Madopolis, ou, La ville dont le prince est un grand fou
« C’est bien la pire folie que de vouloir être sage dans un monde de fous. » — Érasme.
Créée le 2 juin 1865, la ville de Madopolis est un lieu paradoxal.
La route qui y mène « n’est point une chaussée avec son empressement, ses fossés et ses accotements ; c’est une route sphérique, grande comme la terre, épaisse comme la hauteur de la plus grande des pyramides d’Égypte. C’est en naissant qu’on entre sur la route de Madopolis, c’est en mourant qu’on en sort. Chose bizarre, c’est peut-être en dormant qu’on y chemine le plus vite, et c’est souvent quand on s’en doute le moins qu’on franchit les portes de cette ville célèbre. »
Elle ne se trouve pas sur la Lune, et pourtant…
Elle n’est pas chez les Zoulous, les Andalous, en Anjou ou dans le Poitou, ni même au Pérou ou chez les Mandchous, voyez-vous.
Elle est aux portes de Paris.
Pour en savoir plus, il vous faudra lire l’Étude médico-psychologique sur Shakespeare et ses œuvres, Hamlet en particulier d’Alcée Biaute.
N’ayez pas peur : nonobstant son titre, ce texte se laisse agréablement lire sans avoir eu à faire en préliminaire de quelconques études de médecine.
Pour ceux qui se trouveraient en séjour à Charenton, on ne saurait trop leur y recommander le théâtre, surtout s’il s’y donne La Persécution et l’assassinat de Jean-Paul Marat représentés par le groupe théâtral de l’hospice de Charenton sous la direction de Monsieur de Sade de Peter Weiss, remarquable pièce que Jean Baudrillard, excusez du peu, a traduite en français et que le toujours génial Peter Brook a adapté à l’écran. Pour se préparer à cette visite, on pourra lire Une visite à Charenton, folie-vaudeville en un acte, représentée pour la première fois sur le Théâtre des Variétés, le 24 juin 1818.
À propos de folie, il y en a une autre histoire que celle, classique, de Michel Foucault. On en avait déjà fait l’éloge. Et on remarquera qu’un festival de musique classique en Corse a eu pour thème Musique et folie.