Miklos
« Je donne mon avis non comme bon mais comme mien. » — Michel de Montaigne

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15 octobre 2013

« Il dit non avec la tête. Mais il dit oui avec le cœur. » (Prévert)

Classé dans : Langue, Progrès, Sciences, techniques — Miklos @ 19:57


Google Translate, ou, Tout et son contraire.
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Tout le monde n’est pas Claude Hagège, et d’aucuns s’en consolent en faisant appel à Google Translate. Mais voici les deux traductions du même texte, l’une vers le français et l’autre vers l’anglais, que propose notre AMIAspirateur Mondial de l’Information. à tous :

1. “Do not worry, I can answer your questions you may have about it.”

2. « Ne vous inquiétez pas, je ne peux répondre à vos questions que vous pourriez avoir à ce sujet. »

Pas un fort en thème, c’est le moins qu’on puisse dire. Quel cancre, là !

On a vérifié une demi-douzaine d’autres traductions : elles s’accordent avec l’anglais, démontrant une fois de plus le leadership la domination mondiale de ce dialecte, tandis que la version française, qui dit l’opposé non seulement de toutes les autres traductions mais de l’original, ne fait que démontrer, une fois de plus, l’esprit franchouillard de contradiction à l’œuvre.

On se demande alors si les grands conflits internationaux ne sont finalement pas uniquement dus à ces bugs défauts de logiciel de communication.

Et pour être plus terre-à-terre, comment faire confiance à un interprète qui dit tout et son contraire ?

Life in Hell: One, two, three, four… can I have a little more?

Classé dans : Actualité, Cinéma, vidéo, Musique, Peinture, dessin, Éducation — Miklos @ 11:26


The Fab Eight Preps Banquet

After Le Duo des Non, Buffy the Vampire Slayer’s Trio, China’s Gang of Four, Enyd Blyton’s Famous Five, Montparnasse’s Les Six and Snow White’s Silly Seven Dwarfs, here comes Spirou’s Fab Eight Preps: the Ailurophile Guitarist, the Alsacian Calligrapher, The Beach Bum Notary Public, Die Blonde Mariste Wirt­schafts­wissen­schaft­lerin, the Ineffable Donkey Rider, the Insomniac Confucian Diplomat, the Singing Ptero­dactylus and The One and Only Spirou.

They are in the throes of planning an all-frills ceremonial banquet replete with eloquent and witty speeches which they are frantically composing between their khôlles and teedees, seeking inspiration in their Facebook pages and by subreptitious glances over their neighbors’ shoulders in search for subject, style, substance and originality. Their motto: Be prepared!

As the famous Duo des Non’s injuncts, « Présence indispensable à tous ceusses qui viendront ! ». All together now!

Jeff et Akbar sont les personnages d’une série de bandes dessinées de Matt Groening, qui est aussi le père de la fameuse – et infâme – famille Simpson.

14 octobre 2013

Life in Hell: Akbar is getting ready

Classé dans : Actualité, Société — Miklos @ 10:27


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Ce n’est pas la première fois qu’Akbar est convié à une cérémonie dans le beau monde, mais, pour ne pas se trouver pris en défaut, il révise assidûment sa bible des Usages du monde, rédigée par l’ineffable plume de la baronne de Staffe, qui, sans avoir été baronne était nonobstant la célèbre précurseuse d’une autre baronne qui ne l’était pas non plus du moins à ses débuts (suivez mon regard, dit Akbar in peto) et qu’il avait épluchée (la bible, pas la baronne) avant d’être allé prendre le thé chez Sissi.

Il note bien l’anecdote qu’elle y raconte au chapitre « Passage des portes » : Vous connaissez peut-être, dit-elle – mais non, il ne connaissait pas – la vieille histoire : Louis XIV invitait l’ambas­sadeur anglais à monter dans son carrosse et s’effaçait pour l’y laisser entrer le premier, le lord fit un mouvement de respectueux recul, mais le roi eut un geste d’insistance et le grand seigneur monta vite pour ne pas désobliger le souverain en le forçant à se tenir debout plus longtemps à la portière de son carrosse. Ça peut vraiment être utile si l’on vient me chercher ainsi, se dit-il toujours in peto.

