Miklos
« Je donne mon avis non comme bon mais comme mien. » — Michel de Montaigne

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20 juillet 2018

Life in Hell : Coïncidences

Classé dans : Actualité, Peinture, dessin — Miklos @ 9:29

Bartholomet Jo-Jo (dit Bart) ayant entendu Akbar parler, et pas qu’une fois ni in peto, de The Party, le fameux et hilarant film de Blake Edwards sorti en 1968 qu’il avait vu au moins deux fois mais il y a fort longtemps, remarque qu’il passe à Paris ces jours-ci au Grand Action (allez-y, courrez le voir). Il propose donc à Akbar de s’y retrouver à 16 heures après son quart (Bart dit plutôt « taf », mais Akbar traduit automatiquement en français).

1. Quelque peu avant l’heure dite, Akbar se rend à la station d’autobus – et remarque d’abord que celui qu’il doit prendre vient de lui filer sous l’nez. Le suivant devrait passer dans une douzaine de minutes. Ce n’est pourtant pas le week-end, ronchonne Akbar en se demandant ce qu’il allait faire en attendant. Et soudain il aperçoit, assise sur le banc dans la station, la Madone des réseaux, elle-même en personne ! Cela faisait un certain nombre d’années qu’ils ne s’étaient vus, alors qu’ils se fréquentaient, à une période, assez souvent : elle avait une tendance croissante à annuler leurs rendez-vous au dernier moment pour voyages et autres « causes imprévues ». Il l’interpelle, elle le regarde un instant d’un air interloqué puis le reconnaît. Et là, il n’y a plus de problème pour meubler les 12 minutes. Comme il s’avère qu’ils doivent prendre le même bus, ils continuent à bavarder à bâtons rompus – ils en profitent pour se fixer un rendez-vous déjeunatoire deux jours plus tard. Akbar se demande in peto s’il aura vraiment lieu1 – puis continuent dans le véhicule quand, enfin, il arrive. Pas trop tôt, se dit Akbar qui n’a pas envie d’arriver en retard au cinéma.

2. À la station suivante, nombre de passagers envahissent l’autobus. Et voilà qu’une dame approche d’un pas hésitant du quatuor de sièges où la Madone des réseaux et Akbar s’étaient installés. Akbar la reconnaît tout de suite : c’est une fort sympathique ex collègue d’un organisme parent au sien d’alors qu’il avait dû croiser pour la première fois il y a une bonne vingtaine d’années, puis de temps à autre, mais plus depuis une quinzaine d’années. Il lui tend la main pour l’aider à rejoindre le siège vide à ses côtés, et commence à lui parler en la tutoyant. Elle met un peu plus longtemps que la Madone à reconnaître Akbar, qui, élégamment, fournit mine de rien des éléments d’identification au cours de la conversation. Et clic, ça y est ! À part leurs noms respectifs qu’ils ont oubliés, le reste est là, et quand elle lui demande son numéro de téléphone avant qu’Akbar ne descende, cette lacune est comblée respectivement. Nul doute que la Madone des réseaux qui descend avec l’ex collègue à la station suivante, et dont le carnet d’adresse est aussi épais que l’Oxford English Dictionary (en 20 volumes), n’aura aussi obtenu ses coordonnées.

3. Akbar et Bartholomet Jo-Jo (dit Bart) se retrouvent comme convenu devant le cinéma. Comme il a encore un bon quart d’heure avant le début de la séance, le premier propose au second d’aller prendre un café au bistrot du coin, au nom très distingué : c’est le Royal-Jussieu, qui fait aussi « restaurant français spécialisé en viandes d’Aubrac », des affiches sur les murs en vantant la qualité. Ceci ne tombe pas dans l’œil d’un aveugle, en l’occurrence dans celui de Bart, originaire de l’Aveyron. Il se met à interroger le serveur qui l’informe que les patrons s’avèrent aveyronnaisContrairement à ce que l’on pourrait croire, les habitants de ce département ne sont pas tous juifs, du moins de la sorte de ceux pour lesquels leur judaïté s’avère au nez., eux aussi ; puis, discutant avec la caissière qui avoue être leur fille, arrive à bien mieux localiser leurs patelins respectifs. Quelle joie !

