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5 février 2019

Life in Hell : Le BHV m’a achevé

Classé dans : Actualité — Miklos @ 15:07

Il y a un pépin, se dit Akbar au moment de sortir de chez lui à l’aube. Ou plutôt, il n’y en a plus, puisqu’il ne retrouve pas le sien. Il le cherche partout (et ailleurs aussi), mais nada. Il appelle Jeff, il appelle Colomba : non, rien de rien, il ne l’a pas oublié ni chez l’un ni chez l’autre. Il se résout à partir sans, en espérant que la météo sera clémente. Dommage, ce petit abri portatif pliable, dénommé X-Tra Solide et garanti ultra résistant, avait tenu sa promesse en faisant vaillamment front aux violentes bourrasques de plus en plus fréquentes, contrairement à ses prédécesseurs qui tournaient casaque dès que la brise fut venue.

Ayant fini sa course, Akbar passe au BHV s’acheter son successeur, vite trouvé ; un peu cher, mais sa qualité le justifie.

Il en profite pour passer au rayon gourmandises souvent si bien achalandé qu’il ne peut résister à la tentation (il n’y a pas de mal à se faire un peu de bien, se dit-il in peto), ce qui est aussi le cas cette fois-ci.

D’abord des retrouvailles : deux plaques de chocolat Bonnat noir fondant au café, délice qu’il avait découvert à sa précédente visite (Bonnat il connaissait déjà, et appréciait surtout ses deux ou trois variétés de chocolats 75 % du Venezuela, mais avec les deux variétés de présidents actuels, il se dit qu’il faudrait peut-être surseoir).

Ensuite, une découverte : Gouttes pour chocolat chaud et cuisine noir 100 % cacao, de Bonnat itou. La confiance quasi aveugle qu’il a dorénavant en cette maison, confortée par le récent reportage de France 2 (où il apprend avec joie qu’ils ont ouvert une succursale à Paris), ne le fait pas hésiter un instant.

Autres retrouvailles : deux sachets de tarallini à l’huile d’olive. Découvertes par hasard il y a un bon moment, il n’en avait plus trouvé à ses récents passages, et pour cause : la vendeuse qu’il interroge lui montre où ils avaient été déplacés.

Et enfin, un pot de confiture bourguignonne d’oranges amères pur fruit pur sucre (de canne non raffiné) cuits au chaudron en cuivre, portant le doux nom de La Trinquelinette. Akbar avait l’habitude de se fournir de ce type de préparation en provenance d’Angleterre, mais – Brexit à l’horizon ? – son fournisseur habituel n’en avait pas.

Il ne reste plus qu’à passer à la caisse. Après avoir réglé, Akbar jette un œil sur le reçu de caisse (qui mesure tout de même 33 cm de long, bien qu’ils n’y figurent que quatre articles différents), et constate que le prix affiché pour le pépin est différent de celui qu’il avait aperçu en le décrochant du présentoir. Du coup (comme dirait Huascar), il vérifie l’étiquette et constate : 50 centimes de moins sur cette dernière que ce qu’il a déboursé. Il revient vers la caissière. L’erreur n’est pas de son fait, elle n’avait fait que scanner le code à barres… Après un échange téléphonique où elle doit fournir les longs numéros d’article, de ticket et de caisse, elle rembourse Akbar en espèces et lui donne quelques tickets de caisse supplémentaires.

Sa curiosité piquée, il vérifie les trois autres articles ; pour cela, il doit retourner au rayon, aucun d’eux ne portant de prix. Sapristi !, s’écrie Akbar in peto, j’ai payé le pot de confiture 2 Euros de plus que le prix affiché sur l’étagère… Il s’adresse à une vendeuse qui, confirmant l’erreur, lui produit trois tickets qu’il va présenter à la caissière – ce n’est que la troisième fois qu’il s’y rend. Il lui suggère de le rembourser d’un coup pour la somme totale qu’il a payée au lieu de le faire petit à petit, mais il n’arrive pas à la convaincre. Après quelques manipulations, elle reverse les 2 Euros sur sa carte de crédit, la somme étant trop importante pour être rendue en espèces, et lui donne trois autres longs tickets. Il en fera l’inventaire une fois rentré : il y en a sept. Avant de partir, il lance un gentil « À la prochaine ! » à la caissière.

La morale de cette histoire, la rirette, la ri-re-e-tte, se dit Akbar en chantonnant, c’est qu’il ne faut pas avoir les yeux dans sa poche, ni faire aveuglément confiance aux caisses électroniques, alors qu’il y a tant d’alternatives (à commencer par sa propre tête).

Jeff et Akbar sont les personnages d’une série de bandes dessinées de Matt Groening, qui est aussi le père de la fameuse – et infâme – famille Simpson.

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