Il est tout de même interloqué par l’injonction selon laquelle Le chapeau de cérémonie ne s’accommode pas de la voilette. Ne portant jamais cette dernière, où est le problème, se demande-t-il. Pour la suite, c’est plus clair mais assez contraignant : Lorsqu’on va dîner en ville, on quitte, en arrivant chez l’amphitryon, son chapeau et son manteau (vu le temps, il ne se voyait pas mettre un manteau, mais s’il le faut…), mais on garde ses gants jusqu’à ce qu’on soit assis à table. Alors, seulement, on les retire et on les glisse dans sa poche. Mes gants de ski n’entreront jamais dans ma poche, s’exclame-t-il silencieusement (ahahah !) mais je ne me vois pas manger avec, comment faire ?

Hôtes et invités sont en grande toilette du soir : les hommes en habit et pantalon noir, cravate blanche, gilet blanc ou noir de forme croisée, gants mastic ou blancs, souliers fins. Le plus fin que j’ai comme souliers, se souvient-il, ce sont en fait mes sandales. Mais pour le reste, ça va, soupire-t-il rassuré.

Au moment où sonne l’heure du dîner, le maître d’hôtel, ou la simple bonne, ouvre les doubles battants de la porte du salon et prononce gravement le sacramentel : « Madame Monsieur est servie. » Akbar n’hésite pas à corriger la baronne, enfin, son texte, là où il faut le mettre au goût du jour. Comme il ne connaît presque aucun des convives, il est rassuré de lire que Dans le cas où ce voisin et cette voisine de table seraient inconnus l’un à l’autre, pour faciliter l’expansion (entre nous, ce n’est pas le quotidien qu’Akbar préfère), ou tout au moins les mettre à même de rompre aisément la glace (on n’est pas au cœur de l’hiver, où est le problème ? grommelle-t-il, ou alors on aura le dessert en entrée ?), l’amphitryon ferait en sorte de leur donner, en quelques mots, avant le dîner, une idée claire de leur position sociale et de leurs familles respectives. Et, rajoute-t-elle délicatement mais fermement, Ce procédé est à recommander très fortement.

Avec ça, je suis prêt à attaquer le repas, résume-t-il sobrement.

Jeff et Akbar sont les personnages d’une série de bandes dessinées de Matt Groening, qui est aussi le père de la fameuse – et infâme – famille Simpson.

10 octobre 2013

Animal Farm, ou, Ce qu’il advint après que la droite parlementaire se fut mise à caqueter

Classé dans : Actualité, Littérature, Politique — Miklos @ 23:40


Après que la droite parlementaire
se fut mise à caqueter.
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«Le lapin blanc faisait les honneurs de son pays à son oncle venu de l’autre côté de la rivière. Il l’emmena au Parlement des animaux où ils se tapirent dans une tribune avec les autres petites bêtes pendant que les orateurs principaux péroraient et se chamaillaient.

« Quelle glorieuse institution vous avez là ! dit l’oncle. Tous ces merveilleux animaux parlant à leur idée ! Chez nous, on a intérêt à ta fermer, sinon… Mais voilà le lion qui s’assied : comme il est majestueux !

–– Parce qu’il est notre président, dit le lapin blanc fièrement ; mais tout président qu’il est, nous pouvons lui dire ses quatre vérités. Taisons-nous, car voici l’éléphant qui va parler. »

Et en effet. le géant pachyderme se présenta à la barre.

« Je suis dégoûté, dit-il, de votre ignoble politique, monsieur le lion, d’abattre les bananiers, et j’exige des réformes drastiques.

–– Ah ! Mon Dieu, chuchota le lapin étranger à son neveu, du coup une troupe de lions va sûrement mettre en pièces ce pauvre éléphant.

–– Pas le moins du monde, répondit le neveu ; notre éléphant peut dire ce qui lui plaît en toute sécurité.

–– Vraiment ? Vraiment ?»

Le visiteur en était tout émerveillé.

Ensuite, ils virent un cobra s’enrouler pour monter jusqu’à la tribune. Il cracha, siffla et lança : «Bananiers-ci ou bananiers-là, il est temps que nous prenions des présidents d’une autre espèce.

–– Tu as absolument droit à ton opinion, dit le lion fort poliment ; il nous est très utile d’avoir un grand nombre d’idées constructives. »

Le lapin visiteur avait du mal à se retenir de danser de joie et d’applaudir.

« La belle chose que voilà ! cria-t-il, “un grand nombre d’idées constructives” ! Quel chef d’État ! Quel pays ! »

Alors un ours se leva et prit la parole.

« Je ne soutiens pas obligatoirement notre brave cobra, dit-il, mais ne vous y trompez pas : à moins que vous, les lions, ne subventionniez nos récoltes de miel, je pourrais soumettre sa proposition à un examen désintéressé.