4. Sortant du film où ils se sont fort réjouis des déboires de l’attachant Hrundi V. Bakshi joué par le génialement ineffable Peter Sellers, déboires (sans compter ceux du serveur qui sifflait tous les verres destinés aux invités) qui se termineront bien, on ne doute pas que Hrundi viendra chercher son caloquet, Akbar et Bart se rentrent à pied. Ils passent devant le fort impressionnant collège des Bernardins, et arrivent à jeter un coup d’œil à sa splendide nef gothique éminemment bien restaurée, puis s’offrent des glaces (chez Berthillon, voyons) et rejoignent la terre ferme sur la rive droite. Au feu, deux adultes et deux enfants semblent un peu perdus. Leurs échanges ne tombent pas dans l’oreille d’un sourd : c’est de l’hébreu pour Akbar, langue qu’il s’avère parler aussi couramment que possible après des décennies d’abstinence. Ils engagent la conversation. Les paumés désirent rejoindre Montmartre, et essayaient en vain d’arrêter les taxis qui passaient, mais aucun d’eux ne voulait s’arrêter. Akbar leur explique que ce n’est pas dû au BDSBoycott, Divestment and Sanctions, campagne de boycott organisée par des ONGs palestiniennes contre Israël. mais au fait qu’ils étaient tous pris, comme l’indiquait la lumière rouge sur leur toit… Aucun de libre ne passant, Akbar leur indique comment arriver en métro à leur destination. En passant, justement, ils échangent des informations biographiques respectives de façon fort sympathique.

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1. Eh bien non, la Madone des sleepings n’est pas venue au rendez-vous – faut-il s’en étonner ?, ronchonne Akbar – et n’a répondu que quelques heures plus tard aux messages d’Akbar en s’excusant de ne pas s’être réveillée…

Jeff et Akbar sont les personnages d’une série de bandes dessinées de Matt Groening, qui est aussi le père de la fameuse – et infâme – famille Simpson, dont Bart est l’un des membres.

Life in Hell: Gribodine™ et garibolette™

Classé dans : Cuisine, Peinture, dessin — Miklos @ 0:33

Miklos faisant des crêpes sous l’œil admiratif de Bart.

Les grandes découvertes sont parfois le fruit du hasard, voire de l’accident, plutôt que celui de la recherche scientifique acharnée. C’est ainsi qu’ayant acheté par mégarde une bouteille de lait ribot à la place du lait « normal » dont Akbar se sert principalement pour faire des crêpes, il s’aperçoit de l’erreur après avoir mélangé les ingrédients et trouvant la pâte plus épaisse que d’habitude. Il vérifie s’il ne s’est pas trompé dans les volumes respectifs – que nenni. Ce n’est qu’en examinant la bouteille qu’il réalise la confusion.

« À Dieu vat ! », murmure-t-il in peto. Il finit la préparation, la laisse reposer et s’essaie à la première crêpe. Quelle surprise ! Légère, agréable, un vrai délice, ce que confirme Bartholomet Jo-Jo (dit Bart). Tartinée de cream cheese (Philadelphia ou Saint Moret ou équivalent), recouverte d’une tranche de saumon fumé (à défaut de gravlax), et parsemée d’aneth, c’est un caprice des dieux (aucun rapport avec le fromage du même nom). La fois suivante, il rajoute un peu de levure chimique, ce qui allège encore plus le résultat.

Et voici la recette intégrale de ce qu’il a baptisé du nom de garibolette (galette + ribot, vous suivez ?).

250 gr. de farine de blé 80

1/2 l. de lait ribot

2 œufs

1 c. à soupe d’huile (de tournesol, par ex.)

1 c. à café de levure chimique

1 pincée de sel

Mettre la farine dans un saladier, y mélanger levure et sel.

Creuser un puits. Y casser les œufs et verser l’huile.

Mélanger en rajoutant un peu de lait, puis battre en rajoutant le reste graduellement, de façon à ce que ne se forment pas des grumeaux.

Laisser reposer la pâte 1 – 2 heures.

Faire les crêpes en utilisant une poêle idoine bien chaude : l’huiler jusqu’à ce que l’huile commence à fumer, enlever alors l’huile (en la versant dans un verre, par exemple, pour les crêpes suivantes), et verser la pâte à crêpes. Cuire environ 45 sec. – 1 min. d’un côté, puis 30 sec. de l’autre.

