Miklos
« Je donne mon avis non comme bon mais comme mien. » — Michel de Montaigne

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17 octobre 2009

« L’autobus vert avec un gros numéro dessus »

Classé dans : Musique, Photographie — Miklos @ 21:25

Il disait :
« Moi, quand je serais grand,
J’aurais un autobus vert avec un gros numéro dessus.
Il portera mon nom et on ira dans les airs. »
Il disait :
« Moi, quand je serais grand… »

Bernard Sauvat et Hervé Roy, L’autobus vert avec un gros numéro dessus.

12 octobre 2009

La subversion du regard

Classé dans : Photographie — Miklos @ 18:47

L’œil prétend que l’affiche est accrochée à un mince panneau blanc cassé, placé quelques mètres devant la façade du Centre Pompidou. Installation fort hardie ou illusion d’optique ?

Le long bras de la justice américaine

Classé dans : Actualité, Médias — Miklos @ 13:09

“So hold me, Mom, in your long arms. So hold me,
Mom, in your long arms.
In your automatic arms. Your electronic arms.
In your arms.
So hold me, Mom, in your long arms.
Your petrochemical arms. Your military arms.
In your electronic arms.”

— Laurie Anderson, O Superman.

Il ne s’agit plus de l’affaire (d’État, en Suisse comme en France) à propos de laquelle tout le beau monde jase souvent sans réfléchir, mais d’une nouvelle plus récente : les autorités fédérales américaines ont arrêté un individu accusé d’avoir joué un rôle dans le détournement vers La Havane du vol 281 de la Pan Am parti de New York vers San Juan (Puerto Rico)… en 1968. Deux de ses trois complices présumés avaient écopé de sentences de 12 et de 15 ans de réclusion.

Cela n’a pas été le seul détournement de l’époque. Comme l’écrivait alors le magazine Time, plus d’un millier d’Américains avaient visité involontairement Cuba, du fait des dix-sept détournements qui avaient eu lieu depuis le début de cette année-là. De quoi remplir de nouveau Guantanamo de ces forbans de l’air (quid de ceux des eaux de la Somalie ?), maintenant que cet infâme lieu se vide grâce au nouveau président américain.

Mais ce n’était pas si traumatisant que cela, comme l’indiquait l’article : l’un des pirates du vol 281 avait distribué des balles de calibre 0,32 en souvenir et bavardait aimablement avec les passagers : un couple en lune de miel avait témoigné qu’il s’était excusé du dérangement qu’ils occa­sion­naient ainsi, et avait trouvé les Cubains très amicaux. L’article se conclut avec quelques recomman­dations, du genre lever la main quand on veut aller aux toilettes, ce qui ne manquera pas de rappeler aux kidnappés les bancs de l’école commu­nale. On retombe souvent en enfance, quand on est en captivité.

À quand la levée de l’embargo américain sur Cuba ? Mr Obama, vous avez bien commencé avec la suppression (annoncée, mais on ne doute pas que vous réaliserez) du don’t ask, don’t tell, continuez ! Votre prix Nobel vous y encourage, moi aussi.

Souvenirs de la maison des morts

Classé dans : Actualité, Médias — Miklos @ 6:48

La mémoire du Monde est défaillante :

François Mitterrand avait évoqué son passé de touriste sexuel dans un livre paru en 2005, « La mauvaise vie ». Ce livre a été exhumé par le Front national qui lui reprochait d’avoir pris la défense de Roman Polanski. Il s’est défendu en déclarant n’avoir eu de rapports qu’avec des majeurs et en condamnant le tourisme sexuel comme la pédophilie.

François Mitterrand décédé en 1996, il s’agirait donc d’un livre posthume. Roman Polanski avait été arrêté en 1977 : le président avait encore presque vingt ans devant lui pour le défendre. Question tourisme sexuel, d’aucuns prétendent qu’il avait « une maîtresse dans presque chaque ville de France » ; son neveu, lui, est parti à l’étranger : plus aventureux, ou pour fuir l’ombre omniprésente (dans presque chaque ville de France, cela ne laisse pas beaucoup de champ libre) de son oncle ? encore maintenant, il ne peut échapper au nom qu’il porte. Sur le fond – le lit ou la lie, serait-on tenté de dire – on attend avec curiosité la prochaine chronique people du Monde qui ne manquera pas de continuer à nous éclairer sur les dessous des jupons de la République.

La coquille a été rectifiée le lendemain.

6 octobre 2009

Alla breve. XXII.