–– Je pense vraiment que nous pouvons vous satisfaire, murmura le lion : en attendant. soyez remercié pour votre importante contribution à ce débat.

–– Il le remercie ! Il le remercie ! cria le lapin en extase. Mais, mon neveu, tout cela n’est certainement qu’un jeu ! Ce ne peut pas être sérieux. Chez nous… non, c’est un coup monté pour se payer notre tête. »

Cette critique fâcha le lapin blanc.

« Je vais te montrer, et quand je t’aurai montré, tu pourras retraverser la rivière et faire un rapport sur nous auprès de tes concitoyens qui ne sont que des poules mouillées. »

Et laissant son oncle bouche bée, il bondit au milieu de l’assemblée.

Son oncle pensa qu’il rêvait quand il vit son propre parent sauter sur la plate-forme et qu’il l’entendit proclamer avec grande dignité : « Et moi, le lapin, je suis mécontent de la façon dont vous, les lions et les éléphants et les ours, vous piétinez nos légumes sans avoir le moindre égard pour nos intérêts. Je demande que vous garantissiez l’intégrité de nos choux.

–– Je pense que ton discours n’est pas à l’ordre du jour, dit le lion en fronçant ses sourcils.

–– Il a omis de suivre la procédure parlementaire », fit remarquer l’ours.

Une panthère ajouta : « Les règles sont formelles : une pétition cuique suum doit être soumise ad usum au clerc avant l’ouverture de la session sous la subdivision 16b.

–– Désolé, dit le lion, et il engloutit le lapin blanc.

–– Attends ! » cria le lapin visiteur ; et il était sur le point de hurler : « Tu manges mon neveu ! » quand il regarda les petits animaux qui l’entouraient dans la galerie. Personne ne semblait avoir rien remarqué. Il regarda vers le Parlement : le lion, l’ours, le cobra, la panthère, l’orang-outang, l’éléphant, le rhinocéros – juste ciel ! Comme ils avaient l’air grands et dangereux ! Tout compte fait, l’oncle décida de repartir tout doucement chez lui. Il avait l’habitude de se taire. Quant à moi, plutôt que de vous donner mon avis sur le sujet, je vais vous chanter les quelques couplets qui suivent :

Règne qui veut sur cette terre,
Saint Louis ou Charles le Téméraire,
Moine sobre, fier capitaine,
Grand roi, ou souriante reine,
Mets, lapin, cette loi sous ton chapeau :
Mord en vain qui mord sans croc. »

— Oscar Mandel, Le pigeon qui était fou, ou toutes les fables de Monsieur Oscar. L’Harmattan, 2002.

9 octobre 2013

Comment choisir son docteur (et son hôpital)

Classé dans : Actualité, Littérature, Santé — Miklos @ 8:30


Cartographie de synonymes de « médecin ». Source :
Bob dictionnaire arg. pop. fam.
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Temporis ars medicina fere est.Bien prendre son temps, voilà presque tout le secret de la médecine. — Ovide, Les remèdes à l’amour.

The best doctors in the world are Doctor Diet, Doctor Quiet and Doctor Merryman.Les meilleurs médecins du monde sont :
Le Docteur Diète, le Docteur Tranquille et le Docteur Joyeux.
— Jonathan Swift, Conversation polie, “Dialogue II”.

He had been a doctor a year now and has had two patients, no, three, I think — yes, it is three; I attended their funerals.Cela faisait un an qu’il était médecin, et il avait deux patients,
non, trois, me semble-t-il — oui, c’est bien cela, trois patients.
J’ai assisté à leurs funérailles.
— Mark Twain.

Optimistic lies have such immense therapeutic value that a doctor who cannot tell them convincingly has mistaken his profession.Les mensonges optimistes ont une telle valeur thérapeutique
qu’un médecin qui est incapable d’en faire de façon convaincante
s’est trompé de métier.
— George Bernard Shaw.

Never go to a doctor whose office plants have died.N’allez jamais chez un docteur dont les plantes de la salle d’attente sont mortes. — Erma Bombeck.

Tous les docteurs ne sont que des charlatans. Et tous les malades aussi. Seule la marine est honnête en Angleterre. — Eugène Ionesco, La Cantatrice chauve.

Un patient retrouvé mort dans les toilettes d’un hôpital, 10 jours après sa disparition. — Libération, 27 septembre 2013.

Woman found dead in hospital stairwell believed to be missing patient . — CNN, 9 octobre 2013.

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