Miklos
« Je donne mon avis non comme bon mais comme mien. » — Michel de Montaigne

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16 janvier 2009

Panorama express de la sculpture classique à Rome

Classé dans : Lieux, Photographie, Sculpture — Miklos @ 0:39


Place d’Espagne


Quartier Saint-Jean-de-Latran


Fontaine de Trevi

«Dégoûtés des arts du dessin par l’effet des mauvaises statues et des croûtes sur lesquelles nous sommes tombés ce matin et qui nous ont empoisonnés, nous sommes descendus du mont Quirinal à la rue du Cours, en passant devant la fontaine de Trevi et une petite église bâtie par le cardinal Mazarin. M. Agostino Mauni nous disait ce matin que, près le palais Sciarra, on a trouvé le pavé de la Rome antique à vingt-trois palmes au-dessous du pavé actuel.

Madame de Staël dit que, lorsque les eaux de la fontaine de Trevi cessent de jouer par suite de quelque réparation, il se fait comme un grand silence dans tout Rome.» Si cette phrase se trouve dans Corinne, elle suffirait à elle seule pour me faire prendre en guignon toute une littérature. On ne peut donc obtenir d’effet sur le public, en France, que par une plate exagération !

Stendhal, Promenades dans Rome, 1er mai 1828.

15 janvier 2009

Regards voilés à Rome

Classé dans : Architecture, Lieux, Photographie, Sculpture — Miklos @ 1:20


Igor Mitoraj : St. Jean le Baptiste, 2006. Église Sainte-Marie-des-Anges

«Entrons maintenant [dans Rome] ; heureux ceux qui n’en sortent plus ! car cette ville ne peut être abandonnée qu’avec regrets et larmes, tous les voyageurs l’ont déjà dit. C’est là que l’artiste surtout, l’homme de poésie et de sentiment, aime à fonder son tabernacle ; Raphaël songeait au bonheur calme et serein que Rome seule peut donner, lorsqu’il peignit la Transfiguration. » Michel-Ange mit en œuvre d’architecture la théorie, du Thabor ; il bâtit à Rome trois tentes, Sainte-Marie-des-Anges, le Capitole, le dôme du Vatican ; une pour lui, une pour Virgile, une pour Dieu.

Joseph Méry, « Italie. — Sienne. — Radicoffani. — Aquapendente. — Rome », in Revue de Paris, tome VIII. Bruxelles, 1835.


Le Nil (détail). Fontaine du Bernin, place Navone

«Le Bernin, pour exprimer l’inutilité des tentatives faites de tous temps» pour trouver les sources du Nil, lui a couvert la tête d’un voile ; idée que Lucain avoit rendue dans ces vers : Arcanum natura caput non protulit ulli,
Nec licuit populis parvum te, Nile, videre.

Antoine-Nicolas Dézallier d’Argenville, Vie des fameux sculpteurs, depuis la renaissance des arts, avec la description de leurs ouvrages. Paris, 1787.

«On prétend que le voile qui couvre la tête du Nil, au lieu d’être une allusion au mystère de sa source, » est une épigramme de Bernin contre son rival implacable, le Borromini. Cette figure se- cache la tête pour ne pas voir la façade de l’église de Sainte-Agnès, le moins bizarre toutefois des ouvrages du Borromini.

Augustin Joseph du Pays, Itinéraire descriptif, historique et artistique de l’Italie et de la Sicile. Paris, 1855.

«Nous vîmes immédiatement au-dessous de nous le Nil, semblable à un ruisseau qui à peine aurait eu assez d’eau pour faire tourner un moulin. Je ne pouvais cependant me rassasier de contempler ce fleuve si près de sa source. Je me rappelais tous les passages des auteurs anciens d’après lesquels il semblait que cette source devait rester éternellement cachée. Les vers du poète me revinrent surtout dans la mémoire, » et je jouis, pour la première fois, du triomphe que je devais à une intrépidité fécondée par la Providence et qui m’élevait au-dessus d’une foule d’hommes puissants et savants qui, dès la plus haute antiquité, ont tenté vainement l’entreprise dans laquelle j’eus le bonheur de réussir. »

James Bruce, Voyage aux sources du Nil (1769-1770). Karthala Éditions, 2004.

