Miklos
« Je donne mon avis non comme bon mais comme mien. » — Michel de Montaigne

This blog is © Miklos. Do not copy, download or mirror the site or portions thereof, or else your ISP will be blocked. 

31 janvier 2013

Pourquoi les juifs étaient tailleurs et quelques autres questions paradoxales

Classé dans : Langue, Sciences, techniques — Miklos @ 22:24

Ephraim Moses Lilien (1874-1925)&nbsp:: Le Travailleur juif. (source)
Cliquer pour agrandir.

On ne parlera pas ici du célèbre Prix Ig Nobel, qui couronne certaines recherches, mais plutôt de celles qui ont mené vers ce blog, on ne sait trop comment ni pourquoi, mais dont on admire l’originalité, et auxquelles on tentera de donner une réponse personnalisée.

« Pourquoi les juifs étaient tailleurs ». Ce n’est pas parce qu’on fait (correctement) la liaison qu’il faut doubler la lettre, la question est donc : « Pourquoi les juifs étaient ailleurs ? ». Réponse : parce qu’on les chassait toujours d’ici.

« Arielle Dombasle chirurgie esthétique avant après ». On sera bref : O I.

« Photos du ballet de la mort du signe ». En cette ère de surcharge symbolique et du web sémantique, on aimerait bien y voir un bon p’tit coup de balai !

« Disparition fromage vache gros jean ». Cela ne vous rappelle-t-il pas le « Adieu veau, vache, cochon, couvée… » ? Et ce gros Jean est-il donc le veau ou le cochon ?

« Nostradamus végétarien ». L’était-il ? On en doute, mais question gastronomie (il y a une gastronomie végétarienne), on signalera son Traité des confitures, moins célèbre mais plus compréhensible que ses Centuries, et fort utile : sirop laxatif composé de roses rouges, confiture de courge qui réduit la chaleur du foie ou celle à base d’écorces de buglosse qui permet de rajeunir. Miam !

« Poids d’un livre de physique ». Réponse : ça dépend, les traités de mécanique, qui parlent en général de machines en bois, en fonte et autres matériaux, sont en conséquence bien plus lourds que ceux qui traitent des gaz hydrogènes, par exemple. Comme quoi, en physique, tout est relatif.

« Les radios philathropiques ». Venant dans la foulée de la question concernant Arielle D., on se demande si vous n’avez pas fait une faute d’orthographe, bon, une coquille, et que vous vouliez écrire « philatropiques », mot qui désigne ceux qui aiment les diminutions de volume ? Nous, on ne connaît pas de stations de radios pour anorexiques, ce qui ne veut pas dire qu’il n’y en a pas.

« Mec qui pleure ». Quel gros chagrin… ? On vous conseille plutôt L’Homme qui rit, mais si vous y tenez

« Foule de personne en dessin ». Un dessin d’une foule où il n’y aurait personne, cela fait penser tout de suite à l’ex matheux que je suis aux ensembles vides : c’est un défi d’en dessiner un. Et pour ceux qui préfèrent la musique, on leur proposera d’écouter la Marche funèbre composée pour les funérailles d’un grand homme sourd.

« Les leçon de français ». On espère que celles que vous trouverez vous enseigneront l’usage du pluriel.

« Métrosexuel de nos jours ». En un mot (bon, en deux) : Has been ! Après le métrosexuel, il y a eu le rétrosexuel et l’übersexuel. Maintenant, c’est l’âge du mouvement de libération de ceux des hétérosexuels qui aimeraient bien mettre fin à l’amour libre et avoir le droit de se marier entre eux sans honte comme les homosexuels.

« Acteur célèbre en érection ». On vous signalera la célèbre statue de l’acteur grec au jardin du Luxembourg, qui a été longtemps en érection dans l’atelier d’Arthur Bourgeois (1838-1886).

Life in Hell : en descendant de la fusée…

Classé dans : Arts et beaux-arts, Musique, Photographie, Récits — Miklos @ 19:31

Jeff se promène dans un grand musée contemporain fait de métal et de tuyaux. Il est en train de contempler quatre tableaux (que l’on voit accrochés au mur du fond). Il se dit qu’ils lui font plus penser à des faire-part de décès qu’à ceux annonçant la naissance d’un art nouveau, mais je ne dois pas avoir les clés, rajoute-t-il in peto.

Il entend soudain un tintamarre assourdissant, qui lui fait rentrer la tête entre les épaules. Serait-ce le bâtiment en train de s’effondrer ? se demande-t-il effaré. Il se retourne prudemment et voit déambuler un curieux personnage : grand, mince, vêtu uniquement d’un t-shirt vert pomme (comme la culotte de Jeff) décoré du monogramme d’un designer à la mode, N. Il a un œil écarquillé toutes persiennes ouvertes et l’autre qui ne laisse voir qu’une fente, comme tentant de faire sens ce qu’il voit autour de lui. Jeff se dit qu’il n’est pas le seul à n’y rien comprendre.