Quant à la gribodine… Vous n’avez pas encore deviné ? Indice : boisson raffraichissante très agréable !

1/2 verre de lait ribot bien frais

1/2 verre de jus de grenade pur tout aussi frais

Bien mélanger, puis déguster.

 

 

Et surtout, ne pas confondre « jus de grenade » et « grenadine »…

Jeff et Akbar sont les personnages d’une série de bandes dessinées de Matt Groening, qui est aussi le père de la fameuse – et infâme – famille Simpson, dont Bart est l’un des membres.

1 mars 2018

Life in Hell : Mais pourquoi le rail français est-il si raillable1 ?

Classé dans : Actualité, Sciences, techniques — Miklos @ 17:50

Akbar s’échappant du RER. Cliquer pour agrandir. (source de la photo)

Akbar se demandait récemment si l’actuel président français réussirait à réformer les statuts de la SNCF : après tout, les avantages plus que généreux de ses cheminots avaient été mis en place à l’époque des locomotives à vapeur alimentées au charbon 🚂, ce qui dégradait leur santé beaucoup plus rapidement que celle du consommateur français moyen de vin et de cigarettes. Avec l’avènement de l’électricité et, plus tard, de l’informatique, conduire ces bêtes devenus inhumaines devrait presque être une sinécure. Mais après être finalement arrivé à rentrer chez lui de sa récente incursion à l’aéroport Charles-de-Gaulle, il se demande maintenant si Macron ne devrait pas également s’attaquer à d’autres compagnies d’exploitation ferroviaires fran­çaises. Voici pourquoi.

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La visite du Shah de Jakarta chez son bon ami Akbar se terminant, il lui faut maintenant se présenter à 5 heures du matin au terminal 1 de l’aéroport pour s’enregistrer sur son vol matinal ✈ ☉. Il est bien trop tôt pour emprunter la ligne B du RER – exploitée comme on le sait conjointement par la RATP et la SNCF (cette dernière pour le tronçon à emprunter) – qui ne commence son service que plus tardivement. Comme Akbar ne souhaite pas que le Shah passe la nuit à l’aéroport, il commande un taxi pour 4h30 dans lequel ils embarquent de concert. Une fois ce dernier enregistré au comptoir de sa compagnie de vol, ils bavardent à bâtons rompus, puis se séparent à 5h45, le Shah pour passer le contrôle de sécurité et se rendre vers la zone d’embarquement, Akbar pour rentrer à Paris par RER qui avait entre temps commencé son service.

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La gare du RER – appelée Charles-de-Gaulle 1 mais desservant en fait le terminal 3 – étant située à Roissypôle, Akbar doit d’abord prendre la navette automatique CDGVAL, dont l’exploitant est Transdev (ex Veolia Transdev). Arrivé sur son quai où se trouvent déjà quelques passagers, voici que retentit l’annonce suivante : « Le service est temporairement suspendu pour des raisons de sécurité ». Il attend. Cette annonce se répétant toutes les deux-trois minutes sans autre précision quant à la durée de l’interruption, Akbar se demande si le service reprendra un jour.

Après un bon moment, il se décide à quitter le quai. Il revient dans le terminal et cherche un humain à qui demander des précisions sur la reprise du service ou sur un moyen de transport alternatif. Autrefois, se souvient-il, il y avait des bus reliant les terminaux, et si l’un tombait en panne, le suivant arrivait quelques instants plus tard. Maintenant c’est plus pareil, ça change, ça change (comme le chantait Boris Vian), le progrès a remplacé ces multiples bus et leurs conducteurs par un train automatique. Mais quand c’est lui qui est arrêté ou tombe en panne, on est dans la panade. Non, on ne peut aller d’un terminal à l’autre à pied, il n’y a pas de trottoirs pour ce faire.

Personne à l’horizon. Il aperçoit finalement un panneau portant le mot Information et une flèche ⇗ qu’il s’empresse de suivre. Elle lui enjoint de prendre l’ascenseur vers un autre étage du terminal. En en émergeant, il voit au loin le guichet de service de l’aéroport, et, s’en rapprochant, l’affiche « Fermé ». Faut-il s’en étonner ?, se demande Akbar sans pour autant se résigner à s’installer à vie dans l’aéroport.

