Miklos
« Je donne mon avis non comme bon mais comme mien. » — Michel de Montaigne

This blog is © Miklos. Do not copy, download or mirror the site or portions thereof, or else your ISP will be blocked. 

31 octobre 2015

Let’s go native, ou, Le sens (bien) caché…

Classé dans : Danse, Musique — Miklos @ 0:56


Ani’qu Ne’chawu’nani’, chant Arapaho (source)
Cliquer pour agrandir.

C’est en regardant sur Mezzo l’étonnante et souvent poétique et magique (et parfois curieusement kitsch) chorégraphie Voyageurs immobiles de P. Gentry et M. Underwood que j’ai été surpris d’entendre une chanson apprise dans mon enfance, sans que j’en aie compris alors les paroles : le web n’existait pas comme moyen universel de recherche de sens et de vérité.

Mais maintenant… Quelques clics m’ont permis de trouver deux sources francophones très estimées sur l’Internet – Wikipedia et YouTube – indiquant qu’il s’agissait d’une chanson en iroquois (langue que je ne pratiquais pas alors ; ni, d’ailleurs, maintenant, mais quoi doit être d’une ambiguïté extrême, les dites sources consultées en fournissant des traductions qui ne semblent pas avoir de rapport entre elles (sauf peut-être à en faire des analyses métaphysiques profondes pour en extraire les sens cachés) :

« Iroquois »

Traduction Wikipedia

Traduction YouTube

Ani’qu ne’chawu’nani’ (´2)

Awa’wa biqana’kaye’na (´2)

Iyahu’h ni’bithi’ti (´2)

Quand le soir descend au village indien

Le sorcier apparaît dans la vallée

Et le voilà qui arrive !

Père, aie pitié de moi,
Car je meurs de soif,
Tout a disparu – je n’ai rien à manger.

La source commune à ces citations – et à toutes celles qu’on a pu trouver – semble être un rapport scientifique datant de 1897 (cf. image ci-dessus) dans laquelle cette chanson est décrite comme un des plus tristes chants des danses des esprits des Arapahos – tribu amé­rin­dienne qui n’a rien à voir avec les Iroquois – et dont la signi­fication correspond à celle fournie dans YouTube. Quant à la Wikipedia, même le lien vers l’enregistrement sonore de la dite chanson ne fonctionne pas. Et pourtant, ce n’est pas si sorcier que ça.

Pour en revenir à la chorégraphie, j’y ai retrouvé une autre chanson de mon enfance aux paroles quelques peu mystérieuses : « Koukaboura rit dans l’eucalyptus… ». Si je savais alors ce qu’était un eucalyptus – il y en avait plein là où j’avais grandi – je n’avais aucune idée qui (ou quoi) était ce fameux Koukaboura. En tout cas, ça faisait très tribal.

Et là aussi les clics m’ont révélé qu’il s’agissait d’une chanson australienne composée un beau dimanche de 1932 par une professeure de musique, Marion Sinclair (et qui n’a donc rien de parti­cu­liè­rement tribal). Le K. en question (Kookaburra dans l’original) est un oiseau australien, sorte de martin-chasseur (ça m’éclaire bien, ça), appelé Dacelo en français (tout aussi clair comme explication). Que ce soit en anglais (langue utilisée dans cette chorégraphie) ou en français, il y a bien un côté rigolard dans l’affaire, en tout cas bien plus que notre triste mélopée iroquoise arapaho : pas étonnant, cet oiseau aime bien se fendre la poire.

23 octobre 2015

Si vous ressentez une différence fondamentale…

Classé dans : Actualité, Religion, Société — Miklos @ 15:19

…à la vue de ces paires de photos, regardez plutôt en vous-même.


La barbe et le couvre-chef chez un chrétien orthodoxe
et chez un juif pratiquant.


La calotte chez un religieux catholique et chez un juif religieux.


Le voile chez une musulmane pratiquante et chez une religieuse catholique.


Visages masqués chez des musulmanes et chez des Japonaises.

22 octobre 2015

« L’identité juive génère des fantasmes »

Classé dans : Histoire, Religion, Shoah, Société, antisémitisme, racisme — Miklos @ 17:04


L’écrivain israélien A. B. Yehoshoua lors de son exposé en septembre 2015.
Cliquer pour agrandir.

