Miklos
« Je donne mon avis non comme bon mais comme mien. » — Michel de Montaigne

This blog is © Miklos. Do not copy, download or mirror the site or portions thereof, or else your ISP will be blocked. 

23 décembre 2014

Life in Hell : bio c si bon que ça ?, ou, Horreur pour potage Aurore

Classé dans : Actualité, Cuisine, Nature, Santé — Miklos @ 17:40

Akbar veut refaire le délicieux potage Aurore dont il a trouvé la recette chez, il vous en donne mille, Ginette Mathiot, bien évi­demment. C’est une soupe de saison : potiron, tomates, pommes de terre, généreusement agrémentés de beurre, de crème fraîche, d’œuf et de tapioca comme il se doit pour toute bonne soupe d’hiver bien française destinée à tenir au corps et à réchauffer le cœur, à laquelle il rajoute, au moment de servir, du râpé au trois fromages (maasdam-emmental-mozzarella) et des croûtons. De quoi se pourlécher les babines.

Sans attendre, il se précipite chez son Bio C Bon favori ; c’est là qu’il se fournit en fruits et légumes qu’il pourra éven­tuel­lement consommer, crus ou cuits, avec leur peau (ah ! le citron confit, soupire-t-il d’aise), celle-ci n’étant pas saturée de produits chimiques de tous ordres destinés à les faire reluire aux yeux des consommateurs tout en tuant sans coup férir tous les insectes qui seraient attirés par ces fruits plus-que-parfaits.

Il se dirige vers le stand des légumes pour y prendre un morceau de courge musquée qu’il avait précédemment utilisé à cette faim fin. Quelle n’est pas sa surprise de constater que toutes les portions (emballées sous cellophane) de ce légume sont soit couvertes de tâches de moisissure, soit carrément liquéfiées (à tel point que le sol en est mouillé) ! Même la baguette de la marraine de Cendrillon n’aurait pu y remédier, et quant à s’en servir pour Halloween, c’est trop tard.

Horresco referens, Akbar interpelle un vendeur et lui montre ce désastre. Celui-ci lui répond qu’on avait dû oublier de s’en occuper ce matin-là. Akbar se dit in peto que cette explication ne tient pas la route : d’évidence, cela fait plusieurs jours que les tranches de ce pauvre légume avaient dû séjourner à l’étalage pour être dans cet état de décom­position avancée. Le vendeur rajoute qu’il va chercher un cageot de remplacement : ce sont des courges reçues et emballées ce matin-même, précise-t-il italiquement.

Quelques longues minutes passent, les courges présumées fraîches sont apportées. Akbar examine de plus près le contenu du nouveau cageot, et constate que toutes les portions portent une date d’emballage remontant à six jours en arrière et une date limite du surlendemain. Il en déduit que le magasin a conservé ces courges autrefois fraîches dans ses réfrigérateurs pour les mettre à la disposition du public juste avant qu’elles ne pourrissent à leur tour.

Akbar se dit alors pensivement qu’il ne suffit pas qu’on affiche un label bio pour que ce qui le porte soit de qualité. Il commence à se demander si tout le reste de la chaîne alimentaire dans ce magasin fait ainsi fi des principes d’hygiène : se peut-il que d’autres produits qui s’y vendent soient avariés sans que cela soit visible à l’œil nu ?

Si c’est le cas, il ne lui reste comme alternative que d’en faire pousser sur son rebord de fenêtre.

Quelques jours plus tard, Akbar retourne au magasin en question. Par curiosité, il jette un œil aux courges musquées. Il constate que ce sont celles qui avaient remplacé le cageot avarié : même date d’emballage, même date limite de consommation. Or cette dernière est dorénavant dépassée de deux jours. Akbar n’est pas vraiment surpris. Il le signale à un vendeur qui s’empresse d’enlever le cageot.