14 janvier 2009

Fenêtres de Rome

Classé dans : Architecture, Lieux, Peinture, dessin, Photographie — Miklos @ 23:42


Arrière du Palazzo Senatorio, vu du Forum Romanum


Via della Conciliazione


Le palais Farnèse

«J’ai vu des Romains passer des heures entières dans une admiration muette, appuyés sur une fenêtre de la villa Lante, sur le mont Janicule. On apperçoit au loin les belles figures formées par le palais de Monte-Cavallo, le Capitole, la tour de Néron, le Monte-Pincio et l’Académie de France, et l’on a sous les yeux, au bas de la colline, le palais Corsini, la Farnesina, le palais Farnèse. » Jamais la réunion des jolies maisons de Londres et de Paris, fussent-elles badigeonnées avec cent fois plus d’élégance, ne donnera la moindre idée de ceci. A Rome, souvent une simple remise est monumentale.

Stendhal, Promenades dans Rome, le 17 novembre 1827.

13 janvier 2009

Rome 2009

Classé dans : Lieux, Philosophie, Photographie, Religion — Miklos @ 23:05


Giordano Bruno dans Rome illunée

«Les deux ouvrages l’un en Latin l’autre en Italien que Giordano Bruno a publié de l’univers & de l’infini, & que j’ay lûs autrefois, font voir que cet auteur ne manquoit pas de penetration. Mais malheureusement il est allé au-delà des justes bornes de la raison.» Il donnoit aussi dans les Chimeres de l’Art de Raymond Lulle. Je n’ay jamais lû son spaccio della Bestia triomfante : il me semble, qu’on m’en a parlé un jour en France, mais je ne le saurois asseurer : il y a trop long temps.

Leibniz, Lettre à Mr Toland, 1709.

«Les libertés qu’ont prises Machiavel, l’Arioste, l’Aretin, l’archevêque de Bénévent la Casa, le cardinal Bembo, Pomponace, Cardan, & tant d’autres savans, sont assez connues. Les papes n’y fesaient nulle attention ; & pourvu qu’on achetât des indulgences, & qu’on ne se mêlât point du gouvernement, il était permis de tout dire. Les Italiens alors ressemblaient aux anciens Romains qui se moquaient impunément de leurs dieux, mais qui ne troublèrent jamais le culte reçu.1 Il n’y eut que Giordano Bruno, qui ayant bravé l’inquisiteur à Venise, & s’étant fait un ennemi irréconciliable d’un homme si puissant & si dangereux, fut recherché pour son livre della bestia trionfante ; on le fit périr par le supplice du feu, supplice inventé parmi les chrétiens contre les hérétiques.» Ce livre très-rare est pis qu’hérétique ; l’auteur n’admet que la loi des patriarches, la loi naturelle ; il fut composé & imprimé à Londres chez le lord Philippe Sidney, l’un des plus grands-hommes d’Angleterre, favori de la reine Elisabeth.

Voltaire, Lettre II sur François Rabelais.

1 Nous citons tous ces scandales en les détestant, & nous espérons faire passer dans l’esprit du lecteur judicieux les sentimens qui nous animent.

16 novembre 2008

Haïfa

Classé dans : Lieux, Photographie — Miklos @ 21:03

«Le mont Carmel est situé au promontoire de ce nom, à trois lieues d’Acre, dont il forme l’extrémité de la baie. Il est escarpé de tous côtés ; à son sommet, il y a un couvent, et des fontaines ; et sur un rocher qui s’y trouve, on voit la trace d’un pied d’homme que la tradition attribue à Elie, lorsqu’il monta au ciel. Ce mont domine toute la côte, et les navires viennent le reconnaître lorsqu’ils abordent en Syrie. A ses pieds coule la rivière du Casrum, dont l’embouchure est à sept ou huit cents toises de Caiffa. Cette petite ville, située au bord de la mer, renferme trois mille habitans ; elle a un petit port, une enceinte à l’antique avec des tours, et est dominée de très près par les mamelons du Carmel. De l’embouchure du Caisrum pour arriver à Acre, on longe les sables au bord de la mer. On les suit pendant une lieue et demie, et l’on rencontre l’embouchure du Bélus, petite rivière qui prend sa source sur les mamelons de Chefamer, et dont les eaux coulent à peine.» Elle est marécageuse à son embouchure, et se jette dans la mer à quinze cents toises d’Acre. Elle passe à une portée de fusil de la pointe de Richard-Cœur-de-Lion, située sur sa rive droite, à six cents toises de Saint-Jean-d’Acre.

Mémoires de Napoléon, partie publiée par le général baron Gourgaud, son aide-de-camp. 1842.

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