Non loin de là, deux dames portent des uniformes qui lui font penser à des employées de l’aéroport. Il s’en rapproche, et leur demande si elles savent quand CDGVAL reprendra son service. Que nenni, elles ne savaient même pas qu’il était arrêté. Elles s’empressent fort aimablement de lancer des appels téléphoniques sur leurs trois smartphones, mais leurs interlocuteurs n’en savent pas plus. Finalement, l’un d’eux leur dit qu’il appellera quelqu’un d’autre qui les rappellera (vous suivez ?), ce qui est fait quelques instants plus tard. Il s’avère qu’on a signalé une personne sur la voie de CDGVAL d’où son arrêt. Il devrait reprendre son service dans le quart d’heure qui suit, et si ce n’est pas le cas, des bus seront mis à disposition. Akbar se dit in peto que l’aéroport a donc encore ces bus et leurs chauffeurs, alors à quoi bon le CDGVAL ?

Malgré ce questionnement, il revient vers le quai de la navette qui fait son apparition quelques instants plus tard, ce qui lui permet d’arriver enfin à Roissypôle.

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Suivant les indications, il descend vers le quai desservant les RER à destination de Paris. Un train se trouve sur l’une des deux voies le bordant, toutes lumières allumées, l’autre voie étant vide. Les deux panneaux d’affichage indiquent que le prochain train pour Paris et le suivant partent de la première voie. Akbar entre donc dans la voiture la plus proche, où se trouve déjà un passager qui d’évidence attend le départ en somnolant.

Quelques minutes plus tard, le signal indiquant la fermeture des portes sonne et le train se met en marche. Comme Akbar s’était mis à lire, il ne contemple pas le paysage, mais peu après le départ il se rend finalement compte que le train s’était arrêté depuis un petit moment, mais pas dans une station : levant les yeux, il aperçoit un mur d’un côté, et de l’autre un train arrêté toutes lumières allumées. Il en conclut qu’il y avait sans doute un problème qui avait causé cette interruption de service simultanée sur les deux voies dans un tunnel, et qu’il espère temporaire, comme pour le CDGVAL. Mais aucun des deux trains ne redémarre.

Après de longues minutes, il voit une personne qui marche dans l’espace entre les deux trains (mais impossible de l’interpeller). Il décide alors d’appeler 📱 le numéro d’urgence affiché près des portes, le 3117. Or il n’y a pas de couverture réseau… Finalement, il se résout à tirer une des poignées d’alarme : sans aucun effet. L’autre passager, qu’il avait entre temps réveillé et auquel il avait expliqué la situation, en tire une autre, sans effet non plus. Akbar appuie sur le bouton d’ouverture de plusieurs portes de la voiture : sans effet.

Que faire ? Gonflant ses biceps 💪, il force l’ouverture d’une porte en écartant ses deux panneaux. Akbar et son compagnon d’infortune sautent de la voiture vers l’espace entre les deux trains, saut d’une hauteur de 1 m, ce qui n’est pas chose aisée vu sa fracture du pied.

Ils constatent alors qu’ils se trouvent dans un tunnel en cul-de-sac ⛔, où leur train et l’autre y sont non pas simplement arrêtés, mais garés. Ils prennent le sens opposé. Après quelques instants, ils rencontrent une personne venant dans leur direction qui s’avère – en réponse à la question d’Akbar – être un employé. Akbar lui explique leur situation, l’employé répond qu’il y a « dû y avoir un problème d’information », leur dit de continuer à marcher dans la même direction, ce qui leur permettra de rejoindre la gare de RER Charles-de-Gaulle 2, et disparaît. Ils y arrivent finalement.

Heureusement que la porte séparant ces voies de garage du quai public, sans doute normalement fermée voire verrouillée, est grande ouverte : ils peuvent entrer sur le quai et prendre un RER « normal » 🚆 allant à Paris. Akbar arrive à Châtelet-Les Halles 1h45 après ses tentatives de départ de l’aéroport, alors que ce voyage prend normalement moins d’une heure.