À ce jour, Akbar n’a pas reçu de réponse à la lettre de réclamation qu’il avait envoyée à la chaîne après avoir trouvé les courges avariées. Akbar n’est pas vraiment surpris. Par acquis de conscience, il en envoie une seconde dans laquelle il relate ce nouvel épisode, avec copie cette fois à la direction départementale de la protection des populations.

Jeff et Akbar sont les personnages d’une série de bandes dessinées de Matt Groening, qui est aussi le père de la fameuse – et infâme – famille Simpson.

17 décembre 2014

Animaux de Paris. Le serval.

Classé dans : Nature, Peinture, dessin, Photographie — Miklos @ 0:24

Street art. Autres photos ici.
À propos de l’artiste.

«Serval (le), que les habitants du Malabar appellent maraputé, est un animal sauvage et féroce, plus gros que le chat sauvage et un peu plus petit que la civette de laquelle il diffère en ce que sa tête est plus grosse et plus ronde relativement au volume de son corps, et que son front paraît creusé dans le milieu.

Il ressemble à la panthère par les couleurs du poil qui est fauve sur la tête, le dos, les flancs, et blanc sous le ventre, et aussi par les taches qui sont distinctes, également distribuées et un peu plus petites que celles de la panthère ; ses yeux sont très brillants, ses moustaches fournies de soies longues et raides ; il a la queue courte, les pieds grands et armés d’ongles longs et crochus.

On le trouve dans les montagnes de l’Inde ; on le voit rarement à terre et il se tient presque toujours sur les arbres où il fait son nid et prend les oiseaux, desquels il se nourrit ; il saute d’un arbre à un autre avec tant d’adresse et d’agilité, qu’en un instant il parcourt un grand espace et ne fait, pour ainsi dire, que paraître et disparaître.

Malgré sa férocité, il fuit à l’aspect de l’homme, à moins qu’on ne l’irrite, surtout en dérangeant sa bauge, car alors il devient furieux, il s’élance, mord et déchire à peu près comme la panthère. La captivité, les bons ou mauvais traitements ne peuvent ni dompter ni adoucir la férocité de cet animal qui nous paraît être le même que le chat tigre du Sénégal et du cap de Bonne-Espérance, et le même encore que le chat-pard décrit par MM. de l’Académie. Ce chat-pard ne diffère du serval que par de longues taches qu’il a sur le dos, et les anneaux qu’il a à la queue, caractère qui manquent au serval ;» mais cette différence est trop légère pour qu’on puisse douter de l’identité d’espèce de ces deux animaux.

Encyclopédie méthodique. Histoire naturelle des animaux Chez Panckoucke. Paris, 1782.

10 décembre 2014

L’amateuse scrupuleuse contre l’autrice amatrice

Classé dans : Langue — Miklos @ 22:46

« La Séance chés une Amatrice » in Rétif de La Bretonne, La Découverte australe par un homme volant, ou, Le Dédale français, 1781 (source)
Cliquer pour agrandir.

Ce n’est pas d’aujourd’hui que date le débat sur la féminisation de noms désignant au départ uniquement des hommes. Comme le montre le texte suivant qui date, lui, de 1801, la façon de désigner la contrepartie féminine de l’amateur masculin remontait au moins à Jean-Jacques Rousseau (excusez du peu).

On pourra sourire à certaines affirmations de l’auteur, le fameux Louis-Sébastien Mercier, lorsqu’il affirme que « les amateurs ont du talent; les amatrices, des grâces et du goût », ou que ce n’est que récemment que la nécessité de trouver le féminin d’« amateur » est apparue, « depuis que les femmes cultivent leur esprit »… C’était de son temps.

«Amatrice. Le mot amatrice est-il français ? Ce mot qui, dans les cercles, fournit tous les jours une occasion de dispute grammaticale, a été 1’objet d’un long débat dont je vais exposer les détails.