L’air ambiant n’est pas très vicié, et pourtant il semble étouffer, le visage bleui par le manque d’oxygène, bien qu’il soit bardé de tuyaux dont l’un enfoncé directement dans son nez jaune (à moins que ce soient ses tentacules, enroulées autour de son cou). Il est suivi par une consœur (sa femme ? sa fille ? sa mère ?), reconnaissable au fait qu’elle n’a qu’un œil, et qui a tout autant de mal à respirer.

Ils devaient à peine avoir atterri, le premier des deux … machins (Jeff ne sait pas exactement comment les appeler) poussant devant lui ce qui doit être leur valise, à laquelle il a veillé à s’enchaîner : il avait dû entendre parler de ces nuées d’enfants voleurs qui pullulent dans le quartier.

Jeff prend son courage à deux mains, saute sur le bagage pour se rapprocher du visage du machin, et lui demande en articulant clairement :

– …, …….., … ?

– …., … ……. ….., …………….., s’entend-il répondre (ceci expliquant cela).

La conversation se poursuit ainsi entre eux pendant un moment, mais vu son caractère privé on ne pourra en dire plus ici, si ce n’est qu’ils débattent surtout de la valeur réelle de l’œuvre d’art à l’âge de sa reproduction mécanique.

Jeff et Akbar sont les personnages d’une série de bandes dessinées de Matt Groening, qui est aussi le père de la fameuse – et infâme – famille Simpson.

Panne… de communication, ou, quand votre hébergeur utilise la langue de bois

Classé dans : Actualité, Sciences, techniques — Miklos @ 12:31


Panne chez 1and1 : ça ne marche pas, mais tout est en ordre.
Cliquer pour agrandir.

Depuis plus d’une heure, il est impossible de se connecter aux comptes hébergés chez 1and1 : on saisit l’identifiant, puis le mot de passe, et rien ne se passe : la roue tourne, tourne… jusqu’à ce que le navigateur déclare forfait.

On appelle le numéro de téléphone du support : celui-ci reconnaît qu’il y a un problème sur un serveur et qu’il sera résolu. Quand ? il ne sait pas.

On réessaie, et voici que s’affiche une page indiquant qu’une « maintenance » est en cours (ce qui est bien entendu un euphémisme), mais que les sites hébergés fonctionnent bien (ce qui est vrai) et que tous les mails « peuvent être consultés sur vos programmes de messagerie » (ce qui est faux de façon patente : « identification impossible »).

Cerise sur le gâteau : « Vous pouvez suivre l’évolution des opérations de maintenance à l’adresse http://status.1and1.fr. ». Or lorsqu’on s’y connecte pour suivre cette évolution, on lit que tout est en ordre, comme on peut le voir dans la copie d’écran ci-dessus.

Se foutent-ils de leurs clients (tout va bien, puisque ce n’est pas une panne mais une maintenance tout à fait imprévue) ou sont-ils quelque peu… désor­ga­nisés ? En tout cas, c’est plus qu’agaçant.

28 janvier 2013

« Numériser pour conserver » ? on ne rigole pas !

Classé dans : Littérature, Livre, Sciences, techniques — Miklos @ 2:37

Ce slogan technologiquement prometteur et sous-jacent à bien de grands projets des « industries culturelles » doit être pris avec des pincettes – ou, en l’occurrence, avec des gants – lorsqu’on en voit les résultats dans Google Books, par exemple.

On ne résiste à l’envie de montrer la version intégrale d’un de ces ouvrages que Google identifie comme Épitaphe de M. l’avocat Hellebaut d’Egide Norbert Cornelissen, publié en 1820 et tel qu’il a été numérisé en 2011 à partir des fonds de l’Université de Gand.

Il consiste, dans sa version ainsi conservée, d’une curieuse couverture, suivie de quatre pages numérotées de 201 à 204, puis de deux pages blanches, et enfin d’une tout aussi curieuse quatrième de couverture. L’épitaphe à la mémoire de cet homme du barreau commence au milieu de la page 202. Elle est précédée d’un poème et demi – un tronqué concernant une jeune et belle bergère et un vieillard, l’autre entière consacrée à une bergère joliment vêtue et faisant ses dévotions.

– Drôle de livre, dites-vous ? Trouve-t-on un autre exemplaire –même titre, même auteur – ailleurs chez Google ou sur l’internet, que l’on pourrait consulter in extenso, demandez-vous ?

– Non, répondrons-nous.

– Pourquoi ?

– A’ xiste pas.

– … ?

– Vous trouverez le fin mot de l’histoire ci-dessous.


Cliquer pour agrandir.
 


Cliquer pour agrandir.
 


Cliquer pour agrandir.
 


Cliquer pour agrandir.
 


Cliquer pour agrandir.
 

