe siècle. Dictionnaire français-argot. 1901.


Pied de céleri. Catalogue illustré de l’exposition des Arts incohérents (1884).
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17 mars 2013

Le touriste fatigué

Classé dans : Photographie, Récits — Miklos @ 15:02


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Un passant à la silhouette longiforme et frêle s’adosse à un réverbère. Il est tout recourbé, les yeux au sol. De sa bouche se dégage une ample haleine fleurie qui dessine des volutes évanescentes dans l’air glacé. Il est épuisé : arrivé à peine une heure plus tôt sur Terre, il n’arrive à s’adapter ni à son atmosphère viciée par le trop-plein d’oxygène ni à la platitude de son sol et des parois verticales qui bordent la vallée peu accueillante et aride – à l’exception du ruisseau saumâtre à ses pieds – dans laquelle il avance péniblement. Pour se reposer et reprendre son soufle, il s’arrête auprès des arbres effeuillés de métal sombre qui y poussent ça et là. À sa droite, un curieux rectangle d’une couleur proche de la sienne lui avait laissé entrevoir brièvement une grotte sombre et accueillante. Il s’en était rapproché, pensant pouvoir s’y glisser pour s’allonger un moment, mais une fois arrivé à proximité, l’interstice avait disparu. Déçu, il n’attend plus que le moment de rentrer chez lui.

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