Une Lyonnaise aussi instruite qu’aimable, madame Geramb la cadette, consulta M. Grandeau, maître de langue, sur le mot amatrice; il répondit :

Madame, je serais fâché que vous soutinssiez qu’amatrice est français ; ce mot est un vrai barbarisme : amatrice et autrice ne valent pas mieux l’un que l’autre.

Quant à la règle que vous me demandez, elle est toute simple; la voici : Le mot amatrice ne fut jamais français, et je doute qu’il obtienne jamais des lettres de naturalité.

Enfin, on dit une femme auteur. J’ai l’honneur d’être, etc.

Et sur ce qu’on lui objecta que Linguet emploie cette expression, il écrivit une seconde lettre en ces termes :

Madame, je propose cent louis d’or contre dix, à ceux qui veulent qu’amatrice soit français. M. Linguet a sans doute beaucoup d’esprit, personne ne le lui contestera ; mais je ne puis lui pardonner d’être néologue. Si l’on s’obstine encore à vouloir qu’amatrice soit français, mettez sous les yeux des partisans du néologisme, tous les Dictionnaires français depuis Joubert, jusqu’à celui de l’Académie ; vous n’avez pas de meilleur moyen de les convaincre d’ignorance dans la langue française. Non, madame, non, ce mot n’est pas français. Linguet est le premier qui ait osé le hasarder, et j’ose vous assurer qu’il ne fera pas fortune. J’ai l’honneur d’être, etc.

Un Allemand versé dans notre langue, M. Hilscher, ne se sentant ni séduit par le ton de M. Grandeau, ni entraîné par sa logique, appela de cette décision à M. Linguet, et motiva ainsi son appel :

Amatrice est français, parce qu’il est analogue au génie de la langue ; on dit :

Acteur

Actrice.

Ambassadeur

Ambassadrice.

Bienfaiteur

Bienfaitrice.

Consolateur

Consolatrice.

Créateur

Créatrice.

Directeur

Directrice.

Électeur

Électrice.

Fondateur

Fondatrice.

Producteur

Productrice.

Protecteur

Protectrice.

Spectateur

Spectatrice.

Tuteur

Tutrice.

Usurpateur

Usurpatrice

On doit donc appeler amatrice, une femme qui aime les arts, comme on appelle amateur, un homme qui aime ce goût.

L’auteur d’Émile et M. Linguet ont consacré ce mot en l’employant.

Mais ce mot n’est pas dans le Dictionnaire de l’Académie française. — Je réponds que la langue française étant une langue vivante, peut acquérir tous les jours. Créatrice n’est pas dans le Dictionnaire de l’Académie, cependant créatrice est français.

Si l’on objecte qu’amatrice peut donner lieu à une équivoque, je répondrai que le sens la sauve toujours, et qu’un mot ne doit pas être exclu d’une langue, parce que des esprits frivoles peuvent en faire un mauvais calembour.

Enfin, si l’on ne dit pas une femme autrice, c’est qu’une femme qui fait un livre, est une femme extraordinaire ; mais il est dans l’ordre qu’une femme aime les spectacles, la poésie, etc., comme il est dans l’ordre qu’elle soit spectatrice.

Telles sont, en abrégé, les raisons qu’exposa M. Hilscher, dans sa lettre à M. Linguet.

L’Auteur des Annales (n° 51) est entièrement de son avis :

Si j’osais ajouter quelque chose à ce que vous avez si bien développé, poursuit-il, je dirais que, puisque M. Grandeau en appelle aux Dictionnaires et à l’Académie, sa femme amateur est un vrai barbarisme, dont il ne trouvera la justification nulle part. L’usage a donné les deux sexes au mot auteur ; mais il n’a pas fait encore la même faveur à l’autre. Si c’est blesser la langue que de dire d’une dame sensible à la beauté des arts, qu’elle est amatrice, l’appeler femme amateur, c’est blesser à la fois la langue et l’oreille.