Classé dans : Actualité, Alla breve, Musique — Miklos @ 22:57

[155] Un bel âge: happy birthday to you, ECM ! Fondé il y a quarante ans par Manfred Eicher, ce label – dont le sigle est composé des initiales de « Edition of Contemporary Music » – s’est forgé une image particulière, reconnue : son ultraclean (le fameux son ECM), répertoire jazz (surtout fusion), puis minimaliste (voire new age), et un catalogue de noms comprenant de nombreuses stars et/ou des grands noms des musiques de jazz, actuelle et contemporaine : Keith Jarrett, Pat Metheny, John Abercrombie, Eberhard Weber, John Adams, Gavin Bryars, Arvo Pärt, Peter Eötvös, Morton Feldman, György Kurtág, Gurdjeff, Peter Maxwell Davies, Steve Reich… mais on y trouve aussi Jean Barraqué, Peter Ruzicka ou Fredrich Cerha, et, plus curieusement, Guillaume de Machaut, J.S. Bach, Antonin Dvorák, Gustav Mahler, Niccolò Paganini, Leos Janácek, Béla Bartók, Arthur Honegger, Charles Ives… Ils ne finiront pas de nous surprendre ! (Source)

[156] Une naissance : la musique contemporaine, digeste. L’association Le Cabaret contemporain vient de naître. Elle a pour but de faire connaître notamment à un public jeune, mélomane ou non, la musique savante, classique ou encore jazz expérimental. Son récent concert d’ouverture a présenté un joli sandwich : une œuvre de Thierry Escaich (dont nous venons tout juste de donner des nouvelles) enrobée d’Astor Piazzolla, de Granados, de Poulenc, de Nino Rota… En guise de digestif, un verre sur une playlist diffusant du Ligeti, Adams, Reich… (enregistrés par EMC, peut-être ?). On attend leur prochain concert, le 8 octobre, avec le quatuor de saxophones Habanera, à la Péniche Opéra. Au programme : Bach et Ligeti. (Source)

[157] Une œuvre qui vient droit du cœur. Le (justement) célèbre artiste Christian Boltanski prépare une installation inédite pour MONUMENTA 2010 au Grand Palais (du 13 janvier au 21 février). « Investissant l’ensemble de la grande nef, il crée un lieu de commémoration visuel et sonore d’une densité exceptionnelle. L’œuvre engage une réflexion sociale, religieuse et humaine sur la vie, la mémoire, la singularité irréductible de chaque existence, mais aussi la présence de la mort, la déshumanisation des corps, le hasard de la destinée. A cette installation il donne le nom évocateur de Personnes. » Dans le cadre de MONUMENTA, Christian Boltanski poursuit la collecte d’enregistrements de battements de cœurs qu’il a engagée pour la réalisation des Archives du cœur : les visiteurs sont invités à enregistrer le son des battements de leur cœur et d’en faire don à l’artiste. En parallèle à l’installation, des concerts de musique contemporaines, des tables-rondes, des rencontres, autour des grands thèmes de l’œuvre de Boltanski. Le tarif de 4 € ne peut qu’encourager la visite. (Source)

[158] Musique baroque du Nouveau monde. Le 11e festival de musique baroque de Sézanne (9-11 octobre) propose cette année un programme autour du thème des « nouveaux mondes » : les musiques sud-américaines du temps de la découverte de l’Amérique du sud. Et pour bien digérer, « il y a aura, pour conclure, un temps de divagation sur le thème de la fête et du vin ». Sézanne mérite la visite. (Source)

[159] Pourquoi la musique est-elle omniprésente dans notre vie ? C’est la question que pose Thomas Dommange dans un essai (« Pourquoi une théorie de l’espace musical ? »), publié dans un recueil collectif, Pourquoi des théories ?, consacré au « souci d’inscrire la théorie, son renouveau ou sa nécessité, dans des problématiques contemporaines ». La réponse qu’apporte l’auteur « est d’une extrême simplicité et complexité à la fois : c’est parce qu’elle “s’adresse directement à l’être intime” comme l’écrit Hegel, parce qu’elle porte “l’âme à s’émouvoir” ». (Source)

[160] Les corps du corps de ballet de l’Opéra de Paris. La Danse, documentaire franco-américain de Frederick Wiseman, est un long (2h38) film qui « reconstitue la préparation de sept ballets, depuis les répétitions jusqu’aux extraits des spectacles ». Plus porté sur l’esthétique des corps et des mouvements que sur les enjeux sociaux et spirituels, sur l’exhaustivité que sur le choix, semble-t-il. Présenté aux festivals du film de Venise et de Toronto, il sortira sur les écrans (de New York…) le 4 novembre. (Source)

[161] Mozart, l’opéra Rock. Tout se mange à toutes les sauces (comme le démontre parfois la nouvelle cuisine britannique). Ici, il s’agit d’un Mozart pop, caricaturé et bouffon dans une outrance de propos indigents, dixit l’AFP. Quant à Gala, il adore (bizarre, on n’est pas étonné) : « Aucune fausse note dans cette partition ». De gustibus non dispuntadi…

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