Dernier avatar : à l’arrivée, le titre de transport qu’il avait acheté deux heures plus tôt et qu’il introduit dans le lecteur contrôle l’ouverture du portillon s’avère être illisible. Il ne lui reste plus qu’à utiliser le téléphone de service. La préposée lui dit qu’elle lui ouvre l’accès poussettes qu’Akbar n’hésite pas à emprunter pour quitter finalement la gare, bien qu’il ne soit pas équipé de ce véhicule.

Une fois rentré chez lui, il se dit qu’il trouve particulièrement choquant et dangereux que :

  • L’information affichée sur le quai au départ était fausse : elle n’indiquait pas qu’il ne fallait pas prendre ce train à l’arrêt, mais attendre le suivant.

  • Aucune annonce vocale n’a été faite avant la fermeture des portes, qui aurait dû informer les passagers que ce train ne prenait pas de voyageurs.

  • À son arrêt dans le tunnel de garage, comment se fait-il que le conducteur du train ne soit pas passé par toutes les voitures pour vérifier s’il n’y avait personne qui s’y trouvait ?

  • Plus grave : comment se fait-il qu’aucun moyen d’appel d’urgence n’était opérationnel ?

  • Et enfin : Akbar et son compagnon de voyage ont été contraints de marcher le long de voies, puis d’en traverser pour pouvoir rentrer dans la gare. Bonjour le danger !

Autant de questions, si peu (ou plutôt, pas) de réponses.

1 Cf. raillable.
2 Jeff et Akbar sont les personnages d’une
série de bandes dessinées de Matt Groening, qui est aussi le père de la fameuse – et infâme – famille Simpson.

Life in Hell: Railing the French rail companies

Classé dans : Actualité, Sciences, techniques — Miklos @ 9:59

Akbar jumping from his train. Click to enlarge. (Photo source)

Akbar was recently pondering whether the current French president would achieve reforming the statutes of A typical French acronym for a long name, in this case Société nationale des chemins de fer français (National company of French railroads).SNCF, the France’s national state-owned railway company: after all, the more than generous benefits of its workers had been put in place at the time of coal-fueled steam locomotives which degraded their health much more rapidly than that of the average wine-consuming and cigarette-smoking Frenchman. With the advent of electricity and, later, of computers, driving these machines should almost be a sinecure. But after he finally managed to return home from his last trip to the Second acronym for today: Charles-de-Gaulle.CDG airport, he now wonders if Macron should not also tackle other French train operating companies. Here’s why.

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The Shah of Jakarta, a good friend of Akbar, had been visiting him and was scheduled to fly back home from CDG one very recent, very early morning, too early to take the local area train (aka Another one of these acronyms: Réseau Express Regional (Regional Express Network), the commuter rail service for Paris and its suburbs.RER) from Paris to the airport, operated by the A fourth French acronym (be ready for more): Régie autonome des transports parisiens (Autonomous operator of Parisian transports), a state-owned public transport operator. RATP for its southern leg, and by See above, we already had it.SNCF for the part connecting Paris to See above, we already had that one too.CDG. As Akbar didn’t want him to spend the night at the airport, he called a cab and went along with his guest to CDG Terminal 1, leaving home at 4:30am. They had a nice last chat before parting at 5:45, The Shah to pass security check and Akbar to catch the RER back to Paris, which had since started operating.

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As the RER stop was located in the airport hub near Terminal 3, Akbar had to take the free automatic (i.e., driverless) airport shuttle rail service (aka Last acronym for the day: Charles-de-Gaulle véhicule automatique léger (CDG light automatic vehicle).CDGVAL), operated by Transdev for the CDG airport. Upon reaching its platform where a few people were already waiting, he heard a public announcement to the effect that “The service is temporarily suspended for safety reasons.” So he waited. Every couple of minutes, this announcement was repeated, without any indication as to when said service would resume if ever.

After a while, Akbar decided to leave the platform and find a human who could inform him how to reach the RER stop. Years ago, there were buses connecting all the terminals, but no more: innovative technology had replaced them and their drivers by that one single means of transportation. So when it broke down, there was no way to move from terminal to terminal (no, there are no sidewalks along the roads in the airport).