S’il m’était permis de jouter avec un homme qui se met de si mauvaise humeur quand on n’est pas de son avis, et qui veut que la règle soit de penser comme lui, je prendrais la liberté de lui remontrer qu’il n’a pas une idée juste de la signification des mots qu’il emploie. Par exemple, il me reproche du néologisme. Quand, en effet, Jean-Jacques et moi aurions tort ici, le reproche serait injuste, et l’épithète mal appliquée : ce n’est pas l’usage hasardé en passant, même d’un mot nouveau, qui suffit pour fonder l’accusation de néologisme. Corneille a pris souvent cette licence, à la vérité sans succès : son invaincu, et bien d’autres mots qui manquent à notre langue, et qui n’auraient pas pu avoir un père plus illustre, ont été rejetés par un caprice de l’usage; mais en ne les adoptant pas, on n’a pas fait à Corneille le reproche de parler un langage nouveau. Ce n’est pas en effet une expression isolée, quoique répréhensible, qui peut y exposer.

Une société d’amateurs de la langue française craignant que Linguet n’eût penché pour amatrice, parce qu’il avait employé lui-même ce mot, désira connaître mon opinion ; je fis cette réponse :

Pour décider si amatrice est français, si en l’employant on est néologue, il faut d’abord se faire une idée du néologisme, qu’on ne doit pas confondre avec la néologie.

Ces deux mots ont un point de vue commun, en ce que l’un et l’autre signifient mot nouveau ; mais ils portent une empreinte particulière à laquelle on ne peut se méprendre. La néologie est l’art de former des mots nouveaux pour des idées ou nouvelles ou mal rendues. Le néologisme est la manie d’employer des mots nouveaux sans besoin ou sans goût. La néologie a ses règles ; le néologisme n’a pour guide qu’un vain caprice. La première donne de l’embonpoint à la langue ; l’autre est une superfétation stérile, une bouffissure ridicule. Sans doute, comme le dit Horace, il a toujours été, il sera toujours permis de se servir de mots nouveaux; ceux qui sont anciens pour nous, n’ont-ils pas été nouveaux pour nos pères ? Mais les lois de la néologie veulent que tout mot nouveau soit ou nécessaire, ou plus expressif que celui dont on se servait, qu’il dérive d’une langue polie, connue, et prenne la teinte de celle qui l’adopte. Incohérence, incohérent, insignifiant, insouciance, âme aimante, gloriole, ligne de démarcation, aérostat, aéronaute, sont des mots nouveaux qu’avoue la néologie, et que recueilleront les bons Dictionnaires. Être bien éduqué, égaliser, sont des néologismes, parce que nous avons élever et égaler. L’impasse de Voltaire, qui est noble, sonore, expressif, aurait prévalu sur cul-de-sac qui n’a aucune de ces qualités, si l’idée qu’on veut exprimer par un de ces mots, était du district des poètes ou des orateurs : la voix populaire, en cette occasion, impose silence à la néologie qui le réclame. On ne voit guère de néologisme que dans les auteurs frivoles et sans talent ; mais dans l’écrivain de génie, l’impétuosité de ses idées le force à des laconismes qui n’ont point d’expression reçue. La néologie approuve ces hardiesses heureuses, et la langue s’enrichit.

Maintenant examinons le mot amatrice. A-t-on besoin de ce mot ? dérive-t-il d’une langue polie ? est-il en rapport pour sa formation avec d’autres mots de la langue ? l’oreille enfin l’approuverait-elle, si, réclamé par le besoin, il était indiqué par l’analogie ?