C’est le titre d’une passionnante communication (en excellent français) de l’écrivain israélien A. B. Yehoshoua – grand par ses qualités non seulement littéraires mais aussi éthiques et morales –, tenue dans le cadre d’une conférence organisée par l’association lacanienne internationale en septembre 2015.

La source de la peur dont il parle ici ne serait-elle pas en fait dans ces prémices (d’il y a 2000 ans ! cf. ses citations des philosophes grecs) de la modernité contemporaine induite de nos jours entre autres par les moyens de transport de plus en plus rapides, et qui s’exprime, alors comme maintenant, par une identité unique et multiple, fragmentée et cohérente tout à la fois ? Sauf qu’alors, avant toutes les évolutions techniques qui n’ont de cesse de bouleverser le monde, il y avait la nécessité de développer l’imaginaire – et donc la créativité – pour y situer, pour y ancrer cette identité qui ne pouvait se loger facilement dans le monde d’alors du fait de la dispersion du peuple juif, ce qui la rendait d’autant moins saisissable. Or, comme le montre Yehoshoua, c’est aussi le cas de nos jours.

D’autre part, la transmission orale des textes talmudiques (« la loi orale ») qui définissent la partie religieuse de l’identité juive anticipait en quelque sorte de deux millénaires les moyens de communication dématérialisés et quasi oraux actuels ; elle avait de quoi faire d’autant plus peur à ceux qui y voyaient des règles secrètes d’un peuple diffus et quasi extra terrestre menaçant la société bien établie dans sa matérialité.

Soit dit en passant, cette peur (voire cette révulsion) de la modernité est aussi visible par exemple dans un tout autre domaine – celui de l’art contemporain (ou des arts contemporains – que ce soit l’écriture, la musique, la peinture, la sculpture…) – qui « explose » aussi l’identité structurée et claire de l’œuvre d’art, et donc la facilité à définir, à cerner, à comprendre rapidement, sans prendre la peine de « faire connaissance », ce qui prend forcément du temps.

Il y a donc bien de quoi faire peur à l’homme unidimensionnel d’alors comme à celui d’aujourd’hui : « le Juif » est irréductible, autant par son physique que par sa pensée, par son statut social ou politique, par ses langues et par ses cultures, à une définition simple, sans ambiguïté. Or lors de la rencontre de l’« autre », de l’inconnu, s’impose le besoin animal de savoir rapidement si c’est un ami ou ennemi, et donc si l’aspect est en trop différent (couleur, traits réels ou imaginés…) ou à l’inverse indiscernable (« ils sont partout »), c’est forcément un ennemi, que ses caractéristiques de caméléon social rendent d’autant plus dangereux.

Il s’agirait finalement de cet imaginaire commun qui forge l’identité des Juifs aux destins multiples et souvent incomparables qui serait à la source de la révulsion fantasmatique suscitée chez la majorité des individus et des sociétés ancrées dans des référentiels purement matériels.

11 octobre 2015

Têtes

Classé dans : Peinture, dessin, Photographie — Miklos @ 21:23


Diane, dite La Zingarella ou Petite Bohémienne. Copie romaine d’une Artémis du IVe siècle avant J.-C., fin du XVIe ou début du XVIIe siècle. Italie.


Minerve, dite Alexandre Mazarin.
IIe siècle après J.-C. ou début du XVIIe siècle (?).


Vieux pêcheur, dit Sénèque mourant. IIe siècle après J.-C. Rome.


Buste de divinité fluviale, dite « l’Arno ».
Fin XVIe – début XVIIe siècle. Rome.


Buste de Sérapis. Origine inconnue, IIe siècle après J.-C. (?).


La Victoire de Samothrace. Vers 190 avant J.-C.

Plus de photos ici.


Recueil de Testes de caractere et de Charges dessinées
Par Leonard de Vinci Florentin
& gravées par M. le C. de C°.

MDCCXXX. (Source)

3 octobre 2015

Cruelle ironie de l’actualité

Classé dans : Actualité, Médias, Politique — Miklos @ 9:41


Les trois premiers items du courrier À la une du Monde du 3 octobre.
Cliquer pour agrandir.

The Blog of Miklos • Le blog de Miklos