Stepping back into Terminal 1 he couldn’t find a single human. He finally saw a sign indicating the direction to follow for “Information”, which he did. This led him to another floor, and finally to a CDG information desk. The desk was closed.

Looking around, he saw two uniformed ladies who looked like CDG staff. He went up to them and asked about the CDGVAL. They didn’t know the service had stopped, and very kindly started using their three phones to call around and enquire. Noone they spoke with knew, and said they would call other people. In the end, someone called the ladies back informing them that the service had stopped because of a report of someone (a human) walking on the tracks, and so it would probably resume in 15 minutes or so when the situation was cleared. And if not, buses would be made available. So Akbar inferred that they still had buses and adequate staff to run them…

Akbar went back to the CDGVAL stop, and indeed a minute or so later a driverless shuttle appeared.

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At the CDG rail hub (for the said RER and the Oops, another French acronym, for Train Grande Vitesse (high speed train).TGV), there are two pairs of tracks dedicated to the RER. There was one train apparently waiting for passengers: all its lights were on, and in the wagon closest to Akbar there was already one passenger. Both indication panels showed that the next two trains going to Paris would depart from the tracks it was on, so Akbar boarded the train.

As there was nothing else to do but wait for the departure and then for the 40-minute long ride to Paris, Akbar started browsing his smartphone. A few minutes later the train started to move. Akbar continued browsing. After a while, he noticed that the train had stopped, but it was not in a station. He looked around, and saw that the RER was in a tunnel. On the opposite track, another train was standing still, so he inferred there must be a temporary problem stopping both trains. But as neither moved after a long while, he started really wondering what was happening. He looked at the two other carriages through the (locked) end doors of his: they were empty. In his wagon, there was this only other passenger, who was dozing.

As Akbar started being worried about something being really wrong, he saw that an emergency phone number was posted near each door, and so he decided to call. But their being in a tunnel there was no phone connectivity…

He ended up waking up the other man and informed him of the events. He then decided to pull the alarm handle, as there appeared to be no other recourse. They waited, but nothing happened. The other man then pulled another alarm handle. To no effect.

Akbar pushed the wagon doors buttons so as to open them. To no effect. He then decided to try opening one by sheer force, and lo and behold, it worked. So both he and the other prisoner had to jump down to the space between the two trains (a delicate operation for Akbar, whose left foot suffers from a so-called “stress fracture”). Looking around, they saw that this tunnel was a dead end, so they started walking in the opposite direction.

After a few minutes, they noticed a man approaching them. Akbar asked him if he was working there, to which the man replied, “Sure, why else would I be here?”. Akbar refrained from providing alternative hypotheses, and briefly related what had happened to them. The man told them to keep walking, as they would end up reaching the RER station of Terminal 2.

Which they did, in the end. Luckily enough, the gate that separated the maintenance area – in which they were – and the public area, which should have been locked, was widely open. So they managed to reach the platform and boarded a normal RER going to Paris.

The last hurdle. When Akbar finally alighted in Paris at 7:30am (remember, he had left – or tried leaving – at 5:45am, and the whole combined ride take usually less than one hour) and slid his magnetic train ticket in the exit door control slot: the door didn’t open and the screen displayed that the ticket, which he had bought less than a couple of hours earlier, was unreadable. Akbar had to use the emergency phone system so as to ask a human to open the gate remotely.

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Having surmounted all the obstacles at long last, Akbar wondered:

- Why didn’t the CDGVAL public announcement system give any indication on the future resumption of the service?

- How come the information system of the RER at CDG displayed the fact that the train at the platform was going to Paris while it was obviously not about to do so?

- Why wasn’t there any public announcement to that effect before the doors closed and the train left?

- Why didn’t the driver of the train check all the wagons when he parked the train, so as to see if there were any humans left in?

- Why didn’t the alarms work?

So many questions, so few (or rather, no) answers.

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And now for the quiz (don’t cheat!). What is the meaning of:

- CDG

- CDGVAL

- RATP

- RER

- SNCF

- TGV?

If you got less than half the right answers, you didn’t read this story carefully enough. Please do so again.

Jeff and Akbar are two characters of a series of cartoons by Matt Groening, who is also the creator of the famous – and infamous – Simpson family.