Depuis que les femmes cultivent leur esprit, depuis qu’à 1’empire de leurs charmes elles ajoutent celui des connaissances en tout genre, depuis qu’elles aiment les lettres et les arts, il nous faut un mot doué de l’inflexion féminine pour rendre cette nouvelle idée, et le mot est amatrice. « À Paris, dit J.J. Rousseau (Émile, p. 125), le riche sait tout ; il n’y a d’ignorant que le pauvre. Cette capitale est pleine d’amateurs, et surtout d’amatrices qui font leurs ouvrages, comme M. Guillaume faisait ses couleurs. » Ce mot, comme on voit, est tombé de la plume de J. J. ; Linguet l’a employé et défendu. Tous les écrivains dont le style a de l’abandon, dont la verve est féconde en pensées fortes et précises, ont souvent besoin de mots nouveaux qui les peignent.

Amatrice vient du latin amatrix, et de l’italien amatrice.

Les analogues d’amatrice sont sans nombre ; directeur, directrice; consolateur, consolatrice ; curateur, curatrice ; et par conséquent, amateur, amatrice. Ce mot, au moment du besoin, se présente de si bonne grâce qu’il est impossible de l’écarter.

L’oreille enfin doit approuver dans amatrice, la désinence qu’elle approuve dans directrice, actrice, tutrice, etc. Ce n’est pas un son nouveau pour elle, c’est même un son qui lui plaît particulièrement; car ayant à choisir entre chanteuse et cantatrice, elle préférera toujours cantatrice dans le style noble, c’est-à-dire, dans le style où elle aime le plus à exercer son empire.

Je suis donc d’avis que le mot amatrice, sollicité par le besoin, avoué par le goût parfaitement analogue, ayant des patrons recommandables, circulant déjà parmi les personnes qui parlent bien, est frappé au coin des meilleurs mots français.

J’en ai assez dit pour les esprits justes; mais comment persuader ceux qui, n’ayant pas même le mérite de l’invention, viennent niaisement jouer sur le mot, et, tourmentant la syntaxe, en ne faisant pas une ellipse qu’elle commande, et la prononciation, en coupant en deux un mot indivisible, commettent une double faute, pour arriver enfin un misérable calembour ? Cependant ils entraînent la petite coterie : trop scrupuleuses pour se dire amatrices, les dames se proclament amateuses, malgré l’analogie, et amateurs, malgré le sexe.

Construisons et prononçons amatrice, comme la raison veut qu’il soit construit et prononcé : cette société est composée d’amateurs et d’amatrices ; les amateurs ont du talent; les amatrices, des grâces et du goût. Ni cette phrase, ni celle de J. Jacques, ne sauraient donner lieu à une mauvaise plaisanterie. Notre langue fourmille de mots qui, dans quelques syllabes, offrent à la frivolité attentive, une image ridicule et obscène, tandis que le mot total et les expressions environnantes présentent le véritable sens aux personnes raisonnables.

Je ne me flatte pas non plus de convertir ces vains puristes que la voix de la raison touche moins que le silence de l’Académie sur le mot amatrice, preuve, ou qu’il a été omis par elle, comme trois ou quatre cents autres mots, ou qu’il n’a pris naissance que depuis la dernière édition de son Dictionnaire. L’académie ne crée pas les mots ; son emploi est d’enregistrer ceux que l’usage autorise. Un mot est donc français avant qu’il soit inséré dans son Dictionnaire; et si, par oubli. ou par dédain, elle se taisait sur un mot reçu, sur un mot qui fait généralement plaisir, les écrivains l’emploieraient sans le moindre scrupule, et l’observateur philosophe dirait, en parodiant les vers de l’académicien Boileau :

L’académie en corps a beau le rejeter,»
Le public révolté s’obstine à l’adopter.
                                  (Urbain Domergue)

Louis-Sébastien Mercier, Néologie, ou Vocabulaire de mots nouveaux, à renouveler, ou pris dans des acceptions nouvelles. Paris, 1801.

5 décembre 2014

Betty nous (ré)enchante, ou, Comment bien commencer 2015

Classé dans : Actualité, Musique — Miklos @ 10:44


Cliquer pour réserver.

The Blog of Miklos • Le blog de Miklos