En fait, ce livre n’existe pas en tant que tel. Ces pages sont extraites des Annales belgiques (sic) des sciences, arts et littératures, tome sixième, publié à Gand en 1820, et qui regroupe plusieurs livraisons. Celle d’octobre 1820 – la quatrième de ce volume – commence à la page 197 par une section Poésie, qui comprend Le sacrifice de Caïn d’Aug. Clavareau, suivi d’une Élégie d’un certain L.B. et dont on ne voit que la dernière partie dans cette curieuse numérisation, puis la poésie concernant la bergère en prière, et enfin l’Épitaphe en question. S’il avait été l’intention d’un quelconque éditeur ou bibliothécaire d’en faire une sorte de tiré-à-part, pourquoi y avoir gardé la page 201 ?

Ce mystère, comme celui de la grande pyramide, restera sans doute à jamais sans réponse.

Pour ceux qui souhaiteraient savoir ce qui fait suite à cette Élégie dans les Annales, on précisera qu’on y trouve la section Sciences, qui débute par un article consacré à « un nouveau chronomètre propre à mesurer de très petites fractions de seconde, et de ses applications à l’artillerie. » Plus loin, le lecteur curieux pourra se plonger dans « l’influence de la mode sur les arts du dessin, dans les provinces méridionales du royaume », voire dans le problème mathématique suivant, où il leur sera demandé de démontrer cette curieuse propriété géométrique : « Soit ABC un triangle quelconque inscrit dans un cercle, si par chacun des sommets A, B, C on mène une tangente au cercle, prolongée jusqu’à la rencontre du côté opposé, en a, b et c, ces trois points seront en ligne droite. »

Nul doute que vous ne vous en sortiez brillamment.

27 janvier 2013

La paille et la poutre, ou, modeste proposition pour les opposés au mariage pour tous

Classé dans : Actualité, Société — Miklos @ 15:48

“No member of the Roman Catholic hierarchy fought longer and more energetically than Cardinal Roger Mahony of Los Angeles to conceal the decades-long scandal involving the rape and intimidation of children by rogue priests. For years, the cardinal withheld seamy church records from parents, victims and the public, brandishing endless litigation and fatuous claims of confidentiality.” (Source : New York Times, 28/1/2013.)On n’évoquera pas ici – horresco refe­rens – les dangers fantas­ma­tiques du mariage pour tous qu’un dignitaire de l’Église – le cardinal Barbarin – a sorti des convolutions de son esprit (« Après, ils vont vouloir faire des couples à trois ou à quatre. Après, un jour peut-être, l’interdiction de l’inceste tombera. »), si ce n’est pour affirmer que la polygamie et l’inceste ne sont pas l’apanage de « ceux-là » en rappelant par exemple que le pape et saint Grégoire était né de relations inces­tu­euses entre un frère et une sœur (ce qui n’aurait pu arriver si cette relation avait eu lieu entre deux hommes, nul doute que ç’aurait été une perte pour l’Église) et s’était marié avec sa mère (qui était donc aussi la sœur de son père, vous suivez ?). On ne manquera aussi de remarquer qu’un autre prince de l’Église s’était battu pendant des années pour protéger les prêtres pédophiles de sa circonscription (cf. encadré).

On parlera du danger qu’ils évoquent pour les enfants, nés de père et de mère (malgré les progrès techniques, on ne connaît pas encore d’autre méthode pour ce faire depuis l’immaculée conception) et qui pourraient se retrouver privés du milieu papa-maman au cours de leur enfance et leur adolescence (ce qui, forcément, les homo­se­xua­liserait, car, comme on le sait, aucun enfant qui a grandi dans un couple normal ne devient homo). Cette crainte devrait amener ces personnes concernées par le bien de tous non pas à s’opposer au mariage pour tous mais à prôner les mesures conservatrices suivantes, destinées spécifiquement à protéger l’enfance :

1. Interdire la séparation de corps et a fortiori le divorce civil (l’Église l’interdit mais l’autorise parfois, curieux, hein ?). Comme ça, papa-maman continueront à s’occuper de leurs enfants à deux quel que soit la situation du couple. Leurs rejetons auront ainsi devant leurs naïfs yeux l’exemple du couple soudé donc idéal, quelle que soit la situation du couple et quels que soient les traitements – bons, évidemment – qu’ils feront subir à leurs enfants.

2. Dans le cas où l’un des deux parents décède, obliger l’autre à se remarier avec une personne du sexe opposée dans un délai inférieur à trois mois, sous peine de se voir ses enfants retirés et placés dans une famille d’accueil (composée de papa-maman et éventuellement de rejetons, donc pas de Joséphine Baker ou choses de ce genre).

3. Fermer sine die les orphelinats gérés par des religieux ou religieuses d’un seul sexe et placer les enfants dans des familles d’accueil (cf. §2 ci-dessus).

4. Imposer la parité homme-femme dans les monastères, mettre fin au célibat des prêtres et leur imposer le mariage avec la prise de vœux (quelle belle manifestation du mariage pour tous !) : nul doute que la suppression de ces milieux homogènes (= géniteurs d’homosexualité) et de pédophilie seront bien plus efficaces que l’interdiction du mariage à ceux qui souhaiteraient le faire par amour.

The Blog of Miklos • Le blog de Miklos