23 janvier 2018

Life in Hell : Décidément, Chronopost est chroniquement mauvais

Classé dans : Actualité — Miklos @ 16:42


Totoche et Chronopost Bradypost (du grec βραδύς, lent).

La montre d’Akbar – cadeau de Jeff il y a des lustres – montrant des signes de faiblesse, genre, retarder de cinq minutes en une après-midi mais pas en une autre (l’horloger conseille d’examiner les ondes que le corps d’Akbar produit) –, il retrouve d’abord au fond d’un tiroir une jolie montre Skagen en titane, ultra-fine et d’une sobre élégance, qu’il avait achetée il y a belle lurette sans la porter, du fait dudit cadeau. Hélas, se désole Akbar, elle semble avoir rendu l’âme (l’horloger diagnostique une fuite de la pile).

Akbar se résout à rechercher ce modèle bien-aimé en ligne, sans succès. Il trouve un autre modèle, plus récent, de la même marque : plus grande et plus brillante – c’est dans l’air du temps –, il la trouve un chouia moins discrètement élégante que son ancêtre, mais voilà, c’est tout ce qu’il y a, il passe commande en ligne chez un horloger parisien.

Simple ? Pas quand c’est Chronopost qui est chargé de la livrer, même si Chronos, dieu du temps et de la destinée, aurait dû faire particulièrement attention en président au processus, s’agissant d’autant plus d’un instrument de mesure dudit temps.

  1. Vendredi 19/1 à 20h11
    SMS de Chronopost indiquant à Akbar que le colis sera livre le lundi 22/01 « entre 8h et 13h » – créneau fort malcommode par sa durée qui le contraint à bloquer ses activités de la matinée.

  2. Lundi 22/1 à 9h20
    Nouvel SMS de Chronopost indiquant que la livraison aura lieu « entre 11h25 et 13h25 », donc plus tard que l’horaire indiqué dans le précédent message ; au moins 3h25 de perdues, ça commence bien, grommelle Akbar in peto.

  3. Lundi 22/1 à 10h15
    Ne pouvant s’assurer d’être chez lui jusqu’à 13h25, Akbar indique sur le site de Chronopost dans la rubrique adéquate qu’il faut remettre le colis à Totoche qui sera sur place. Akbar sort de chez lui à 11h55 pour déjeuner joyeusement avec Colomba.

  4. Lundi 22/1 à 12h15
    Appel téléphonique du livreur qui demande à Akbar s’il est chez lui ; ce dernier répond que non et qu’il a précisé sur le site le nom de la personne qui réceptionnera le colis, Totoche en l’occurrence. Le livreur dit alors qu’il pourrait laisser ce précieux colis dans la boîte à lettre, à quoi Akbar répond fermement et italiquement de surtout ne pas le faire, son immeuble ayant subi des vols de courrier. Le livreur l’assure qu’il le montera à l’étage.

  5. Lundi 22/1 à 14h00
    Quand Akbar rentre chez lui à 14h00, Totoche, qui attendait toujours de pied ferme le livreur, lui dit qu’il n’est pas passé. Akbar vérifie et constate avec une triste ironie que Chronopost a laissé le colis dans la boîte à lettres, contrairement aux impérieuses ins­truc­tions qu’il avait reçues et à ce qu’il avait assuré faire. « Faut-il s’en étonner ? », se demande-t-il rhé­to­ri­quement, et se répond de la même façon : « Non ».

Constatant qu’il est impossible pour un destinataire d’un envoi de déposer une réclamation sur le site de Chronopost, Akbar se retourne vers l’horloger et lui décrit ces événements. En retour, il reçoit une lettre de plates (plus que la nouvelle montre, en tout cas : son verre est légèrement bombé ; mais à quoi bon ? se demande Akbar) excuses.

Akbar jura, mais un peu tard, qu’on ne l’y reprendrait plus. Le lendemain, il porte l’ancienne montre (la plus qu’élégante défunte Skagen, vous suivez ?) chez l’horloger (chez lequel il a acheté sa descendante) qui va tenter de la réparer. Rendez-vous ici dans quatre à six semaines.

Jeff et Akbar sont les personnages d’une série de bandes dessinées de Matt Groening, qui est aussi le père de la fameuse – et infâme – famille Simpson.

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